Un avenir de plus en plus tangible…

Le lundi 3 mai, la classe média de seconde a accueilli Pascale Tournier, rédactrice en chef au journal « la Vie » et présentatrice occasionnelle de chaînes d’info en continu : LCI, BFM TV ou France Info. Après un échange sur la vocation et le quotidien d’un journaliste, l’interview a porté sur la face cachée des chaînes d’info en continu et leur avenir de plus en plus incertain.

En effet, la concurrence des plateformes vidéo comme Netflix, Canal Plus, Amazon Prime et le replay fait perdre à la télévision en continu des téléspectateurs. Aujourd’hui, grâce au replay, chacun choisit son moment pour suivre sa série, son documentaire, son émission d’information : la ressource télévisuelle est devenue un bien de consommation dont le téléspectateur maîtrise sa temporalité. En plus de la concurrence avec la radio, les réseaux sociaux, les sites journalistiques et autres plateformes médiatiques, les chaînes toute info perdent encore plus de téléspectateurs avec le replay.

Par ailleurs, ces médias connaissent aujourd’hui un vieillissement de leurs téléspectateurs. Les jeunes populations s’informent peu par la télévision lui préférant les réseaux sociaux, les adultes de 35 à 55 ans en quête de temps s’informent par la radio qui leur permet d’effectuer deux choses à la fois comme préparer les repas, conduire sa voiture etc. Les séniors eux, sont davantage ancrés dans un emploi du temps prédéfini, utilisent moins les réseaux sociaux et restent « devant » la télévision pour s’informer.

Les chaînes d’info en continu sont poussées à changer de logique, et en quête d’un d’audimat supérieur, mettent en arrière plan l’honnêteté de l’information. Elles ont tendance à déformer l’information, cherchent à choquer les téléspectateurs en invitant des extrémistes etc. Ce choix leur est désavantageux car elles perdent les individus ayant conscience de cette déformation de l’information. Pire, ces individus deviennent des “parasites”, puisqu’ils mettent en garde les autres téléspectateurs de cette manipulation.

Enfin, les journalistes se retirent de plus en plus des chaînes de télévision leur reprochant l’obsession pour l’audimat. En effet, l’oreillette leur indique de manière continue si un sujet de discussion « rapporte » des téléspectateurs. Les journalistes se sentent de plus en plus mal à l’aise lorsqu’il leur est demandé d’approfondir des sujets qu’ils n’ont pas choisi, pour lesquels ils ne sont pas spécialistes ou de faire abstraction d’autres qu’ils jugent plus intéressants.

Les chaînes de télévision toute info commencent donc à vieillir. Elles doivent développer leur audience en se concentrant sur les populations jeunes représentant l’avenir alors que celles-ci montrent de plus en plus un désintérêt pour l’information par la télévision. Aujourd’hui le monde va vers la modernité, sollicite davantage le numérique et surtout les réseaux sociaux. Il leur faudrait donc établir de nouveaux supports médiatiques. Par exemple, le média Brut est de plus en plus la source journalistique privilégiée par les jeunes populations sur Instagram. Le format de ce média est très original car il associe la plateforme vidéo, BrutX, en regroupant des reportages, des films matures et cultes, et des interviews. Brut a su développer des supports médiatiques parfaitement adaptés à notre monde moderne.

Valentin Brogi

LES CHAÎNES TOUTES INFO NUISENT-ELLES À NOTRE DÉMOCRATIE ?

Le lundi 03 mai 2021, nous avons eu l’occasion de rencontrer Pascale Tournier, journaliste et rédactrice en chef au journal La Vie. Lors de cet échange, nous lui avons notamment posé des questions sur les chaînes toutes infos, un sujet qui fait polémique depuis un certain temps dans le monde du journalisme.

Mais avant de rapporter les fruits de notre échange avec Pascale Tournier, petit retour sur les chaînes toutes infos en France…

BFM TV, C news, France Info, LCI, France 24… nous en connaissons des dizaines. En effet, nous ne pouvons pas les rater, elles accaparent nos postes télévisés. Même si elles connaissent aujourd’hui un déclin chez la jeune génération, les chaînes d’infos continues restent très attractives et atteignent des records d’audience, notamment avec la crise du Covid-19. Cependant, de plus en plus, certaines d’entre elles mettent en avant les points de vue des partis politiques plus ou moins extrémistes.

Ainsi, constituent-elles une menace pour le journalisme et altèrent-elles notre esprit critique?

Lorsque l’on regarde les chaînes d’informations en continu, nous ne nous rendons pas forcément compte des impacts que ces dernières ont sur notre esprit critique. Néanmoins, si on regarde avec attention, on se rend très vite compte de certains travers : rediffusion en boucle de tout ce qui peut faire « événement », messages et informations parfois creuses pour pouvoir assurer le flot continu d’informations ou encore invitations de personnages politiques aux propos parfois racistes… En outre, la surreprésentation de certains partis politiques, plus particulièrement des partis extrémistes, ou de sujets d’actualité polémiques sont également pratique courante sur ces médias.

Et oui, cette focalisation, qui a souvent pour but de faire monter l’audimat et ainsi générer plus de revenus, a cependant des conséquences majeures. Elle participe à la montée du populisme et peut, en effet, altérer notre esprit critique.. Effectivement, comment peut-on se faire une image positive des gilets jaunes si tout ce qu’on l’on voit de ce mouvement se résume à des images de poubelles brûlées sur BFM TV?

Nous avons donc posé la question à Pascale Tournier, intervenante sur un grand nombre de ces chaînes: “Que retenez-vous de vos interventions sur les chaînes toutes infos?”

“C’est une opportunité enrichissante mais très fatigante. En effet, les conditions du direct sont parfois dures à gérer et il faut savoir rebondir, voire parfois improviser…”

Nous ne pouvons donc pas le nier, les chaînes d’information continues présentent de nombreux travers.

Toutefois, ne criminalisons pas non plus ces chaînes. Même si certaines sont parfois dictées par la recherche de buzz, elles constituent un média important si nous les utilisons avec parcimonie et surtout, que nous prenons les informations reçues avec du recul…

Adrien, Inès et Sami

Olivia Rodrigo s’est déjà fait un nom…

Olivia Rodrigo, un nouveau phénomène musical

Olivia Rodrigo Is in the Driver's Seat
Olivia Rodrigo

Avec seulement 2 chansons, et du haut de ses 18 ans, l’américaine Olivia Rodrigo s’est déjà fait un nom dans la musique. Révélée grâce à Disney en 2019, elle incarne le premier rôle de la série “High School Musical : la comédie musicale”. Mais c’est en janvier 2021, lorsqu’elle sort sa toute première chanson “drivers license”, que sa carrière explose grâce à l’application tik tok.

En tant que “debut song” (première chanson d’un artiste), le titre bat tous les records musicaux jamais atteints. En moins de 10 jours, “drivers license” se hisse à la première place du classement Billboard hot 100 et conserve cette place pendant 8 semaines.

Il est alors facile de se dire que ce n’était que “la chance du débutant” et que lorsque ce tube sera passé de mode, on n’entendra plus le nom d’Olivia Rodrigo. Mais la chanteuse prend à nouveau d’assaut les plateformes de streaming le 1er avril avec “déjà vu”. Le titre se retrouve à son tour dès sa sortie dans le top 10 du classement Billboard hot 100. La jeune interprète n’a visiblement pas fini de faire parler d’elle : le 21 mai, son album “Sour” sera disponible sur toutes les plateformes de streaming.

Gaïa

Revue de presse hebdomadaire (03/05 – 09/05).

Environnement : La loi climat fait débat

Ce mardi 4 mai, l’Assemblée Nationale a voté en 1ère lecture le texte de la loi climat, issue des idées de la Convention Citoyenne pour le Climat. Malgré une promesse d’Emmanuel Macron de retenir les 146 propositions « sans filtres », seules 18 ont été reprises entièrement, 78 sont modifiées, 26 sont complètement retirées du projet de loi et d’autres renvoyées à un cadre international. La loi ne fait pas l’unanimité parmi les députés qui la jugent « insuffisante », « climato-cynique » et dénoncent une loi de « communication » ou, à l’inverse, de « culpabilisation ». Dans les idées rejetées par le veto présidentiel on retrouve la modification du préambule de la Constitution pour y inclure la lutte pour le climat, une taxe écologique de 4% sur les entreprises les plus riches et une réduction de la vitesse sur l’autoroute à 110km/h. Des manifestations pour demander une « vraie » loi climat ont déjà eu lieu dans le pays et la prochaine se tient ce dimanche 9 mai.

Jeunesse : Les aménagements très attendus du bac 2021

Le baccalauréat de cette année ressemblera encore une fois à aucun autre. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation Nationale, a dévoilé mercredi 5 mai les aménagements qui sont retenus. Dans ceux-ci, le choix entre deux sujets pour les élèves pour l’oral de français en classe de première et un allègement du nombre de textes demandés pour l’épreuve écrite de français. Le grand oral de terminale, a expliqué le ministre, est « une compétence fondamentale » et pour se faire, le professeur pourra inscrire sur un papier les parties du programme qui n’ont pas été vues en classe et les candidats pourront avoir leurs notes préparées pendant la préparation. Concernant l’épreuve de philosophie, c’est la meilleure note qui sera retenue, entre la moyenne du contrôle continu de l’année et l’épreuve. Enfin, J-M. Blanquer a insisté sur l’importance de la « bienveillance » pour sauvegarder la légitimité du diplôme. Mais ces mesures ne sont en majorité pas acceptées par les syndicats lycéens et des professeurs qui dénoncent un bac « inégalitaire » et de « bricolage » car la moitié des cours de cette année ont été en distanciel.

Lien des aménagements du baccalauréat : https://www.education.gouv.fr/baccalaureat-general-technologique-et-professionnel-modalites-de-passage-des-examens-en-2021-323144

Politique : Le meurtre qui met le feu au poudre

Le féminicide d’une très forte violence qui a eu lieu mardi 4 mai à Mérignac a choqué la France entière. Chahinez Boota, morte brûlée vive en pleine rue par son ex-conjoint violent. Ce dernier avait déjà connu une peine de prison de 18 mois en 2020 et avait été libéré sous caution pour placement à l’extérieur et suivi de soin en décembre. Malgré une interdiction d’approcher la victime, la jeune femme avait déposée une plainte contre lui le 15 mars dernier pour agression, mais sans effet de la part de la police. Ce meurtre parvient donc dans un contexte jugé incompréhensible pour les associations féministes qui condamne une « inaction de l’Etat ». Depuis le début de l’année 2021, 39 femmes ont été tuées sous les coups de leurs conjoints ou ex-conjoints selon l’organisation Nous toutes, un chiffre déjà beaucoup trop élevé et qui pointe du doigt l’absence de moyen et d’aide de la part de l’Etat.

Culture : Les festivaliers s’organisent, ou pas

Après avoir manifesté leur colère contre l’obligation des festivals assis grâce notamment au #deboutlesfestivals, c’est une bonne nouvelle qui tombe ce jeudi 6 mai par la ministre de la Culture. Roselyne Bachelot annonce, à partir du 1er juillet, une autorisation des concerts debout, avec une jauge de 4m2 par personne et un maximum de 5000 personnes. Certains festivals comme les Vieilles-Charrue (Finistère), les Francofolies de la Rochelle (Charentes-Maritimes) et le Printemps de Bourges (Cher), qui devient l’Été de Bourges, ont décidé de s’adapter à ces mesures pour leurs éditions 2021, avec des programmes principalement francophones. Mais ce n’est pas le cas de tous les festivals qui ont annoncé leurs annulations ou des reports comme les Eurockéennes (Territoire de Belfort), Lollapalooza-Paris (Paris) ou encore Solidays (Paris). Des « fonds de compensation de billetterie » sont en ce moment imaginés par R. Bachelot, Bruno Le Maire, ministre de l’économie et Jean Castex, 1er ministre.

Point positif : L’humanité dans les brevets

Le mercredi 5 mai dernier, dans un communiqué de la représentante du commerce Katherine Tai, le gouvernement de Joe Biden a déclaré soutenir le retrait de la propriété intellectuelle sur les vaccins anti-Covid. Les brevets protégeant ces derniers sont détenus par les laboratoires qui ont mis au point un vaccin, et interdisent à d’autres entreprises de les fabriquer sans contrepartie. La mesure « historique » de l’administration états-unienne est soutenue par l’OMS, des ONG comme Oxfam et Médecin sans frontières ainsi que par de nombreux pays en développement, qui la demandent depuis octobre. La levée des brevets permettrait, dans le cas exceptionnel de la pandémie, de fabriquer plus de doses moins chères pour les pays pauvres, afin que l’entièreté de la population mondiale soit immunisée. Elle ferait également « primer l’intérêt de l’humanité sur les intérêts privés » comme le dit Oxfam dans un appel transpartisan.

Lien du communiqué : https://ustr.gov/about-us/policy-offices/press-office/press-releases/2021/may/statement-ambassador-katherine-tai-covid-19-trips-waiver

Oriane Frison

La Tiny House Low Tech et Autonome.

Le lundi 19 avril,  Brut à publié sur Instagram une vidéo de 3 minutes 30 présentant une Tiny House, une petite maison en bois « Low Tech » à Concarneau, en Bretagne. En anglais, “tiny” signifie minuscule, et “house” maison. La « Tiny House Movement » a émergé aux USA au début des années 2000, prônant simplicité de vie et sobriété volontaire. Habitables toute l’année, les TinyHouses sont construites avec les mêmes exigences de confort que les maisons traditionnelles: isolation, étanchéité à l’air, électricité, eau chaude, chauffage, ventilation mécanique, avec l’éthique en plus. Le défi consiste à optimiser l’espace. À l’intérieur d’une Tiny, le gain de place est une notion essentielle. Aujourd’hui en France on compte environ plus de 300 Tiny House, dont 105 construites par l’entreprise fondatrice « La Tiny House ».

Après avoir lancé ce projet, les ingénieurs ont très vite profité de la petite taille de ces habitats pour les rendre autonomes. Ici, dans la vidéo, les interviewés sont deux ingénieurs spécialisés dans le « Low-Tech ». A l’inverse du High-Tech, ceux ci sont des technologies constructibles et réparables par soi-même en utilisant des ressources locales. Les deux ingénieurs ont vécu pendant un an dans une Tiny House de 13 mètres carrés pour tester son ergonomie et son confort. Dans cette courte vidéo, ils nous expliquent leur quotidien et leurs diverses techniques écologiques rendant l’habitat autonome.

Tout d’abord, aujourd’hui l’électricité est primordiale dans une maison ; elle sert à alimenter le chauffage ou l’éclairage, ou bien à recharger son smartphone… Or, malgré les progrès technologiques, elle reste une énergie polluante pour la planète. Ainsi, l’électricité d’une Tiny House est créée par des panneaux solaires et son utilisation est au maximum optimisée.

Au niveau du chauffage, l’électricité est substituée toute l’année par l’énergie lumineuse du soleil. Le système de capteur à air chaud » fait gagner 5 à 7 degrés durant l’hiver, en réchauffant avec l’énergie solaire des ardoises qui font elles-mêmes chauffées un flux d’air. Les ingénieurs disposent tout de même d’une poêle de masse, alimentée par la combustion de morceaux de bois.

Pour cuire des aliments, la maisonnette est équipée d’une gazinière non Low Tech dont ils minimisent l’utilisation. Ainsi, après l’ébullition, ils déposent leur casserole dans une marmite norvégienne isolante -sorte de gros thermos- qui cuit l’aliment avec sa propre énergie thermique. A défaut, ils substituent dès l’ébullition la gazinière en laissant reposer la casserole sur la poêle de masse.

Les ingénieurs ont évité le réfrigérateur classique pour sa consommation excessive d’électricité et ont élaboré un frigo Low-Tech qui ressemble davantage à un garde-manger. Ainsi, à cheval entre l’intérieur et l’extérieur de la Tiny house, une boite cubique en bois est dirigée vers le nord pour ne pas être réchauffée tout au long de la journée par les rayons du soleil. De cette manière, le garde-manger maintient la température de 12°C, idéale pour conserver du beurre, des fromages, des fruits et légumes.

Enfin, l’eau est aussi « Low-Tech » ; elle est récoltée lors des précipitations : le toit de 13 mètres carré récupère les eaux pluviales et les conduit dans une gouttière. Ensuite, elles sont filtrées une première fois par des petits graviers, stoppant les macro-particules et les déchets. Puis elles passent par d’autres étapes de filtration : elles traversent un premier filtre en textile, un second en charbon. Les eaux ainsi devenues potables remplissent une cuve d’eau froide de 300 litres qui alimente l’évier et la douche.

Un ballon d’eau chaude de 80 litres est également intégré. Au lieu d’utiliser une résistance électrique, il fonctionne à partir de grilles de réfrigérateurs recyclées et réchauffées par l’énergie du soleil : ceci est davantage écologique et moins onéreux.

La Tiny House utilise aussi un système de phytoépurations qui traite l’eau avant de la remettre dans l’environnement. Elle ne rejette pas d’eaux noires (eau des toilettes) car elle est équipée de toilettes sèches, mais uniquement des eaux grises (eaux provenant de l’évier et de la douche). Ces eaux usées sont directement rejetées dans un bac, où quelques plantes sont cultivées dans du sable pour permettre la prolifération de bactéries, elles-mêmes chargées de filtrer l’eau. L’eau est ensuite déversée à l’extérieur.

Pour conclure la Tiny House avec « seulement une dizaine d’améliorations Low-Tech» est devenu autonome, cela prouve que le défi du développement durable n’est pas infranchissable. Les ingénieurs nous conseillent qu’il faut d’abord remettre en question ses besoins fondamentaux pour s’apercevoir qu’on est capable de tendre facilement vers la sobriété. La question de l’impact environnemental de nos habitations serait finalement juste une question d’état d’esprit ! 

Sources :

https://brutx.com

https://www.leparisien.fr/environnement/initiatives-environnement/la-low-tech-la-recup-sous-toutes-ses-formes-17-09-2020-8385714.php

https://brutx.com

https://www.leparisien.fr/environnement/initiatives-environnement/la-low-tech-la-recup-sous-toutes-ses-formes-17-09-2020-8385714.php

Valentin Brogi.

Revue de presse hebdomadaire (26/04 – 02/05)

Bienvenue dans la nouvelle rubrique du blog la Tribune de Montaigne. Il s’agit d’une sélection d’actualités de chaque semaine classées en 5 thèmes : l’environnement, la santé, la politique intérieure, l’international, et le point positif. 

Environnement : L’Amazonie émettrice de carbone

L’Amazonie a émis plus de carbone qu’elle n’en a absorbé durant cette dernière décennie. Un rapport de chercheurs dans la revue Nature Climate Change, publié le 29 avril dernier, affirme que la forêt amazonienne a 18% de plus d’émissions de carbone que d’absorption. De plus, l’article déclare que ce déséquilibre est causé à 73% par la dégradation de la forêt (arbres fragilisés, petits incendies, mortalité de la biodiversité…), et à 27% par la déforestation. Cet excès d‘émission inquiète les spécialistes car les forêts ont un rôle important de freinage du réchauffement climatique. Les craintes sont d’autant plus justifiées que la non politique brésilienne de protection de la forêt n’est pas innocente dans ce constat. 

Lien de l’article : https://www.nature.com/articles/s41558-021-01026-5

Santé  : Politiques inefficaces de la lutte contre les drogues 

La loi de décembre 1970 sur la répression du trafic et de l’usage de drogue fêtait ses 50 ans d’existence au début de l’année. Malgré une des répressions les plus sévères d’Europe, le nombre d’usagers réguliers de cannabis et de cocaïne et le nombre de morts par overdose augmentent significativement depuis les années 80 selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Un communiqué de presse de cet organisme, sorti le 27 avril 2021, analyse également les variations des solutions judiciaires et pénales. On observe une hausse des interpellations (40 fois plus depuis 1970), une plus grande utilisation des amendes forfaitaires et moins de suivis sanitaires et sociologiques des interpellés. Un sondage réalisé par l’institut CSA montre que 66% de la population française jugent inefficace la politique de lutte contre les stupéfiants. Est-il temps de changer de politique, passer “à la vitesse supérieure” comme le promet Emmanuel Macron ?

Lien du communiqué de presse : https://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/epcxja2b2c.pdf

Politique : Union et désunion

Après la journée de mobilisation du 1er mai, la question de l’union des partis de gauche pour la présidentielle de 2022 se pose plus que jamais. L’appel pour samedi des syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires, mais sans la CFDT, illustre bien le désaccord croissant de la gauche. Une candidature commune ne semble pas envisageable pour la France Insoumise et Anne Hidalgo rejette l’idée de primaire. Comme résultat, une enquête d’ IPSOS sortie le 24 avril dernier, place largement en tête E. Macron et M. Le Pen pour le 2nd tour de la présidentielle, les candidats de gauche ne dépassant pas individuellement les 10%. Quant aux régionales de juin 2021, la désunion semble de partie remise pour la gauche mais ce n’est pas le cas de leurs rivaux. LREM et LR ayant décidé de faire liste commune pour la région PACA. Un énième flop de FI, PS, PCF et EELV est-il nécessaire pour former un bloc soudé ? 

Lien de l’enquête : https://www.ipsos.com/sites/default/files/ct/publication/documents/2021-04/Rapport%20Enquete%20Ipsos_CEVIPOF%20LEMONDE%20FJJ%20_SituationPolitique.pdf

International : L’Inde au plus mal

La flambée des cas de Covid-19 en Inde continue d’augmenter avec une moyenne de plus de 300 000 cas par jour, ce qui équivaut à 14 313 cas par millions. Pour comparer avec la France qui recense 84 139 cas par millions et le monde 19 513 cas. L’Inde est en ce moment le 1er pays en nombre de cas par jour, ce qui inquiète au vu de l’état du système de santé actuel du pays. Les chiffres pourraient être encore plus élevés car les morts ne sont pas tous déclarés positifs au coronavirus. De l’aide a été envoyé de nombreux pays dont la France, les Etat-Unis, la Russie, l’Angleterre ou encore l’Allemagne. Un bel exemple de solidarité internationale. 

Point positif : Lueur d’espoir contre le paludisme

Les résultats de la phase II du vaccin contre le paludisme, développé par l’Université d’Oxford et disponibles dans un article en preprint de la revue scientifique The Lancet, montrent une performance sans pareil. C’est le 1er vaccin à dépasser la barre des 75% d’efficacité demandés par l’OMS. Les essais ont été réalisés en 2019 sur 450 enfants de 5 à 17 ans au Burkina Faso, avec 4 doses réparties en 2 ans. C’est une vraie avancée scientifique pour la lutte contre cette maladie qui a fait 409 000 morts en 2019 dont 67% étaient des enfants de moins de 5 ans. La phase III de ce vaccin permettra de tester sa sûreté et son efficacité sur un plus grand nombre et une plus grande diversité de patients. 

Lien de l’article : https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=3830681

Oriane Frison

Le chiffre de la semaine

82

Ce dimanche 25 avril, un incendie dans l’hôpital “Ibn al-Khatib” à Bagdad provoque la mort de 82 personnes.

Cet incendie est dû à “des bouteilles d’oxygène qui étaient stockées sans respect des conditions de sécurité” affirment des sources médicales.

Cet accident peut avoir un réel impact politique, étant donné la situation actuelle en Irak, en effet des élections anticipés sont prévues pour octobre.

Pour vous renseigner sur le sujet:

https://www.leparisien.fr/international/incendie-dans-un-hopital-de-bagdad-dedie-au-covid-19-au-moins-82-morts-110-blesses-25-04-2021-X2URKBEQVZB4LBJIXRQHSZPMXA.php

Mordjane Borsali

Vers une justice plus fidèle ?

Le projet de loi « pour la confiance dans l’institution judiciaire » du ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a été présenté le mercredi 14 avril en Conseil des ministres. Parmi les grandes propositions du texte, la possibilité élargie de filmer et de diffuser des procès a été en majorité approuvée par les ministres présents.

Avant cela, seuls quelques procès ayant un intérêt historique ont été filmé. C’est le cas, par exemple, récemment des procès de Charlie Hebdo et de l’Hypercasher, mais aussi des procès plus connus comme ceux de Nuremberg juste après la Seconde Guerre mondiale lors desquels ont été jugés les 24 principaux responsables du Troisième Reich.

Si aujourd’hui, la question de l’enregistrement et de la diffusion des procès se pose, c’est avant tout pour ouvrir à un plus grand public les coulisses de la vie judiciaire française. Celle-ci avait été interdite dans les années 1950 suite à des débordements lors du procès de Gaston Dominici. Mais il est question, avec ce projet de loi, de pouvoir ouvrir au public la vie judiciaire en filmant tout types de procès (assise, correctionnelle ou civile). Cet enregistrement suivi de la diffusion seront tout de même encadrés avec, par exemple, l’accord de chaque partie d’être filmé.

Malgré tout, ce projet de loi entrave un droit important, le droit à l’oubli qui permet à un individu de demander le retrait sur le Web de certaines informations qui pourraient lui nuire sur des actions qu’il a faites dans le passé.

Sources :

https://www.franceinter.fr/justice/reforme-de-la-justice-des-proces-bientot-filmes-et-diffuses

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/filmer-les-audiences-dans-les-tribunaux-le-gouvernement-y-reflechit-l-exemple-avec-le-proces-azf-1618410667

Louise MARTIN

Patrick Germain, Interview d’un grand reporter à France Télévisions.

Bonjour Patrick,

Merci d’accepter de répondre à mes questions pour le Blog du Lycée Montaigne afin de nous présenter le métier de grand reporter que vous avez exercé pendant 42 ans.

Pouvez vous nous raconter votre parcours professionnel ?

Grand reporter à France Télévision, voilà qui peut faire rêver ou fantasmer mais derrière les mirages il y a une réalité exigeante… mais aussi une vie passionnante faite de rencontres extraordinaires et de témoignages de personnages étonnants.

L’envie de faire ce métier m’est venue d’une fascination pour l’image et surtout d’une grande curiosité pour ce qui se passe « de l’autre coté ».

Après un Bac philo, une licence de Lettres Modernes pour préparer le concours d’entrée en école de journalisme et un master à l’Institut Européen du Cinéma et de l’Audiovisuel, je suis entré à France 3 en 1977 en tant que stagiaire et je suis resté à France Télévisions pendant 42 ans.

De stagiaire à France 3 Région, puis journaliste spécialisé et enfin Grand Reporter, j’ai eu l’opportunité de découvrir le monde ainsi que d’extraordinaires régions françaises, loin de l’actualité « chaude » et des breaking news à l’américaine.

J’ai présenté des journaux télévisés de stations régionales, et j’ai participé à divers émissions telles que La dictée de Bernard Pivot ou encore Midi en France avec Laurent Boyer.

Quelles qualités faut-il pour exercer ce métier ?

De reportages à Amiens en passant par Marseille puis Poitiers et Bordeaux, il fallait une grande faculté d’adaptation pour arriver tôt le matin en conférence de rédaction après une nuit de voyage et repartir aussitôt en reportage. Pour faire des rencontres extraordinaires, aussi bien au bout de la rue, qu’au bout du monde, il faut du temps et de la patience. Pour découvrir et révéler ce que chaque individu renferme, il faut écouter et donc prendre son temps… le temps, ce qui manque cruellement dans la couverture médiatique d’une société en mouvement, sans cesse relayée par des chaînes d’information en continue !

Le temps… le compagnon de route du journaliste, qui doit être associé au recul nécessaire pour avoir un regard critique et une analyse distanciée sur un évènement.

En résumé je dirais, une grande capacité d’adaptation à toutes les situations, beaucoup de patience, de la rapidité exigée par la couverture de l’information, une résistance au stress, de la curiosité, une grande rigueur et enfin, de l’écoute.

Quelles ont été tes plus belles rencontres ?

Une de mes plus belles rencontres fut celle de Patrick Dupond, avec un « D » comme «Danse » qui vient de nous quitter. J’ai suivi ce génie de la danse pendant ses tournées au Japon et aux Etats-Unis en tant que danseur étoile, qui malgré sa notoriété est toujours resté accessible et d’une grande générosité.

Quel reportage t’a le plus marqué ?

« Pour mémoire », reportage d’un voyage initiatique des élèves d’un lycée de Metz à Auschwitz, le camp d’extermination nazi, avec le tournage d’une séquence du film « La Liste de Schindler » de Steven Spielberg dans l’ancien quartier juif de Cracovie en Pologne. Un choc historique qui fut très émouvant.

Un autre reportage très marquant fut celui de la première mission chirurgicale française en Chine à Shanghaï en 1984 pour confronter les différentes techniques médicales.

Ou encore « L’or des Dieux, l’or des Andes » sur les trésors des civilisations pré-colombiennes. Ce reportage fut rempli de moments intenses en découvrant des momies Incas sur des sites péruviens, ou des moments d’insécurité en Colombie où nous étions en permanence accompagnés de gardes armés au milieu des narcotraficants.

Quels sont les lieux qui t’ont le plus étonnés ?

En 1984, découvrir les « Champs Elysées » de Shanghaï (Nanjing Lu avenue ), une avenue commerçante longue de 5 km avec ses 600 boutiques qui n’étaient éclairées que sur 300 m et sans aucune voiture ! Un voyage hors du temps.

Mais il ne faut pas oublier les régions françaises qui apportent également des souvenirs incroyables comme le Mondial Air Ballons dans l’est de la France qui est le plus grand rassemblement au monde de montgolfières, avec 456 ballons alignés.

Le métier de grand reporter a-t-il changé depuis le début de ta carrière ?

Aujourd’hui le métier de journaliste est confronté aux réseaux sociaux où en un tweet de quelques lignes, le Président de la plus grande démocratie au monde peut implicitement inciter ses partisans à envahir le Capitole !

A l’heure ou il suffit d’un mobile et d’un accès à internet pour publier des informations parfois non vérifiées ou haineuses, le métier de journaliste doit savoir faire face à ce phénomène et être plus rigoureux que jamais.

Merci Patrick !

Gaïa