Récompenser un devoir de mémoire : récit de nos reporters.

Prix Annie et Charles Corrin

pour l’enseignement de l’histoire de la Shoah

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 Jeudi 23 janvier 2014 -19h30

Lycée Louis-le-Grand

 Pour la 3eme fois consécutive, le lycée Louis-le-Grand a reçu en son sein la cérémonie pour le prix Annie et Charles Corrin. A l’issu de ce concours, 40 projets ont été présentés au jury et seuls 2 ont retenu leur attention. Ils ont obtenu le prix exaequo.

Les lauréats 2014 sont les élèves de seconde 9 du Lycée Montaigne à Paris pour le projet « Sur les traces de Janusz Korczak » et les élèves de 1re professionnelle du centre de jeunes détenus de l’UPR Fleury-Mérogis pour le projet «  L’abécédaire du sport sous le nazisme ».

 La cérémonie a commencé avec une brève présentation de la récompense et du jury présidé par Boris Cyrulnik. Ensuite nous avons pu découvrir le travail des élèves de l’UPR Fleury-Mérogis grâce à une vidéo qui a été réalisée dans l’enceinte de l’établissement. Elle rendait compte du travail réalisé ponctué par des témoignages d’ éléves volontairement masqués sur le sujet. Ils ont été majoritairement touchés par les inégalités dans le monde du  football. Le travail  portait  sur la bande dessinée Carton Jaune de Hassaf Hanouka et Didier Daeninckx et notamment sur les Jeux Olympiques d’été de 1936 où Hitler voulait montrer la supériorité du régime nazi. Il y a eu notamment à l’issu de cet événement le problème des juifs noirs tel que Jessie Owens qui remettaient en cause les idéologies dominantes en gagnant plusieurs des épreuves majeures. Les élèves exprimaient beaucoup d’émotion  envers les athlètes qui subirent la cruauté et le harcèlement. Ils l’ont exprimé à leur manière : « C’est gratuit » ou bien « Je ne cautionne pas ».

 Suite à cela nous avons eu l’honneur de voir monter sur l’estrade les élèves de 2nde 9 du Lycée Montaigne accompagnés de leurs professeurs pour présenter à leur tour leur travail. Un à un, chaque personne ayant participé à ce projet s’est mit à déclamer sous forme de phrases leur ressenti de leur voyage en Pologne sur le traces de Janusz Korczak. C’était un médecin pédiatre et écrivain polonais, figure réputée pour sa pédagogie de l’enfance. Il fonda un orphelinat à Varsovie et se fit déporter volontairement vers Tréblinka avec des enfants juifs du ghetto de Varsovie.

 « A présent nous ne voyons plus Korczak comme un personnage historique mais comme un homme »

 Pendant ce voyage, les élèves eurent la chance de rencontrer un témoin de ces évènements : Janna Rozycka, une infirmière du Ghetto de Varsovie. Ils purent faire une visite des camps. Dans leur récit des images fortes sont restées : les plaines vides enneigées et la sensation forte d’un monde vivant exterminé comme dans un cauchemar éveillé. Ils décrivirent cette expérience comme  un enfer surtout au camp de Treblinka : ils étaient « dans la droite lignée de Korczak ». Il y eu un silence total pendant la visite du camp, mêlé à la tristesse et au regret.

 Après la remise des prix, les membres du jury ont reçu les remerciements des jeunes lauréats persuadés du devoir de mémoire accompli.

 La cérémonie s’est clôturée par l’intervention de Boris Cyrulnik qui a insisté sur la part explicative et pédagogique de l’évènement et l’investissement des jeunes dans ce travail de conscience et de mémoire collectives.

Les élèves du Lycée Montaigne parcourent Le Monde

Voici le reportage photo sur notre visite des locaux du Monde en novembre 2013 sur l’aimable invitation de notre marraine Pascale Robert Diard.

les locaux du Monde

Le mercredi 27 novembre 2013, la seconde 3 est allée à la rencontre des journalistes du journal Le Monde. Les élèves ont visité les locaux du journal et rencontré les équipes de rédaction. Durant cette visite, nous avons pu les observer en train de travailler. Puis, en fin de matinée, nous avons assisté à une table ronde sur le thème du métier de journaliste. Deux personnes sont intervenues et ont pris la parole : Mme. Robert Diard, journaliste, et le rédacteur en chef du site web du Monde.

 Tout au long de la matinée, nous avons visité les locaux du Monde, sûrement l’un des premiers quotidiens de France sur le plan du sérieux et du professionnalisme. Pour rendre compte de notre visite, nous avons sélectionné un certain nombre de photographies qui, nous semble-t-il, montre les lieux les plus prestigieux et significatifs du bâtiment :

 

 

 

                                  

 Tout d’abord, voici le couloir où sont exposés les articles des événements marquants du XXe siècle comme l’assassinat de Kennedy en 1963.

 

 

Puis nous passons au bureau du fondateur du Monde M. Hubert Beuve-Mery, conservé jusqu’à aujourd’hui ainsi que son portrait exposé à côté.

Hubert Beuve-Méry est né le 5 janvier 1902 à Paris, Docteur en Droit en 1925, il enseigne à l’institut français de Prague et devient également correspondant de plusieurs quotidiens parisiens dont Le Temps, journal officieux du Quai d’Orsay, En 1944, il est appelé par le Général de Gaulle à créer un quotidien de référence pour remplacer le Temps, c’est ainsi que naît Le Monde le 18 décembre 1944, et en sera le directeur jusqu’à sa retraite en 1969. Il signera des éditoriaux sous pseudonyme de Sirius, il meurt le 6 août 1989 à Fontainebleau. En effet, il est le fondateur du Monde. Cet homme a pensé que la France devait avoir un journal du soir, sérieux et indépendant des forces politiques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Au détour d’un couloir, nous voyons exposés des pages du journal. Ce sont celles qui sont en train d’être complétées par les maquettistes. Le choix des thèmes des articles se fait au sein des conférences de rédaction pour le support papier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Puis dans une vaste salle, sont regroupés des journalistes qui exposent à leurs collègues les thèmes retenus. Ces hommes et ces femmes qui écoutent leur rédacteur en chef sont des journalistes du Web. La parole est libre, mais seul le rédacteur en chef tranche au dernier moment en cas de désaccord.

 

 

 

 

           

           

 

 

 

La fin de la matinée s’est terminée par l’interview de Mme Robert Diard et du responsable du site web. Les élèves de première L d’un lycée d’Aix en Provence les interrogent sur leurs parcours respectifs, leur rôle au sein du groupe Monde et de l’avenir de la presse. Pour le dernier thème, les deux intervenants parviennent à la même conclusion. Selon eux, la presse continuera d’exister dans un avenir proche. Mais sa planche de salut passera par le numérique, toutefois l’écrit garderait une place non négligeable.

  La visite du Monde nous a permis de comprendre le fonctionnement d’un journal et le travail des journalistes. Un travail à la fois personnel et collectif, rythmé par des conférences de rédaction et surtout par l’actualité.
Nous tenons à remercier Mme Pascale Robert-Diard pour sa gentillesse et son accueil chaleureux.

 

 

 

Vie privée, vie publique ?

Le 10 janvier 2014, le magazine « Closer » révèle une possible liaison entre le président de la République, François Hollande, et Julie Gayet. En effet, sur une photographie faisant la Une du journal, on aperçoit François Hollande sortant d’un appartement occupé par l’actrice. Cette simple couverture provoque tapages médiatiques et gros titres. Les journalistes n’hésitent pas à associer par une habile mise en page Valérie Trierweiler, Julie Gayet et François Hollande.

Quelques heures plus tard, l’hospitalisation de Valérie Trierweiler pour « gros coup de blues » fait le tour des rédactions. Simple coïncidence ? Ou la première dame fait réellement face à un chagrin d’amour ? Pas d’autres nouvelles.

Quand à Julie Gayet, elle enchaîne, elle aussi, les couvertures ; certains la découvrent dans le magazine « Elle », qui en profite pour mettre sa photographie sur la première page… Abonnés au second rôle, cette actrice de 41 ans, mère de deux enfants était déjà connue pour son engagement politique notamment lors de la campagne présidentielle de….Hollande. Oui, c’est ça. Mais également pour une participation active au sein du parti socialiste.

Selon la rédactrice en chef de Closer, la relation amicale entre Julie Gayet et François Hollande durait déjà depuis 2 ans et était connue des gens des milieux artistiques et politiques. Lors de la très attendue conférence de presse, quelques jours après le scandale, les journalistes n’obtiennent que très difficilement quelques mots du président : « indignation », « vie privée », « sécurité ». En effet, il faut savoir que le Président de la République se doit d’être escorté partout où il se déplace, mais les photos désormais célèbres mettent en cause la protection du président de la République.  Le débat va plus loin encore. Il pose le problème de la vie privée des hommes politiques et du statut de la « première dame » en France. Sur le plan constitutionnel, la notion de première dame n’a pas d’existence légale. Mais la tradition veut que le chef de l’Etat soit accompagné de son épouse lors de ses déplacements officiels. Mais quand il est célibataire ? Comment doit-on faire ?

Sur le plan personnel, la vie privée des hommes politiques est respectée. Les déboires amoureux sont une affaire personnelle et par conséquent doivent rester privés. Dans certains cas, des personnes politiques en profitent pour déplacer le problème sur la scène politique. Par ce choix, ils rompent non seulement le contrat moral qui lie les politiques entre-eux et les journalistes, mais ils vont à l’encontre du principe de la presse française qui se refusait jusqu’à maintenant de publier sur ce sujet. C’est ce qu’a fait Jean-François Copé, président de l’UMP. Il porte un jugement sur la vie de couple de François Hollande et dit qu’en trahissant sa compagne, il trahit la France et les Français.

Le scandale dure à présent depuis déjà une semaine, et les couvertures continuent à s’enchaîner sur un rythme effréné : on apprend la sortie de Mme Trierweiler, harcelée médiatiquement, et sa réclusion à la résidence d’Etat de La Lanterne. De son côté Julie Gayet, des rumeurs de grossesses circulent, démenties tout de suite, elle choisit de porter plainte pour atteinte à la vie privée. Quant au scandale en lui-même, pourquoi tant de remue-ménage ? Lorsque l’on connait les déboires des anciens présidents, et l’on pense notamment à Jacques Chirac, à François Mitterrand, à Giscard d’Estaing. Maintenant cette affaire ne fait plus la une des journaux. D’autres affaires peut-être plus médiatiques l’ont remplacée. Ainsi va l’actualité…

Cette affaire a eu au moins le mérite de poser deux questions : la place de la compagne du président de la République et la place de la presse en France. Pour la première question, il semblerait que les premiers éléments de réponse soient donnés. Il n’y a pas de statut de la première dame. Pour la seconde, la presse « sérieuse » s’accorde à dire que la vie privée ne doit pas faire les gros titres et être respectée au risque de voir une presse à l’américaine voir le jour en France avec tous les excès que l’on connaît.

Rolland Carla, Zerrouk Sabrina, Spiridonov Inès, Touré Mahawa, Morin Ingrid.

Dieudonné fonce dans le mur

Depuis quelques semaines Dieudonné, humoriste français, fait le buzz dans l’ensemble des médias. Parti d’un geste « la quenelle » jugé antisémite, Dieudonné se met à dos le gouvernement, la presse, la télé, la radio et une partie de l’opinion publique. En plus de ses propos, son spectacle sème le doute. Faut-il en parler ? Et surtout comment en parler ?

Toute la presse est derrière cette histoire, certains journaux parlent plus du point de vue politique de l’affaire, avec les passages répétitifs devant la justice, et puis d’autres utilisent la force des images et parlent du mouvement des citoyens (ceux qui sont pour et ceux qui sont contre). Cet évènement médiatique remet Dieudonné devant les caméras.

Peut-être la dernière sortie de route pour Dieudonné M’bala M’bala. Après avoir exprimé des propos antisémites envers le présentateur de la matinale de France inter, Patrick Cohen : « tu vois, lui, si le vent tourne, je ne suis pas sûr qu’il ait le temps de faire sa valise », raconte-t-il avant de lâcher une autre attaque : « Moi tu vois, quand je l’entends parler, Patrick Cohen, je me dis tu vois, les chambres à gaz…dommage », il a franchi la ligne rouge. Jusqu’à présent Dieudonné se contentait de « plaisanterie » sur la shoah à la limite du supportable, mais, en ce moment, entre sa quenelle et ses différentes attaques antisémites, Dieudonné fait plus partie du monde des comiques, mais du monde des bouffons à moustache, à la croix gammée. Ses propos doivent donc être sanctionnés par la justice sans aucune retenue.

 En marge de sa tournée, le Conseil d’Etat a décidé d’annuler ses spectacles. Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a estimé qu’il y avait un motif de trouble à l’ordre public et incitation à la haine raciale. Dieudonné obtient dans son combat des soutiens de nombreuses personnalités d’Alain Soral à Jean-Marie Le Pen. Il l’est également soutenu par de nombreux Etats comme le Venezuela et l’Iran. Ceux qui le défendent avancent le principe de la liberté d’expression.

 Finalement, ce geste, qui est au cœur de la polémique, a permis à Dieudonné de faire parler de lui. Il est à la Une depuis quelques semaines car ses propos provocateurs ont dépassé les limites. Que doit-on faire ? Parler de lui ou l’ignorer ? Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a décidé de saisir la justice pour condamner ses propos et ses outrances. Devait-il rendre publique sa décision ? Doit-on le laisser et faire comme s’il n’existait pas. Sur le plan moral, il doit être puni pour avoir tenu de tels propos. L’antisémitisme est condamné par la loi. Mais la médiatisation de l’engagement du gouvernement à le combattre lui fait de la publicité. Cela permet à un homme qui ne le mérite pas d’avoir beaucoup de publicité et de promouvoir son nouveau spectacle.

Les avis sont très partagés concernant les mesures à prendre à son encontre,  

Tardieu Charlotte, Clara Maurial, Gabriel Marchand, Ingrid Morin, Samuel Taillet, Benjamin Marquis, Louise Roels, Sara Senot, Océance Thevenet.