Vendredi 7 Mars dernier, il y a une semaine, un attentat a eu lieu dans un bar-restaurant se situant en plein cœur de Bamako. L’attaque était dirigée par un commando de cinq personnes, dont trois à bord d’un véhicule 4×4 de marque Ford. Alors que les deux autres se trouvaient à l’extérieur, l’un à l’étage de « la Terrasse » et l’autre dans la rue ; ils ont ouvert le feu dans le bar-restaurant-boîte de nuit, tuant cinq personnes, dont trois Maliens, un Français et un Belge, et faisant huit blessés.
L’attaque a été revendiquée par le groupe Al-Mourabitoune de Mokhtar Belmokhtar, groupe auparavant actif dans la région de Gao, au Mali, et au nord du Niger. Le mouvement affirme avoir commis cette attaque pour venger la mort d’Ahmed al Tilemsi. Ce dernier avait été tué par les forces françaises, très certainement lors d’un raid militaire au nord du Mali dans la région de Gao. Membre fondateur du Mujao, il était aussi un cadre important d’al-Mourabitoune au Mali.
Il s’avère que la cible de cet attentat était les Occidentaux de la capitale du Mali, ce qui a entraîné une succession de réactions politiques : le Mali a reçu le soutien de bon nombre de nations.
« Nous sommes debout, nous sommes sereins, nous ne sommes pas dans la peur, il n’y a pas de psychose, ils ont échoué et ils échoueront. Ils ne nous feront pas peur ! Nous disons non, non et non à cette forme qui n’a rien, absolument rien d’islamique. Et ceux qui ont osé le revendiquer, ils le paieront au plus cher », a déclaré le président malien Ibrahim Boubacar Keïta.
Pendant que le Ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Choguel Maïga refuse de « céder à la panique », Macky Sall, le président sénégalais a condamné « fermement le lâche attentat terroriste » avant de réaffirmer » l’engagement de son pays dans la lutte commune contre le terrorisme et l’extrémisme violents ».

En apprenant la nouvelle, le président français, François Hollande, s’est entretenu avec son homologue malien auquel il a fait part du « soutien total de la France dans la lutte contre le terrorisme » tandis que Manuel Valls s’est dit « Horrifié devant l’abjecte attaque terroriste perpétrée cette nuit à Bamako. Soutien au Président Keïta. Nous ne céderons jamais ».
Pour sa part, Washington a, par le biais de son ambassade située à Bamako, dénoncé un « attentat terroriste ignoble » et apporté son soutien à « l’engagement » et à la « détermination » des autorités maliennes à tout mettre en œuvre pour retrouver les responsables de « cet acte lâche et à les traduire en justice »..
Quant au Conseil de sécurité de l’ONU, il a qualifié l’attentat de « terroriste » et a demandé au gouvernement malien d’enquêter rapidement afin que les responsables de cette attaque puissent être traduits en justice pour « rendre des comptes ».
Il est important de préciser que si le Mali a auparavant connu des situations de guerre, ces événements avaient été ciblés au Nord, c’est la première fois que le pays est attaqué en plein cœur. Une chose est sûre : le Mali reste un et indivisible face au terrorisme.
Armand Roberts et Fanta Bah.
Voir Tunis… et mourir
Aujourd’hui, mercredi 18/03/2015 à 12h30, des tirs retentissent en pleine capitale tunisienne, des témoins sous le choc affirment avoir vu trois individus armés de Kalachnikovs, déguisés en militaires investir l’assemblée nationale, où un débat contre le terrorisme a lieu. Ils subissent ensuite la violence des coups de feu qui ont retenti. Quelques instants plus tard, appelés en urgence, des renforts policiers interviennent, encerclent rapidement le quartier… et échangent de longs coups de feu avec les assaillants. Première tentative vouée à l’échec des terroristes. Ceux-ci parviennent à fuir les staccatos des forces de l’ordre. L’assemblée est finalement évacuée.
Selon le quotidien Le Monde, à 14h, les deux individus opèrent ensuite des attaques sur deux bus de tourisme français, faisant des morts et des blessés graves. Près d’une dizaine de touristes, de nationalités confondues, seraient morts lors de cette attaque. Par la suite, une prise d’otages débute au musée du Bardo, lors d’une seconde attaque.

(Autorités militaires devant le Brando, 14h00)
Une centaine de touristes se trouvait dans le musée lors de l’attaque, dont une quarantaine de français. Les coups de feu ont d’abord été signalés par une députée sur les réseaux sociaux, dénonçant la potentielle cible terroriste qu’était le quartier, d’où les « mesures strictes de sécurité anti-terroriste ».
Les assaillants sont finalement abattus, après une longue lutte. Leur identité est encore inconnue des services de police, ainsi que leur organisation. Les médias ignorent encore s’il s’agit de deux actions terroristes, l’une visant le musée du Bardo et l’autre attaquant l’Assemblée nationale, ou s’il s’agit des mêmes coups de feu entendus dans cette zone de la ville du Bardo où le musée se trouve à proximité de l’Assemblée nationale, mais l’hypothèse des attaques répétées est la plus soutenue par les sources officielles.
François Hollande a exprimé la «solidarité de la France »à son homologue tunisien. Le Premier ministre français a lui déclaré «condamner avec la plus grande fermeté » les responsables.

(évacuation des visiteurs, 15h00)
Mais jusqu’où les terroristes peuvent-ils agir ?
Les mesures de « sécurité » sont-elles réellement efficaces ?
Antoine Bourderie