En ce début d’année 2022, les élèves de la classe médias du lycée Montaigne ont reçu Cécile Prieur, rédactrice en chef, du Nouvel Obs. Cela a été pour nous l’occasion de lui poser des questions sur son métier de journaliste, de ses responsabilités dans le journal et la perception de journalisme actuellement. Ainsi, les élèves l’ont interrogé et elle leur a répondu sans langue de bois. Tout d’abord, ils ont effectué des recherches sur la magazine, Le Nouvel Obs. Puis, ils ont retranscris ses propos, dont voici les grandes lignes.
Le Nouvel Observateur, un magazine d’actualité, qui nous permet de comprendre le monde qui nous entoure.
L’Obs ou Le nouvel Observateur aujourd’hui couramment surnommé « Le nouvel Obs » est un magazine hebdomadaire français traitant l’actulité, qui a été fondé Claude Perdriel et Jean Daniel en 1964. Le magazine est l’héritier de France Observateur, lui-même successeur de L’Observateur politique, économique et littéraire né en 1950. Il paraît chaque jeudi en kiosque, à un prix de vente s’élevant à 4,50€, et tous les jours sur le site Internet du nouvel Obs.

Le Nouvel Obs se considère comme un journal progressiste, et non social-démocrate comme certains peuvent l’affirmer. Il défend des idées démocrates, féministes et ecologiques. Les principes sont exprimés dans des éditoriaux ou des chroniques. Selon un sondage datant de 2012, 71 % de ses lecteurs se déclarent de gauche.
Le nouvel Obs est détenu à 99% par la société Le Monde libre, qui possède aussi la majorité du capital du Groupe Le Monde. En 2014, le trio d’investisseurs Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse deviennent actionnaires principaux du nouvel Obs. Selon Cécile Prieur, directrice de la rédaction, les propriétaires n’influent en aucun cas dans la ligne éditoriale du journal.
Cependant, Le nouvel Obs perd en lecteurs donc en chiffre d’affaire, qui a réduit de moitié entre 2014 et 2018. Le journal a perdu en effectif, mais il a su remonter la pente. Il totalise moins de perte aujourd’hui qu’il y a quelques années, notamment grâce aux subventions de l’Etat. En espérant que Le nouvel Obs retrouve ses lecteurs.
Aliosha Laruelle
Qui est Cécile Prieur?

Tout d’abord, elle nous dit qu’elle est journaliste et que c’est “un métier qui a pour vocation de faire l’intermédiaire entre la réalité, les faits, l’actualité et le public”. Elle continue en expliquant qu’elle doit s’intéresser à l’actualité et la rendre la plus claire possible pour le grand public, et pour son lectorat en l’occurrence, tout en précisant que, maintenant il y a de nombreuses manières d’informer: réseaux sociaux, radio, internet, télévision, nouveaux médias et évidemment la presse écrite pour laquelle elle travaille.
Elle a ensuite commencé à nous expliquer son parcours pour arriver jusque là. Elle a débuté en tant que journaliste en 1996 et s’était déjà orientée à l’époque vers la presse écrite. Elle a fait une école de journalisme, mais avait fait avant une année en fac d’histoire géographie et un institut politique à Rennes. Elle a ensuite passé les concours d’école de journalisme et a obtenu l’école de Strasbourg où elle a fait deux années d’étude. C’est à l’issue de cette école qu’elle a été sélectionnée pour faire un stage dans le quotidien Le Monde, à l’issue duquel elle a été embauchée d’abord en CDD puis en CDI. “J’ai intégré une grande rédaction assez jeune, à 24 ans” nous dit-elle, elle avait une expérience professionnelle très courte et ne connaissait pas grand monde à Paris.
Son parcours prouve qu’il n’y a pas besoin de “connaître des journalistes pour être journaliste” car c’est un métier qui “se fait dans l’acquisition de réflexes professionnels, mais aussi dans une très grande curiosité.”. D’après Cécile Prieur, le premier critère pour être journaliste, c’est de s’intéresser au monde et d’en être passionné dans tous ses aspects. “ Le monde, c’est toute la réalité” ( chez soi, en France, ailleurs, à l’étranger…). Les journalistes vont dans des endroits pour “raconter le monde”, par exemple avec la guerre d’aujourd’hui. Le métier de journaliste s’est “raconter la réalité, sous tous ses aspects et pas seulement les plus sombres, aussi, parfois ce qui marche”, raconter les initiatives positives et la vie de toutes les couches de la population ( qu’elle soit plus ou moins riche, pauvre, cultivée ou non, jeune ou vieille…). Être journaliste, c’est embrasser toute la réalité pour “offrir de l’actualité et un bout de réalité”.
Cécile Prieur a donc exercé son métier au Monde pendant 25 ans et a eu plusieurs rôles dans ce média. Elle a d’abord été journaliste sur les questions de reporter “ information générale”, où elle traitait des faits divers, des petites affaires de justice, puis s’est spécialisée dans les questions judiciaires pendant 6 ans. Elle a écrit sur des magistrats, des avocats, les relations entre juges et pouvoir, les propositions de lois et les lois qui régissent les relations entre les citoyens et la justice. Elle a ensuite changé de rubrique car au Monde, les journalistes peuvent changer de sujet d’intérêt. Elle s’est donc tournée vers les questions de santé et a couvert des grandes questions de santé publique comme l’hôpital qui était déjà en crise, la psychiatrie, la toxicomanie ou encore les addictions. Mais également la médecine libérale, la façon dont les médecins sont implantés sur le territoire… pendant six ans encore.
On lui a alors demandé de devenir cheffe adjointe d’un service qui mêlait questions politiques et sociétales, elle est ensuite devenue cheffe et a recréé un service société. Puis Internet est arrivé avec une nouvelle génération de journalistes. “Je suis d’une génération qui n’a pas connu Internet, quand j’ai commencé, il n’y avait pas Internet” ; “ Je fais partie d’une génération charnière entre les jeunes et les vieux de la vieille” . Tout son parcours professionnel est marqué par ça, comment elle allait pouvoir rejoindre les usages de lecteurs, car au début de sa carrière, les gens ne lisaient que la presse papier, écoutaient la radio ou regardaient la télévision.
Qu’es-ce qui lui a donné envie de devenir journaliste?
Cécile Prieur a voulu devenir journaliste très tôt, lorsqu’elle était en cinquième, en demandant à un garçon ce qu’il souhaitait faire plus tard. Il lui a répondu qu’il voulait être journaliste et: « tout d’un coup, je me suis dit: “ journaliste? Formidable! Donc depuis cet âge là j’ai vraiment orienté mes études pour faire ça, j’ai toujours voulu faire ça même quand autour de moi on me décourageait de le faire ».
Elle explique que si son entourage la décourageait autant, c’est parce que le chômage commençait à devenir un problème très important en France, alors qu’aujourd’hui c’est quelque chose d’assez courant, ce n’est pas un phénomène récent. A son époque, on lui disait de ne pas être journaliste car elle se retrouverait au chômage, elle a également été découragée dans ses études car ce n’était pas une bonne idée de vouloir faire ce métier. Cependant, Mme Prieur ne s’est jamais découragée, elle s’est toujours accrochée à cette idée que c’est ce qu’elle voulait faire, « C’est vrai que c’était une volonté que j’avais depuis très longtemps ».
Elle explique ensuite que d’autres de ses confrères ont un parcours similaire au sien et d’autres pas du tout, ils ont fait des études, ils ont eu envie de faire d’autres métiers et petit à petit ils se sont rendu compte en grandissant, en mûrissant souvent vers 22, 23 ans, une fois qu’ils avaient fait un parcours universitaire, que finalement ce qui les intéressait c’était d’être journaliste, parfois journaliste spécialisé (scientifique,etc). Elle explique qu’ «Il n’y a pas de manière de rentrer dans ce métier si ce n’est un fort appétit pour l’actualité et une envie de s’investir parce que c’est un métier qui a un impact et qui a du sens, et il faut avoir envie d’être acteur dans la cité ».
ROUVRAIS Alba
PRIVAT DIAWARA Lucie