Prix INSERM 2020

Le prix INSERM est un prix prestigieux dans le domaine des sciences qui valorise la recherche d’excellence. Il équivaut aux Oscars dans le domaine du cinéma. Cette année, ce sont 8 scientifiques et administratifs qui furent choisis, 5 lauréates et 3 lauréats. 2020 fut une année difficile, ainsi, tous les lauréats qui furent choisis ont contribué à améliorer la connaissance sur la Covid.

Cette année le Grand Prix fut décerné à Dominique Costaglolia. Elle est épidémiologiste, directrice de recherche à l’INSERM et directrice adjointe de l’Institut Pierre-Louis de santé publique. Dès 1986 Mme. Costaglolia a contribué à la recherche contre le VIH, elle a réussi à faire reculer sa progression. Puis début 2020, le consortium REACTing de l’INSERM a appelé Dominique Costaglolia en renfort au service de la lutte anti-Covid.

Dominique Costaglolia a été distinguée pour son expertise sur la lutte anti-Covid mais aussi pour sa carrière remarquable.

«Je n’oublie pas que derrière chaque chiffre, il y a des personnes».

Source: INSERM.fr

Romane Malard

Le chiffre de la semaine

60 000

Représente le nombre de détenus d’opinion en Égypte.

Depuis l’arrivée d’Abdel Fattah Al-Sissi au gouvernement égyptien, l’État a basculé dans une répression totale. En effet, des militants pro-démocratique, des journalistes indépendants et les représentants de minorités comme les LGBT sont détenus, disparaissent ou dans le pire des cas sont torturés. Tout ces actes ont été établis et prouvés mais continuent à être exécutés. Trump offre notamment a l’état égyptien une latitude totale.

D’après les ONG, Le Caire «se sert abusivement de la législation antiterroriste pour éradiquer le travail légitime en faveur des droits humains et supprimer toute dissidence pacifique». Puisqu’en effet, en 2017 la France a vendu pour près de 1,4 milliards d’armes à l’Égypte.

Ce lundi 7 décembre, M. Macron a reçu donc le président d’Égypte. Une rencontre sous pression puisque les représentants des défenseurs des droits humains exigeaient que le Président de la République prennent des mesures fortes face aux tortures, disparitions et détentions des militants des droits humains. Alors que Abdel Fattah Al-Sissi était toujours à Paris, en Égypte ce jeudi 10 décembre, 3 dirigeants d’organisation de droits humains ont étélibérés.

Source: Le Monde

Romane Malard

LE SPORT S’IMPOSE DANS LE COMBAT.

Rencontre interrompue :

Le mardi 08/12, lors d’une rencontre PSG-Basaksehir, le quatrième arbitre utilise des propos racistes qui suscitent l’indignation chez les joueurs. L’arbitre en question est un roumain du nom de Sebastian Coltescu. Pour expulser l’un des joueurs pendant le match, il emploie pour le décrire le n-word. Le n-word étant un ancien terme utilisé du temps de l’esclavage, pour parler d’une personne noire. Ce mot est extrêmement péjoratif et tabou. C’est pour cela qu’il ne sera pas écrit dans cet article.

Un joueur du club turc du nom de Demba Ba, a entendu ce mot et s’en prend directement à l’arbitre en lui demandant de justifier ses propos racistes :  « Quand vous parlez d’un homme blanc, vous dîtes « cet homme » pas « cet homme blanc ». Alors pourquoi le faîtes-vous avec un homme noir ? »

A la suite de ces paroles, le joueur quitte le terrain. Il est suivi d’une cinquantaine de joueurs et d’accompagnants, tous indignés. Cet élan provoque alors la fin du match. Le match de la Ligue des Champions à ensuite repris le lendemain. Cependant, pendant l’échauffement, les joueurs des deux équipes sont arrivés vêtus du même t-shirt blanc avec inscrit « No to racism ». De plus, au moment de l’hymne, les joueurs et arbitres ont posé un genou au sol et ont levé le poing. Ce sont deux gestes symboliques du mouvement Black Lives Matter. La rencontre au Parc des Princes s’est certes terminée avec un score de 5-1 en faveur du PSG, mais ces initiatives ont frappé le monde du sport, montrant l’implication des joueurs ainsi que des arbitres dans la lutte contre le racisme.

Apparition de ces symboles :

Lors des jeux olympiques de 1968 au Mexique, les sprinteurs américains John Carlos et Tommie Smith, médaillés d’or et de bronze, lèvent leurs poings gantés et baissent la tête sur le podium pendant l’hymne national. Ce geste, qui symbolise le soutien aux Afro-Américains, victime de discrimination, leur a valu une carrière brisée car il a été interprété comme une insulte à la Nation. Ils ont été exclus à vie de l’équipe américaine, ont reçu des menaces de mort aux Etats-Unis, ils sont devenus des parias (personnes rejetées, exclues)… Cependant, des années plus tard, en 2016, Barack Obama les recevra à la Maison Blanche. Leurs noms ont été introduits au Hall Of Fame du comité olympique et paralympique, ce qui leur a permis de devenir des légendes du sport.

En 2016, le quaterpack (poste offensif du football américain) Colin Kaepernick pose un genou à terre pendant l’hymne américain pour dénoncer les nombreuses bavures racistes. Notamment celle de Michael Brown, un afro-américain de 18 ans qui a été abattu par six coups de feu tirés par Darren Wilson, policier à Ferguson dans le Missouri. Michael n’était pas armé pendant les faits qui ont eu lieu en 2014. Le joueur C.Kaepernick explique son acte : « Je ne vais pas afficher de fierté pour le drapeau d’un pays qui opprime les noirs»

Ce genou à terre a pris une nouvelle ampleur cette année car il fait écho à la mort de Georges Floyd le 25 mai 2020. Cette mort brutale qui va ensuite créer une vague de protestations très importantes dans le monde mais notamment aux Etats-Unis.

Les sportifs s’engagent :

Ces gestes symboliques n’ont pas été aperçus seulement mardi soir. Nous pouvons constater des images de sportifs le genou à terre dans d’autres domaines comme lors du Grand Prix de Turquie (novembre 2020), le match Manchester-Porto (octobre 2020)… Cependant, cette initiative a été accueillie sous les huées des supporters pendant la rencontre entre Millwall et Derby Country en Angleterre. L’action a duré seulement quelques secondes mais elle démontre un symbole de racisme qui persiste dans le monde du football au Royaume-Uni. Certains joueurs, dans l’incompréhension, s’exprime, tel l’attaquant Wayne Rooney : « Nous étions conscients de la possibilité que certains soient mécontents lors de l’action, mais rien ne nous a préparé à ce que nous avons entendu »

La fin du contrat :

Dans l’engagement de la lutte contre les discrimintations, le footballeur français Antoine Griezmann s’est exprimé plus d’une fois. Il prend de plus en plus la parole sur les réseaux. Après l’attaque du producteur de musique Michel, ce dernier a retweeté les images de Loopsider en écrivant « J’ai mal à ma France ». De plus, le français a décidé de mettre fin à son contrat avec la marque de téléphone Huawei. En effet, la marque serait impliquée dans la surveillance des ouïghours, une minorité musulmane, présente en Chine et plus particulièrement dans la province de Xinjiang, située au Nord-Est du pays, où ils sont internés dans des camps de rééducation politique et persécutés par le gouvernement chinois. Antoine Griezmann affirme :

« Suite à de forts soupçons selon lesquels Huawei a contribué au développement d’une « alerte ouïghours » grâce à l’utilisation d’un logiciel de reconnaissance faciale, je mets immédiatement fin à mon partenariat avec la société »

Sources :

Loopsider

https://reader.cafeyn.co/fr/1900822/21670810

https://www.franceinter.fr/emissions/esprit-sport/esprit-sport-12-novembre-2019

https://fr.wikipedia.org/wiki/Quarterback

https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Michael_Brown

https://www.leparisien.fr/international/ouighours-en-chine-cinq-minutes-pour-comprendre-le-sort-de-cette-minorite-29-11-2019-8205228.php

Ella Léger

De l’art du vrai.

Mon top 3 des meilleures chaînes d’art sur YouTube!

Aujourd’hui, Youtube est un lieu de partage. Les youtubeur.euse.s nous permettent chaque jour de découvrir de nouvelles choses, de rire, d’apprendre à dessiner à chanter, d’autres nous partagent leurs journées, nous inspirent, nous divertissent… Je vous partage donc dans ce top mes chaînes d’art préférées.

1) COLAS BIM :

La chaîne Youtube de Colas Bim

Colas Bim est un youtubeur mais avant tout un artiste. Il n’est pas très actif sur Youtube mais l’attente vaut le coup! Colas allie l’humour et le dessin comme un maître, en effet la plupart de ses vidéos raconte des histoires, des anecdotes qu’il a vécu, ses vidéos sont sous forme de petits dessins animés entièrement réalisés par lui. Alors si vous aimez le dessin et l’humour, cette chaine est faite pour vous! Petit bonus, ces vidéos sont toutes en français.

Comment Colas a-t-il vécu le confinement?

2) Moriah Elizabeth :

La chaîne Youtube de Moriah Elizabeth

Moriah est une youtubeuse américaine, je n’ai pas pu résister à l’idée de mettre une youtubeuse anglophone dans ce top. Moriah est une passionnée de l’art, elle ne le cache pas, elle a une vraie obsession pour les “rainbow” [arc-en-ciel] et les “sprinkles” [vermicelles]. Moriah sort des videos tous les samedis, son contenu est très varié, mais cette dernière est presque toujours équipée de sa palette de couleurs pastels ou de ses fameux posca. Moriah est aussi connue grâce à ses vidéos de “squishy makeover”, ou elle remet des squishys, parfois en bien piteux état, au goût du jour! Et si l’envie vous vient de créer vos propres œuvres d’art, Moriah a sorti “Create this book”, parfait pour vous exercer. Vous avez besoin d’un grand bol de bonne humeur, allez faire un tour sur la chaîne de Moriah Elizabeth.

Pour apprendre à faire du Tie-Dye à la maison

3) Johana :

La chaîne Youtube de Johana

Johana est une jeune artiste qui comme vous l’avez surement compris tient une chaîne d’art sur youtube. Ses vidéos sont diverses et variées, mais toujours très agréables à regarder. En la suivant, vous apprendrez quelques astuces de dessin, vous aurez l’occasion de participer à des concours pour tenter de gagner des tas de choses en rapport avec l’art et évidemment vous pourrez admirer les œuvres de Johana! Faites moi confiance, ses vidéos valent le détour, en plus elles sont en français, donc pas besoin de sous-titres! Vous avez la fibre artistique ? Alors qu’attendez-vous pour aller sur la chaîne de Johana?

En parlant de fibre artistique

Mordjane Borsali

UNE TRANSITION IMPORTANTE

La transidentité est le fait que pour une personne transgenre, le sexe assignée à la naissance soit différent de l’identité de genre. Autrement dit, le ressenti personnel d’une personne transgenre et son sexe attribué à la naissance sont contradictoires. Il ne faut pas confondre identité de genre et identité sexuelle, qui fait alors référence au(x) genre(s) au(x)quel(s) est attiré un individu vis à vis d’autres personnes (hétéroséxualité, homoséxualité, bisexualité, panséxualité…). Les transgenres découvrent ce paradoxe à n’importe quel âge et moment de leur vie. Certains le découvre très jeune, d’autres non.

C’est l’exemple de Lillie, 8 ans, qui se rend compte que ses pronoms ne sont pas lui/il mais elle. En vu de son jeune âge, un changement hormonal et chirurgical ne peut pas être encore effectué. Vers ses 10 ans, elle pourra prendre des bloqueurs d’hormones puis à ses 16 ans, recevoir un traitement hormonal du sexe opposé. Tout l’entourage de la jeune fille a pris en compte ce changement sans aucun soucis. Cependant, biologiquement, elle est encore un garçon, ce qui n’affecte absolument pas la jeune fille et ses proches. Cette transition sociale est énormément aidée par le soutien des amis, de la famille…

D’autres personnes se rendent compte de leur transexualité beaucoup plus tard, comme l’acteur canadien Elliot Page, qui a fait son coming out transgenre ce premier décembre 2020, à l’âge de 33 ans. Il est connu pour avoir joué dans de nombreux films et séries comme Inception, X-men, Juno, Umbrella Academy… Elliot a pu profité d’un soutien très important, à la fois de la part de ses proches comme sa femme mais aussi par Hollywood et le monde du cinéma. Pourtant, même bien entouré, il a fait part de ses inquiétudes dans un message publié sur les réseaux à propos du regard de la société et de certaines personnes qui n’acceptent pas cette transition et qui violentent la comunauté transgenre (85% des trans disent avoir déjà subi des violences physiques et morales transphobes et même, plus de 58% d’entre-eux ont subi une discrimination liée au changement administratif).

Souvent la transidentité est confondu avec la transsexualité et pourtant, ce n’est pas la même chose et il faut y faire attention (comme à beaucoup d’autres choses que le genre)

Comme nous l’avons expliqué plus tôt, être transgenre, c’est affirmer une identité de genre différente que celle attribuée à la naissance. Ce genre que la personne exprime peut être féminin, masculin, mais pas seulement. C’est donc le cas de Elliott, qui n’a pas effectué d’opération.

Etre transexuel c’est avoir subi une opération de changement de sexe pour faire correspondre son corps à son identité de genre. Prenons l’exemple d’une personne née avec des organes génitaux féminins se faisant opérer pour les changer en organes masculins. Elle sera considérée comme un homme transsexuel. Ce sera le cas de Lillie si elle decide, à l’âge requit, de procéder à une opération.

Pour en savoir plus nous vous proposons de consulté deux sites très interessants et qui nous ont beaucoup aider :

“Transsexuel, travesti et transgenre : quelles sont les différences ?” – Vivre Trans (vivre-trans.fr)

Soutenons les personnes Trans – Inter LGBT (inter-lgbt.org)

Source : https://articles.cafeyn.co/455d71/marianne/2020-10-15/ces-enfants-qui-changent-de-sexe

https://fr.wikipedia.org/wiki/Transidentit%C3%A9

https://fr.wikipedia.org/wiki/Identit%C3%A9_de_genre

https://fr.wikipedia.org/wiki/Elliot_Page

Ella Léger

Louise Martin-Vandeweghe

Une signature qui coûte chère.

400 000 dollars de mise à prix pour la dernière signature de John Lennon.

Depuis le 23/11 et jusqu’au 13/12, une vente aux enchères est accessible en ligne avec pour butin, le dernier disque que John Lennon a dédicacé avant de mourir assassiné. Le propriétaire de ce disque n’est autre que l’assassin lui même.

Le 8 décembre 1980, Mark Chapman attend l’ancien co-leader des Beatles devant chez lui, à New York. Il lui demande alors de dédicacer l’album “Double Fantasy” sorti quelques semaines plus tôt. Puis il attend de nouveau le chanteur, le tue de cinq balles, et patiente devant le Dakota Building jusqu’à l’arrivée de la police.

La mise minimum de ce disque est de 400 000 dollars, et d’après Goldin Auctions (le site de la vente aux enchères), “on ne peut pas imaginer un artefact plus historique, plus emblématique et plus important”.

Mark Chapman a longtemps essayé de récupérer le disque, déjà vendu plusieurs fois aux enchères, et déclare 34 ans après son arrestation au jury: « Je suis désolé d’être un tel idiot et d’avoir emprunté la mauvaise voie pour la gloire » mais il demeurera emprisonné à vie.

Goldin Auction estime que le disque se vendra à plus d’un million de dollars.

Mais qui sera le prochain propriétaire de ce disque et à quel prix ?

Gaïa

Un combat toujours d’actualité…

Voltaire et les Lumières…

Au XVIIIème siècle, à la cour de Berlin, apparaît l’idée d’un dictionnaire rédigé collectivement. Voltaire est motivé par son indignation après un certain nombre d’affaires liées à l’intolérance religieuse. « Il veut écraser l’infâme », c’est-à-dire l’église, la religion comme passion, et les dogmes. L’écriture du dictionnaire philosophique devient une écriture de combat, celui de Voltaire pour faire triompher les lumières de la philosophie contre l’obscurantisme.
Dans cet article daté de 1764 et extrait du Dictionnaire philosophique, l’écriture de Voltaire est incisive pour mieux dénoncer l’intolérance. En quoi et pourquoi le fanatisme religieux est une maladie ? C’est ce que s’attache à démontrer Voltaire dans cet article. Après une courte biographie de Voltaire, nous essaierons de préciser ce que dénonce Voltaire, comment il le dénonce et enfin comment peut-on lutter contre le fanatisme ?
Voltaire (1694-1778) est un homme de lettres et philosophe français, auteur d’essais et de contes philosophiques qui témoignent de son souci de vérité de justice et de tolérance.
Ecrivain et philosophe français, il a marqué le XVIIIème siècle en étant certainement le représentant le plus connu de la philosophie des lumières.
Voltaire domine son époque par l’ampleur de sa production littéraire et la variété des combats politiques qu’il a mené.
Son œuvre littéraire est riche et variée, sa formule la plus célèbre « Ecrasons l’infâme » évoque son combat contre l’obscurantisme.

Que dénonce Voltaire dans cet article?

Anticlérical, il dénonce le fanatisme religieux de son époque. La définition contemporaine du dictionnaire Larousse donne pour définition du fanatisme: « Qui est emporté par une ardeur excessive, une passion démesurée pour une religion, une cause, un parti, etc. Qui a pour quelque chose, quelqu’un une admiration passionnée, enthousiaste. »

La forme de l’article pourrait laisser croire à une définition au sens propre du terme : « le fanatisme est ». En réalité, c’est une dénonciation, un pamphlet contre les fanatiques : « le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère ». La superstition est un poison, contraire à la raison et à l’argumentation. Dans cet article, Voltaire n’est pas neutre, il donne son avis et apporte donc toute sa subjectivité à la définition. Pour lui, le fanatisme trouve ses racines dans la religion qui empoisonne le cerveau des hommes. Il prend pour exemple des personnages bibliques, Aod, Judith et Samuel pour les tourner en dérision. « Ces misérables ont sans cesse à l’esprit l’exemple d’Aod, qui assassine le roi Eglon ; de Judith qui coupe la tête d’Holopherne en couchant avec lui ; du prêtre Joad qui assassine sa reine à la porte aux chevaux (…) ils puisent leurs fureurs dans la religion même qui les condamne. » Voltaire les compare à des fanatiques plutôt qu’à des héros et accuse la religion d’être responsable de la violence. Alors que les textes saints condamnent le meurtre, la religion pousse au meurtre. En effet, il cite des assassinats et même un fratricide commis au nom de la religion. Barthélemy Diaz tue son frère Jean « qui n’était encore qu’un enthousiaste luthérien ».
Pour Voltaire, les lois sont totalement inefficaces pour lutter contre ce fléau. L’intolérance poussée à son paroxysme peut engendrer des massacres sanglants comme celui de la nuit de la Saint Barthélemy le 24 aout 1572. « Le plus grand exemple de fanatisme est celui des bourgeois de Paris qui coururent assassiner, égorger, jeter par les fenêtres, mettre en pièce, la nuit de la saint Barthélémy, leurs concitoyens qui n’allaient point à la messe ». Voltaire précise également que ce poison peut se répandre avec des mouvements de foule, et la pression de la pensée dominante: « Guyon, Patouillet(…)ne sont que des fanatiques du coin de la rue, des misérables à qui on ne prend pas garde; mais un jour de Saint Barthélemy ils feraient de grandes choses. »

Comment Voltaire parvient à dénoncer le fanatisme ?

Son article est précis, structuré, argumenté et étoffé par des exemples. Son texte est une argumentation, une démonstration quasi scientifique. Il utilise des exemples nombreux et historiques comme Polyeucte : « Polyeucte, qui va au temple, dans un jour de solennité, renverser et casser les statues et les ornements, est un fanatique moins horrible que Diaz, mais non moins sot ».
Il vise donc à convaincre le lecteur en le poussant à réfléchir, le triomphe de la raison sur la croyance ou la rumeur.
Il utilise un style cinglant et la métaphore pour dénoncer le caractère pathologique du fanatisme. Il compare le fanatisme à la peste des âmes : « c’est une maladie de l’esprit qui se gagne comme la petite vérole ».
On retrouve dans le texte de nombreux mots et expressions issus du champ lexical de la maladie et de l’épidémie : « remède » ; « maladie épidémique » ; « accès du mal » ; « progrès du mal » ; « poison » ; « aliment salutaire » ; « cerveau infecté » «, de la maladie mentale « fou furieux », « folie » « rage », « fureur » …
Il fait appel aux sentiments du lecteur et use de l’ironie et de la satire : « il pourra bientôt tuer pour l’amour de Dieu ».
Voltaire met aussi en garde contre les hommes charismatiques, les « beaux parleurs qui endoctrinent les foules. « Mais quand un homme ardent d’une imagination forte parle à des imaginations faibles, ses yeux sont en feu, et ce feu se communique ; ses tons, ses gestes, ébranlent tous les nerfs des auditeurs. »

Comment peut-on lutter contre le fanatisme ?

Voltaire propose un antidote : la philosophie comme remède à l’intolérance, la raison, l’argumentation, le débat contre les passions et la folie humaine. « Le fanatisme est une maladie de l’esprit » selon Voltaire. Toujours dans un style métaphorique, la philosophie peut se propager telle une contagion « Il n’y a pas d’autres remèdes à cette maladie épidémique que l’esprit philosophique, qui répandu de proche en proche, adoucit enfin les mœurs des hommes ».
Son modèle de référence est celui de la Chine « il n’y a qu’une seule religion dans le monde qui n’est pas été souillée par le fanatisme, c’est celle des lettrés de la Chine. » La sagesse de ces hommes est incompatible avec la folie et l’intolérance.
Il utilise des exemples dans différentes époques et différentes religions.
La philosophie rend les hommes tranquilles, sereins, par opposition à l’énervement, la fureur, les convulsions, l’enthousiasme débordant. « On s’échauffe rarement en lisant (…) Mais quand un homme ardent d’une imagination forte parle à des imaginations faibles, ses yeux sont en feu, et ce feu se communique ; ses tons, ses gestes, ébranlent tous les nerfs des auditeurs ». « L’effet de la philosophie est de rendre l’âme tranquille et le fanatisme est incompatible avec la tranquillité ».
Le philosophe, est un homme éclairé, à l’image de la lumière qui éclaire le monde. Les philosophes doivent davantage participer au gouvernement et doivent pouvoir décider et transmettre leurs idées. La philosophie est incompatible avec le fanatisme, synonyme d’agitation forcenée. L’article est très convaincant avec une métaphore filée, celle de l’épidémie qui permet de démontrer les ravages du fanatisme et les excès de la religion.

En conclusion, les récents évènements et l’assassinat tragique du professeur Samuel PATY nous interrogent sur notre époque et la disparition de cet esprit des Lumières expliqué par Voltaire dans son article. Comme Voltaire le démontre,
alors que les textes saints condamnent le meurtre, la religion pousse au meurtre. Les terroristes sont des fanatiques qui n’ont sans doute d’ailleurs jamais lu les textes saints auxquels ils prétendre adhérer et obéir. L’ignorance est un fléau. Comme le dit Robert Badinter, ancien président du conseil constitutionnel et garde des sceaux, dans son hommage à Samuel Paty, la seule arme qui vaille est celle du savoir et de l’éducation. « La laïcité de notre République, c’est enfin la fraternité, parce que tous les êtres humains, femmes ou hommes, quelles que soient leurs croyances ou leurs opinions, méritent une égale considération et appellent un même respect.
C’est pourquoi en France, l’École de la République est laïque car la laïcité garantit à tous les élèves et à tous les niveaux un enseignement consacré au seul culte du savoir et de la recherche, qui forgent les esprits libres et ouverts au monde. »
Le fanatisme est une maladie car il empoisonne les esprits et entraine la mort et la destruction des civilisations.

La Classe Médias

Libertés contre les lois liberticides

Ce samedi 28 novembre, une manifestation contre la loi “Sécurité globale” a eu lieu réunissant pas moins de 40 000 manifestants. Cette “Marche des Libertés contre les Lois liberticides” a débuté à 14h de Place de la République et a abouti à des échauffourées sur la place de la Bastille, vers 18h. Des manifestants ont dressé quelques barricades face aux forces de l’ordre et jeté des projectiles, alors qu’ailleurs dans le rassemblement, la situation demeurait très calme.

Cette manifestation s’est déroulée dans le but de protester contre “l’article 24” pénalisant la diffusion malveillante de l’image des policiers. Cependant, le premier ministre refuse de retirer l’article litigieux, accusé de porter atteinte à la liberté d’informer.

14h00 • Début de la manifestation sur la place de la République

14h50 • Départ effectif pour le début du cortège.

15h50 • Quelques échauffourées, une centaine de mètres avant Place de la Bastille.

16h05 • Manifestation pour l’instant interrompue 100 mètres avant la Bastille.

16h18 • Les manifestants finissent de quitter la place de la République.

16h20 • L’essentiel de la manifestation attend avant d’atteindre Bastille.

16h22 • Deux véhicules automobiles sont en feu Boulevard Beaumarchais avant Bastille.

16h25 • Le cortège a repris calmement vers la Place de la Bastille.

16h36 • Quelques casseurs « cassent » boulevard Beaumarchais.

16h45 • Quelques lancers de gaz lacrymogène à l’entrée de la place de la Bastille.

16h48 • Le cortège pour l’instant est à l’arrêt.

17h03 • Échauffourées sur la place de la Bastille jusqu’à 18h.

Et vous, êtes vous pour ou contre l’application de l’article 24 ?

A vous de voir…

Daniel Biros

Écoles obligatoires pour tous ?

L’école, selon les définitions du dictionnaire, est un « établissement dans lequel on donne un enseignement collectif général ». Son but premier est de former et d’instruire des citoyens pour qu’ils soient capables de réfléchir et de prendre des décisions en toute conscience. Nelson Mandela le dit très bien, « l’éducation est votre arme la plus puissante pour changer le monde ».

Or pendant cette crise sanitaire, l’accès à l’école a très souvent été remis en jeu voir même grandement altéré durant le 1er confinement. De plus, le 16 novembre dernier, un nouveau protocole renforcé des lycées à été mis en place. Mais quel est le prix de ces mesures pour les citoyens de demain et sont elles réellement utiles et efficaces ?

Une vague de mécontentement grondait dans la communauté scolaire depuis la fin des vacances de la Toussaint. En effet, le « protocole sanitaire renforcé » promis par le gouvernement le 27 octobre contrastait avec la réalité des établissements scolaires à la rentrée. Les classes surchargées, les couloirs remplis et le brassage d’élèves à la cantine alarmaient grand nombre d’étudiants et de professeurs. Un hashtag #BalanceTonProtocole avait même vu le jour sur Twitter où des photos montrant des lycées bondés et dans l’incapacité de respecter ce protocole sanitaire étaient postées.

Jeudi 5 novembre, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, a donc annoncé une nouvelle organisation sanitaire s’appliquant à toutes les écoles, tous les collèges et lycées. Après une « concertation avec les organisations syndicales, chaque lycée met en place un plan de continuité pédagogique qui garantisse au moins 50% d’enseignement en présentiel pour chaque élève ».

Les modalités d’organisation ont été laissées aux chef-fe-s d’établissement et on peut observer une grande disparité d’application de ce protocole dans les lycées d’un même secteur. Ainsi ces différences vont de l’accueil des élèves à 100 % à des organisations en demi-groupes par demi-journées, par journées ou semaines alternées.

Cette adaptation a été plus ou moins bien reçue selon les lycéens. De nombreuses questions inquiètent encore cette « génération sacrifiée ». Comment les programmes scolaires seront-t-ils respectés avec un temps de travail en cours restreint de moitié ? La continuité pédagogique sera-t-elle organisée correctement et ne creusera-t-elle pas encore davantage les inégalités entre les élèves ? Comment les épreuves du baccalauréat de première et terminale seront-elles mises en place ?

Le syndicat lycéen FIDL (fédération indépendante et démocratique lycéenne) juge ces mesures pas en adéquation avec la réalité des lycées et déclare : « On sait très bien que l’enseignement à distance creuse les inégalités. Tout le monde n’a pas les mêmes capacités, les mêmes conditions de travail chez soi, pour apprendre à distance, tout le monde n’a pas un environnement favorable pour pouvoir apprendre correctement à la maison ». Un appel à la grève a donc été lancé le 10 novembre. Toutes ces questions viennent du passage à l’enseignement à seulement 50 % en présentiel pour de nombreux lycées, comme recommandé par le ministère. Mais sur quoi est basée cette recommandation ?

Le gouvernement a mis en place le protocole du 5 novembre « au regard de l’évolution du contexte épidémique ». Il « s’appuie sur l’avis du haut Conseil de Santé Publique du 7 juillet 2020 » soit quatre mois auparavant. Les arguments sont basés sur une étude réalisée dans l’Oise sur 1300 enfants, enseignants et parents fin avril 2020, où le protocole et les mesures sanitaires étaient très différents de ceux d’aujourd’hui, en particulier du fait de l’absence de masque. De plus, les chiffres trouvés sur le site du ministère de l’éducation nationale ne révèlent aucune urgence épidémique dans lesquels les lycées pourraient se trouver. Sur ce graphique, créé à partir de ces données couvrant les mois d’octobre et novembre, on voit que le pourcentage d’élèves contaminés par la Covid-19 dépasse rarement les 0,1 %. Rien n’est indiqué concernant le lieu de leur contamination, les élèves ayant pu être contaminés dans une salle de classe, ailleurs dans le lycée ou hors de ce dernier. Ainsi, depuis la mise en place de ce nouveau protocole, aucun impact sur le taux de contamination n’est observé.

Alors la mission première des écoles est-elle remplie en ces temps bouleversés par la crise sanitaire ? Des réponses viendront-elles satisfaire les questionnements et le flou dans lequel naviguent depuis quelques mois les lycéens et les professeurs ? Au vu de toute ces données, on peut légitimement s’interroger sur l’utilité et l’efficacité des cours en 50 % distanciel/50 % présentiel. A-t-on raison de priver les étudiants d’un accès aux salles de classe ?

Source : Le Parisien, Ministère des Solidarité et de la Santé, Ministère de l’Education nationale, Le Monde, LCI, Ouest France

Le rapport du Haut Conseil de Santé Public du 7 juillet 2020 : https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/Telecharger?NomFichier=hcspa20200707_covrenscounietacccoldemin.pdf

Le rapport du Conseil Scientifique Covid-19 du 26 octobre 2020 : https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/note_conseil_scientifique_26_octobre_2020.pdf

Oriane Frison