Ce lundi 15 avril, à New-York, c’est un procès improbable qui s’est ouvert dans lequel sont impliqués Donald Trump et Stormy Daniels, une ancienne actrice de films pornographiques.
C’est en 2006 que l’actrice croise la route de Donald Trump durant un tournoi de golf dans le Nevada. À cette époque, le milliardaire vient d’avoir un petit garçon avec son épouse actuelle, Melania. Selon Stormy Daniels, celui qui sera élu président des États-Unis 10 ans plus tard la remarque et l’invite à dîner. À son arrivée, il lui demande de le rejoindre dans sa suite, où il l’accueille vêtu d’un pyjama en soie. Selon elle, les deux auraient eu une relation sexuelle. Lui nie fermement les faits.
Toujours d’après l’actrice, ils restent alors en contact durant 18 mois, et Donald Trump lui promet de l’inclure au casting de sa téléréalité, “The Celebrity Apprentice”. Une promesse finalement non tenue. Ce qui est avéré, c’est que Stormy Daniels a reçu 130 000 dollars, juste avant la présidentielle de 2016, dans le but de garder le silence sur sa relation d’un soir avec le milliardaire. Et c’est justement ce versement de Donald Trump qui est au cœur du procès.
Le 12 janvier 2018, The Wall Street Journal révèle qu’un mois avant l’élection présidentielle américaine de 2016, l’actrice de films pour adultes Stormy Daniels aurait conclu un accord avec les avocats de Donald Trump, alors candidat du Parti républicain, pour recevoir 130 000 dollars en échange de son silence sur une relation sexuelle présumée en 2006, un an après le mariage de Trump avec Melania. Le 25 mars 2018, Daniels confirme cette relation lors d’une interview à l’émission « 60 Minutes » de CBS News, évoquant également des menaces et pressions subies pour garder le silence.
En septembre 2018, Stormy Daniels publie son livre « Full Disclosure », dans lequel elle détaille sa version de l’affaire et donne des détails explicites sur sa relation sexuelle présumée avec Donald Trump. Début 2023, la presse internationale rapporte que Trump, battu à l’élection présidentielle de 2020 par Joe Biden, pourrait être convoqué par la justice américaine pour s’expliquer sur cette affaire. Une condamnation pourrait l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle de novembre 2024. Trump est accusé de fraude comptable liée au remboursement des 130 000 dollars versés à Daniels, effectué par son groupe immobilier, la Trump Organization, pour dissimuler ce paiement.
Le 13 mars 2023, Michael Cohen, ancien avocat de Trump, témoigne devant un grand jury à New York. Il confirme que le paiement a été maquillé dans la comptabilité de la Trump Organization. Trump dénonce une « chasse aux sorcières » et continue de nier toute liaison avec Stormy Daniels. Le 15 mars, Daniels livre sa version des faits à la justice. Le 20 mars, Trump est entendu et appelle ses partisans à manifester, suscitant des préoccupations sur d’éventuelles violences similaires à celles du 6 janvier 2021.
Le 30 mars, le grand jury décide d’inculper Trump. Il est convoqué le 4 avril devant la cour. En
parallèle, un tribunal condamne Stormy Daniels à payer 120 000 dollars à Trump pour les frais d’avocats dans une affaire distincte de diffamation. Le procès pénal de Trump commence le 15 avril à New York. Trump est poursuivi pour 34 fraudes comptables et risque jusqu’à quatre ans de prison. Plusieurs témoins, dont Stormy Daniels, témoignent contre lui.
Le témoignage de Daniels, clé dans ce procès, est livré dans une ambiance tendue. Elle décrit une rencontre lors d’une compétition de golf suivie d’une invitation à dîner avec Trump, qui aurait promis une apparition dans son émission « The Apprentice ». Selon Daniels, Trump l’aurait ensuite retrouvée dans une suite d’hôtel et la relation sexuelle aurait eu lieu sans protection. Daniels évoque la honte ressentie de ne pas avoir dit non et de ne pas avoir arrêté la situation.
Durant le procès, l’avocate de Trump, Susan Necheles, attaque violemment la crédibilité de Daniels, la décrivant comme avide d’argent. Elle souligne que Daniels a écrit un livre sur l’affaire, « Full Disclosure », qui lui aurait rapporté 800 000 dollars. Daniels se défend en affirmant avoir choisi la sécurité en acceptant l’accord de confidentialité initial pour protéger sa famille. L’avocate de Trump l’accuse également d’avoir utilisé son expérience dans l’industrie pornographique pour rendre la relation sexuelle crédible, ce à quoi Daniels répond qu’elle n’avait pas besoin de rendre cette histoire réelle car elle l’était déjà.
Le procès met en lumière un contraste frappant entre les témoignages. Daniels, stoïque et combative, fait face aux assauts de la défense de Trump. D’un autre côté, Madeleine Westerhout, ancienne assistante exécutive de Trump, décrit un homme prévenant et scrupuleux, apportant un témoignage diamétralement opposé à celui de Daniels. La tension est palpable dans la salle d’audience alors que Trump continue de nier toute relation sexuelle avec Daniels et de critiquer le dossier comme étant incompréhensible et injuste.
Le procès, très médiatisé, retient l’attention du public américain, d’autant plus que Trump est un candidat potentiel pour l’élection présidentielle de 2024. Si Trump est reconnu coupable des 34 délits de falsification comptable, il pourrait faire face à une peine de prison, ajoutant une dimension supplémentaire à cette affaire déjà complexe et polémique.
Neela Shillingford et Loren Ohayon
Sources :
-wikipedia
-20minutes.fr
-huffingtonpost.fr
-liberation.fr
-youtube : https://www.youtube.com/watch?v=Copa29iCGqE