Une véritable leçon de survie.
The Revenant est un véritable choc de survie. Iñarritu remonte le temps dans les fondements d’une Amérique du Nord à ses débuts. Il dénonce la sauvagerie de l’Homme à travers de faits réels dans une œuvre dotée de réalisme, d’intelligibilité et de spiritualisme.
The Revenant a été récompensé à trois reprises aux Oscars 2016. Après, près de 25 ans de carrière, Leonardo DiCaprio a été enfin nommé meilleur acteur. Quand à Iñarritu, il a reçu pour la seconde fois consécutive l’Oscar du meilleur réalisateur après son film Birdman, l’an dernier. Emmanuel Lubezki a obtenu l’Oscar de la meilleure photographie.

Affiche du film. Avec Leonardo DiCaprio et Tom Hardy.
Le film réunit Leonardo DiCaprio (Inception, Shutter Island, Le Loup de Wall Street, etc…) et Tom Hardy (Inception, Legend, Mad max : Fury Road, etc…) dans un affrontement aussi violent que spirituel. De plus, les deux acteurs sont très amis et se connaissent bien.
Le réalisateur Iñarritu, d’un talent hors norme, est un fan absolu de la cinématographie en plan-séquence. Il opte, cette fois-ci, pour des plans en courte focale (focalisation de la caméra permettant de filmer un plan large de manière nette). Pour donner plus de réalisme, les gros plans étaient effectués à la courte-focale.

Alejandro G. Iñarritu, Leonardo DiCaprio et Tom Hardy.
Synopsis.
Dans une Amérique profondément sauvage, Hugh Glass, un trappeur, est attaqué par un ours et grièvement blessé. Abandonné par ses équipiers, il est laissé pour mort. Mais Glass refuse de mourir. Seul, armé de sa volonté et porté par l’amour qu’il voue à sa femme (pourtant décédée) et à leur fils, Glass entreprend un voyage de plus de 300 km dans un environnement hostile, sur la piste de l’homme qui l’a trahi. Sa soif de vengeance va se transformer en une lutte héroïque pour braver tous les obstacles, revenir chez lui et trouver la rédemption.
Contexte historique.
Le film nous plonge dans le passé chaotique de Hugh Glass, un trappeur laissé pour mort, mais surtout, un personnage ayant inspiré de nombreux romanciers, tel que Jack London.
Les environs du fleuve Yukan est un territoire froid et terriblement mortel en plein hiver. Il est très prisé par les anciens colons d’Amérique et les peuples indiens qui exploitaient ces terres pour la population animale qui y vivait. Les trappeurs sont des voyageurs qui échangent des peaux d’animaux contre de l’argent. Hugh Glass doit non seulement craindre la nature mais aussi les indiens qui poursuivent sans relâche l’équipe de trappeurs qu’ils ont combattus suite à une embuscade.

véritables trappeurs du Canada
Critique.
Il y eu tellement de critiques (positives ou pas) que tout à déjà été dit sur The Revenant. Le fait que le film soit réaliste est dû au fait que la plupart des scènes n’ont pas été tournées en studio. Les conditions de tournages étaient épouvantables et toute l’équipe du film parvient à nous offrir une interprétation magistrale.
Je respecte d’autant plus le rapport qu’Iñarritu exerce avec la religion. Nous avons une vision très naturelle de Dieu, symbolisé ici par le peuple indien des Aris.
Le personnage de DiCaprio a un but qu’il poursuit durant tout le film, pas seulement une quête de vengeance mais également une quête spirituelle qui sera sans doute sa dernière : une fois accomplie, sa vie n’a plus vraiment de sens, étant donné qu’il est déjà mort. Dans cet univers dévastateur, le personnage de Tom Hardy le dit lui-même « Ici, je n’ai pas de vie, je me contente de survivre ! »
Beaucoup de critiques reprochent au film d’être trop long et le fait que certaines scènes n’ont pas lieu d’être étant donné qu’elles nous montrent rien de plus dans la survie de Hugh Glass. Mais, personnellement, c’est ce qui rend le film bien plus réaliste et cruel. Certaines scènes sont même dérangeantes à regarder tellement elles sont horribles. Le spectateur s’identifie à lui dans ce voyage et éprouve les mêmes sentiments que le personnage.
Enfin, je dirais que l’épopée de Hugh Glass nous fait vraiment voyager. Le film est structuralement bien maîtrisé. Le héros doit juste avancer, marcher et voyager pour poursuivre un but tellement important (ici, la vengeance), que nous avons l’impression, qu’une fois sa quête terminée, il clôt sa propre histoire. La métaphore de cette scène est une vision de sa femme qui quitte le champ de la caméra.
En conclusion, je dirais que The Revenant est une véritable leçon de survie et qu’il réinvente le genre cinématographique du Western.
Nicolas Boulais