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Les femmes reporters qui ont changé l’Histoire.

“La première victime d’une guerre c’est la vérité” tels étaient les mots de Rudyard Kipling, grand écrivain britannique, afin de dénoncer la première guerre mondiale et ses mensonges. Dans un contexte de guerre où les seules personnes à détenir les informations venant du front sont les états majors, comment être sûr que la population obtienne les bonnes informations ? Comment ne pas imaginer que ces dernières ne soient pas détournées à des fins de propagandes ? Tout cela repose entre les mains d’une poignée d’individus assez courageux et dotés d’une soif de vérité sans pareil pour se rendre sur le front avec une caméra dans les mains alors que l’ennemi tient un fusil. Bravant les dangers les reporters de guerre couvre tous les terrains de conflits alors que leurs présence dérange et qu’ils sont souvent prit pour cible.

Mais dans ce métier qui, de part son caractère dangereux, a longtemps été un monopole longuement et précieusement gardé par les hommes revenons sur les femmes qui ont marqué l’histoire du journalisme de guerre et qui ont permis de féminiser ce métier.

Nellie Bly : la pionnière

Elizabeth Jane Cochrane est née en 1864 aux États-Unis. Alors qu’elle se retrouve dans le besoin et donc dans l’obligation de travailler, elle découvre un article sexiste mettant en avant que seuls les hommes devraient exercer un métier. Enragée, elle écrit une lettre au journal pour montrer son mécontentement. Impressionné par sa qualité d’écriture, le rédacteur en chef lui offre un poste de journaliste tout en lui proposant un pseudonyme : Nellie Bly.

Son côté téméraire la pousse à devenir une pionnière du journalisme d’investigation, un de ses premiers reportages est un enquête au sein d’une fabrique de conserve afin de dénoncer les conditions de travail déplorables. Puis elle continua dans le journalisme d’infiltration en intégrant un hôpital psychiatrique pour y dénoncer les conditions de vie ou encore en mettant en avant la corruption au Mexique. Mais un événement majeur viendra bousculer sa vie : la première guerre mondiale. Elle décide de se rendre sur le front russe et devient la première correspondante de guerre américaine. Elle voit et relate alors l’horreur de la guerre de tranchées et les milliers de soldats qu’elle croise affamés et terrifiés par le futur qui les attend. Après la guerre, elle continua à lutter pour la place de la femme dans la société en se battant pour leur droit de vote. Via ses nombreuses aventures, Nellie Bly aura prouvé que les femmes ont les capacités pour exercer ce métier au moins aussi bien que les hommes.

Lee Miller : photographe de la Seconde Guerre mondiale

Lee Miller est née aux Etats-Unis en 1907. D’abord mannequin puis photographe renommé, elle côtoie les grands artistes de son temps, de Picasso à Cocteau. Alors que la Seconde Guerre mondiale commence, elle vit à Londres et continue à fournir des photographies de mode au magazine Vogue. Mais en 1942 elle obtient une accréditation par l’armée américaine afin de transmettre des images du Blitz qui s’abat alors sur l’Angleterre. Elle couvre ensuite le débarquement en Normandie et la progression des troupes alliées puis traverse l’Europe de la France jusqu’à la Roumanie. Dans ce périple, elle découvre l’horreur des camps de concentration et d’extermination avec ceux de Dachau et de Buchenwald. Photographiant des dizaines de cadavres entassés, le magazine Vogue lui accordera sept pages pour démontrer l’horreur du nazisme accompagné de la description “BELIEVE IT”.

Christine Spengler : la femme en noir

Toujours vétue de noir Christine Spengler, photographe et auteure française née 1945, se distingue par le nombre de conflits qu’elle a couvert, on y retrouve entre autres la guerre civile d’Irlande du Nord, la guerre du Vietnam, du Cambodge, d’Afghanistan ou encore d’Irak. Grâce a son statue de femme brune elle a pu, selon elle, effectuer différents reportages bien plus facilement qu’un homme dans les pays musulmans que se soit l’Iran de Khomeini ou l’Afghanistan sous le pouvoir des talibans. En effet, elle n’aurait pas pu se fondre dans la masse si elle était blonde aux yeux bleus et elle pouvait profiter de son voile pour y cacher son appareil photo, car de par son statut de femme les talibans n’avaient pas le droit de la toucher. Elle remporta plusieurs distinctions comme le titre de “Femme de l’année” à Bruxelles en 1998 mais surtout elle est faite Chevalier de la Légion d’honneur en 2009. Elle aura consacré toute sa vie à se battre pour ce qu’elle appelait dans sa jeunesse des “causes justes”.

Clarissa Ward : journaliste mais avant tout humaine

Clarissa ward née en 1980 à Londres, elle commence sa carrière en 2003 sur la très controversée chaîne d’information Fox News après l’immense choc qu’ont été les attentats du World Trade Center. Au fil des ans, elle occupe des postes de plus en plus importants d’abord sur ABC News puis sur CNN où elle devient cheffe des correspondants, le poste le plus important chez les reporters de guerre. Au cours de sa carrière, elle a eu l’occasion de couvrir les plus grands conflits, que se soit l’intervention russe en Géorgie, la guerre civile syrienne où elle a montré les atrocités menés par Bachar el-Assad mais aussi la prise de Kaboul par les talibans. Ses travaux exceptionnels lui ont permis de remporter de nombreuses récompenses comme le Peabody Award en 2011 pour la couverture du soulèvement en Syrie. Elle aussi a mit en avant qu’être une femme lui a permit d’accéder plus facilement à l’information particulièrement au Moyen-Orient en partie car selon elle “Une femme apparait aussi moins menaçante”. Plus récemment elle est revenue sur le devant de la scène alors qu’elle couvrait la guerre en Ukraine, elle a interrompu à plusieurs reprises son reportage en direct sur CNN pour aider des civils ukrainiens qui tentaient, épuisés, de franchir un pont à moitié détruit afin de fuir l’avancée des troupes russes.

Au fil des ans et grâce à une poignée de femmes assez courageuses pour franchir les barrières, la profession de journaliste et de reporters de guerre s’est largement féminisée même si les hommes restent majoritaires et il reste un long chemin pour atteindre la parité au niveau de la rémunération. Cependant, être une femme à ses avantages dans certains pays, elles sont souvent considérées comme moins dangereuses et ont une plus grande facilité pour s’approcher de la population civile. Mais dans un monde où un journaliste est tué tous les 4 jours au-delà de la recherche de parité, n’est ce pas toute la profession de reporter de guerre qui est menacée ?

Sources :

Wikipédia:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lee_Miller#New_York

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nellie_Bly

https://fr.wikipedia.org/wiki/Christine_Spengler

https://fr.wikipedia.org/wiki/Clarissa_Ward

TV5 Monde

https://information.tv5monde.com/terriennes/femmes-reporters-de-guerre-et-photographes-de-l-humain-448990

CNN:

https://edition.cnn.com/videos/world/2022/03/05/ukraine-evacuees-clarissa-ward-kyiv-vpx.cnn

Unesco:

https://www.unesco.org/fr/articles/unesco-en-2022-les-meurtres-de-journalistes-ont-augmente-de-50-la-moitie-dentre-eux-ete-commise-hors

Radio France

https://www.radiofrance.fr/franceinter/qui-etait-nellie-bly-premiere-femme-grand-reporter-et-aventuriere-1849375

Armand Branchet

Diana et son tragique destin.

La princesse Diana (Diana Spencer) est née le 1e juillet 1961 à Sandringham dans le comté de Norfolk en Angleterre. Elle est décédée 36 ans plus tard soit le 31 août 1997 à Paris suite à un tragique accident de voiture.

Diana est née dans une des plus anciennes familles aristocratiques anglaises mais elle n’avait pas été désirée par le huitième comte des Spencer, Edward John Spencer, son père. En effet, celui-ci ne voulait pas d’une fille comme enfant car il était impossible pour lui de lui transmettre par la suite son titre et sa fortune.

Suite à de nombreux problèmes, les parents de la Princesse Diana se sépareront en 1969, la fillette, qui n’avait alors que 8 ans, en gardera des traumatismes.

En 1978 elle décide de déménager à Londres où elle y trouvera un travail en tant que nourrice dans une famille. Quelques années plus tard elle est repérée par la Reine Elizabeth II qui recherchait une jeune femme pour son fils Charles alors âgé de plus de 30 ans. La Princesse Diana correspond miraculeusement à tous les critères de la Reine. Charles et Diana ne se rencontreront qu’une dizaine de fois avant de planifier un mariage. Mariage qui fut forcé par la Reine Elizabeth II et le Prince Phillip. Charles aimait en réalité une autre femme : Camilla Parker Bowles.

Le mariage princier fut retransmis à la télévision et vu en direct par plus de 750 millions de personnes dans le monde et se déroule le 29 juillet 1981. Ils sont désormais mari et femme.
Un an plus tard naît le Prince William, son premier fils et en 1984 naît le Prince Harry. Elle a maintenant deux fils qu’elle aime passionnément. La Princesse devient vite connue mondialement et appréciée de tous par ses actions et son comportement envers les citoyens. Elle va jusqu’à quelques fois ne pas respecter le protocole royal car elle trouve que cela est une vraie contrainte à sa liberté.
Les paparazzis deviennent vite envahissants dans sa vie mais elle n’y prête que peu d’attention.

Pendant ce temps-là le Prince Charles converse avec Camilla Parker Bowles, en lui envoyant plusieurs fois des lettres dans lesquelles il lui dévoile ses sentiments. Commença alors une dispute de couple entre Charles et Diana. Diana était devenue boulimique quelques années auparavant et elle tenta plusieurs fois de mettre fin à sa vie notamment à cause du système royal et de l’infidélité de Charles. Elle ne supportait plus tout cela et voulait à présent se venger en ayant elle aussi un amant du nom de James Hewitt. Charles et Diana se sépareront le 28 août 1996. Après son divorce, elle entreprend de nombreuses visites humanitaires comme par exemple dans un hôpital où ont été internés plusieurs patients atteints du sida. C’est là où fut prise la fameuse photo de la princesse Diana en train de serrer la main à un patient ayant le sida, c’était inédit car la maladie n’était pas encore bien connue.

Diana savait utiliser les paparazzis et la presse pour attirer l’attention sur elle et non pas sur la famille royale. Elle se rendit à Paris en 1997 avec son nouveau compagnon Dodi Al-Fayed pour y passer quelques jours. Cette fois les choses sont différentes. N’ayant plus la sécurité qu’elle avait en étant dans la famille royale, elle se fait très rapidement poursuivre par de nombreux paparazzis. Le soir en essayant de fuir ces paparazzis qui la suivait partout, sa voiture heurta un pilier du pont de l’Alma. L’accident fut très violent. La princesse toujours vivante fut ensuite transférée à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, mais elle ne put survivre à cause de ses blessures graves. Aux alentours de 5h du matin la princesse décéda à l’âge de 36 ans.

Ses enfants ont appris cette nouvelle par leur grand-mère, la reine Elizabeth II. Celle-ci ne prononça un éloge funèbre que 5 jours après la mort de la princesse, suite à la demande de son premier ministre. Les funérailles furent suivies par des millions de téléspectateurs tous plus tristes les uns que les autres.

<Photo 3>

Cette année il n’y eut pas d’hommage publique pour l’anniversaire des 25 ans du décès de la Princesse (31 août), toutefois des centaines de personnes ont déposé des fleurs devant le palais de Kensington mais également à l’entrée du tunnel où s’était produit l’accident.

C.D.

Cécile Rol-Tanguy

Le 8 mai, on fêtait une fin de guerre mondiale, pas celle contre le coronavirus, non, on fêtait le 8 mai 1945, le 75ème anniversaire de l’armistice qui a mis fin à la Seconde Guerre Mondiale. Évidemment, avec le confinement, tout le monde, ou presque, est resté chez soi et l’on a aussi appris ce jour-là, ironie de l’Histoire, la mort, à l’âge de 101 ans, d’une grande figure féminine de la Résistance, Cécile Rol-Tanguy. Moins connue que Lucie Aubrac (1912-2007) ou que Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002), nièce du général de Gaulle, résistante déportée à Ravensbrück en 1944, entrée au Panthéon en 2015 avec une autre résistante, l’ethnologue Germaine Tillion (1907-2008), Cécile Rol-Tanguy le reconnaît elle-même lors d’une interview donnée en 2014 : « je représente les résistantes qui ont été oubliées ». Elle n’a aucune amertume et s’exprime simplement avec lucidité. Elle fait partie de ces femmes de l’ombre sans qui la guerre contre le nazisme n’aurait pas été gagnée, et qui ont été beaucoup plus que les femmes de leurs maris.

Cécile, de son nom de jeune fille Le Bihan, est née à Royan le 10 avril 1919, dans une famille communiste. À 20 ans, elle épouse un membre des Brigades internationales qui ont servi pendant la guerre d’Espagne (1936-1939), Henri Tanguy. Mais Henri est mobilisé quelques mois plus tard. Cécile reste à Paris et commence à rédiger des tracts pour le syndicat des Métallos. Son ennemi est le fascisme, et le reste toute sa vie. Henri est démobilisé en août 1940. Le couple qu’il forme avec Cécile décide d’entrer en résistance, tous les deux, ensemble.

Henri rejoint d’autres militants communistes dans la clandestinité, Cécile est leur agent de liaison. Pendant quatre ans, alors qu’elle a de jeunes enfants, elle transmet des messages. Le landau est la meilleure des inventions… pour la livraison d’armes en toute discrétion… En 1942, le père de Cécile, membre du parti communiste, est arrêté et déporté à Auschwitz, il ne survit pas.

Elle poursuit son combat avec courage, d’autant qu’Henri exerce des responsabilités de plus en plus importantes parmi les FTP (Francs-Tireurs Partisans). En mai 1944, le colonel Rol-Tanguy, du nom d’un compagnon d’armes tué lors de la guerre d’Espagne, devient le chef des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) pour la région parisienne.  Son QG se trouve sous la place Denfert-Rochereau, « le 14ème arrondissement, le quartier d’Henri » selon les mots de Cécile. Les couloirs des catacombes sont contigus et le réseau d’égouts est accessible. Cécile est toujours près d’Henri et elle est aussi sa secrétaire. Elle tape de nombreux documents à la machine et continue à les transmettre. Tous les deux préparent la Libération de Paris.

Le 18 août 1944, Henri décrète la mobilisation générale et demande aux Parisiens de prendre les armes. Le 24 au soir, la 2ème division blindée du général Leclerc entre à Paris par la porte d’Orléans. C’est tout droit pour rejoindre Denfert-Rochereau ! Le général von Choltitz signe l’acte de reddition de l’armée allemande le 25. Le lendemain, Cécile assiste au défilé du général de Gaulle sur les Champs-Élysées.

Cécile Rol-Tanguy est plus que le témoin de l’Histoire, elle a fait l’Histoire. Si par la suite son rôle est moins marquant, elle a contribué toute sa vie à témoigner de ses combats et de ceux de la Résistance, notamment auprès des collégiens et des lycées.

Sources : www. france24.com/fr/10140815/liberation-paris-cecile-rol-tanguy-ffi-resistance-instruction-seconde-guerre-mondiale-femmes.

Image : https://www.humanite.fr/disparition-cecile-rol-tanguy-est-decedee-688867

Jade Souleyreau

#5 Agatha Christie : entre réalité et fiction

II. La deuxième partie de sa vie et le succès

Dans le premier épisode :

Rappelez-vous, Agatha est une jeune femme accomplie, mariée à un homme qu’elle aime et qui vient d’avoir son premier enfant. Ses premiers romans n’ont pas eu de grand succès mais avec le dernier qu’elle sort : le meurtre de Roger Ackroyd en 1926, on reconnait enfin son talent.

Seulement, sa mère meurt et pour ne pas arranger les choses, son mari lui annonce son intention de divorcer, depuis qu’il la trompe avec Nancy Neele, une de ses employées. Très affectée par ces événements, Agatha disparaît le 3 décembre 1926. La presse s’empare alors de l’affaire : on parle alors de suicide d’une femme délaissée, de vengeance d’une femme trompée, les rumeurs vont bon train. C’est 12 jours plus tard, qu’on la retrouve dans une station thermale qu’elle avait réservée au nom de la maîtresse de son mari. Pourquoi ce nom-là ? Chacun son hypothèse. En tout cas toute cette histoire mènera bien au divorce d’Agatha en 1928, et au deuxième mariage de son ex mari avec sa maîtresse, la même année.

Mais en 1930, lors de son deuxième passage au Moyen Orient, elle rencontre un archéologue Max Mallowan : le deuxième amour de sa vie. Il faut savoir qu’elle a 15 ans de plus que lui mais cela ne les empêche pas de se marier le 11 septembre de la même année. Elle accompagne son mari dans toutes ses fouilles archéologiques ce qu’il lui inspira de nombreux romans comme par exemple le crime de l’Orient Express qu’elle écrira en s’inspirant de son voyage de Noël 1931 où elle rentra à Londres par l’Orient Express.

La citation qu’on lui attribue souvent : « Un archéologue est le meilleur mari qu’une femme puisse avoir : plus elle vieillit, plus il s’intéresse à elle » est en fait la formule d’un chroniqueur londonien, Beverley Nichols, qui la lui à attribuer pour mieux se moquer d’elle.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’écrivaine retrouve son poste de préparatrice en pharmacie, et participe à l’effort de guerre. C’est aussi durant la guerre, qu’elle écrira deux œuvres fondamentales : « Hercule Poirot quitte la scène » et « La Dernière Énigme », où elle met en scène pour la dernière fois ses deux grands détectives : Hercule Poirot et Miss Marple, qu’elle publiera respectivement en 1975 et 1976. Elle écrit ses livres pour ne pas que d’autres écrivains écrivent la suite et assurer les droits d’auteurs à a famille, et donc un revenu.

Après la guerre, les ventes peuvent reprendre et Agatha retourne à ses écrits. Elle s’intéresse aussi au théâtre et adapte quelques un de ses romans. Malgré ses soixante ans, elle continue à accompagner son mari dans ses recherches.En 1953 ses livres sont réédités et l’année d’après elle ne sort plus qu’un livre par an, et disant elle-même, préférer passer son temps libre à flâner dans les expositions, assister à des concerts et opéras, voire simplement à jardiner.

« La reine du Crime » s’éteint le 12 janvier 1976. Elle est enterrée au cimetière de Cholsey où son deuxième mari l’y rejoindra. Sur sa tombe, elle avait décidé de faire gravé :

Temps de repos après tant de labeur,
Havre de paix après les jours de tempête,
Trêve bénie succédant à la guerre,
La mort est douce après notre vie si âpre.

Source :

Lise JUNIQUE

Les femmes qui ont marqué l’histoire.

#5 : Frida Kahlo

« – Comment ça tu fais une rubrique sur les femmes marquantes de l’histoire et tu n’as pas encore parlé de Frida ?

Parlé de qui ?

– Bah ! Frida Kahlo

– Qui ? Je connais pas, elle a fait quoi ?

– Comment ça tu ne connais pas Frida ? Non mais sérieusement ? Wow ! non mais Frida Kahlo quand même, tu connais pas ? »

Cette discussion a déjà eu lieu. J’ai discuté avec pleins de personnes, il s’est passé de nombreuses fois où le sujet des femmes qui ont marqué l’histoire est sorti à table entre l’avis sur le dernier Star Wars (tout pourri désolée), ou je ne sais qu’elle combientième débat sur le féminisme (ça deviens lourd à la fin).

Et moi et ma passion démesurée pour la majestueuse Frida Kahlo, j’ai été choquée qu’on ne la connaisse pas tant que ça. Je sais bien qu’elle est (sûrement) moins connue que Rosa Parks, Marie Curie ou Janis Joplin (non mais là si vous ne les connaissez pas, c’est que vous avez vraiment aucune culture G), mais c’est une femme qui a marqué l’histoire de l’art et de la peinture (et surtout aidé à l’émancipation des femmes mexicaines).

Elle a tout simplement eu une vie incroyable et c’est pour ça que je vais vous la relater dans cet article.

Une santé fragile n’empêche pas une enfance heureuse et un avenir brillant.

Magdalena Frida Carmen Kahlo Calderón de son nom complet, qu’elle ne tarda pas à renier pour garder uniquement le patronyme de Frida Kahlo, est née en 1907, le 6 juillet, à Mexico (au Mexique du coup).

Frida est née dans la Casa Azul (la maison bleue), dans un quartier bourgeois du sud de Mexico, elle est la troisième d’une fratrie de quatre filles. Ses parents Mathilde et Guillermo, respectivement mère au foyer et photographe, s’en occupent assidûment pendant toute l’enfance.

Mais si l’enfance de Frida est heureuse au niveau de sa famille, sa santé l’est beaucoup moins. Elle est atteinte dès l’âge de six ans de poliomyélite, c’est une maladie qui empêche la croissance de certaines parties du corps et en l’occurrence pour Frida sa jambe droite qui la fera boiter toute la partie de sa vie où elle marche (oui moi non plus je ne savais pas ce que c’était cette maladie mais wikipédia is my good friend ).

Frida ne laisse pas son handicap avoir des répercussions sur sa vie, et continue de persévérer. Son intelligence et son intérêt pour l’école lui feront intégrer la Escuela Nacional Preparatoria, réputée comme étant la meilleure école du Mexique. C’est déjà un exploit pour une jeune femme de son époque car sur 2000 élèves, seulement 35 femmes sont acceptées et Frida en fait partie. Elle cherche à devenir médecin mais hésite avec une carrière artistique moins stable.

L’accident qui ruinera la plupart de ses objectifs d’avenir

En 1925, Frida prend le bus pour rentrer chez elle après ses cours. Mais l’autobus sort de la route et percute un tramway. Plusieurs personnes trouvent la mort lors de l’accident. Frida, elle, est grièvement blessée. Son abdomen est alors transpercé par une barre de métal : ce traumatisme sera la cause de ses nombreuses fausses couches. Cet accident explique le thème de nombre de ses œuvres. Sa jambe droite subit un grand nombre de fractures, onze au total. Son pied droit, son bassin, ses côtes et sa colonne vertébrale sont eux aussi brisés. L’épaule n’est que démise. Elle reste scotchée au lit pendant trois mois, dont un mois à l’hôpital.

Mais environ un an après l’accident, elle doit retourner à l’hôpital, car l’une de ses vertèbres lombaires est fracturée. Frida sera contrainte de porter durant neuf longs mois des corsets en plâtre L’artiste doit subir de nombreuses interventions chirurgicales qui l’obligent à rester couchée sur un lit d’hôpital.

Tableau de bus

Mais c’est cet accident qui la fera devenir une artiste. Parce que ses nombreuses blessures l’empêcheront d’être un bon chirurgien (bah oui un médecin en fauteuil roulant pendant une opération à cœur ouvert c’est pas super pratique !). Et c’est en restant immobilisée qu’elle commence à peindre. Elle commencera à dessiner et peindre des papillons sur son plâtre puis manquant de place elle commencera à dessiner sur des toiles placées sur un chevalet posé sur le lit au-dessus d’elle. Pour l’aider, ses proches placent un baldaquin au-dessus de son lit avec un miroir. Elle peut ainsi se servir de son reflet comme modèle, ce qui est l’élément déclencheur de la longue série d’autoportraits qu’elle réalisera. Sur ces 143 tableaux, 55 sont des autoportraits de la jeune femme.

Sa relation tumultueuse liaison avec Diego Rivera et sa bisexualité extra-conjugale

C’est en 1928 qu’elle rencontre Diego Rivera (1886-1957). Il est un peintre muraliste avec un avis tranché sur la politique, étant communiste. Elle admire ses peintures et lui demande un avis sur les siennes. Le peintre tombe amoureux de son style et de ses peintures et également de la jeune Mexicaine. Et malgré leur âge différent, il a 21 ans de plus qu’elle, ils se marient le 21 août 1929.

Diego à la réputation d’être infidèle et il ne tarde pas à la tromper. Frida met en place un pacte de liberté sexuelle dans leur couple et le laisse coucher avec qui il veut tant qu’elle peut faire la même chose. Frida a toujours assumé sa bisexualité et a de nombreuses aventures extra conjugales avec des femmes et des hommes. Ils s’installent à San Francisco en 1930, pour que Diego Rivera puisse peindre des fresques murales dans de nombreux établissements de cette ville.

C’est cette même année que Frida subit sa première fausse couche. Après l’accident, de nombreux médecins lui avaient dit qu’elle ne pourraient jamais avoir d’enfant à cause de son bassin fracturé. Elle ne perd pas espoir et lorsqu’elle tombe une deuxième fois enceinte en 1932, elle se rend à un hôpital pour avoir des conseils. On lui dira qu’elle a la possibilité de garder cet enfant et d’accoucher en césarienne. Mais elle fait une autre fausse couche et perd l’enfant qu’elle avait surnommé ‘’le petit Diego’’.

Ils rentrent au Mexique en 1933 et s’installent dans une maison au bords de Mexico. Bien que toujours ensemble et amoureux, leurs relations sexuelles extérieures ne cessent pourtant pas mais Diego dépasse les limites de Frida en couchant avec sa sœur Cristina.

Le tableau Diego et moi

Elle part s’installer dans un appartement au centre de la ville pour respirer loin de lui. Elle continue ses relations avec des femmes et dans un esprit de vengeance, va même jusqu’à coucher avec l’ex-femme de Diego (elle l’avait quitté parce qu’elle ne supportait pas les tromperies de Diego). Elle part quelques temps à New-York et ne revient au Mexique qu’à la fin d’année 1935. En 1938, Diego et Frida décident de divorcer dans le but de faire une pause pour mieux se retrouver. Et ils se remarient en 1940.

La douleur la poursuit toute sa vie et finira par la rattraper dans une mort encore discutée.

La même année de son divorce avec Diego, elle se met à ressentir de grandes douleurs dans la colonne vertébrale et contracte une mycose aiguë à la main droite. C’est le début de ses nombreux problèmes.

L’autoportrait colonne brisée

Des douleurs permanentes dans le pied droit et dans le dos l’empêchent de marcher correctement. Elle doit porter un corset de fer (dire que certaines en portaient pour le plaisir). En juin 1946, elle subit une opération de la colonne vertébrale qui lui laisse deux immenses cicatrices dans le bas du dos (mais elle est un peu habituée à avoir des cicatrices sur tout le corps).

En 1950, ses douleurs sont telles, qu’elle doit se rendre dans un hôpital ou elle restera 9 mois. Elle se fera opérée 5 fois sans succès et ce n’est qu’au bout de la sixième qu’elle pourra se remettre à peindre, bien qu’obligée de restée clouée au lit. Pendant cette période, sa renommée lui permettra d’être exposée dans un grand musée, mais son médecin lui interdisant de se lever, c’est sur son lit d’hôpital qu’elle est transportée jusqu’à la galerie pour participer au vernissage (c’est quand même dingue de se dire qu’elle a demandé à des gens de soulever son lit avec elle dedans et de l’emmener à son vernissage).

Elle se fait amputée la jambe droite, jusqu’au genou à cause d’une gangrène en 1953. Elle ne cesse de souffrir de ses blessures, se compare sans cesse à un soldat blessé par la guerre. Dans son journal elle écrira : ‘’je ne sais même plus ce que cela fait de ne plus avoir mal’’. « On m’a amputé la jambe il y a six mois qui me paraissent une torture séculaire et quelques fois, j’ai presque perdu la tête. J’ai toujours envie de me suicider. Seul Diego m’en empêché, car je m’imagine que je pourrais lui manquer. Il me l’a dit, et je le crois. Mais jamais de toute ma vie je n’ai souffert davantage. J’attendrai encore un peu… »

Elle meurt dans la nuit du 13 juillet 1954 (ça me fait trop de mal d’écrire ça), à l’âge de 47 ans. Officiellement c’est une embolie pulmonaire qui l’a emporté mais d’autre affirment qu’elle s’est suicidée. Son dernier tableau est inscrit de la phrase ‘’ Viva la Vida’’.

Viva le vida Pastèques

Elle a souhaité être incinérée ne voulant pas être enterrée couchée parce qu’elle a vécu la moitié de sa vie dans cette position dans les nombreux lits d’hôpital où elle a séjourné.

Pourquoi est-elle une femme marquante de l’histoire ?

Sa renommée dans l’art est mondiale. Frida a un talent qui ne l’a pas laissée inconnue ni dans sa vie ni dans sa mort. Elle a marqué l’histoire de l’art et de la peinture et s’est placée au même niveau que de nombreux peintres masculins de la même époque. Beaucoup ont critiqué le fait qu’elle soit une femme, mais jamais elle n’a perdu confiance et ne s’est laissée abattre. La critique ne l’a fait qu’avancer.

Frida Kahlo s’est affirmée dans l’art à une époque où les femmes n’y avaient pas leur place. Elle n’a pas laissé son mari et ses fréquentations prendre le dessus sur elle et a toujours encouragé l’émancipation des femmes.

Elle a eu une vie remplie de problèmes qui l’ont handicapé dans sa carrière mais qui ne l’ont jamais fait s’arrêter. Elle est allée jusqu’à se rendre en lit d’hôpital en public pour ne pas rater son vernissage.

Féministe et adepte de l’acceptation de soi.

quelques petites piqûres

Dans un milieu où la femme n’est pas toujours acceptée, Frida en a profité pour faire passer ses messages d’égalité. C’est son tableau ‘’ Quelques petites piqûres’’ où elle montre le meurtre d’une femme par jalousie. Elle montre la domination de l’homme dans une relation toxique qui va donc jusqu’à tuer sa femme par jalousie (la définition d’un féminicide donc). Elle a montré et décrit la femme comme un être à part entière.

Avec son accident et ses nombreuses opérations, Frida a toujours eu de nombreuses cicatrices. C’est avec ses autoportraits qu’elle montrait la fierté qu’elle ressentait pour son corps. Malgré ses cicatrices, ses parties amputées, elle ne cessera jamais de parler de son corps avec fierté. Frida est née avec un mono sourcil, c’est en partie ce qui la représente. Parce que de nombreuses fois, on a voulu lui en débarrasser, on lui a fait des remarques sur sa pilosité faciale, lui reprochant son manque de féminité. Mais Frida Kahlo l’a écrit dans son journal, elle est née avec et en est fière, ses sourcils font partie d’elle et cela ne l’empêche pas de correspondre à l’image qu’elle se fait de la beauté. Elle désire ne pas vouloir complexer pour ressembler à des normes de beauté.

Mais si Frida a eu une vie compliquée et une santé fragile, elle n’a jamais cessé d’être heureuse et de se battre, même dans sa période dépressive, elle s’est toujours laissée emportée par l’art et n’a jamais cessé de peindre. Ses tableaux se vendent aujourd’hui à des milliers d’euros et elle est devenue un symbole de l’art, du féminisme dans le monde entier. Elle reste et restera une idole pour de nombreuses jeunes filles et une célébrité importante du Mexique. (Et mon idole à moi.)

Sources : wikipédia pour les dates et le documentaire ‘’Frida’’ qui est sur netflix

Flore (qui vous aime)

#5 Agatha Christie : entre réalité et fiction.

“Un crime peut être une œuvre d’art, et un détective un artiste.”

I. Les débuts

La petite Agatha Mary Clarissa Miller est née le 15 septembre 1890 à Torquay au Royaume Uni. Elle est la cadette d’une famille de trois enfants. Elle a la chance de bénéficier d’une éducation à domicile, menée par son père et sa gouvernante. Cependant à la mort de son père, alors qu’elle avait 11 ans, c’est sa mère qui s’occupe d’elle. Dès son plus jeune âge, elle lit beaucoup et écrit encouragée par sa mère.

En 1906, cette dernière l’emmène à Paris pour y terminer ses études. Elle étudie notamment le piano ainsi que le chant et veut continuer dans une carrière d’artiste lyrique. Mais sa timidité excessive eut raison de son talent et elle retourne à Torquay avec sa mère. Mais en 1910, sa mère tombe malade, elles se rendent donc toutes les deux au Caire, où le climat est plus chaud. Agatha passe le plus clair de son temps à chercher un mari convenable pour son rang.

De retour en Angleterre, sa mère l’oblige à écrire une histoire. Elle écrit alors sa première nouvelle, the House of Beauty. Elle en écrit d’autres et les envoient sous différents pseudonymes mais aucune d’elles n’est publiée. La même année, c’est sa sœur qui la met au défi d’écrire un roman policier. Elle relève le défi et écrit the Lonely Petit ; mais les éditeurs refusent de le publier. Son agent littéraire Hugues Massie, lui suggère d’en écrire un deuxième.

En 1912, elle rencontre lors d’un bal Archibald Christie, un  séduisant aviateur. Ils tombent rapidement amoureux et se fiancent. Ils se marient précipitamment, le 25 décembre car son époux était appelé pour la première guerre mondiale.

Durant la guerre Agatha s’engage comme infirmière volontaire à la Croix rouge et obtient son diplôme de pharmacienne. Elle se familiarise alors avec les poisons, médicaments et autres drogues qui lui seront utiles pour écrire ses romans. Elle écrit aussi, et suite à un autre défi de sa sœur, sort son premier roman publié : la mystérieuse affaire de Styles, où Hercule Poirot apparait pour la première fois.

Mais c’est en 1926, lors de la publication de son septième roman, le meurtre de Roger Ackroyd, qui sera vendu à 8 000 exemplaires (ce qui est beaucoup à l’époque), que Agatha Christie devient l’une des figure du roman policier !

Dans le prochaie épisode :  Agatha disparait !

Sources textes et photos :

Lise Junique

#4 Rosa Parks : au nom de l’humanité !

« Les gens racontent que j’ai refusé de céder mon siège parce que j’étais fatiguée, mais ce n’est pas vrai. Je n’étais pas fatiguée physiquement, ou pas plus que d’habitude à la fin d’une journée de travail. Je n’étais pas vieille, alors que certains donnent de moi l’image d’une vieille. J’avais 42 ans. Non, la seule fatigue que j’avais était celle de céder. »

Rosa nait le 4 février 1913, en Alabama, un Etat très raciste du Sud des Etats-Unis. Suite au divorce de ses parents, elle part vivre avec sa mère et son frère chez ses grands-parents. Sa mère étant institutrice, elle lui enseigne l’école à la maison jusqu’à ses 11 ans car elle voulait qu’elle reçoive une bonne éducation. Elle est ensuite envoyée à la Montgomery IndustrialSchool for Girls, une école réservée aux Noirs. Elle est alors confrontée au racisme : elle ne peut pas prendre le bus scolaire car ceux-ci sont réservés aux blancs et son école est incendiée deux fois par le Ku Klux Klan. Elle continue ses études au Alabama StateTeachersCollege for Negroes, mais les suspend pour s’occuper de sa mère et sa grand-mère malades.

En décembre 1932, elle épouse Raymond Parks, un membre de la National Association for the Advancement of ColoredPeople (NAACP). Il l’encourage à poursuivre ses études, et elle obtient ainsi un niveau d’études élevé, obtenu à cette époque que par 7% des Noirs. Elle occupe alors le poste de couturière de 1930 à 1955 en alternance avec celui d’aide-soignante.

En 1943, elle devient secrétaire de la NAACP. En 1944, elle enquête sur le viol par 7 hommes sur la personne de Recy Taylor, une femme afro-américaine, où les coupables ont été identifiés mais jamais arrêtés. En 1955, elle lève des fonds pour la défense d’une jeune fille de 15 ans, Claudette Colvin qui avait refusée de laisser sa place à un homme blanc dans le bus.

Mais c’est le 1er décembre 1955, que Rosa Parks devient célèbre en refusant de laisser sa place dans le bus, à un blanc. Elle est arrêtée et sera incarcérée jusqu’à son procès, pour désordre à l’ordre public et violation des lois locales. Elle sera libérée suite à son procès.

La nuit suivante se rassemblent 50 dirigeants de la communauté afro-américaine et un jeune pasteur non connu à l’époque : Martin Luther King. Ils fondent la Montgomery Improvement Association et désigne King comme président.

La veille de son procès, c’est 35 000 tracts qui sont distribués pour inviter les Noirs à ne plus prendre le bus le lundi 5 décembre. C’est le début du boycott de Montgomery qui dura 381 jours, jusqu’à l’abolition des lois ségrégatives dans les bus le 20 décembre 1956. Durant cette année 1956, des actes violents sont perpétrés envers les protestataires et des attaques aux domiciles de Martin Luther King.

Par la suite, Rosa Parks devient une icône pour le mouvement des droits des Noirs. Son combat débouche en 1964, avec la loi interdisant toute forme de discrimination dans les lieux publics.

Rosa Parks meurt le 24 octobre 2005. Sa dépouille est restée exposée deux jours dans la Rotonde du Capitole des Etats-Unis pour un hommage public. Puis son cercueil est exposé au Charles H. Wright Museum of African American History où 700 000 personnes viennent lui rendre hommage. Des milliers de personnes assistent à ses funérailles, le 2 novembre, dont Bill et Hillary Clinton et le révérend Jesse Jackson qui écrit d’elle : « Elle s’est assise pour que nous puissions nous lever. Paradoxalement, son emprisonnement ouvrit les portes de notre longue marche vers la liberté ». Les premières places des bus de Montgomery restèrent vacantes jusqu’à son enterrement, avec sa photo et un ruban noir portant l’inscription : « La société de bus RTA rend hommage à la femme qui s’est tenue debout en restant assise. »

Elle est décorée de la médaille Spingarn, la plus haute distinction de la NAAC, en 1979 ; du Martin Luther King Jr. Award, l’année suivante ; du prix de la paix Rosa Parks, en 1994 ; de la Médaille présidentielle de la Liberté (la plus haute distinction décernée par l’exécutif américain), des mains du président des États-Unis Bill Clinton, en 1996 ; et d’encore bien d’autres…

Sources textes et photos :

https://en.wikipedia.org/wiki/Rosa_Parks

https://www.linternaute.fr/actualite/biographie/1776068-rosa-parks-biographie-courte-dates-citations/

https://www.herodote.net/1er_decembre_1955-evenement-19551201.php

Lise Junique

Les femmes qui ont marqué l’histoire.

#3 Valentina Terechkova

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Vous connaissez sans doute Neil Amstrong, Thomas Pesquet, Youri Garagarine ou Buzz Aldrin. Mais pouriez-vous nommer une seule femme spationaute ?
La réponse est sans doute non car comme dans beaucoup de métiers physiques, les femmes ne sont pas beaucoup représentées.
Alors laissez moi vous présenter Valentina Terechkova, la première femme à être allée dans l’espace et la seule encore à ce jour à avoir fait un voyage en solitaire en orbite !
Ça se passe en 1963, Youri Gargarine est allé dans l’espace il y a 2 ans et depuis, il y a eu 10 missions spatiales habitées (navette avec des humains) dans le monde, que des hommes. Valentina Terechkova alors âgée de 29 ans a décollé à bord de son vaisseau le « Vostok 6 » seule, le 16 juin.
Ce fût l’URSS qui envoya en premier une femme dans l’espace car « il n’est pas question que la première femme dans l’espace soit une américaine » dît le lieutenant général Nikolaï Kamanine au Comité Central du Parti Communiste de l’Union Soviétique.
Valentina a été choisie sur son physique (moins d’1 mètre 70 et moins de 70kg), son âge (moins de 30 ans) mais également sur son appartenance idéologique. Elle faisait partie de la jeunesse communiste.
Elle était la seule à avoir jamais piloté un avion parmi les candidates, était une parachutiste expérimentée et travaillait à l’Institut des hautes études de mathématiques. Parmi le groupe des cinq femmes sélectionnées pour, c’était la seule à être mariée et à avoir un enfant.
Plus tard, elle a reçu diverses distinctions telles que le prix de plus grande femme du siècle en 2009 ou que l’un des cratères de la Lune de 31km de diamètre porte son nom.
Valentina est donc une femme dont peu de gens ont retenu le nom alors que ce fût l’une des pionnières de la conquête spatiale. Son cas nous rappelle que le monde aérospatial est très masculin et misogyne. Seulement 10% des astronautes sont des femmes, il a fallut attendre 1983 pour que l’Amérique envoie sa première spationaute et 1996 pour avoir notre première astronaute en France. C’est seulement le 21 octobre de cette année qu’une expédition en scaphandre est exclusivement féminine…

Orlando Fairbrother.

#2 Princesse héritière devenue bâtarde : voici Elisabeth 1ère Reine d’Angleterre !

Episode 1 : Qui est Elisabeth ?

15 janvier 1559. Londres, abbaye de Westminster. La jeune Elisabeth âgée de 26 ans est couronnée reine d’Angleterre et d’Irlande. Le peuple l’acclame, il espère beaucoup de la jeune reine ! Ce jour-là, Elisabeth ne le sait pas encore mais elle deviendra l’un des plus grands monarques que l’Angleterre ait connu !

Elisabeth est née le 7 septembre 1533, au palais de Placentia. Fille du roi Henri VIII, et de la reine Anne Boleyn, seconde épouse du roi, elle naît héritière présomptive du trône d’Angleterre.

Malheureusement, âgée de même pas 3 ans, la petite princesse perd sa mère, répudiée par le roi puis décapitée le 16 mai 1536 pour un prétendu adultère. Elisabeth est alors écartée du trône tout comme sa demi-sœur aînée Marie, fille de Catherine d’Aragon, première femme d’Henri VIII.

Malgré sa position de bâtarde du roi, Elisabeth suit une éducation stricte, et une instruction poussée, telle une vraie princesse. Elle est élevée loin de la cour, dans la religion protestante.

A la mort d’Henri VIII, en 1558, Elisabeth n’a que 19 ans et son frère Edouard, alors âgé de 9 ans monte sur le trône. Il meurt à 15 ans et c’est sa cousine Jeanne Grey qu’il désigne pour lui succéder, en contradiction avec le dernier acte de succession établi par son père et irrévocable. Cette dernière est donc chassée du trône, après seulement 9 jours de règne. C’est Marie qui monte donc sur le trône. Fervente catholique, cette dernière persécute les protestants. Elle a même d’ailleurs enfermé Elisabeth à la tour de Londres car elle la soupçonnait de faire partie d’un complot protestant, voulant la renverser.

Cependant en 1558, à sa mort Marie nomme Elisabeth comme sa successeuse. C’est alors le début du règne d’Elisabeth Ière…

A suivre…

Sources photos : britishroyal.com/wikipédia

Lise Junique

#1 Olympe de Gouges : une féministe à la révolution

Cet article est le premier d’une rubrique : « Les femmes qui ont marqué l’Histoire ». Chaque article sera l’occasion de connaître un peu mieux ou de découvrir une femme marquante de l’Histoire.

3 novembre 1793. La Terreur. Olympe de Gouges de son vrai nom Marie Gouze va être guillotinée sur la place actuelle de la Concorde à Paris. Avant de mourir, elle dit ceci « Enfants de la patrie, vous vengerez ma mort ». S’éteint alors, l’une des plus grande figure du féminisme français.

Marie est née le 7 mai 1948 à Montauban dans le Tarn et Garonne. Fille d’un mariage illégitime, elle n’est pas très instruite, ni riche.

En 1765, à l’âge de 17 ans, la très jeune Marie est mariée à un traiteur parisien, Louis-Yves Aubry, qui est de 30 ans son aîné. Quelques mois après son mariage, elle met au monde un fils : Pierre.

En 1766, son mari inculte et grossier meurt, emporté par une crue du Tarn. Elle ne se remariera jamais, pouvant ainsi garder sa liberté de publication ; car il faut savoir qu’à cette époque la femme n’a pas le droit de publier sans l’autorisation de son mari. Refusant de se faire appeler la veuve Aubry, elle décide de changer de nom et devient Olympe de Gouges !

Elle part alors de son Occitanie natale pour venir s’installer à Paris, en compagnie de son fils et de son amant, Jacques Biétrix de Rozières (un riche entrepreneur qu’elle refusa d’épouser, estimant que le mariage était « le tombeau de la confiance et de l’amour »), pour se lancer dans une carrière littéraire. Grâce à l’argent de son amant, elle mène un train de vie bourgeois. Considérée comme inculte, elle est exclue de la société. Cependant, très autodidacte, elle commence à fréquenter les milieux politiques et les personnes de bonne naissance.

Olympe commença alors à s’émanciper et à se faire connaitre. Elle devient une fervente activiste dans la quête de l’abolition de l’esclavage et de l’égalité des sexes. Elle écrit de nombreux romans et pièces de théâtre. Très critiquée pour ces écrits en contradiction avec la loi, elle devient le porte-parole de l’égalité homme-femme. Elle sera aussi la seule femme citée dans la « Liste des hommes courageux qui ont plaidé ou agi pour l’abolition de la Traite des Noirs », de 1808.

Véritable politicienne, Olympe était aussi une femme en avance sur son temps : en 1788, elle écrit une brochure politique où elle expose des idées avant-gardistes. Elle y propose la création d’une assistance sociale, de refuges pour enfants d’ouvriers ou encore de tribunaux populaires.

Mais c’est en 1791, qu’Olympe frappe le plus fort, en écrivant la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », en se basant sur la « Déclaration des droit de l’homme et du citoyen ». Dans cette déclaration elle dénonce l’inexistence de la femme dans les projets de liberté et d’égalité de la Révolution. Elle expose ses idées en dix-sept articles, le premier étant : « la femme naît et demeure égale à l’homme en droits », et le plus célèbre, l’article dix : « Les femmes ont le droit de monter à l’échafaud. Elles doivent avoir également celui de monter à la tribune. », que je trouve très juste et très bien formulé.

Mais en 1793, elle court à sa perte, en placardant dans les rues de Paris, son texte intitulé : « Les trois urnes », où elle critique Marat et Robespierre, deux personnes incontournables de la Révolution. Pour la première fois de sa vie, on la considère à l’égal d’un homme en la jugeant. La sentence est irrévocable : elle sera guillotinée. Sentant sa fin proche, elle dit ceci dans son testament : « Je lègue mon cœur à La Patrie, ma probité aux hommes, ils en ont besoin. Mon âme aux femmes, je ne leur fais pas un don d’indifférence. »

Ah Olympe ! Quelle femme meurt avec toi !

Sources : Wikipedia et pressbooks

Lise Junique