Chaque année, les élèves de la Classe Média du lycée rencontrent une personnalité des médias, du monde politique ou de la communication. Cette année, nous n’avons pas dérogé à la règle. Mme Sylvie Robert, sénatrice, nous a fait le plaisir d’accepter notre invitation.
Elle nous a présenté son parcours politique et expliqué pourquoi elle s’est engagée. Elle nous a expliqué que, tout au long de sa carrière, elle a travaillé avec les médias tout en faisant appel à eux, mais aussi en restant très vigilante.
Les élèves ont fait un portrait de Mme Sylvie Robert, ont présenté le fonctionnement et les réformes possibles du Sénat.
Une femme engagée…
Un engagement politique au service de ses concitoyens
Le jeudi 9 novembre, Madame Sylvie Robert nous a fait l’immense plaisir de répondre favorablement à notre invitation. Les élèves de la classe média l’a reçu dans le cadre des rencontres de Montaigne. Une rencontre qui nous a donné l’opportunité de discuter avec elle de son métier de sénatrice, de son parcours et engagement politiques, de l’égalité homme-femme en politique ainsi que de ses rapports avec les médias.
Les premiers pas de Sylvie Robert dans le monde politique
Madame Robert est sénatrice ; elle représente le parti socialiste au Sénat depuis le 1er octobre 2014. Rien ne la prédestinait à avoir un parcours politique, elle n’a pas été élevée dans une famille ou un milieu politisé. Les sujets politiques n’étaient pas abordés au quotidien dans sa famille. Son entrée à l’université constitue le début de son engagement politique. La réforme envisagée par le secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur et à la Recherche du gouvernement de Jacques Chirac en 1986, M. Duvaquet, la pousse à prendre position politiquement et la propulse sur le devant de la scène. Elle estime que les réformes envisagées par ce gouvernement ne vont pas dans le bon sens : des droits universitaires plus élevés, une sélection qui ne dit pas son nom… Les étudiants mécontents de cette réforme décident alors de descendre dans les rues, elle participe alors à de nombreuses manifestation. Elle souhaite ardemment que les choses changent. Pour elle, cette mesure est “une injustice” et ses camarades de classe pensent de même. Prise par ce combat politique, elle s’engage dans des groupes qui se retrouvent assez régulièrement pour discuter de politique. La fin de la révolte étudiante ne marque pas la fin de son engagement politique. Tout à d’abord dans un syndicat étudiant, son engagement se fait plus fort lors de son entrée au Parti socialiste. Elle commence à réfléchir sur la société mais elle se sent impuissante. Comment agir pour faire bouger les choses… Puis, le maire de Rennes, Edmond Hervé, la repère et lui demande d’être sur sa liste aux élections municipales ; c’est ainsi que commence sa carrière politique aux niveaux municipales et régionales.
Mme Robert devient en 1989 conseillère municipale de la ville de Rennes. Elle hésite encore sur la direction à donner à sa carrière politique. Elle souhaite faire Science-Po et possède un poste en CDI dans un théâtre en Suisse. En 2001, elle envisage de mettre un terme à sa carrière politique car elle n’arrive pas à mener de front sa vie familiale et professionnelle. Le maire souhaite à tout prix la garder au sien de son équipe et lui propose ce qu’elle veut en échange de sa fidélité. C’est une décision très compliquée pour elle. Mme Robert doit choisir entre une carrière politique et artistique. Elle choisit finalement de mettre de côté le théâtre et de se consacrer exclusivement à la politique. Elle devient alors vice-président de Bretagne. Sa carrière au Sénat commence en 2014.
Les relations homme-femme dans le monde politique
Mme Sylvie Robert aborde ensuite les relations qui existent entre les hommes et les femmes en politique et de la vie quotidienne au Sénat. Elle commence par nous dire : « Il y a peut être maintenant moins de difficulté à être une femme en politique aujourd’hui”. Toutefois elle rappelle la loi de Lionel Jospin sur la parité Homme-Femme en politique. Dans un premier temps, méfiante, elle doit reconnaître qu’elle a permis à des femmes d’obtenir des postes à responsabilité. Malgré cette loi, il y a tout de même moins de femme en politique ; elle observe la faible présence de maire femme à la tête des grandes villes françaises. Paris est l’exception qui confirme la règle. Elle souligne que la condescendance et le surplus d’arrogance d’une minorité d’hommes politiques peut décourager les femmes en les dévalorisant et en tenant des propos injurieux. Madame Robert nous informe aussi que « pour faire de la politique, il faut le vouloir, l’assumer, ce n’est pas simple ». Les remarques sexistes à l’égard des femmes politiques récurrentes empêchent les femmes d’exercer comme elles souhaiteraient le métier de femme politique. Malgré tout, le nombre de femmes présentes en politique augmente beaucoup et ne va cesser d’augmenter. On peut penser que les années futures permettront à de nombreuses d’être élues et d’occuper des postes ministériels de premier ordre.
Les relations avec les médias.
Au Sénat, les sénateurs ont peu de rapport avec les médias contrairement à l’Assemblée nationale où les journalistes sont souvent présents et interrogent régulièrement les députés. D’après Madame Robert, il y a au niveau local un lien particulier avec les médias. Les hommes-femmes politiques sont plus accessibles ; il y a une forme promiscuité entre les deux partis. Ils travaillent souvent de paire. Mais l’émergence des réseaux sociaux bouleverse la donne et modifie les relations. Ils permettent aux journalistes de récupérer des informations de manière indirecte ; ils les utilisent sans croiser leurs sources et diffusent l’information sans quelle soit vérifiée, c’est qui est arrivé à Mme Sylvie Robert.
La communication politique se fait désormais via les réseaux sociaux comme nous l’affirme Mme Robert. Les polémiques sont de plus en plus importantes, un élu de la République a un jour posté sur son compte Facebook une phrase et des photos inacceptables. Mme Robert s’est alors empressée de lui répondre. Les médias sont reprises et sorties de son contexte. « Le moindre mot peut-être mal interprété, il faut faire attention à tout ce que l’on dit », ajoute Mme Robert. Les médias utilisent les politiques pour faire le buzz ; les journalistes cherchent toujours à être les premiers sur un sujet au risque de travestir la vérité. Toutefois, ils sont obligés de travailler ensemble. Mais ils sont comme chien et chat ; ils se méfient mutuellement des intentions de l’autre.
Encore un grand merci à Mme la Sénatrice, Sylvie Robert, de nous avoir donné de son temps. Son intervention nous a permis de comprendre pourquoi il est important de s’engager pour défendre ses idées et de lutter contre les inégalités qui existent au sein de notre société. Elle a nous également montré que le monde politique était parfois dur et que le combat quotidien. De plus, le couple politique-médias reposait sur des relations particulières où chacun se méfie de l’autre. A travers cette rencontre, nous avons beaucoup appris et nous espérons revoir Mme Sylvie Robert à notre soirée média du mois de juin. Encore un grand merci pour nous avoir donné la possibilité de visiter le Sénat.
Faut-il réformer le sénat ?
En 1988, le Premier ministre à cette époque, Lionel Jospin, a traité le Sénat d’« anomalie démocratique ». En utilisant cette formule, il cherchait surtout à cibler son mode de scrutin, et non pas le principe d’une deuxième chambre. Marine Le Pen également estimait en janvier 2014 qu’elle ne « voyait plus bien à quoi servait le Sénat ». Jugé trop coûteux, superflu mais aussi déconnecté du peuple par la gauche tout comme par la droite, les critiques sont amères et extrêmement nombreuses. En effet, les sénateurs sont désignés lors d’un suffrage indirect, par les députés et les élus locaux contrairement aux députés qui sont choisis par le peuple. De plus, l’enjeu mis en avant dans cette institution est la représentation des territoires, ce qui est donc très important, mais pas assez précis pour le peuple sous le contrôle du Sénat. Les pistes de réformes sont donc très nombreuses. L’une d’elles, par exemple, serait de rassembler le Sénat avec le Conseil économique, social et environnemental. Une question est donc posée ici : « Faut-il donc réformer le Sénat ou le garder tel qu’il est aujourd’hui ? »
L’idée de supprimer le Sénat est née dans l’esprit du général de Gaulle en 1969. Il avait demandé l’avis des Français lors d’un référendum qui l’avait poussé à la démission. Le bilan est clair, les Français sont attachés au Sénat. Depuis, certains leaders des partis Jean Luc Mélenchon et Marine le Pen ont tenté à leur tour de proposer sa suppression. Mais, de même, le peuple a parlé. Les partisans de cette idée sont notamment motivés par l’inégalité de la représentation des Français au niveau du Sénat. En effet, la Creuse compte un représentant pour 65000 habitants tendis que le Var en compte un pour 271 000 habitants. La solution apportée par les partisans est de conserver le Sénat mais de le réformer.
Vous l’aurez compris; cette idée de réformer le Sénat est née, il y a quelques années déjà en 1969. Depuis cette date, le débat reste ouvert, les idées se multiplient et les avis s’opposent. Les leaders des grands partis politiques prennent partis, la question reste entière : le Sénat doit-il être supprimé ou réformé ? On n’a toujours pas de réponse.
Paul COMPAIN, Abdel Moumene AFTIS, Paul-Emile PIERRE, Nidhal, Dahlia KUBOTA, Martin MAURER, Alexandre GERARD-GRABOIS, Agathe LE BLOA
Histoire du palais du Luxembourg-Sénat

Le palais du Luxembourg occupe une surface de vingt-cinq hectares, il est en forme de carré presque régulier dont chaque côté mesure environ 500 mètres. Il est absolument droit du côté ouest et du côté sud, légèrement courbé du côté nord le long de la rue de Vaugirard, et sensiblement convexe le long du boulevard Saint-Michel. Dans ces mesures, est comprise l’École des mines, qui
forme enclave de ce dernier côté, mais n’est pas comprise l’avenue de l’Observatoire, qui prolonge le jardin du côté sud dans l’axe du palais.
Cette vaste surface se divisait au XVIe siècle en deux régions distinctes. L’une, du côté du midi, et à laquelle on accédait par la rue d’Enfer mais aujourd’hui par le boulevard Saint-Michel, renfermait le couvent, l’église et les jardins des frères Chartreux.
Saint Louis les avait établis, en 1259, sur l’emplacement du château royal de Vauvert ou Valvert, depuis longtemps abandonné, et hanté, disait-on, par un démon devenu très populaire sous le nom « de diable de Vauvert » ; on a même attribué à ces apparitions le nom d’Enfer donné à la rue qui menait vers ces parages redoutés ; mais cette pauvre rue, était tout simplement via infera, la rue basse, par rapport à la rue Saint-Jacques, dont le niveau est beaucoup plus élevé. L’ancien Valvert, comme son nom l’indique, était en effet une vallée serpentant au pied du mont Leucotitius, et bordant un plateau sur lequel un camp romain subsista jusqu’au règne d’Honorius.
La seconde partie de ce plateau, entre le domaine des Chartreux et la rue de Vaugirard, était divisée en propriétés particulières, dont les plus considérables étaient la ferme de l’Hôtel-Dieu et le Clos aux Bourgeois, appartenant à la grande confrérie des bourgeois de Paris, d’où le nom de rue des Francs-Bourgeois, longtemps porté par l’extrémité de la rue Monsieur-le-Prince, entre la rue de Vaugirard et l’ancienne place Saint-Michel.
Au milieu de ces fermes, de ces champs et de ces jardins, le président Alexandre de La Thourette, de la cour des Monnaies, avait fait construire, sous François Ier, un hôtel qui, saisi par ses créanciers, fut adjugé en t 564 à Jacqueline de Morinvilliers, veuve de Robert de Harlay de Sancy, laquelle le céda en 5570, moyennant 1,000 livres de rentes, à François de Luxembourg, prince de Tinguy ; enfin le fils et héritier de celui-ci, François de Luxembourg, duc de Piney, vendit l’hôtel et le domaine dits de à Marie de Médicis, le 2 avril 1612, pour environ 90,000 livres.
La reine régente, veuve d’Henri IV depuis moins de deux ans, voulait profiter de son pouvoir présent pour se bâtir une somptueuse demeure, qui devait porter le nom de Palais de Médicis, et qui, malgré ses destinations diverses, conserve à travers les siècles écoulés le nom de MM. de Luxembourg.
Cependant l’ancien hôtel fut entièrement démoli et la reine fit construire en 1615 par son architecte, Jacques-Salomon de Brosse, le magnifique palais qui fait l’ornement de la rive gauche de la Seine à peu près achevé en 1631.
Installée, dès 1625, dans le Palais, Marie de Médicis doit le quitter l’année même de son achèvement, et s’exiler sur l’ordre de son fils Louis XIII, à l’issue de l’épisode dit de la » journée des dupes « .
Le Palais conserve toutefois sa vocation de résidence princière. Légué par Marie de Médicis, en 1642, à son second fils Gaston d’Orléans, frère puîné de Louis XIII, le Luxembourg devint le palais d’Orléans ; il passa par succession à la grande Mademoiselle duchesse de Montpensier, fille unique du premier mariage de Gaston, puis à Élisabeth Mademoiselle d’Alençon, duchesse de Guise, sa
seconde fille d’un second mariage, qui le céda au roi en 1694. Il fut ensuite attribué comme résidence à Louise-Élisabeth d’Orléans, veuve de Louis Ier, fils de Philippe V, reine douairière
d’Espagne, qui s’y laissa mourir en 1742. Par un édit du mois de décembre 1778, le roi Louis XVI l’accorda à son frère Louis-Stanislas-Xavier, Monsieur, comte de Provence, à titre d’augmentation d’apanage.
La Révolution déclara le palais du Luxembourg propriété nationale et la Terreur en fit une prison. Avant d’être affecté, en 1795, au Directoire, puis, fin 1799, au « Sénat conservateur », il subit de profondes modifications architecturales afin de lui permettre de répondre mieux à sa vocation parlementaire. Tandis que son aspect extérieur reste, pour l’essentiel, inchangé, ses aménagements
intérieurs sont très sensiblement modifiés, entre 1799 et 1805, par l’architecte Chalgrin. L’escalier principal d’accès au premier étage laisse la place à la Salle des Séances du Sénat et se trouve, de ce fait, déplacé de la partie centrale du bâtiment vers l’aile Ouest.
En 1814, le Palais est affecté à la « Chambre des Pairs » de la Restauration. Sous la Monarchie de Juillet, l’accroissement du nombre des Pairs de France conduit l’architecte Alphonse de Gisors, à avancer la façade sud de trente mètres sur le jardin, pour permettre la construction de la Bibliothèque et de la Salle des Séances actuelles. Il tire, en 1852, les ultimes conséquences de ces
extensions, en supprimant, sur l’ordre de Napoléon III, les cloisons séparant encore les trois salles du bâtiment principal, réalisant ainsi la grande galerie, dénommée aujourd’hui « salle des Conférences », dans un Palais affecté au Sénat du Second Empire et qui a accueilli, en 1848, l’éphémère « Commission des travailleurs ».
A la chute du Second Empire, le Palais abrite d’abord la Préfecture de la Seine. En 1879, lorsque le siège des Pouvoirs publics est transféré de Versailles à Paris, il est affecté au Sénat de la IIIème République, qui y siège jusqu’en 1940, date à laquelle il est occupé par l’État-Major de la LuftwaffeOuest.
En 1944, le Palais devient le siège de l’Assemblée consultative provisoire. En 1945, la Haute Cour de justice y tient ses séances, puis en 1946, la Conférence de la Paix. Enfin, fin 1946, le Palais est affecté au Conseil de la République, puis, en 1958, au Sénat de la Vème République.
Kamila KACIR, Leocan PARADA, Ines PONTIGGIA, Victor
sources:
https://www.paris-pittoresque.com/monuments/39.htm
https://www.senat.fr/evenement/archives/patrimoinelux.html