Les smartphones dépendent de nombreux matériaux rares pour fonctionner. Alors que leurs réserves sont parfois presque épuisées, les besoins se comptent en centaines de tonnes. Ces matières premières sont extraites par des sous-traitants étrangers. Souvent, ils ne respectent pas les règles élémentaires du droit du travail. En République démocratique du Congo ou au Rwanda, ce commerce finance même des groupes armés : on appelle ça les « minerais de sang ». Le secret autour de la fabrication des smartphones est le plus souvent total : personne ne sait, à part le constructeur, ce qu’ils referment ou quel est leur impact écologique. Les conditions de travail sont pointées du doigt. Une vague de suicides s’est produite en Chine dans les usines Foxconn, fabricant exclusif de l’iPhone jusqu’en 2010. La durée de vie théorique des téléphones portables est de 10 ans, le temps qu’un Français attend avant d’en changer est de 2 à 3 ans (ceux qui changent d’appareil parce que celui-ci est cassé sont une minorité) Un rapport sénatorial accuse les constructeurs de faire volontairement des téléphones fragiles et difficiles à réparer : on appelle cela l’obsolescence programmée. Chaque année, en France 25 millions de téléphones sont vendus et seuls 3,75 millions sont recyclés. 100 millions de téléphones dorment dans les tiroirs des foyers français. 1,3 million de tonnes de téléphones ont quitté l’Union européenne sans autorisation, selon l’Interpol. On les retrouve dans des ateliers de démantèlement clandestins en Afrique et en Asie.
Aria Morita