L’expression: se faire coxer.

En langage argot militaire, se faire coxer signifie se faire capturer. Le coxage est donc un exercice militaire très précis dans lequel des militaires simulent une capture ou encore une prise d’otage. Le coxage a pour but d’entraîner les personnes le subissant à se préparer à un éventuel enlèvement dans un territoire ennemi. Cet exercice est extrêmement éprouvant émotionnellement et physiquement c’est pourquoi il n’est pas répandu partout et demande une expérience militaire déjà bien avancée. C’est pourquoi ce sont souvent les commandos, les forces spéciales ainsi que la gendarmerie notamment le GIGN qui pratiquent ce type d’exercice. Toutefois, il est possible de faire cet exercice sans aucune connaissance comme l’a fait le youtubeur SUPER HECO, en revanche il faut signer une décharge prouvant que l’on consent à cet exercice. 

L’exercice au coxage est divisé en trois phases différentes, et se déroule souvent la nuit. Le coxage est aussi très encadré. Des médecins, infirmiers et psychologues sont sur le terrain au cas où les personnes en auraient le besoin. Des soins sont aussi prodigués en cas de blessures légères. 

  • On distingue d’abord la phase de capture, où l’individu est pris en otage et emmené dans une camionnette ou autre afin d’être emporté dans un endroit précis. Lorsque l’individu est dans le véhicule, les auteurs de la capture vont veiller à ce que ce dernier soit totalement désorienté et vont mettre des sons comme des cris de bébés ou encore du metalcore. L’individu qui est alors capturé doit se concentrer sur la route afin de pouvoir trouver un moyen de s’échapper et de retrouver son chemin.
  • Puis vient ensuite la phase d’interrogation. L’individu capturé est alors emmené dans une salle puis déshabillé et ensuite interrogé. L’interrogation dure environ une vingtaine de minutes dans lequel les militaires qui ont capturé la personne cherchent à trouver le point faible de cet individu. Les militaires pratiquant cet interrogatoire imposent souvent aux  personnes  interrogées des cagoules pour cacher leur vision et haussent souvent le ton.  
  • A la fin de cet interrogatoire vient la dernière phase de ce coxage. Cette phase est une phase un peu de repos où les militaires essaient de relâcher leur garde afin que ceux qui sont capturés essaient  de ruser et de s’échapper de leur endroit de capture. S’ils réussissent à s’échapper, ceux-ci doivent rejoindre un lieu de rassemblement prédéfini. Et c’est ainsi que s’achève l’exercice du coxage. 

Cet exercice s’est déjà avéré très utile puisqu’en 1990 deux aviateurs se sont éjectés en territoire ennemi en Bosnie et ont réussi, au bout de trois mois, à s’échapper.  L’exercice de la capture est donc essentiel lorsque certains militaires partent en mission extérieure. 

Sources: vidéo sur le coxage: https://youtu.be/_wzrNXTkDWw 

               Youtubeur @SUPER HECO

               Interview Commandant de la base aérienne projeté de Niamey 

               Wikitionnaire

Romane Mallard

Des manifestants en colère.

En avril 2017, Sarah Halimi, une femme juive de 65 ans, était assassinée par son voisin Kobili Traoré entré par effraction chez elle. Ce meurtre à caractère antisémite à été reconnu par la cour de cassation mais celle-ci a en fin de compte retiré toutes les responsabilités pénale de l’accusé placé en hôpital psychiatrique depuis les faits. Kobili Traoré a été jugé irresponsable de ses actes, « pris d’une bouffée délirante » sous les effets de cannabis.

C’est ce dimanche 25 avril que des manifestants se sont réunis afin de réclamer justice pour Sarah Halimi ainsi que toutes personnes victimes d’actes antisémites, des rassemblements qui ont eu lieu dans plusieurs villes de France et à l’étranger devant les ambassades et consulats. Les manifestants en colères dénoncent l’absence d’un procès et soutiennent les proches de Sarah Halimi.

 « Je pense que le but premier était d’exprimer notre colère et notre déception auprès de la justice française. Je n’arrive pas à comprendre comment un tel acte clairement barbare et antisémite n’a pas été puni. Nous parlons d’une femme qui s’est faite torturée, insultée de « sale juive » , de « sheitan » parce que juive, puis défenestrée. Je précise que plusieurs années avant cette « bouffée délirante », Kobili Traoré ainsi que sa famille blasphémaient déjà cette même dame de « sale juive », de « pute » etc. Le criminel serait donc malade psychologiquement mais ne bénéficie aujourd’hui d’aucun soins dans son hôpital. Ce n’est pas normal. Je n’arrive pas non plus à comprendre qu’on puisse parler de non lucidité et de « bouffée délirante » lorsque cet individu à été capable de s’introduire par le balcon chez Sarah Halimi (ce qui est compliqué dans un état de non lucidité et en étant sous effets de cannabis) et parler d’un acte non prémédité, qui me semble au contraire organisé. De plus, son meurtrier à totalement perdu la notion de « bouffée délirante » puisqu’il a retrouvé toute ça lucidité pour expliquer à la police que Sarah Halimi s’était suicidée.

Il faut seulement arrêter de prendre les gens pour des abrutis. La justice française n’a pas bien fait son travail… Un crime comme celui ci est puni de 30 ans de prison ou de prison à perpétuité. Je veux bien qu’il ait des problèmes psychologiques mais dans ce cas qu’il se fasse réellement soigner, qu’il ne soit plus dans la possibilité de voir ses amis (antisémites également) et sa famille. Qu’il bénéficie d’une véritable aide s’ il en a tant besoin. » déclare Ethel, une lycéenne faisant parti du cortège de manifestants à Paris réunis ce 25 avril 2021.

Depuis, le Sénat change la loi afin que la responsabilité pénale soit inchangée même lorsqu’un individu est sous effets de stupéfiants ou d’alcool.

Camille

Sources :

https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/affaire-sarah-halimi/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Sarah_Halimi

La Une de la semaine.

La fusée SpaceX a décollé du centre spatial Kennedy en Floride, ce vendredi 23 avril 2021 à 5h49, soit 11h49 à Paris. A bord de la nouvelle capsule de SpaceX nommée Crew Dragon, figurent le Français Thomas Pesquet, 43 ans, de l’Agence spatiale européenne; deux astronautes de la Nasa dont la pilote Megan McArthur, 49 ans et le commandant de la mission, Shane Kimbrough, 53 ans ; ainsi que l’astronaute japonais Akihiko Hoshide, 52 ans, de la Japan Aerospace Exploration Agency. Le décollage était initialement prévu le jeudi 22 avril mais il a dû être annulé et reporté en raison de conditions météorologiques défavorables.
Ces 4 astronautes sont en direction de la Station Spatiale Internationale (ISS), l’amarrage est prévu le samedi 24 avril à 05h09, soit 11h09 à Paris. L’ISS est située à environ 400 km de la surface terrestre, et se déplace à une vitesse de 27 600 kilomètres à l’heure, ce qui lui permet de faire le tour de la terre en 90 minutes. Si la capsule de SpaceX atteint en une dizaine de minutes l’orbite terrestre, elle devra réaliser plusieurs fois le tour de la Terre afin de se rapprocher progressivement de l’ISS. Les quatre astronautes sont attendus par les
occupants de l’ISS, ils seront ainsi 11 à bord.
C’est le troisième vol habité de SpaceX, une société privée fondée par Elon Musk, qui transporte désormais les astronautes de la Nasa après neuf ans de dépendance américaine vis-à-vis des fusées russes Soyouz, en raison de l’abandon de leur programme de navettes spatiales « Shuttle » en 2011. Le premier vol était une mission d’essai aller-retour transportant seulement deux astronautes en orbite en mai dernier.

Sources :
https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/thomas-pesquetdecolle-a-11h49-de-cap-canaveral-pour-l-iss-avec-3-autres-astronautes-de-la-nasa-883119.
html
https://www.liberation.fr/sciences/astronomie/spacex-decollage-reussi-pour-thomas-pesquet20210423_HNCAHIDTSRCXDORI75RLUQUTAM/
https://www.20minutes.fr/sciences/3027699-20210423-decollage-thomas-pesquet-depart-plu
s-reussis-spacex-marque-nouveaux-points


Alexandra

Crise et Coup d’Etat en Birmanie.


En Birmanie, après 10 ans de transition démocratique, l’armée birmane a repris le pouvoir lors d’un coup d’État, le 1 février 2021. L’armée a déclaré l’état d’urgence d’une durée de un an.

Aung San Suu Kyi, qui occupait les fonctions de premier ministre, a été arrêtée sur ordre de l’état-major de l’armée birmane. Le président Win Myint ainsi que d’autres hauts représentants de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) sont interpellés. Ce coup d’État survient après plusieurs semaines de tensions croissantes entre le gouvernement civil et l’armée, après les élections législatives de novembre 2020.
En effet, les militaires dénoncent depuis plusieurs semaines plus d’une dizaine de millions de cas de fraudes lors des législatives de novembre, remportées largement par la LND, déjà au pouvoir depuis 2015. Ils exigeaient que la commission électorale dirigée par le gouvernement publie la liste des électeurs à des fins de vérification, ce que la commission n’a pas fait, mais cette dernière a démenti à plusieurs reprises les accusations de fraude.

Mais que s’est-il passé précisément ?

Le 1 er février 2021, l’armée déploie des troupes et des véhicules blindés afin de bloquer les axes routiers permettant d’accéder au parlement, à Naypyidaw, la capitale de la Birmanie. A Rangoun, la plus grande ville birmane, les soldats de Tatmadaw, le nom officiel des forces armées birmanes, s’emparent de l’hôtel de ville et bloquent l’accès à l’aéroport international. Les banques sont temporairement fermées, de grandes files d’attente devant les distributeurs se forment rapidement. Les lignes téléphoniques de Naypyidaw et de Rangoun semblent coupées, les connexions internet ne fonctionnent plus. Dans tout le pays, l’accès à internet est gravement perturbé. Pendant ce temps, les militaires déclarent sur leur chaîne de télévision, Myawaddy TV, l’état d’urgence pour une durée d’un an et placent leurs généraux aux postes-clés, mettant fin à dix ans de transition démocratique. Min Aung Hlaing, le chef de l’armée, concentre désormais tous les pouvoirs « législatif, administratif et judiciaire », et nomme le général, Myint Swe, comme président par intérim. Le motif de ce coup d’État donné par les militaires est la fraude massive, selon eux, lors des élections législatives en novembre 2020 remportée par le parti d’Aung San Suu Kyi, la LND.

Mais avant de parler des conséquences, expliquons d’abord pourquoi ce coup d’Etat semble une répétition du passé : en effet ce n’est pas le premier coup d’Etat militaire en Birmanie. La Birmanie est devenue un pays indépendant en 1947, le pays a vécu sous la dictature militaire pendant presque cinquante ans, de 1962 à 2011. En 1990, lors d’élections organisées par les militaires de la junte au pouvoir, le scrutin est remporté à plus de 80 % des voix, par la Ligue nationale pour la démocratie, le parti d’Aung San Suu Kyi.
L’intervention des militaires ne tardent pas, ces derniers annulent les élections et Aung San
Suu Kyi est assignée à résidence jusqu’en 2010. La période démocratique qui vient de s’écouler est issu d’une initiative des militaires au pouvoir qui ont promulgué une constitution en 2008, voté par référendum, puis entamé cette transition démocratique en 2011. On pourrait s’interroger sur les raisons ayant poussé la junte à écrire cette constitution et laissé par la suite cette transition démocratique s’engager, tout en gardant un pouvoir dominant au sein du gouvernement.
Cette constitution de 2008 leur garantit le contrôle des ministères de la Défense, de l’Intérieur et des Affaires frontalières, ainsi que 25 % des sièges du Parlement. Dans cette dernière, l’article 59F interdit qu’une personne mariée à un étranger ne devienne chef de l’État. Cette règle vise sans la nommer Aung San Suu Kyi, mariée au britannique Michael Harris. Les militaires n’ont donc jamais quitté le pouvoir même pendant cette transition démocratique.

Mais qui est Aung San Suu Kyi et comment est-elle arrivée au pouvoir ?

Aung San Suu Kyi est devenue, en plus de trente ans, un symbole de l’opposition à la junte. Fille du général Aung San, le chef de la lutte contre le colonisateur britannique, elle s’engage aux côtés des manifestants anti junte militaire pour la démocratie en 1988. Le 18 septembre, le deuxième coup d’Etat birman éclate, la « Dame de Rangoon » subit alors sa première assignation à résidence, pendant quinze ans, à partir de 1989. En 1991, cette dernière reçoit le prix Nobel de la paix. Après des dizaines d’années de privation de liberté, Aung San Suu Kyi est libérée le 13 novembre 2010 par les militaires. Élu le 30 mars 2011, le président Thein Sein entame la transition démocratique et la mise en application de la constitution de 2008, et en 2012 Aung San Suu Kyi devient député. Aux élections législatives de novembre 2015, la LND remporte une écrasante victoire sur le PSDU, parti soutenu par les militaires. Mais la Tatmadaw continue de jouer le jeu de la démocratie, car après tout, la constitution de 2008 interdit Aung San Suu Kyi d’accéder à la présidence. Le 15 mars 2016, Htin Kyaw, un proche d’Aung San Suu Kyi, devient le premier président civil du pays. Et cette dernière va contourner les textes créant le poste de « ministre du conseil d’État », un poste équivalent à celui de Premier ministre, qu’elle occupera dès le 6 avril.

Maintenant revenons au coup d’Etat du 1er février 2021. Aung San Suu Kyi, âgée maintenant de 75 ans, est arrêtée par la junte le 1er février 2021, accusée de délits mineurs, tel que l’importation illégale de talkies-walkies et le non-respect des restrictions liées au coronavirus. Aung San Suu Kyi est inculpée pour violation d’une loi sur les télécommunications et pour « incitation aux troubles publics ». La junte l’accuse par la suite
d’avoir reçu 600 000 dollars, soit 507 000 euros de pots-de-vin et plus de 11,2 kilogrammes d’or de la part d’un allié politique. Assignée à résidence, Aung San Suu Kyi, a comparu le jeudi 1er avril en visio-conférence, et paraît en « bonne condition physique », selon l’un de ses avocats. Elle est désormais inculpée pour avoir violé une loi sur les secrets d’Etat datant de l’époque coloniale. Si elle est reconnue coupable de ces faits, elle risque d’encourir de longues années de prison, et le bannissement de la vie politique.

Quelles sont les lourdes conséquences de ce coup d’Etat ?

Les conséquences sont telles que dès le 6 février 2021, plusieurs manifestants birmans se mobilisent dans les rues pour exprimer leur opposition au coup d’État. Dans le calme, ils manifestent et appellent à la grève. Artistes, étudiants, journalistes, ouvriers, médecins, moines…, réclament le retour à la démocratie. Sur certaines pancartes apparaît le visage d’Aung San Suu Kyi, mais aussi l’acronyme “CDM” signifiant “Mouvement de Désobéissance Civile” en français. Ce mouvement prend de multiples formes, comme le hacking de sites gouvernementaux, le blocage de la circulation, retirer son argent des banques,… Un groupe nommé « Le mouvement de désobéissance civile » a été lancé sur Facebook et comptait déjà quelque 150 000 abonnés. On peut lire sur cette page des slogans tels: « Honte à l’armée », « les militaires sont des voleurs ». L’accès à internet est restreint, mais le mouvement de contestation continue de se mobiliser, et de publier du contenu sur facebook grâce à de jeunes habitués des nouvelles technologies. En première ligne de la contestation figurent aussi les médecins et les professionnels de santé. Ces derniers, portant des rubans rouges en signe de protestation, ont annoncé refuser tout travail, sauf en cas d’urgence médicale. Des membres du personnel médical de l’hôpital général de Rangoon se sont réunis devant l’établissement, faisant le salut à trois doigts, un geste de résistance déjà adopté par les militants prodémocratie à Hong Kong et en Thaïlande. Les nombreuses factions ethniques que compte le pays, menacent de leur côté de reprendre les armes. L’Etat durcit le ton et menace les Birmans dans un communiqué : « Des actions seront prises conformément à la loi contre tous ceux qui troublent et violent la stabilité de l’Etat, la sécurité publique et le règne de la loi. ». A plusieurs reprises, Min Aung Hlaing, le chef de l’armée, demande aux Birmans de rentrer chez eux et de mettre fin aux mobilisations, mais ses requêtes sont sans succès. La junte répond alors par une violence croissante. Cinq cent soixante-dix civils, dont une cinquantaine d’enfants et d’adolescents, ont été tués en un peu plus de deux mois, selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP).

Le bilan pourrait être beaucoup plus lourd, en effet plus de 2 700 personnes ont été arrêtées. Beaucoup d’entre elles n’ont pas accès à leurs proches ou à un avocat, et sont portées disparues. Une centaine de manifestants ont trouvé la mort lors de la manifestation du 27 mars, la journée la plus sanglante depuis le coup d’Etat. On y compte environ 114 morts dont 7 enfants. La junte fêtait ce jour-là, la traditionnelle Journée des forces armées. Face à ce bain de sang, plusieurs factions rebelles ont menacé de prendre les armes contre la junte. Si les forces de sécurité « continuent à tuer des civils, nous collaborerons avec les
manifestants et nous riposterons », ont-elles écrit dans un communiqué commun signé notamment par l’Armée d’Arakan (AA), un groupe armé fort de plusieurs milliers d’hommes et doté de moyens très importants. Quelque 80 célébrités birmanes, chanteurs, mannequins, journalistes, influenceurs sur les réseaux sociaux, sont visées par des mandats d’arrêt, accusées d’avoir diffusé des informations susceptibles de provoquer des mutineries dans les forces armées. Le 6 avril 2021, les manifestants ont déversé de la peinture rouge dans les rues afin d’évoquer le sang des « martyrs tombés sous les balles » de l’armée et de la police. À l’occasion de Pâques, le mouvement de désobéissance civile a diffusé des photographies d’œufs décorés de messages contre le régime sur les réseaux sociaux.

Mais comment réagit la communauté internationale face à ces crimes et cette répression ?
Les pays restent divisés. En effet, les Etats-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni ont sanctionné le régime. L’ONU a publié deux déclarations exprimant son inquiétude et condamnant la violence à l’encontre des manifestants, mais n’a pu dénoncer le coup d’Etat ni menacer le pays, en raison de l’opposition de la Chine, de la Russie, de l’Inde et du Vietnam. Moscou, allié traditionnel de l’armée birmane, a rejeté toutes mesures contraignantes, et a également confirmé vouloir poursuivre sa coopération militaire avec le pays. Pékin, autre soutien traditionnel de la Birmanie à l’ONU, soucieux de ses intérêts stratégiques et économiques, refuse aussi de sanctionner la junte. Les entreprises étrangères réagissent également, le géant pétrolier français Total, présent en Birmanie depuis 1992, a refusé de quitter le pays, en s’engageant à financer des organisations pour les droits humains. L’électricien EDF a suspendu mi-mars, un projet de
1,5 milliard de dollars pour la construction d’un barrage hydroélectrique. Les morts se comptent par centaines, comme si malgré l’ouverture vers la démocratie qu’a connu le pays ces dernières années, rien n’avait changé depuis 30 ans, en Birmanie.

Comment la situation va-t-elle évoluer en Birmanie ? Combien d’autres birmans seront
victimes de la junte ? Quelles seront les répercussions de ce coup d’État au niveau national
et international ?

Sources :
https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/06/coup-d-etat-repression-aung-san-suu
-kyi-comprendre-la-crise-en-birmanie-en-cinq-questions_6075748_3210.html
https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/01/birmanie-aung-san-suu-kyi-devant-lajustice-manifestation-a-rangoun-en-memoire-des-martyrs_6075262_3210.html
https://www.ouest-france.fr/monde/birmanie/coup-d-etat-militaire-en-birmanie-le-pays-renoue
-avec-ses-demons-7139327
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-monde-est-a-nous/la-chute-d-une-icone-aung-sansuu-kyi-etoile-de-la-democratie-birmane-exclue-du-prix-sakharov_4087437.html
https://www.lefigaro.fr/international/birmanie-total-pris-en-tenailles-depuis-le-coup-d-etat-202
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Alexandra Dunand-Bosio

Total menace la biodiversité des populations d’Afrique de l’Est.

C’est un projet titanesque : le plus grand oléoduc (ou »pipeline », canalisation destinée au transport du pétrole) du monde – 1445 kilomètres – va être construit pour transporter le pétrole brut ougandais vers un port tanzanien sur l’océan Indien.

Le géant français des hydrocarbures Total et Cnooc (compagnie nationale chinoise) prévoient l’exploitation de gisements découverts en 2006 en Ouganda, dans la région du lac Albert et la construction d’une gigantesque pipeline pour acheminer ce pétrole jusqu’au littoral (port de Tanga), le East African Crude Oil Pipe Line (EACOP), aussi appelé « Tilenga » (voir carte). Le coût de ce projet est estimé à 3,5 milliards de dollars (2,9 milliards d’euros) et l’oléoduc pourrait transporter jusqu’à 200 000 barils par jour.

Le tracé du East African Crude Oil Pipe Line.

Le 11 avril 2021, le président ougandais Yoweri Museveni a reçu son homologue tanzanienne Samia Suluhu Hassan pour signer des accords en vue de la construction de l’oléoduc. Depuis quelques années, le projet n’avançait pas, l’exceptionnelle opportunité économique que représentait ces gisements pétroliers divisait les autorités ougandaises.

Les deux compagnies pétrolières française et chinoise étaient également présentes lors des négociations. Il ne faut surtout pas sous-estimer le poids économique, donc le pouvoir et l’influence de telles entreprises : en 2017, le chiffre d’affaire de Total s’élèvait à 172 milliards de dollars, soit 2 fois plus que les PIB de la Tanzanie (53 milliards) et de l’Ouganda (31 milliards) réunis.

Les président.e.s tanzanienne et ougandais à Museveni, le 11 avril 2021.

Dans un communiqué, les deux chefs d’État ont déclaré que « tous les problèmes en suspens liés au projet Eacop ont été résolus à l’amiable ».
Mais en réalité, le projet soulève de très nombreux et sérieux problèmes qui sont bien loin d’être résolus. La construction de cette pipeline représente à la fois un désastre humanitaire et environnemental.

• Des problèmes humanitaire

Les deux gouvernements font la promotion du projet, sur un plan économique, comme bénéfique à leurs populations : création d’emplois (soit-disant jusqu’à 10 000 en Tanzanie) et stimulation de l’économie dans les régions traversées par la pipeline.

Mais la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), alertée par les populations locales, a averti qu’il était impossible de réaliser un tel projet sans affecter les écosystèmes et les modes de vie des habitants.
Ainsi, les deux projets (les puits d’extraction et l’oléoduc) entraîneraient des violations des droits de plus de 100 000 personnes selon les ONG.

Selon la FIDH, « avec ce projet, au moins 12 000 familles vont perdre une partie ou la totalité de leur terres ».
Mais encore :  » On ne prend pas en considération leurs coutumes, ni leurs façons de vivre. On observe par exemple dans certains villages d’Ouganda, où des familles ont déjà été réinstallées, que des clans ont été mélangés et doivent désormais vivre les uns sur les autres. Enfin, certains biens communs, comme des terrains de pâturage partagés avec les voisins ou des puits, n’ont pas pu être déplacés, ce qui fragilise aujourd’hui le quotidien de chacun ».
Sur le plan humanitaire, ce projet est donc véritablement désastreux.

• Sur le plan environnemental, ce n’est guère mieux.

On imagine aisément que la construction d’une telle infrastructure et son usage porteront des coups fatals à la biodiversité locale. Dans la région du Lac Albert, les entreprises prévoient de creuser plus de 400 puits. C’est véritablement alarmant car plus de 50 % des espèces d’oiseaux et 39 % des espèces de mammifères vivant sur le continent africain sont représentées dans le bassin du lac. De plus, l’oléoduc va traverser des forêts et réserves protégées, des centaines de rivières et cours d’eau et longe le lac Victoria, réserve d’eau douce de la superficie de l’Irlande et source du Nil.

Des forages auront aussi lieu dans le parc national de Murchinson Falls, preuve que ces appellations ne protègent pas véritablement les populations d’espèces menacées.
De plus, l’exploitation de puits de forage nécessite la construction d’infrastructures complémentaires (routes, chemins de fer…); et l’installation de nombreux nouveaux travailleurs sur les chantiers pourrait aussi favoriser le braconnage dans la région, pour chasser des animaux sauvages et ensuite vendre la viande aux ouvriers.
La forêt de Bugoma, située entre les lacs Albert et Victoria et sanctuaire de 400 de km2 pour les chimpanzés, serait elle aussi menacée.

Plus de 80 stations de contrôle sont à construire le long du pipeline pour s’assurer de son bon fonctionnement : toutes les régions se trouvant sur le trajet seront donc impactées.
Sur le littoral, le chargement sur les navires pétroliers menace de fragiles écosystèmes encore préservés et très difficiles à nettoyer en cas de marée noire : mangroves et récifs coralliens, un sanctuaire pour les tortues, les dauphins et les dugongs.

Total avait été traîné devant la justice pour ses agissements par les ONG car en France, la loi sur le devoir de vigilance impose aux grandes entreprises de « prévenir les atteintes graves envers les droits humains » et « l’environnement » dans l’ensemble de leur chaîne d’approvisionnement. La Cour d’appel de Versailles a décidé en décembre 2020 de renvoyer l’affaire au tribunal de commerce. Face aux accusations, le PDG de Total Patrick Pouyanné répond que « Total prend pleinement en considération la sensibilité du contexte environnemental et les enjeux sociétaux qui entourent ces projets à terre. Notre engagement est de mettre en œuvre ces projets de manière exemplaire et en toute transparence ».

Malgré ces belles paroles, la réalité semble bien moins reluisante et le projet est en bonne voie pour être réalisé aux dépends des populations comme de la biodiversité locales.
Il faut savoir néanmoins que ce genre de projet qui s’accapare les terres de populations locales n’est pas rare, nous pourrions par exemple citer le projet américain dans le Dakota du Nord qui menace les sources d’eau potable et les lieux de cultes ancestraux des tribus indiennes.

Posté sur instagram, @vivre_ecolo_

Sources:
Le Monde
France 24
Banque Mondiale
Greenwashing Economy
FIDH
Novethic
AFP


Anatole Brunet-Rapeaud

les Ouïghours

Depuis maintenant deux ans, une bataille rendue mondialement célèbre se déroule entre le gouvernement chinois et la communauté internationale. L’enjeu est d’arrêter les massacres perpétrés sur une population opprimée: les Ouïghours. 

Mais alors, qui sont les Ouïghours?

Nous avons sûrement déjà tous entendu ou vu passer ce nom sur les réseaux sociaux durant ces deux dernières années mais savons nous réellement qui sont les Ouïghours?

Installés depuis des décennies dans la région de Xinjiang, au nord-ouest de la Chine, les Ouïghours sont un peuple turcophone à majorité musulmane sunnite. Environ 12 millions, ils constituent une minorité ethnique et religieuse dans une Chine profondément communiste. Ils sont les descendants d’anciens nomades, installés dans le Xinjiang depuis des siècles, aux côtés d’autres populations dont les Mongols, les Kazakhs, et les Han.

Les Ouïghours subissent, depuis des décennies, une violente discrimination de la part du gouvernement chinois. Massacres, restrictions des pratiques religieuses, camps de concentrations, leur persécution prend des formes multiples et d’une brutalité extrême. D’après Amnesty International (une organisation non gouvernementale internationale qui promeut la défense des droits de l’Homme), plus d’1 million de Ouïghours seraient aujourd’hui détenus de force dans des camps de concentration présentés par le gouvernement comme des “centres de rééducation politique” ou de “formation professionnelle ». Apparu en 2014, ils sont situés dans les provinces des Xijiang et internent des centaines de milliers de pratiquants musulmans Ouïghours et Kasakhs (peuple turc habitant majoritairement le Kazakhstan et les régions frontalières des pays limitrophes, notamment la Chine).

Femmes, hommes et enfants seraient ainsi emprisonnés de façon totalement arbitraire, “éduqués” et enrôlés comme travailleurs pour des sous-traitants chinois de grandes marques internationales… Parmi elles, des marques incontournables de notre garde-robe telles que Nike, H&M, Zara, Uniqlo, Calvin Klein ou encore Lacoste. En tout, une trentaine de marques seraient impliquées dans le travail forcé de ces populations…

Leurs conditions de travail sont laborieuses: surpopulation, maltraitance, viols, stérilisation forcée, programmes d’endoctrinement et d’ apprentissage forcés du mandarin ainsi que de champs patriotiques…

J’ai passé 1 an et 3 mois dans une cellule d’à peine 30 mètres carrés, où nous étions une vingtaine, des chaînes en métal nous empêchant de bouger. Chaque jour, je voyais des détenues qui partaient avec un sac sur la tête. Elles revenaient 24 heures plus tard avec le visage tuméfié, couvertes de sang, des marques plein le corps. Un matin, ça a été mon tour. Ils m’ont emmenée directement à l’extérieur, là où mes cris n’étaient audibles par personne. Un gardien a baissé mon pantalon, m’a battue et m’a violée.” raconte Gulbahar, une Ouïghour rescapée d’un camp de détention.

Aujourd’hui, des centaines de rescapés Ouïghours témoignent de la sévère répression dont ils ont été victime et de la menace qui pèse encore sur eux: “Ma mère m’a envoyé un message pour me prévenir de la pression qui pesait sur elle. Les policiers chinois lui ont demandé des renseignements sur moi, notamment mon adresse à Paris, quel arrondissement, quel étage, quel bâtiment… Si je refuse de leur fournir ces informations, j’ai peur qu’ils s’en prennent à ma famille. J’ai également reçu des messages du gouvernement chinois stipulant que je devais récupérer un colis à l’ambassade de Pékin. Des dizaines d’amis à moi ont déjà reçu ces messages…  Je sais que si je m’y rends, ils m’arrêteront” déclare anonymement un Ouïghour réfugié en France.

Face à ces accusations, le gouvernement chinois nie en bloc.

Après avoir démenti pendant des mois l’existence de ces camps, Pékin a fini par les reconnaître mais reste sur ses positions en leur donnant un cadre légal.  Le gouvernement l’affirme: ces camps s’inscrivent dans le lutte contre le terrorisme et ont pour but une réeducation politique. Tout de suite après la présentation de ces camps au peuple chinois, des documentaires de propagande ont été diffusés, partout dans le pays, décrivant la vie dans ces bâtiments comme heureuse et utile à la formation de bon citoyens cultivés, sauvés de la délinquance et du terrorisme. En effet, sous couvert d’une lutte contre l’extrémisme religieux et en réponse aux attentats djihadistes ayant eu lieu dans le pays, le gouvernement chinois décide, en 2014, de prendre une mesure radicale: le développement de camps politiques. Or, il s’agit plutôt de prisons gigantesques où le parti communiste emprisonne et torture cette ethnie minoritaire pour les faire adhérer, de force, aux idées du régime. Ces méthodes totalitaires pouvant être assimilées à celles utilisées dans l’Allemagne d’Hitler sont aujourd’hui dénoncées dans le monde entier. Le terme génocide est même entré en vigueur pour qualifier les traitements subis par ces populations; une première victoire.

De plus, de nombreux mouvements ont émergé pour défendre les Ouïghours, dénoncer  leurs traitements et ouvrir la parole sur ce sujet: organisation de boycott géants du coton chinois et des marques y ayant recourt, plaintes, créations de comptes Instagram ou hashtags à l’image de #freeuyghurs ou #ouïghourslivesmatter.  

Ces pratiques contre la minorité musulmane de Chine  sont inacceptables et nous les condamnons avec la plus grande fermeté a également déclaré Emmanuel Macron en septembre 2020.

La Chine voit aujourd’hui ces mouvements avoir de nombreuses répercussions politiques mais surtout économiques. Effectivement, avec un vêtement en coton sur cinq produit dans le monde qui contiendrait du coton ou du fil produit dans le Xinjiang, les boycott du coton chinois ont un impact considérable sur sa bourse.

Au Xinjiang, des habitations, des rues, des villages se vident encore de leurs habitants, emprisonnés par le gouvernement chinois. Dix pourcents des Ouïghours seraient détenus dans ces camps, constituant le plus grand internement de masse du 21ème siècle….

Sources:

Plus d’informations sur le compte Instagram @paris5.foruyghurs

Inès Rousseaux

Le droit de vote à 16 ans, beaucoup s’interrogent…

Voter à 16 ans, pourquoi pas ?

Le droit de vote à 16 ans est une question qui, depuis quelques années, est au cœur du débat. En effet, l’enjeu est de savoir si les adolescents sont capables, dès 16 ans, d’avoir leur propre d’opinions politiques et surtout, de pouvoir les exprimer en votant.

Le droit de vote à 16 ans est une question complexe.
Son instauration permettrait aux jeunes de s’intéresser, dès leur plus jeune âge, à la politique et surtout, constituerait une initiation au devoir primordial que constitue le vote.
L’abstentionnisme est un problème majeur qui gagne du terrain à chaque élection et cela constituerait donc un moyen d’y lutter.
De plus, de nos jours, les jeunes expriment et revendiquent leurs opinions politiques, en manifestants, via les réseaux sociaux ou encore en écrivant.
Les laisser voter rendrait donc possible l’expression de leur voix à une échelle plus importante et de leur faire sentir que leur avis compte.
Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue que les adolescents sont facilement influençables.
Le manque d’expérience, de maturité et surtout de connaissance des programmes politiques pourrait ainsi les contraindre à suivre les idées de leurs parents.
Les deux années qui séparent 16 ans à 18 ans sont donc pour moi importantes. Elles permettent aux jeunes de prendre du recul et d’entrer dans la vie d’adulte avant de pouvoir exprimer leur opinion politique.
Je suis d’avis que 16 ans est un âge encore trop prématuré pour voter mais ce n’est pas pour autant qu’il faut écarter les adolescents de la vie politique. Des mesures intermédiaires doivent être prises pour préparer les jeunes à leur futurs votes.
Les inscriptions sur les listes électorales devraient par exemple être automatiques et éviteraient aux jeunes adultes d’être découragés par le long processus que cette mesure constitue.

Inès Rousseaux

J’ai un doute…

Voter à 16 ans me rend perplexe. Tout d’abord, on acquiert à 16 ans déjà un bon nombre de droits civiques, qu’avant cette âge là nous n’avions pas. Nos premières responsabilités dans le monde du travail (jobs d’été), consentir à l’impôt, souscrire à la sécurité sociale, conduire accompagné d’un adulte, renoncer à notre nationalité, s’émanciper du foyer, créer une association ou encore devenir responsable pénalement.
Ces droits que nous avons nous permettent de montrer que nous sommes devenus responsables et que nous savons prendre en compte un choix important. D’autant plus que nous avons déjà dû faire des choix importants, notamment notre choix de lycée puis maintenant le choix de nos spécialités. De plus, du haut de nos 16 ans voire 17 ans nous avons déjà une opinion bien construite du monde qui nous entoure de part nos expériences et savons avec grande lucidité ce qui se passe autour de nous.
Néanmoins, je ne pense pas qu’ouvrir le vote à partir de seize ans aux municipales soit une bonne initiative puisqu’il existe beaucoup d’adolescents qui sont encore sous l’emprise de leurs parents et peuvent encore être influencés par eux. Le vote ne sera donc pas totalement de leur initiative et sera influencé d’une part par les parents de cet adolescent.

Romane Mallard

Voter à 16 ans pour les élections municipales, pourquoi pas ?

Le droit de vote aux élections municipales à 16 ans est une idée de réforme qui déplaît à une grande majorité des Français. En effet, un adolescent de 16 ans a de fortes chances d’être influencé par les idées politiques de ses parents, ou de son entourage proche, mais est également considéré comme trop jeune et trop peu autonome pour prendre de telles décisions. De plus, l’argument du manque de maturité revient à plusieurs reprises.

D’un autre côté, je pense que donner ce type de responsabilité à des français de 16 ans leur permettrait de s’intéresser plus tôt à l’actualité politique et à l’avenir du pays.

Gaïa

Les municipales à 16 ans, mon avis ?

Je trouve que cette proposition est à la fois une bonne chose et d’un autre côté je ne trouve pas qu’elle serve à grand-chose. Je pense que voter à 16 ans pour élire le maire de notre arrondissement ce n’est pas la chose la plus passionnante pour un adolescent qui n’a pas encore d’avis politique. Baisser l’âge de vote aux présidentiels est, à mon avis, un choix plus judicieux pour donner à chaque personne dès 16 ans, le choix du président qui portera les avis de tous et qui représentera mieux les points les avis de la nouvelle génération, celle qui sera la plus au centre des préoccupations.

Louise Martin Vandeweghe

Le vote à 16 ans pour développer notre esprit critique.

La mesure de l’abaissement du vote électoral à 16 ans fait polémique dans la vie politique française depuis quelques années. La majorité des français est contre cette proposition et donne des arguments comme l’immaturité ou encore l’influence des parents. Mais pousser les jeunes à développer leur autonomie, leur esprit critique et leur intérêt pour la vie politique serait plus intelligent que l’infantilisation et la condamnation de leur actions comme font beaucoup de politiques. Si les programmes électoraux impliquaient plus la jeunesse française, cette dernière se sentirait sûrement plus concernée par la vie politique du pays. Je pense alors qu’il faudrait organiser plus de cours d’initiation politique et de débat au lycée avant d’abaisser l’âge du droit de vote à 16 ans.

Oriane Frison

Voter à 16 ans, j’en doute…

Avis sur l’avancement du vote des élections municipales à 16 ans.
Je ne pense pas qu’accorder le droit de vote aux adolescents âgés de 16 ans pour les élections municipales soit une bonne chose, car je trouve qu’à 16 ans la plupart d’entre nous n’est pas assez mûr pour voter avec un choix réfléchi. C’est-à-dire qu’ils n’ont pas la réflexion, l’autonomie, nécessaire pour voter pour un candidat et non celui des parents, pour ne pas voter pour n’importe qui, s’être renseigné sur le candidat, ses idées, son parcours politique, sa campagne,… A 16 ans, on n’est soit encore qu’en seconde, ou en première, on commence tout juste à grandir, à mûrir, à se faire sa propre opinion sur le monde, à s’intéresser à de nouveaux domaines, élargir nos compétences,… et mettre une responsabilité telle que le vote sur un adolescent de 16 ans n’est pas raisonnable selon moi, et accentuerait la favorisation au populisme.

Dunand-Bosio Alexandra

“Voter à 16 ans”, une vraie question…

Le droit de vote à 16 ans permettrait à des jeunes de s’intéresser davantage à la politique, de la comprendre et se sentiront plus concernés par la vie de société. Mais pour un jeune qui n’a pas d’avis forgé sur celle-ci ce sera plus compliqué, il n’est pas forcément prêt à avoir une place dans la vie publique malgré quelques avis. C’est pourquoi, ces jeunes pourront être influencés par les opinions de leur entourage, des pressions diverses ou même par les réseaux sociaux si son esprit critique n’est pas assez développé. Ce jeune n’a peut être pas encore d’intérêt pour la politique et pense à d’autres choses, ce peut être une nouvelle pression ajoutée à laquelle il n’est pas encore prêt. Mais au contraire pour un jeune qui sait ce qu’il veut et qui connaît ses idées ce sera une aubaine, c’est pourquoi mon avis est mitigé. Le droit de vote à 16 ans est aussi et avant tout une nouvelle manière de s’exprimer pour défendre des valeurs, une méthode qui sera désormais réellement prise compte : un jeune peut militer pour le réchauffement climatique par exemple par des manifestations ou autres mais en votant, sa mobilisation aura une conséquence directe dans la société.

Camille Rouvière

Je suis pour cette idée…

Je pense que c’est une bonne idée car les jeunes ont sûrement envie de participer activement aux choix de la société trop souvent réservés aux adultes. En effet, les choix que peut faire un mineur en fonction de la ville et de la citoyenneté sont très restreints. Il est important également de se sentir impliqué dans la vie active et de se sentir compris et pris en compte. Car je pense que tous les avis et choix doivent être écoutés pour ne pas laisser à une catégorie de gens les choix importants à faire. Le choix de voter ou non n’étant pas obligatoire, je pense que cela sera bénéfique pour les jeunes souhaitant s’impliquer en tant que citoyens et les autres ne voulant pas voter ne seront obligés à rien. Je trouve donc que cette projection de loi est une bonne initiative car grâce à cela les jeunes se sentiront plus écoutés, compris, pris en compte et moins rejetés des choix importants de la vie en société.

Emma Debenedetti

“Voter à 16 ans”, je suis mitigée…

Une centaine d’élus ont proposé que le droit de vote aux élections municipales soit autorisé dès 16 ans. C’est à cet âge que les jeunes deviennent responsables pénalement, peuvent travailler, consentir à l’impôt, souscrire à la sécurité sociale, renoncer à leur nationalité…

De mon point de vue, je suis plutôt mitigée. Certes, à 16 ans, nous commençons à nous apercevoir ce qu’est la vie de jeune adulte et à avoir une certaine maturité. Cependant, cette dernière n’est pas donnée à tout le monde. De plus, certains jeunes s’intéressent trop peu à l’actualité pour pouvoir ensuite se forger une opinion politique. Cela dit, ce serait justement une superbe occasion de s’intéresser aux médias. D’autant plus, cette proposition veut prouver l’importance des nouvelles générations, qui sont l’avenir du pays. Nous obliger à prendre des responsabilités même en étant mineur ne peut être que du bénéfique. Il faudrait que le système scolaire s’adapte si cette proposition est adoptée.

Je pense donc que c’est une décision qui mérite une très grande réflexion.

Ella Léger


“Voter à 16 ans”, j’y suis favorable…

En tant que lycéenne de 16 ans, je pense être en mesure de faire mes propres choix politiques. Nos voix et nos discours doivent être écoutés. “ A 16 ans ce ne sont que des adolescents, ils ne sont pas assez matures.” Personnellement je ne supporte plus ces remarques. A 16 ans, nous avons tout à fait la capacité d’avoir nos convictions et nos opinions, cet argument n’est pas valable, c’est de l’agisme (L’âgisme regroupe toutes les formes de discrimination, de ségrégation, de mépris fondées sur l’âge.) Aussi, pour info, le cerveau humain n’atteint maturité qu’à 30 ans dans ce cas là devons nous interdire aux moins de 30 ans le droit au vote!? De plus, le droit de vote à partir de 16 ans permettra la découverte de nouvelles perspectives et points de vues à notre société.

Ainsi je suis favorable au vote de cette loi.

Mordjane Borsali

“Je m’interroge…”

Autoriser le droit de vote à partir de 16 ans est une idée qui présente certains avantages. Cela permettrait aux jeunes de se sentir plus tôt concernés par ce qui se passe dans la société et donc par leur vote avoir un pouvoir sur les décisions prises qui pourraient faire évoluer le pays. Car cette génération est en prise avec une réalité que les plus vieux ont du mal à comprendre. Cette tranche d’âge a un regard très différent sur les questions raciales, de genres, de féminisme mais aussi vis-à-vis du climat.

A contrario, je peux voir dans ce projet d’accorder le droit de vote à partir de 16 ans des inconvénients. A 16 ans, même si certains sont déjà très engagés dans des causes etc.. d’autres n’ont pas encore la maturité suffisante pour avoir leur propre avis sur la politique. Le risque est donc que ces personnes soient influencées par d’autres, ce qui pourrait alors fausser le vote.

Louise Reynaud

Finalement non…
Depuis l’abaissement du droit de vote à la majorité – 18 ans – mis en place par Valéry Giscard d’Estaing en 1974, certains français soutiennent une nouvelle réduction de l’âge des jeunes votants à 16-17 ans. Cette proposition n’a guère avancé depuis. Cependant, récemment cette idée revoit le jour notamment au gouvernement où l’on s’interroge sur un potentiel abaissement du droit de vote à 16 ans concernant les élections municipales. Emmanuel Macron, alors que nous ne sommes qu’à un an des élections présidentielles, ne s’est pas prononcé contre. Ainsi un débat naît entre adeptes et opposants. Mais avant de prendre une décision est ce que les jeunes citoyens sont-ils eux même favorable à cette proposition ? On fait donc appel aux élèves de seconde, concernés par cette loi, qui témoignent et donnent leurs propres opinions.
Valentin Brogi élève de 2nd10 au lycée Montaigne
Du haut de mes quatorze ans, je comprends tout à fait qu’il y est une polémique entre les deux camps car il existe effectivement des arguments dans chacun d’eux. Quant à moi, je pense être contre la mise en place du vote municipal à 16 ans. Voici mes raisons.

Cependant, je pense tout de même me prononcer contre cette loi, car selon moi, à l’âge de 16-17 ans on n’est pas encore libre de ses propres choix.
Certes je trouve cela très moderne et prometteur de la part de la société de se tourner de plus en plus vers les jeunes populations. On ressent l’instauration d’une confiance envers les jeunes et l’attente de quelque chose de leur part. Effectivement, la tendance de la société cherche sûrement à s’améliorer en nous accordant une opinion politique afin de récolter l’ensemble des avis de chacun quel que soit son âge. Ce serait une avancée positive vers une société plus démocratique, parce que jusqu’à maintenant, en restreignant le vote à 18 ans, les élus représentent-ils vraiment l’ensemble des citoyens ? En effet, la société n’a heureusement pas constitué uniquement d’adultes, mais aussi d’adolescents et d’enfants. Selon ce raisonnement on vient donc à se demander pourquoi le droit de vote ne leur est pas accordé. Je dirais alors qu’avec cette loi « on est davantage inclus. »
D’un autre côté, c’est tout à fait positif pour la société, qui depuis de nombreuse année connaît une réduction du nombre de votants. Ainsi c’est une solution pour diminuer les taux d’abstention. Nous savons que jusqu’à maintenant les jeunes adultes font partie des populations qui votent le moins. Cependant, je doute que ce phénomène se reproduise sur les adolescents ; je pense au contraire, qu’au passage de cette loi le vote se révèlera davantage comme un effet social, un effet de mode pour les 16-17 ans qui voudront tester les droits des adultes, agir comme des grands.

Il en vient à étudier les arguments opposés. Si l’on relit mon précédent raisonnement sur la représentativité de la société et le fait que tous citoyens devraient voter dès le plus jeune âge, alors nous aurions des enfants de huit ans qui se retrouveraient devant l’urne. Sauf que ceci aujourd’hui n’est pas imaginable, puisque un enfant n’est pas assez mature. La maturité serait donc selon moi l’origine de l’échec de cette loi. Effectivement aujourd’hui on considère que 18 ans est l’âge de la maturité, d’où le vote à cet âge. La maturité s’acquiert généralement durant l’adolescence et permet de former l’esprit critique et l’opinion de chacun. Ainsi un adolescent devrait être assez mature bien que l’on sache que la politique n’est pas le principal sujet de discutions d’un élève de seconde ou de première.
Enfin, je comprends tout à fait qu’en fin d’adolescence le citoyen commence à être mature, cependant je sous-estime la ténacité de son esprit critique. Disons qu’à cet âge, comme il reste sous l’aile de ses parents, fortuitement son opinion se confond avec la leur. Cela va de soi pour les professeurs : je pense que leurs enseignements peuvent également être influents sur les idéologies de l’élève. Ainsi je crois que le temps apporte cette ténacité et qu’aux environs de 18 ans on commence à préparer son départ de la maison pour débuter sa nouvelle vie d’adulte et sa séparation de la couche parentale. Reprenons le modèle américain, où le statut d’adulte est obtenu à 21 ans, âge où est selon moi la maturité et l’autonomie est enfin acquis.

Valentin Brogi

Une fausse bonne idée…

Pour moi, le vote à 16 me paraît être une fausse bonne idée. L’idée de faire passer cette loi permettant de voter dès l’âge de 16 ans est dans le but de laisser les adolescents d’aujourd’hui de donner leurs avis politiques car de nos jours, les gens ont des opinions politiques marquées de plus en plus tôt. Le problème est qu’à seulement 16 ans, nos avis politiques seront généralement ancrés sur ce de nos parents, ce qui fausseraient déjà un nombre conséquent de vote. De plus, à cet âge, les trois-quarts des adolescents n’auront pas la maturité nécessaire pour participer activement à la société et n’iront pas voter ce qui augmentera considérablement le taux d’absentéisme. En outre, à cet âge, si l’on s’est émancipé de ses parents et que l’on un avis politique, celui-ci sera généralement trop poussée vers les extrêmes car à seulement 16 ans, on n’arrive pas encore à balancer nos opinions et peser le pour et le contre de nos avis. Enfin, à 16 ans, je pense que pas mal d’adolescent n’ont pas une véritable connaissance et compréhension de l’importance du vote et de la politique, et pourrait parfois même prendre ça pour une sorte de jeu ! Cela revient au manque de maturité dont j’ai parlé plus haut.
Pour conclure, pour moi, l’idée du vote à 11 ans est une véritable fausse bonne idée qui apporterait plus de problèmes que de bienfaits. J’ajouterais même que 18 ans est aussi un âge un peu trop jeune pour voter et qu’à mon humble opinion, 21 ans seraient mieux comme âge minimal pour voter.

Yanis Warnier

Je suis contre…

Selon moi, le droit de vote ne devrait pas être accordé dès 16 ans. En effet, une personne de 16 ans n’a pas eu le temps de se forger une opinion politique claire par manque d’expérience, et ne saisira pas toujours les enjeux de tel ou tel élément d’un programme. Elle sera donc plus facilement influençable et il existera un risque qu’elle vote pour le plus beau parleur, ou sans avoir totalement compris le programme des candidats. On peut cependant se dire que l’on est pas mieux préparé à 18 ans ( ce que je considère comme faux ), et que plus tôt on vote mieux c’est, mais le droit de vote à 18 ans me semble être la meilleure solution car elle concorde avec l’obtention de la majorité et ( pour la plupart des gens) à la fin du parcours scolaire dans le secondaire.

Sami Chaaban

Le manifeste des 343

Avortement : le "manifeste des 343" fête ses 50 ans

Le 5 avril 1971, le magazine Le Nouvel Observateur publiait le manifeste de 343 femmes, anonymes ou célèbres, reconnaissant avoir eu recours à l’avortement dans l’illégalité, surnommé le “manifeste des 343 salopes” par Charlie Hebdo.

Ce manifeste, rédigé par Anne Zelinski, Danielle Riva, Anne-Marie Balagny et plusieurs autres camarades, réclame l’IVG gratuite et libre. A l’époque, cet acte était passible de prison. Ce gros titre était un moyen de lever un tabou. C’est ce qu’explique Gisèle Halimi, avocate, à la télévision en disant: “ La vérité, c’est que toutes les femmes avortent, y compris les femmes de députés et les maîtresses des ministres, seulement elles ne le disent pas”.

Des femmes comme Françoise Sagan (écrivaine, dramaturge), Jeanne Moreau (actrice), Delphine Seyrig (actrice) et Catherine Deneuve (actrice) participent à ce pas féministe en inscrivant leurs noms. Cela aboutira plus tard à la légalisation de l’avortement. En effet, le 17 janvier 1975 la loi Veil est adaptée, légalisant l’interruption volontaire de la grossesse. Soit, grâce à la ministre de la santé Simone Veil, la France a connu une grande avancée dans les libertés et les droits des femmes.

Ella Léger

Sources:
https://www.francetvinfo.fr/societe/ivg/avortement-le-manifeste-des-343-aux-origines-dune-lutte_4361455.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Interruption_volontaire_de_grossesse_en_France
https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_Veil
https://fr.wikipedia.org/wiki/Manifeste_des_343

Une pour toutes et toutes pour une

Ce samedi 20 mars, des milliers de féministes turques sont descendues dans la rue pour défendre leur droit malgré la pandémie. Elles contestent la décision de leur président Erdogan, qui a décidé à 5 jours du sommet de sortir de la Convention d’Istanbul.

En Turquie, les femmes font corps pour défendre la convention d'Istanbul –  Libération
Liberation.fr

Mais qu’est-ce-qu’est la convention d’Istanbul ?

La convention d’Istanbul est un traité européen qui a pour but de protéger les femmes contre les violences perpétrées à leur égard et éliminer les violences dites sexistes ainsi que domestiques, de concevoir un cadre global, des politiques et des mesures de protection et d’assistance pour toutes les victimes ainsi que de promouvoir la coopération internationale en vue de les éliminer. Elle établit légalement l’égalité entre les hommes et les femmes et interdit les discriminations à l’encontre des femmes. Elle a été adoptée par le Conseil de l’Europe en 2011 et, en 2012, la Turquie a été le premier pays à la ratifier avec la loi 6284 sur la protection de la famille et la prévention de la violence à l’égard des femmes.

Intervenue dans la nuit de vendredi à samedi sur décret présidentiel, Numan Kurtulmuş, vice-président du parti de la Justice et du Développement a estimé que la Turquie devait se retirer de la Convention en formant son argumentation sur le fait que cette convention serait contradictoire aux « valeurs traditionnels » et en critiquant les notions de genre et d’orientation sexuelles qui pourraient nuire à « la famille ».

Ce décret est un coup dur avant tout pour les femmes turques, victimes de plus en plus de violence. En effet, trois cents femmes ont été assassinées par des hommes de leur entourage et plus d’une centaine ont perdu la vie dans des conditions mal éclaircies en 2020, selon l’organisation féministe turque Halte aux féminicides, qui a enregistré 77 assassinats de femmes pour les premiers jours de 2021.

C’est donc dans ce contexte que des milliers de femmes sont descendues dans la rue, scandant le slogan « Istanbul sözleşmesi yaşatır, 6284’ü uygula » : La Convention d’Istanbul sauve des vies, appliquez la loi 6284, non pas pour réclamer une égalité femme-homme mais avant tout pour avoir le droit de vivre face à ces féminicides toujours plus nombreux. Bien que les manifestantes se heurtent aux restrictions dues à la situation sanitaire et à la répression policière, elles se sont mobilisées en masse. A l’heure où de plus en plus de femmes meurent sous les coups de leurs conjoints, les femmes turques souhaitent que de véritables politiques soient mises en place pour assurer leur protection, et non pas que le principal texte législatif de la Turquie sur les violences sexistes (la loi 6284) soient remis en cause.

Cette mobilisation et avant tout ce retrait de la Turquie de la Convention d’Istanbul a fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux mais aussi dans les autres pays signataires de la convention comme les Etats-Unis dont le président, Joe Biden, à dénoncé « C’est un pas en arrière extrêmement décourageant pour le mouvement international contre les violences faites aux femmes », ainsi que la secrétaire générale du Conseil de l’Europe, Marija Pejcinovic Buric, a évoqué pour sa part une décision « dévastatrice »

Louise Martin-Vandeweghe

sources : https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/22/violences-contre-les-femmes-erdogan-retire-la-turquie-de-la-convention-d-istanbul_6074029_3210.html

STOP ASIAN HATE

STOP ASIAN HATE

Aux Etats-Unis, le 16 mars 2021, des fusillades de masse ont lieu dans trois salons de coiffure différents dans la région d’Atlanta, en Géorgie. Le bilan humain est de huit morts et une personne blessée. Parmi les victimes, six des femmes décédées étaient d’origine d’Asie du Sud-Est. Cet événement fut la goutte de trop, et a entraîné de nombreuses manifestations dans le pays.

Fusillades d'Atlanta: Joe Biden et Barack Obama s'inquiètent de la violence  contre les Asiatiques
Etats-Unis : Le pays rattrapé par le racisme anti-asiatique — 20 Minutes

Les attaques recensées contre des Américains d’origine asiatique, ont bondi ces derniers mois aux Etats-Unis, alimentées selon certains par des discours à penchants xénophobes de l’ancien président Donald Trump, qui désignait souvent le coronavirus comme “le virus chionois” ou “kung-flu”. A trois reprises, il l’a même qualifié de “peste chinoise”. Il rejetait la faute directement sur Pékin quand il évoquait la pandémie actuelle.

D’après un rapport par l’organisation à but non-lucratif Stop AAPI Hate, plus de 3800 agressions racistes ont été dénoncées par des Américains d’origine asiatique, depuis le 19 mars 2020. C’est ce racisme violent omniprésent qui a entraîné la création d’un mouvement sur les réseaux sociaux #StopAsianHate. C’est avec ce hashtag que des vidéos sont partagées afin de témoigner de ces violences. Les victimes sont majoritairement des personnes âgées, des travailleurs pauvres et des femmes.

Beaucoup de manifestations se sont tenues dans tout le pays. Des milliers d’Américains se sont mobilisés pour faire part de leurs peurs et de leur colère. De plus, des célébrités internationales participent au mouvement et le stimulent.

C’est l’exemple de Sandra Oh, actrice dans Grey’s Anatomy et Killing Eve, qui a pris la parole lors d’un rassemblement contre la haine anti-asiatique, une semaine après la fusillade d’Atlanta. Elle a crié sa fierté et sa colère à travers ses paroles “Je suis fière d’être asiatique” ainsi que “J’ai ma place ici”. Il y a également l’acteur Daniel Dae Kim qui a prononcé un discours poignant sur les violences envers les communautés asiatiques devant une commission de la Chambre des représentants américains. Il a appuyé sur le fait que ces communautés soient dites “statistiquement insignifiantes” et qu’il faut agir vite. De plus, le nombre d’Américains d’origine asiatique augmente rapidement, ils sont aujourd’hui 23 millions. Pour lutter contre ces violences, des projets de loi sont en discussion.

Le président actuel, Joe Biden, a pris la parole peu de temps après la fusillade. Il répond aux inquiétudes et proteste. C’est peut-être le début d’un nouveau tournant pour ces communautés.

Ella Léger

Sources: loopsider, Brut, 20 minutes…