Notre équipe de rédaction s’est penchée ses dernières semaines sur les évènements en Ukraine et ses conséquences. Voici quelques articles qui rendent compte d’un sujet brûlant.
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Brève histoire d’un pays sous contrôle
L’Ukraine est un des pays les plus vastes d’Europe, faisant 603 700km², comptant près de 45 440 000 habitants et ayant pour capitale Kiev, ville située au Nord du pays, qui est également la plus grande. Le pays a un IDH de 0,740, une croissance économique de +0,2% et sa monnaie est l’Hryvnia.
L’Ukraine est aussi un pays chargé d’histoire, il s’agit du premier Etat slave fondé par les Scandinaves, appelé « Rus’de Kiev » ou aussi « Ruthénie » Durant le Xème et XIème siècles, la Rhuténie est le territoire le plus vaste mais aussi, après l’empire byzantin le plus puissant d’Europe. Après de multiples occupations du territoire (Varègues, Mongols, Polonais, Lituaniens…) et une période de courte indépendance entre 1917 et 1920, l’Ukraine passe une grande partie du XXème siècle sous contrôle des soviétiques. Le pays est considéré, comme « le grenier » de l’URSS (mais également de l’ancienne Russie tsariste), grâce à la grande fertilité des terres, et à ses grandes réserves de blé. Mais cela n’empêchera pas l’URSS d’être touchée par une grande famine entre 1931 et 1933, causant entre 2,6 et 5 millions de morts. Pendant la période soviétique, certains ukrainiens sont animés par un fort désir d’indépendance, et des nationalistes sont exécutés et déportés durant les purges de 1937-1939, et d’autres se battront aux côtés des nazis contre l’URSS. L’Ukraine accède finalement à l’indépendance en 1991.
Maxence Lefeuvre
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Poutine
Vladimir Vladimirovitch Poutine est né le 7 Octobre 1952 à Leningrad. C’est un homme d’état russe. Vladimir Poutine débute sa carrière politique en 1990, en assurant les fonctions de président de la fédération de Russie, suite à la démission de Boris Eltsine. Il exerce pleinement le poste de président à partir du 7 Mai 2000 après avoir remporté les élections présidentielles dès le premier tour. Il est ensuite réélu en 2004 et mène une grande politique de réformes marquée par le redressement de l’économie nationale. En 2008, ne pouvant faire un troisième mandat consécutif, il se retire du poste de président et soutient Dmitri Medvedev, dont il sera le premier ministre. Comme cela, il laisse sa place tout en gardant du pouvoir.
Poutine prend la direction du parti Russie Unie. A la fin du mandat de Dmitri Medvedev, il se présente de nouveau lors des élections présidentielles de 2012.
Il met en place un gouvernement autoritaire qu’il considère pourtant comme une démocratie. Il contrôle les médias et censure les opposants Poutine prétend pourtant respecter le pluralisme aussi bien au niveau politique qu’au niveau des citoyens et tous ceux qui vont à l’encontre de sa politique.
Après que l’Ukraine ait pris son indépendance vis-à-vis de la Russie, ce pays, devenu un état à part entière, a voulu se rapprocher de l’Union Européenne. Poutine, pour des raisons politiques, stratégiques et financières, a proposé à l’Ukraine 15 milliards de dollars (l’Union Européenne en a proposé 10 milliards) pour l’aider à subvenir à ses besoins, notamment sur le plan financier. Mais Poutine veut que l’Ukraine soit sous contrôle de Moscou. 80% des gaz vendus à l’Union Européenne passent par l’Ukraine. Grâce à cela Poutine veut avoir la main mise sur l’économie ukrainienne et sur les accords commerciaux avec Kiev pour conserver les matières premières de l’Ukraine : le gaz et le pétrole. Le 28 mai 1997, un accord avec la Russie partage la flotte de la mer Noire : l’Ukraine obtient 17% (soit 80 navires) et la Russie 83% de la flotte (338 navires).
Suite à un autre accord militaire issu de la révolution orange en 2004, les Russes ont des bases navales plus importantes en Crimée. En effet, les liens profonds qui unissent la Russie aux bases navales de la Crimée montrent l’existence d’une identité locale particulière qui illustre les aspirations géopolitiques de Poutine. Ce dernier est nostalgique de la grandeur de l’URSS ainsi que beaucoup de Russes car ils se souviennent de la puissance du pays. Un bon nombre de Russes a encore une vision positive de l’ancienne URSS.
Navire de guerre Russe dans la base de Sébastopol, le 3 mars 2012
Le projet de Vladimir Poutine est de reconstruire le bloc de l’URSS et la puissance qu’elle avait autrefois. Mais seulement certaines personnes s’interrogent désormais : va-t-il devenir en quelque sorte le nouveau Tsar de Russie ?
Célestine Ha, Tennessee Le Du, Salomé le Hénaf
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Des relations complexes
Depuis trois semaines, de violentes manifestations ont lieu en Ukraine, celles-ci opposent les citoyens pro-russes et les pro-européens. L’Ukraine est confrontée à un dilemme incluant aussi l’Union Européenne et la Russie.
Des conflits ont opposé dans le passé, l’Ukraine à la Russie. À la chute du mur de Berlin, c’est-à-dire en 1989, l’Ukraine a obtenu son indépendance et s’est détachée du bloc soviétique. À partir de cette date, l’Ukraine et la Russie se sont disputées la Crimée.
De plus, cinq ans après la dissolution de l’URSS, l’Union Européenne cherche à étendre ses relations avec l’Ukraine et en faire le partenaire prioritaire de la politique européenne de voisinage, devant la Russie, après que l’Ukraine se soit, depuis 2004, beaucoup investie dans des problèmes notamment environnementaux. En 2012, l’Union Européenne signe des accords de libre-échange avec l’Ukraine. Mais Bruxelles est mécontent de la politique démocratique du pays et donne un délai de trois mois pour modifier son système électoral.
Le monde, 7 mars 2014
Alors que la Russie envisage un rapprochement entre les pays de l’ex Union Soviétique, l’Ukraine projette de s’associer avec l’Union Européenne. Craignant que ce rapprochement se fasse à son détriment, Moscou fait pression sur Kiev en revoyant les prix du gaz et en envisageant d’imposer aux citoyens ukrainiens un passeport étranger. Actuellement, une grande partie de la population ukrainienne se situant à l’Est souhaite garder son partenariat avec la Russie, tandis que le reste de la population est pro-européenne. Face aux divergences d’opinions au sein même de la population, de nombreuses manifestations ont lieu en Ukraine. En ce moment, la Crimée, région pro-russe, a été envahie par une force militaire russophone. La Crimée est un enjeu capital dans ce conflit en raison de sa position stratégique et économique pour les différentes puissances concernées.
Ces conflits peuvent entraîner à l’avenir un affrontement politique et économique entre l’Union Européenne et la Russie. En guise de représailles, l’Union Européenne envisage de rompre les discutions bilatérales avec la Russie.
Romane BINSSE, Sabarina GANESHAPAVAN, Joanna FIGUEIREDO, Camilo ARIAS, Adam BORDO
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Les relations entre la Russie et l’Ukraine
La Russie est en relation avec l’Ukraine dans beaucoup de domaines. L’Ukraine, par exemple, a 30% de ses industries tournées vers la Russie et de plus, 60% des travailleurs produisent pour le grand voisin. L’Ukraine s’est aussi inspirée de la Russie par rapport à la politique car, avant, le pays était dirigé par un président (Viktor Ianoukovitch) qui avait beaucoup de puissance et qui gouvernait selon ses propres lois. La Russie, aussi, considère l’Ukraine comme une de ses régions : elle envoie des bateaux de guerre à la Crimée car c’est une région stratégique. C’est donc pour toutes ces raisons que la Russie a envoyé des troupes de soldats en Ukraine, pour garder l’Ukraine sous sa domination, et son contrôle.
Mais la révolution en Ukraine a commencé lorsque le président Viktor Ianoukovitch a désapprouvé l’entrée de l’Ukraine dans l’Union Européenne alors que la majorité de la population le désirait. En cela il agit comme la Russie qui la contrôle.
Depuis quelques semaines, la Russie a repris la Crimée, un territoire ukrainien qui lui a appartenu avant la chute de l’URSS en 1991. La Russie a donc « pris de force » cette région en y instaurant sa politique et son armée ce qui a provoqué un grand mécontentement de l’ONU et surtout du président des Etats-Unis.
Cependant, l’heure est à l’accalmie du côté européen et américain, avec le risque d’une extension du pouvoir russe sur le reste de l’Ukraine.
Source : lemonde.fr (Ukraine et Russie se rapprochent, au grand dam des pro-européens)
Mathieu Bély
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Les différentes alternatives du conflit ukrainien
Les conséquences du conflit une Ukraine peuvent être nombreuses. Voici les scénarios les plus probables.
-Une annexion de la Crimée (voir de l’Ukraine) par la Russie :
La Russie n’a que très peu apprécié le renversement du président Ianoukovitch, et elle craint que le nouveau gouvernement ne soit en désaccord avec sa politique (En effet, les nouveaux dirigeants ukrainiens ont une forte tendance nationaliste et ont toujours été opposés à Moscou. En outre, de plus en plus d’ukrainiens se déclarent favorables à cette idée et demandent à Moscou une éviction des nouveaux dirigeants ukrainiens. Mais ira-t-elle jusqu’à annexer un pays entier ?
-Le retrait des troupes russes et l’organisation de nouvelles élections :
Si la Russie consent à retirer ses troupes, on peut imaginer la mise en place de nouvelles élections démocratiques, avec pourquoi pas, une victoire de Ioulia Timochenko. Mais le Kremlin laissera t-il se faire élire quelqu’un en qui il n’a pas pleine confiance ?
-Une intervention des occidentaux
Les Etats-Unis et l’UE ne voient pas l’envoi des troupes russes en Crimée d’un très bon œil, et on les imagine difficilement ne pas protester. De quelle façon ? En engageant des négociations avec la Russie et l’Ukraine, en envoyant des forces armées en Crimée ou encore en organisant le boycott de différents événements (G8, jeux paralympiques). On peut également imaginer une sanction économique comme un boycott des produits russes ou un embargo (même si la plupart des pays sont dépendants de la production gazière russe.). Pour l’instant les réactions se font attendre même si on a pu voir quelques protestations ces derniers temps.
-Un conflit armée qui se transformerait en guerre mondiale :
Si la Russie tente d’annexer l’Ukraine par la violence, on voit très mal les occidentaux ne rien faire. De là à engendrer une troisième guerre mondiale ?Peu probable.
Pierre Angrand, Benoit Cotelli