Des nouvelles de Montaigne !

Vous attendiez impatiemment des nouvelles de Montaigne : heureusement, le blog Médias est là ! Michel de Montaigne (1533-1592) est mort il y a plus de quatre siècles mais il n’en finit pas de faire parler de lui et se trouve depuis quelques mois au cœur d’une passionnante énigme.

Tout commence fin 2018, dans les sous-sols (comme à Poudlard) du musée d’Aquitaine, à Bordeaux. Totalement par hasard, on découvre presque la Chambre des secrets, en fait un mystérieux caveau mortuaire. Le musée d’Aquitaine est un bâtiment ancien, dont les origines remontent à la fin du XVIe siècle, et qui a d’abord abrité le couvent des Feuillants. Sous Napoléon, en 1802, le couvent devient un lycée impérial. Puis au cours du XIXe siècle, le lycée fait place à la Faculté des Sciences et des Lettres avant d’accueillir beaucoup plus récemment le musée d’Aquitaine. La direction du musée décide alors de tout fermer par précaution et de confier l’enquête à une équipe d’archéologues, qui doivent se plonger dans les archives.

On ne tarde pas à redécouvrir que le cercueil de Michel de Montaigne, auteur des Essais et maire de Bordeaux, décédé dans son château de Saint-Michel-de-Montaigne, a été installé un an après sa mort dans la chapelle du couvent des Feuillants.  En 1603, sous Henri IV, il est déplacé, avec son cénotaphe (un tombeau ornemental qui ne contient pas de corps), dans l’église du couvent qui a été rénovée. Ensuite : il faut suivre, accrochez-vous. En 1803, l’ensemble est transféré dans la chapelle du lycée, qui brûle en 1871. Les restes de Montaigne auraient alors été provisoirement déposés au cimetière de la Chartreuse, toujours à Bordeaux, avant de retrouver, le 24 décembre 1880, leur lieu de conservation d’origine, devenu Faculté, dans un nouveau cercueil en bois. Mais s’agit-il bien des restes de Montaigne en 1880 ? Il n’y a aucune certitude là-dessus. Et depuis, on avait totalement oublié cette histoire.

Les archéologues établissent tout de suite le lien avec la découverte au musée d’Aquitaine. Ils introduisent une micro-caméra dans le caveau qui leur permet de voir un cercueil en chêne portant les inscriptions « M. de Montaigne » et « 24/12/80 ». Tout semble coller ! D’autant que le cercueil est de longueur plutôt modeste (1 m 60) et que Montaigne lui-même s’est décrit comme « d’une taille en dessous de la moyenne ». Les 18 et 19 novembre 2019, le caveau est enfin complètement ouvert, puis c’est au tour du cercueil en bois…

Et c’est là que l’affaire se corse. À l’intérieur du cercueil en bois se trouve un autre cercueil, plus petit, en plomb, assez abimé, un cylindre de verre contenant une lettre, et des ossements, un crâne et des dents. Par un interstice du cercueil en plomb, on devine d’autres ossements. À qui appartiennent tous ces restes ? On sait que Montaigne souffrait de calculs rénaux, ils ne se sont pas évaporés et les archéologues devraient pouvoir les retrouver. Il va surtout falloir réaliser des tests ADN pour déterminer s’il s’agit bien de lui. Mais il faut aussi pouvoir les comparer avec une descendante ou un descendant avéré du philosophe. Une généalogie ascendante de Montaigne existe déjà, mais il faut maintenant réaliser une généalogie descendante complète, un cabinet spécialisé y travaille déjà. Michel de Montaigne a épousé Françoise de La Chassaigne : ils ont eu une fille, Léonor, née en 1571. Montaigne avait aussi trois sœurs et deux frères : Jeanne, née en 1536 ; Thomas, né en 1537 ; Léonor (la marraine de sa fille), née en 1552 ; Marie, née en 1554 et Bertrand, né en 1560.

Alors, si vous voyez s’afficher un numéro inconnu sur votre téléphone, décrochez, on ne sait JA-MAIS !

Sources : www.bordeaux.fr et www.sciencesetavenir.fr

Jade Souleyreau

Les Harlem Hellfighters, les aventuriers de l’enfer.

Pendant la première guerre mondiale, l’histoire du travail des soldats de colonies françaises. ou encore anglaises est souvent évoquée malgré une époque où le racisme était très présent. A l’inverse de ses homologue européens, les Etats-Unis ont choisi pendant un certain temps de masquer la vérité.

Un documentaire retrace l’histoire de soldats noirs américains se battant durant la 1ère guerre mondiale mais aussi contre la ségrégation. Ce documentaire s’intitule « la grande guerre des Harlem hellfighters » de Francois Reinhardt.

Tout commence un 6 avril 1917, quand les États-Unis décident de déclarer la guerre à l’Allemagne. L’armée américaine, n’ayant pas assez d’hommes, va donc forcer des hommes à aller au front parmi eux des noirs américains. Malheureusement les casernes ne veulent pas accepter ces hommes par discrimination. Un régiment fut créé pour les accueillir, celui du 369 ème régiment d’infanterie. Des soldats de tous les États-Unis viennent à New York pour intégrer ce régiment pour fuir les États du sud très racistes. En s’engageant dans ce régiment, certains pensaient par cette démarche faire changer les opinions des américains face au racisme. Aux États-Unis, on critique beaucoup ce régiment et on s’insurge que des noirs puissent porter des armes. Cela ne les a pas empêchés de continuer leur formation avant de partir en Europe.

Cette formation a bien sûr été compliquée car l’état-major américain a bien compris qu’envoyer des noirs américains sur le front reviendrait à les considérer comme des citoyens à part entière. Cela n’a pas arrêté le régiment, qui dès 1917 part pour la France. Les soldats ont été formés et en leur sein un groupe de jazz a été créé dont le célèbre musicien James Reese faisait partie. Arrivé en France, le régiment a très vite eu des difficultés. Tout d’abord aucun bataillon américain n’a souhaité les intégrer. C’était un ordre de l’état-major qui essayait aussi de dissuader les français de les incorporer dans leur rang.

Le général Pershing était en charge de cette mesure discriminatoire. Il écrivit dans une note pour l’armée française : « le noir manque de conscience civique et professionnelle » et ajouta « menace constante pour les américains ». L’armée française manquait tellement d’hommes qu’elle n’écouta finalement pas les revendications américaines et incorpora le régiment au sein de son armée dans la 161ème division d’infanterie. Les soldats furent étonnés de l’accueil des français qui les traitaient comme des humains et sympathisaient avec eux.

Cela peut s’expliquer par le fait que les États-Unis avaient constitué un territoire où l’esclavage fait partie de l’histoire alors que la France métropolitaine n’est pas un ancien territoire d’esclaves. Durant leur période au front, les soldats noirs se sont brillamment illustrés grâce à un certain Henry Johnson qui par sa bravoure sauve un de ses camarades en tuant des soldats allemands pendant une attaque nocturne. Son acte fut relayé par la presse américaine, malgré des préjugés de journalistes sudistes. Henry Johnson reçu la « croix de guerre » française comme 170 camarades et il reçut aussi la « purple heart » en 1996, « distinguished service cross » en 2002 et la « Medal of honor » par B.Obama en 2015 qui est la plus haute distinction militaire des États-Unis. Les soldats noirs américains eurent un vrai impact sur la 1ère guerre mondiale, car ils furent les premiers à atteindre le Rhin. Ils ont le record du régiment resté le plus longtemps au front (191 jours). Malheureusement ce fut aussi le régiment le plus décimé avec 584 morts.

De retour au pays en février 1919. Ils participèrent à une grande parade le long de la 5ème avenue. Cette parade est le signe de leur double victoire contre les Allemands et le racisme. Leur retour ne fut pas facile car nombre d’entre eux voulurent afficher leur ancienne appartenance à l’armée en portant leur uniforme. Mais certaines personnes qu’elles soient noires ou blanches l’ont pris comme une provocation. Pour la population noire l’uniforme représentait une appartenance à une société qui les rejetait. Pour la population blanche, voir des noirs porter un uniforme revenait à dire qu’ils étaient leurs égaux et il était impensable que des noirs puissent se comparer à des blancs. Cela salissait l’uniforme.

Leur engagement a sans doute fait changer pas mal d’opinions et a permis un début de reconnaissance des noirs américains. Mais il faudra attendre tout de même jusqu’à Martin Luther King en 1965 pour observer un vrai changement.

Les États-Unis ont il réglé leur problème de racisme présent depuis la création de leur pays ?

Source photo : hiveminer.com, E.G Renesch, northdallasgazette.com, centenaire.org, Gary Kelley

MICHEL Martin

Napoléon III, l’empereur incompris

napoleoniii_01 Louis Bonaparte est souvent présenté comme un dirigeant autoritaire, presque un tyran. Pourtant sa carrière politique est passionnante ; sous son règne la France connait une croissance économique époustouflante. Il marque l’Histoire à sa manière. Mais Napoléon III a une importance fondamentale dans la création de l’idéologie bonapartiste. Ce n’est pas, contrairement à ce que l’on croit, Napoléon Ier qui a créé la seconde droite. Mais tout d’abord posons-nous la question : qu’est-ce que le bonapartisme ?

L’un des piliers de la droite française est le bonapartisme. Celle-ci se divise en trois catégories : premièrement il y a le légitimisme,  appelé également royalisme, défini comme étant  un courant politique favorable à la restauration de la monarchie absolue, c’est-à-dire au retour des Bourbons. Ces légitimistes se trouvaient dans la chambre des députés sous Louis XVIII ; assemblée qu’on qualifiait d’introuvable puisqu’il n’y avait que des absolutistes. Puis il y a les Orléanistes ; ce sont des démocrates libéraux partisans de Louis-Philippe d’Orléans. L’Orléanisme se base sur une politique libérale du point de vue économique et se veut démocratique du point de vue constitutionnel. Louis Bonaparte avait fait, en 1836, un coup d’Etat contre le gouvernement de Louis-Philippe, qu’il qualifiait de bourgeois. En effet, l’Orléanisme repose sur un électorat bourgeois. Si nous voulons faire un parallèle avec notre société et notre échiquier politique, nous présenterons nos politiques de cette manière :

– Sarkozy est un bonapartiste sans nul doute, un gaulliste fier des idées libérales mais ne voulant pas être le candidat de la bourgeoisie mais celui du peuple.

– Marine Le Pen est une bonapartiste à coup sûr, préférant une volonté d’expression du peuple par référendum. Elle illustre un système reposant, non pas  sur la voix des élus, mais plutôt sur celle du peuple, ce qui est l’une des caractéristiques d’un régime bonapartiste.

– Bruno Le Maire serait à placer chez les Orléanistes, très libéral sur les sujets économiques mais également sur les problèmes de société. Il veut apparaître moderne, ce qui lui ajoute une pointe de bonapartiste. Car n’oublions pas que le bonapartisme est avant tout une idéologie qui favorise un changement par la sollicitation populaire.

-Alain Juppé est un mélange de bonapartisme et d’orléanisme. Libéral sur le plan économique mais plus radical sur la sécurité et l’autorité. Il reste cependant un personnage difficile à cerner politiquement

Le bonapartisme est donc formé grâce à Louis Bonaparte. Celui-ci vient de l’extrême gauche. En effet, dans cette seconde partie du XIXème siècle la gauche est en pleine essor : la montée du syndicalisme, de l’anarchisme, du socialisme et du marxisme bouscule la philosophie et l’idéologie politique. Les penseurs tels Sorel pour le syndicalisme révolutionnaire, Proudhon, Bakounine pour l’anarchisme et bien sûr le plus important Marx pour le marxisme, marquent ce siècle. Mais Napoléon n’est point marqué par ces penseurs. Alors qu’il est en exil en Angleterre, il est spectateur de la révolution industrielle et s’intéresse aux nouvelles technologies. Ce mélange de socialisme, de modernisme et d’autorité lui permet de rassembler un grand nombre de partisans à un moment crucial de sa vie.

Napoléon, le rassembleur ?

19ru Louis Bonaparte est vu comme un monarque bien qu’il ait été Président de la République. En effet, quand le régime bourgeois de Louis-Philippe Ier tombe, un gouvernement provisoire est créé, et c’est Lamartine qui est poussé pour y être à sa tête. Ce gouvernement donne à la France une nouvelle constitution, une nouvelle république à caractère présidentielle. Voilà une aubaine pour Louis Bonaparte ! Nostalgique des conquêtes napoléoniennes, qui avaient apporté un prestige à la nation, le monde intellectuel et populaire se réjouit du retour d’un Bonaparte au pouvoir. D’autres y voit une menace pour la démocratie et protestent fortement. Il est donc le mieux disposer à rassembler. Il se voit confronter à Lamartine, grand poète et ancien chef du gouvernement provisoire, fort de sa victoire aux municipales et de son siège de député, il se présente comme un libéral. Cavaignac, le général modéré est le principal concurrent de Bonaparte. Puis entre autres, Raspail, socialiste, grand scientifique, était avec le peuple de Paris lors des fameuses « Trois Glorieuses ». Napoléon est donné favori. Sa popularité est due, en partie, au fait qu’il se nomme Bonaparte. Ce nom a une influence qu’on ne peut sous-estimer ; de plus, d’ un point de vue idéologique, il réunit un grand nombre d’électeurs. Il rassemble les électeurs de gauche, du fait de ses idées sociales, les nostalgiques de l’empire, ceux soucieux de l’ordre et de l’autorité et les libéraux favorables au progrès technologique et donc à une industrialisation du pays. Il sort vainqueur de cette bataille en rapportant 74% des voix. Une victoire écrasante ; Cavaignac n’est qu’à 19% des voix, Raspail totalise 0,51% des voix, et  Lamartine ne rassemble que 0,23% des suffrages.

Elu Président, Louis Bonaparte est considéré comme un crétin, un homme simple qu’on peut facilement manipuler. En effet, les bêtes politiques tels qu’Adolphe Thiers pensent pouvoir le manipuler et donc tirer les ficelles et avoir, indirectement, la main sur le pouvoir. Mais le bon Bonaparte réserve quelques surprises.

2 décembre, hommage à un oncle…

La IIème République installée, Louis Bonaparte peut appliquer son programme ; il mène une politique conservatrice. De plus les relations entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif se tendent. Bonaparte insiste pour renouveler son mandat de quatre ans, mais la chambre à majorité monarchiste s’y refuse. Le jeu politique est donc tendu, le chef de l’Etat est affaibli et la chambre renforcée. Le futur empereur va renverser la partie car il veut garder le pouvoir. Sachant pertinemment qu’il ne peut compter sur la République, il prend son destin en main et décide de préparer un coup d’Etat. C’est le 2 décembre 1851 qui sonne le glas de la République. C’est la fin de la IIème République. Puis le 14 janvier 1852, la nouvelle Constitution est promulguée. Mais Napoléon fait croire qu’il est soucieux de l’avis du peuple et donc le consulte par le biais d’un plébiscite.  Dans un premier temps, le peuple est consulté  pour valider sa prise de pouvoir, il le fera à 92% des voix. Dans un deuxième temps, il veut que la population accepte sa volonté de devenir empereur, elle répondra à 96% « oui ». Louis Bonaparte se proclame empereur des Français le 2 décembre 1852. En réalité, ces chiffres plus que satisfaisants, sont moins significatifs de l’avis de la population qu’ils n’y paraissent. Un exemple parmi tant d’autres montre le caractère impérialiste des plébiscites : dans les régions d’opposition, seuls les cartons « oui » ont été imprimés. Cela révèle une vision de la démocratie assez spéciale.

Un pouvoir, deux facettes

109788-004-f7e610aa Une fois l’Empire installé, le pouvoir bonapartiste se lance, dans un premier temps, dans une voie politique à caractère  autoritaire : suppression des libertés publiques, une suite de décrets permettant de liquider l’opposition puis en fin la fameuse « loi des suspects » qui entraîne une succession d’arrestations, de déportations et d’exil, notamment celui du père de Clémenceau, ce dernier sera amené à partir en Algérie-lors du départ le jeune Georges lui aurait lancé : « je te vengerai père »-. La presse est contrôlée par le gouvernement ; les journalistes d’oppositions sont découragés . Napoléon à la main mise sur tout le pays. Il va également utiliser le suffrage universel comme justificatif de ces actes. Tous ces plébiscites ont atteint des scores pouvant aller jusqu’à 96% de « oui », mais la réalité de ces résultats gigantesques réside dans une sorte d’arrangement : en effet, les régions hostiles à la politique impériale sont matraquées et noyées. Les maires sont nommés par les préfets. Les premières victimes de ces mesures sont les députés républicains, ceux à la gauche de l’échiquier politique

Du point de vue économique, l’empereur fait entrer, petit à petit, la France dans le capitalisme moderne. Et lance l’empire dans la voie de l’industrialisation. De nombreuses banques sont créées telles que la Société Générale ou encore le Crédit Lyonnais ; des travaux sont également entrepris dans Paris mais aussi dans les autres grandes villes de France.

Sur la politique étrangère, le pouvoir impérial convient à une continuité de la politique orléaniste : rapprochement avec la Grande-Bretagne. Napoléon III participe à de nombreux conflits : la guerre de Crimée ou encore la campagne d’Italie. Une politique extérieure centrée sur la population catholique. C’est l’une des caractéristiques qu’il faut souligner.

A partir de 1860, le II empire entre dans sa phase  nommée libérale. Pour commencer une nouvelle politique rien de tel qu’un pacte économique entre deux nations ; la France signe un accord de libre-échange avec la Grande Bretagne. Le pouvoir devient également libéral d’un point de vue purement politique : les républicains sont acceptés, les monarchistes admis. L’exemple sera montré lors des élections législatives de 1863 et 1869. Par la pression des différents corps politiques, le régime se libéralise. C’est le temps des réformes utiles, des réformes libérales qui seront approuvées par les Français, ou en tout une partie, à 80% des voix.

La fin d’un règne

067_napoleoniiisedan La fin du règne napoléonien expose un sentiment mitigé ; il libéralise les institutions en installant un système semi-parlementaire. Mais la fin de l’empire est rythmée par des échecs électoraux malgré un développement économique toujours plus important,  des lois sur l’instruction publique, ou encore l’Exposition universelle. Mais l’ambiance  et l’échiquier politiques sentent la fin, la déchéance impériale ; Sedan  scellera cette fin de règne. La guerre avec la Prusse s’avère être un véritable échec.  Bonaparte est capturé, l’empire prend fin. Un  gouvernement provisoire est formé ; Napoléon III devient l’ennemi public numéro 1, lui et son régime sont déchus, accusés d’être responsables de la ruine et de l’avancée prussienne ; l’empereur pousse son dernier grand cri en s’opposant au vote de l’assemblée. Il s’exile en Angleterre, rejoignant sa femme et son fils ; là-bas il y reçoit la reine Victoria et son premier ministre et prépare son retour au pouvoir ; il croit qu’il pourra faire un « retour de l’Ile d’Elbe ». le 9 janvier 1873 il s’éteint à l’âge de 65 ans. On lui fait un mauvais procès, le traitant de tyran ; il a pourtant modernisé et industrialisé l’économie, fait des réformes sur le droit des travailleurs- un certain nombre seront présents à son enterrement-, il est resté 18 ans au pouvoir et, nous pouvons le dire, il est « le père du bonapartisme ».

Corentin Masson

 

 

 

 

 

 

 

 

 

MARIE CURIE

Marie Curie

( Marie Curie, vers 1920)

Une vie scientifique

Maria Sklodowska dit Marie Curie, est née  à Varsovie le 07 novembre 1867 au sein d’une famille d’enseignants d’origine noble. En effet, son père était professeur de mathématiques et de physique et sa mère était institutrice. Elle est la benjamine d’une famille de quatre sœurs et d’un frère.

En 1876, alors qu’elle n’a que 11 ans, sa sœur, Zofia, meurt du typhus et deux ans plus tard en 1878 elle perd sa mère, décédée de la tuberculose. À la suite de cet événement, Marie Curie se réfugie dans les études où elle est brillante dans chacune des matières. Elle obtiendra donc son diplôme avec une médaille d’or en 1883.  Marie Curie rejoint ensuite l’université volante illégale d’Auguste Comte et souhaite poursuivre ses études supérieures et par la suite enseigner, mais ces études sont interdites pour les femmes. Elle s’engage alors comme gouvernante en province afin d’économiser pour rejoindre sa sœur Bronia à Paris . En 1981, elle s’inscrit pour suivre des études de physique à la faculté des sciences de Paris. En 1993, elle obtient sa licence en Physique et étant première de sa promotion, une bourse d’études lui est accordée. Cette bourse lui permet de continuer ses études et d’obtenir en 1894 sa licence en sciences mathématiques. Début 1894, elle rejoint le laboratoire des recherches physiques de Gabriel Lippman, un de ses anciens professeurs. Elle se voit confier des travaux de recherche sur les propriétés magnétiques de différents aciers. Un professeur de l’université de Fribourg lui fera alors rencontrer, lors d’une soirée, Pierre Curie, qui étudie aussi le magnétisme. Ils commencent à travailler ensemble et se marient   en 1895.

En 1897, elle commence ses travaux de thèses sur l’étude des rayonnements produits par l’uranium. Les résultats de cette thèse sont présentés le 12 avril 1898 par Gabriel Lippman à l’académie des sciences. Marie Curie gagnera d’ailleurs le prix Gegner de l’Académie des sciences suite à ses travaux. Durant cette même année Pierre Curie rejoint sa femme sur l’ étude de la radioactivité. Ils y découvriront deux nouveaux éléments : le polonium et le radium.

Le 10 décembre 1903, Marie Curie, Pierre Curie et Henri Becquerel reçoivent le prix Nobel de physique. Ce sera la première fois que le prix Nobel est décerné à une femme.

En 1903, Marie Curie sera la première femme lauréate de la Médaille Davy et en 1904 elle recevra la médaille Matteucci.

En 1906, son mari meurt brusquement renversé par une voiture à cheval, Marie élèvera donc seule ses deux filles, Irène et Eve et remplacera le poste de son mari à la Sorbonne, ce qui fera d’elle la première femme directrice d’un laboratoire universitaire.

Pierre et Marie C

En 1909, elle est devenue professeur titulaire dans sa chaire de physique générale puis de radioactivité.

En 1911, elle obtient le prix Nobel de chimie pour ses recherches sur le radium, elle dirigera un laboratoire d’études de la radioactivité grâce au fondation de l’Institut de radium.

Durant la Première Guerre mondiale elle met en place un service de radiologie mobile pour soigner les blessés, permettant d’améliorer les conditions des opérations. Les voitures sont munies du nécessaire pour réaliser une radio. Elles auront le surnom de Petite-Curie.

Après cela, sa carrière constituera une grande aide pour les différentes luttes contre la cause des femmes surtout dans le domaine des sciences. Sa renommée est internationale, et en 1922 elle participe à la Commission internationale de la coopération intellectuelle de la Société des Nations.

Les longues heures d’expositions à des substances radioactives vont progressivement altérer sa santé  et elle mourra en 1934 d’une leucémie.

Elle a permis des avancées scientifiques très importantes et restera l’une des plus grandes figures féminines de l’histoire des sciences. Aujourd’hui les travaux de Marie Curie sont reconnus dans le monde entier et ont toujours leur utilité. Ses travaux permettent de faire, par exemple, des radiographies.

De nombreux hommages

Pour commémorer le 100e anniversaire de son prix Nobel, l’année 2011 est proclamée « année Marie Curie » et année internationale de la chimie par l’Assemblée générale des Nations Unies.

Les « restes » de Marie Curie ont été transférés, en 1995 à côté de ceux de son mari au Panthéon. Elle sera la première femme honorée au Panthéon pour son mérite propre.

Plus de 15 universités, hôpitaux, écoles, … portent le nom de Marie Curie partout dans le monde et plusieurs monuments en l’honneur de Marie Curie ont été construits.

Dans le milieu scientifique certaines découvertes, comme l’élément n°96 baptisé curium, porte le nom de Marie Curie et de son mari. A Paris sept noms de rues, de stations de métro, … portent le nom du couple Curie et certains billets et pièces de monnaies font apparaitre leurs visages . En plus une pièce de théâtre, des timbres, et de nombreuses autobiographies rendent hommage au couple Curie.

gravure Curie

(Le diplôme accompagnant le prix Nobel de chimie de 1911 de Marie Sklodowska Curie. )

Joséphine Jin et Louise Renaud

RUBRIQUE : GRANDES FIGURES DE L’HISTOIRE

Victor_Hugo

Victor Hugo par Nadar

Une vie littéraire et politique

Victor Marie Hugo dit Victor Hugo est un poète, grand écrivain et politicien français. Il est né en 1802 à Besançon, petite commune située à l’est de la France, et mort en 1885 à Paris. Fils d’un général et d’une bourgeoise, il grandit à Paris avec ses deux frères Abel Joseph Hugo et Eugène Hugo. Il est d’abord pensionnaire dans un institution religieuse à Madrid avec ses frères puis à Paris à la suite de la séparation de ses parents. D’après son amie d’enfance, qui est par la suite son épouse, c’est vers l’âge de 15 ans que Victor Hugo commence à s’intéresser à l’écriture. En 1817, il participe aux concours littéraires pour délaisser petit à petit ses études de mathématiques. En 1821, il publie son premier recueil de poèmes, Odes, dont tous les exemplaires s’écoulent en quatre mois, Victor Hugo n’a que dix-neuf ans. Il est remarqué par Louis XVIII et reçoit une bourse. En 1822, à la suite de la mort de sa mère, Victor Hugo épouse Adèle Foucher qui lui donne cinq enfants : Léopold, Léopoldine, Charles, François-Victor et Adèle. Il publie ses premiers poèmes, principalement des odes et ballades, à l’âge de 24 ans.

Victor Hugo est un homme curieux qui s’intéresse à différents genres et formes d’écriture notamment la poésie lyrique ( Les feuilles d’automne en 1831 et Les Contemplations en 1856), la poésie épique ( La Légende des siècles en 1859), la poésie satirique ( Les Châtiments en 1853), mais aussi le théâtre où il développe sa théorie de drame romantique avec la préface de Cromwell en 1827. Il écrit aussi des romans dont les plus connus sont Notre dame de Paris (1831) et Les Misérables (1862).

En plus d’être un grand écrivain c’est aussi un homme politique. A cause de ses idées, il est obligé de s’exiler en Belgique, puis dans les îles de Jersey et Guernesey ( îles anglo-normandes), période durant laquelle il écrit notamment Les Châtiments et Les Contemplations. Il ne revient en France qu’à la proclamation de la République en septembre 1870. Il est de nouveau élu à l’Assemblée nationale le 8 février 1871 qu’il quitte un mois plus tard, puis il est élu sénateur en 1876.

A 75 ans, Victor Hugo continue d’écrire et publie entre autres L’art d’être grand-père en 1877 à la suite du décès de son fils Charles et de sa femme. Ce roman lui est inspiré par ses petits-enfants, Georges et Jeanne. En 1878, en mauvaise santé, Victor Hugo n’écrit presque plus, mais des recueils de poèmes continuent d’être publiés : La Pitié suprême en 1879, L’âne et Les Quatre Vents de l’esprit en 1881 et d’autres. Un légende nait concernant Victor Hugo, celle d’un homme intarissable jusqu’à la mort. Dès 1878, ses pièces de théâtres sont de nouveau jouées comme Ruy Blas, Marion de Lorme, Marie Tudor ou Le roi s’amuse.

Il mourra d’une congestion pulmonaire à 83 ans.

 

Victor Hugo, un génie littéraire

Romancier, poète, dramaturge, passionné de littérature, il commence sa vie d’écrivain très tôt. A 15 ans, il participe à plusieurs concours littéraires. Son premier recueil de poèmes Odes et Ballades (1827) est apprécié par Louis XVIII. Le roi lui octroie une pension qui lui permet de se consacrer pleinement à l’écriture. En effet, dès l’âge de 21 ans, avec d’autres écrivains, ils forment  Le Cénacle. Ce cercle littéraire a pour objectif de concevoir une littérature moderne. Ils créent ensemble le romantisme. Victor Hugo devient alors le « porte-parole » de ce nouveau mouvement littéraire.

Il provoque la polémique, mais connait un grand succès avec sa première pièce de théâtre Hernani (1830) en rupture avec les règles du classicisme. Après cette victoire, Victor Hugo publie son deuxième triomphe : Notre Dame de Paris (1831), un roman historique inscrit dans l’histoire de la littérature française.

Il écrit Les Contemplations publié en 1856, un recueil de poésie célèbre qui rend hommage à sa fille morte.

 

Victor Hugo, un homme de convictions

Influencé très jeune par ses parents, tous deux bourgeois aisés, Victor Hugo sera dans un premier temps conservateur et monarchiste avant de se laisser séduire par la démocratie. Lors des élections législatives de mai 1848, Victor Hugo est élu et se joint au parti de la droite conservatrice. Il vote la loi du 9 août 1848 qui suspend les journaux républicains, incite ses fils à créer un journal menant une campagne contre le Président du Conseil républicain et enfin soutient la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte lors des élections présidentielles de 1848.

Après avoir été élu en mai 1849 à l’Assemblée Législative, Victor Hugo se détourne progressivement de cette droite conservatrice à la politique trop réactionnaire à son goût, pour se rapprocher de la démocratie. En 1851, il lutte contre la loi de réorganisation de l’enseignement en faveur de l’église catholique romaine et défend son fils poursuivi par la justice pour avoir écrit et publié un article contre la peine de mort. En décembre, à la suite du  coup d’état du futur Napoléon III, auquel il est opposé, il s’exile en Belgique pour fuir le Second Empire. Durant les 15 années que dure son exil, il écrit des textes, notamment des satires contre Napoléon III (« Napoléon le petit » comme l’appelait Victor Hugo) et contre le Second Empire.

En rentrant de son exil, Victor Hugo est un homme changé, il est jusqu’à la fin de sa vie un réformiste.

Sa ligne politique est favorable à des réformes légales et progressives, excluant à la fois la révolution et le conservatisme. Il combat les inégalités et les injustices sociales et, principalement, la peine de mort; il juge, en effet, ce procédé barbare,  qu’il dénonce avec  Le dernier jour d’un condamné en 1829. Il dénonce avec la même détermination les conditions de vie des pauvres et des opprimés. Il devient en quelques années une icône de la République radicale.

Au cours de sa vie, Victor Hugo est passé politiquement d’un extrême à un autre en commençant par soutenir des idées conservatrices et monarchistes, puis des idées réformistes radicales. Ces différentes idées se retrouvent dans toute son oeuvre.

 

Victor Hugo un homme d’influence

Victor Hugo est considéré comme le plus grand écrivain du XIXème siècle. Il écrit des œuvres qui poussent le lecteur à réfléchir sur le monde et la société française. A travers ses œuvres, il dénonce la misère sociale, parle les droits de l’homme et de la femme et défend les milieux défavorisés comme dans son œuvre majeure Les Misérables.

Paru en 1862, ce roman est entré dans la légende et reste le plus lu par les français encore de nos jours. Dès sa parution, il remporte un succès national et international, et donne à Victor Hugo la stature de patriarche de la littérature française.

Il se fait un nom grâce à son unique arme, le pouvoir des mots, l’influence a été si importante qu’il est contraint à l’exil.

Victor Hugo, connu comme étant un homme acharné au travail, laisse une bibliographie riche de 9 romans, 15 pièces de théâtre et 4 recueils de poèmes. Ses œuvres sont le reflet de sa vie, du monde qui l’entoure et de ses idées politiques.

Il est et restera un grand écrivain et homme politique reconnu par tous. Ses romans, poèmes et pièces de théâtre continuent, malgré le temps, à être publiés et joués dans différents pays et restent toujours d’actualité.

 

Louise Renaud, Nadine Mossengo, Assétou Soumahoro, Joséphine Jin