La dispute

Cette pièce de Mohamed El Khatib nommée « La Dispute », nous explique le divorce à travers les yeux des enfants. Cette pièce est actuellement jouée au Théâtre de la Ville.

Mais en quoi cette mise en scène cherche à inverser les rôles ?

La scénographie : un univers modulable

Le décor de la pièce est intégralement fait en Lego que ce soient les chaises, les tables ou le sol tout est fait à base de briques colorées. C’est donc un décor complètement modulable qui s’offre aux spectateurs, puisque durant la pièce, les acteurs feront en sorte de modifier ce qui est comme leur terrain de jeu sur scène. Ils n’hésiteront pas à rajouter, déplacer ou enlever des morceaux du décor. Durant la pièce, ils se serviront de ces briques pour créer un pupitre afin d’exprimer leur avis au sujet du divorce ou poser des questions au public et même pour mettre en lumière leur situations familiales. Ce décor représente avant tout l’enfance car rappelons-le, les acteurs n’ont qu’environ neuf ans. C’est donc dans un monde coloré représentant l’enfance que Mohamed EL-Khatib nous plonge

L’utilisation de la vidéo sur scène : des dizaines de divorces

Dés le commencement de « La dispute », le spectateur visionne la vidéo d’une jeune fille se brossant les cheveux. Elle s’excuse de ne pouvoir être présente sur scène car elle n’est pas « chez le bon parent ». La présence de vidéos sera très importante tout au long de la pièce puisqu’à plusieurs reprises des enfants interviewés par Mohamed El Khatib racontent leur expérience du divorce. Les extraits les montrent expliquant leur situation, que ce soit l’annonce de la séparation, leur réaction face à ce bouleversement ou même ce que cette double vie a changé dans leur quotidien avec les beaux-parents et les tensions familiales. Les explications des parents sont ainsi répétées : « Mon papa m’a dit que le couple c’est comme une équation à deux inconnues ». Certains ne comprennent pas vraiment ce qu’est le divorce mais ils « nous montrent comment ils le vivent.

Le jeu des comédiens : d’une grande maturité

Dans cette pièce les enfants parlent de leurs problèmes, leur vécu. Ils ont chacun des situations parentales particulières.

Par exemple, Elona construit, dans une des premières scènes, le visage de son père avec des Lego, elle se l’imagine, elle l’idéalise. De plus, on comprend qu’elle a sûrement décidé d’apprendre la musique pour plaire à ce père « invisible ».

Ninon parle de son expérience au quotidien avec les ponts. Elle explique que pour aller de chez son père à chez sa mère et inversement, elle doit emprunter un pont, toute seule. Lors de la traversée, elle ressent le manque du parent laissé, puis un vide au milieu du pont, et au bout du pont, elle est heureuse de retrouver son autre parent. Elle finit sa scène sur un « Je déteste les ponts » très poignant.

Au début de la pièce, les enfants se mettent à jouer de la flûte, et l’un des enfants joue faux. Par la suite on apprendra que cet enfant a menti sur ses conditions de vie puisque ses parents ne sont pas séparés. Cela explique peut-être pourquoi il n’était pas en harmonie avec les autres. (Il voulait être dans le spectacle, sur scène.)

Dans cette pièce, Mohamed El Khatib nous montre une face particulière de l’enfance, celle où les enfants vivent tout autant le divorce que les parents. Dans cette mise en scène, il a fait en sorte que ses innocents puissent s’exprimer sur cette rupture jusqu’à faire la leçon aux adultes. Les rôles sont donc échangés. Tout montre dans la pièce que les acteurs sont des enfants puisque le décor est fait de jouets et l’instrument dont la plupart des enfants jouent est une flûte à bec. De plus, lors de la scène du pont, des Playmobil géants ont été rajoutés au décor, figurant les parents. Ces jeunes font passer un message aux parents et adultes à travers ce spectacle en leur posant des questions et en racontant leurs expériences personnelles pour faire comprendre aux parents qu’ils ont aussi, et malgré eux, un rôle à jouer dans le divorce.

Charlotte Gourdin

Spectateurs sensibles s’abstenir…

Attention cet article contient des spoilers !

Fichier:Paris theatre du rond point.jpg

 La pièce qui va être analysée dans cet article est Pompier(s) écrite par Jean Benoît Patricot, mise en scène par Catherine Schaub et jouée au théâtre du Rond Point.

L’histoire est un fait divers tragique à propos d’une jeune femme handicapée qui s’est fait abuser sexuellement par un groupe de pompiers amis et collègues de son compagnon.

L’analyse aura pour axe «comment la mise en scène représente t’elle un combat ?».

La scénographie : un huis clos stressant en tête à tête.

La première chose notable est que l’intégralité de la pièce est dans le même espace fermé du début à la fin : la salle d’attente d’un tribunal ou les deux protagonistes s’apprêtent à participer au procès en tant qu’accusé et victime. Chacun des deux personnages a son espace, on remarque que lorsqu’un personnage s’approprie la partie jardin (de la scène), il pense avoir la justice avec lui mais est en position de faiblesse face à l’autre, et partie cour, il a la justice contre lui et la position de force.

On remarque que le décor est constitué de seulement trois murs et de deux bancs, deux murs côté jardin et un côté cour. Les murs sont donc dos à dos ce qui fait penser aux personnages dans la même situation. Cet élément de mise en scène renforce la représentation du combat entre les deux personnages.

Par rapport au combat principal, à savoir le procès, cette scène est hautement symbolique et peut avoir plusieurs interprétations. La scène commence après que le pompier se soit moqué pour la énième fois  de la fille, ensuite la jeune femme passe entre les deux murs centraux qui sont les portes du tribunal, elle est suivie par son adversaire. Les lumières deviennent rouges, on entend une grande vibration et enfin la scène redevient noire. La vibration que l’on entend et que l’on ressent tant elle est puissante et forte, fait penser à un bâtiment qui s’écroule après un feu. Quand au grand souffle il pourrait représenter:

– la justice qui disparaît après un dernier souffle

– un souffle de soulagement du pompier

– la fin d’un incendie (si on reste dans cette imagerie).

Cette très courte scène et donc la fin d’un combat ou la victime croit avoir la justice de son côté et le début d’un nouveau combat où l’ancien accusé à la justice de son côté.

La lumière: Discrète mais hautement symbolique

La lumière a son propre rôle dans la pièce. Pour commencer, toutes les fois où les lumières sont en douche sur les personnages, cela donne une impression d’isolement, de désaccord et donc de combat où chacune des parties a son avis. Ensuite lors de la scène de la danse avec la boule à facettes où on a une impression d’apaisement du combat. La dernière fois où la lumière se fait particulièrement remarquer, c’est lors de la scène du jugement quand les personnages entrent dans le tribunal. Cette lumière pourrait faire un parallèle entre le fait que l’adversaire est un pompier et qu’il rentre dans une sorte de brasier métaphorique.

Les comédiens : une très bonne performance!

On cherche à savoir ce qui dans le jeu des acteurs, leur interprétation,… nous fait penser à un combat. Tout d’abord, l’homme manipule la fille puis les jurés afin de parvenir à ses fins. Le pompier a de son côté l’avantage qu’il prononce bien et parle de façon claire contrairement à la fille qui parle mal et ne maîtrise pas bien le français. L’actrice incarne très bien l’handicapée mentale sur scène sans être parodique ou dans le sur-jeu. Ce combat est à part dans cette scène terrifiante où le pompier essaie de voler le sac de la jeune femme. Cette scène est donc horrible car elle fait penser à un viol puisque la femme se débat mais abandonne face au potentiel de violence énorme de son agresseur. Une autre scène de combat plus subtil est la scène de danse avec un parallèle entre les mouvements de va-et-vient où les personnages avancent et reculent, et les disputes. L’homme réduit la distance entre les allers-retours au fur et à mesure. La fin de l’harmonie arrive lorsqu’il refuse de l’embrasser.

La mise en scène représente le combat en utilisant le décor, les lumières et les acteurs de façon plus ou moins subtile mais toujours de façon juste ce qui rend la thématique de l’affrontement omniprésente.

Source image : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Paris_theatre_du_rond_point.jpg

Orlando Fairbrother.

Au théâtre ce soir…

Après sa formidable pièce “Edmond”, présentée ici il y a quelques semaines,  Alexis Michalik nous fait découvrir sa nouvelle pièce, d’un tout autre genre cette fois : il s’agit d’ “Intra Muros“, qui se produit actuellement au théâtre de la Pépinière.

Intra Muros | d'Alexis Michalik La Pépinière Théâtre AfficheCette fois-ci, l’histoire se passe à notre époque. Richard, un metteur en scène pas très connu, est amené à donner un cours de théâtre dans une prison ; cela ne l’enchante guère, mais cela lui permet de travailler et de gagner un peu d’argent. Il est secondé dans son entreprise par son ex-femme, actrice, et par une assistante sociale de la prison, encore peu expérimentée. Ses élèves ne sont finalement que deux : Kevin, un jeune homme agressif, et Ange, un homme plus âgé et taiseux, qui a accepté de l’accompagner. A partir de cette introduction, la pièce va se dérouler autour de thèmes qui vont se croiser et se répondre. Comment Kévin et Ange se sont retrouvés en prison ? Quelle a été l’enfance des différents personnages ? Qu’est ce qui les a façonnés ? Quelles ont été et quelles sont toujours leurs conditions de vies ? Quel est leur rapport au temps ?

La pièce est tellement plausible et le jeu des acteurs tellement intense qu’il est parfois difficile de différencier réalité et fiction ; on a le sentiment que c’est une histoire vraie à laquelle on assiste.

J’ai beaucoup aimé la pièce car elle parait anodine de prime abord, mais dégage en profondeur des sentiments très forts : de regret, de joie et de tristesse notamment (beaucoup de spectateurs ont les larmes aux yeux, voire certains pleurent même !). Les acteurs sont vraiment excellents ; ils arrivent à changer de rôle avec beaucoup de facilité et de dextérité et transmettent des sentiments très fort, qui font de cette pièce un moment qu’on n’oublie pas.

Salomé Preissig

Dans les coulisses de Cyrano

Tout le monde connaît la célèbre pièce d’Edmond Rostand , “Cyrano De Bergerac”.

Mais comment ce chef d’oeuvre a t il pris naissance ?

Quelles sont les circonstances et les éléments qui ont contribué à son formidable succès ?

Après nous avoir fait rêver avec son “Porteur d’Histoires”, Alexis Michalik nous entraîne et nous plonge, par sa nouvelle création originale, “Edmond”, dans les coulisses du théâtre du XIX ème.

L’histoire nous raconte la vie d’un écrivain de pièces de théâtre, sans le sou, Edmond Rostand, sur lequel le sort et l’insuccès s’acharnent. Mais sa passion, sa volonté, ses rencontres et un talent hors du commun vont le guider presque malgré lui vers des hauteurs insoupçonnées.

Dans cette fiction, vous croiserez des personnalités de l’époque telles que Sarah Bernhardt, Feydeau, Labiche et même Ravel. Ce subtil mélange entre faits historiques et digressions romancées vous peindra un tableau plus vrai que nature, dans lequel vous serez entraînés jusqu’au tombé de rideau final.

Deux heures de plaisir rythmées par une formidable palette d’acteurs qui enchaînent souvent plusieurs rôles consécutivement.

Cette pièce mérite vraiment chacun des cinq Molière qu’elle a très justement reçus, mais au théâtre la plus belle des récompenses c’est les applaudissements du public, aussi … courez y vite !

Théâtre du Palais-Royal , 38 rue Montpensier dans le 1er .

Salomé Preissig

Au théâtre ce soir…

Les Faux British, pièce de théâtre qui se joue depuis 2015 en France et
actuellement au théâtre Saint Georges à Paris 9ème. Une pièce de théâtre à voir en famille, qui plait à tous les âges, beaucoup de rire et de la bonne humeur, on en ressort léger et gai.
Une enquête meurtrière « so British », kitsch, loufoque, pleine de
folie, de catastrophes, de désordre, de maladresse, de jeux de mots, de
texte oublié… Comme au jeu de société le Cluedo, cette pièce se passe en
Angleterre à la fin du 19ème siècle, dans un manoir, lors d’une soirée
de fiançailles. Juste avant que les festivités commencent, un meurtre
est commis. Tous les invités deviennent suspects et vont être interrogés
par un « Sherlock Holmes » quelque peu spécial… .

Chaque personnage a un style très personnel, un défaut, un caractère
bien trempé, le mélange est très drôle. On ne s’ennuie pas une seconde, le rythme est soutenu, les gags s’enchaînent sans arrêt, le rire n’en finit pas, la salle est hilare. Un vrai plaisir partagé.

La compagnie des femmes à barbe a adapté cette pièce jouée à Londres et ayant eu un grand succès. Cette compagnie est spécialisée dans le théâtre d’improvisation, en organisant des « joutes verbales » auxquelles participe le public, sur des thèmes différents : Western, 19ème siècle, super héros…(les tavernes Münchhausen). Ils ont reçu le Molière de la comédie en 2016 pour cette pièce (que vous pourrez voir dans le hall du Théâtre Saint Georges).

Nous avons eu l’honneur d’interviewer  Miren Pradier, actrice (femme
du fiancé assassiné dans cette pièce) :  elle a fait le conservatoire puis l’école supérieure d’art dramatique de Paris, elle joue au théâtre depuis 1993, dans une vingtaine de pièces, mais aussi à la télévision (une dizaine de films, documentaires et publicités) et au cinéma (une dizaine de films et court métrages, apparition dans le Prénom, Taxi…). Elle est aussi
scénariste de long métrage (en court).

Comment vous est venue l’idée d’adapter cette pièce « so british » en
France? pour quelles raisons?

Nous avons eu la chance de trouver la pièce « The Play that Goes wrong »
devenue en français « Les faux british » au festival d’Édimbourg. L’un
des plus grand festival de théâtre d’Europe. Des milliers de spectacles
s’y jouent chaque été. C’est dire qu’on a eu de la chance, de tomber
dessus, à l’époque ils étaient inconnus. Les jeunes auteurs ont rapidement eu un grand succès à Londres. Et nous avons réussi à obtenir les droits de leur texte les premiers. Ça a été une course vertigineuse. Nous sommes très heureux de l’avoir gagnée. La version anglaise de la pièce se prépare pour Broadway, New York. Une consécration.

Avez-vous adapté cette pièce à l’humour français ou l’avez-vous gardé
telle qu’elle était produite à Londres ?
Nous n’avons pas touché au style de la pièce, l’intérêt était surtout de
garder cet esprit british, cet humour anglais, si pince sans rire, si
original. On est d’ailleurs plus près du burlesque.
Nous avons raccourci le texte, à Londres la pièce dure deux heures. Le
spectacle est une mise en abîme. Du théâtre dans le théâtre. Dans la
version française, c’est une association des amis du roman noir anglais
qui décide de monter une pièce de théâtre qu’ils pensent être de Conan
Doyle. Dans la version anglaise, c’est simplement une troupe de théâtre
amateur. Ce changement qui peut paraître anecdotique est en vérité
important. Ça nous permet de gagner un étage supplémentaire. Nous sommes
des Français qui nous amusons à jouer des anglais.

Pendant combien de temps l’avez-vous joué en tout? Avez-vous toujours autant de plaisir à la jouer?

Nous venons de jouer la 500e représentation à Paris. Nous sommes
maintenant deux par rôles, et jouons en alternance. Ce qui nous permet
d’être toujours hyper heureux quand on retrouve nos personnages. C’est
encore une autre équipe qui joue la tournée en France.

Votre compagnie « les femmes à barbe » fait de l’improvisation surtout,
dans cette pièce tout est écrit et calculé, est-ce un travail très différent ?

La compagnie jusqu’à présent s’était fait remarquer grâce au théâtre d’improvisation. Effectivement, avec les Faux British, c’est l’extrême opposé. D’une précision diabolique. Il n’y a pas l’espace à la moindre improvisation. Malgré les apparences. Mais c’est justement ce qui nous a plu dans ce projet, faire croire qu’on improvisait alors qu’au contraire on était dans une mécanique absolue.

Vous avez reçu en 2016 le Molière de la comédie, qu’est-ce que cela a
changé pour la pièce et votre compagnie ?
Le Molière de la meilleure comédie 2016, ça a été la cerise sur le gâteau. On avait déjà un succès phénoménal, mais là c’était toute la profession qui nous félicitait. Une équipe entière de comédiens inconnus, une bande de copains, il faut avouer que tout le monde n’a pas la chance de vivre ça. On en a bien profité. Le théâtre est encore comble aujourd’hui. Une chance folle. On savoure. Effectivement, il faut avouer qu’après un tel succès, les projets suivants semblent plus faciles à se mettre en place. Mais attention, on nous attend au tournant. Nous ne devons pas décevoir. La barre est haute. C’est parfois un petit peu stressant. Il ne faut pas se rater.

Vous attendiez vous a un tel succès, familial de plus, dans le public
des gens de tous les âges rient ensemble, que ressentez-vous face à un
tel succès ?

Pour moi, cette aventure est comme l’accomplissement d’un rêve d’enfant.
J’ai toujours su, voulu, monter sur les planches. Quand j’étais petite,
j ‘imaginais rentrer tard du théâtre le soir, après avoir travaillé, et
embrasser mes enfants dans leur lit. C’est ce que je vis aujourd’hui et
je n’oublie jamais la petite fille que j’étais… et qui rêvais.

Quels sont vos projets ?

Vivre une histoire comme celle-là avec des amis, des gens qu’on aime,
c’est ce qui a de meilleur et de plus précieux. J’aime la troupe,
travailler ensemble, avoir des projets ensembles, avancer ensemble.
C’est ce qui m’importe le plus, et c’est pour ça que j’ai fait ce
métier. Alors des projets, y en a plein, il y en aura toujours. Toujours
un caché derrière les autres… Nous venons d’adapter les pièces des mêmes
auteurs et nous nous souhaitons le même succès !

Merci pour cette interview et bravo pour cette pièce qui fait du bien !

Mathias Bleu-Di Fiore

La dame blanche

dame-blanche-tpr-aff-tpa-nominations Une nouvelle pièce de théâtre est à l’affiche : « la dame blanche » écrite par Sacha Danino et Sébastien Azzopardi reprise au théâtre de la Renaissance.

L’acteur principal est Arthur Jugnot fils du grand comédien Gérard Jugnot. Il joue Malo Tiersen, capitaine de la gendarmerie d’une petite ville de Bretagne, marié depuis cinq ans mais sans enfants. Il trompe sa femme avec la jeune Alice et prend la décision de quitter sa femme pour pouvoir vivre avec elle . Alors qu’il est sur le point d’avouer sa décision à sa femme, celle-ci lui annonce qu’elle est enceinte. Malo renonce à lui parler.

Cette nouvelle va chambouler le cours de l’histoire. A partir de ce moment là les problèmes vont s’enchaîner : Malo va tuer accidentellement Alice et laisser le cadavre dans la forêt sans sépulture. L’esprit d’Alice va alors le hanter pendant plus de trois ans, jusqu’à le rendre presque fou et détruire sa vie. Mais ce n’est pas si facile de pouvoir se détacher de l’esprit de la morte.

Construite comme un thriller, la pièce emprunte ses références à l’univers des films d’horreur et de zombies. La mise en scène est dynamique, originale et le public impliqué.

Si vous aimez avoir des frissons … alors ce spectacle est fait pour vous ! Courez vite réserver vos places pour vivre une aventure inédite !

Chut… Je ne vous en dis pas plus

Bérénice Cahen

https://youtu.be/Z85fvWlYh18

Une soirée théâtre, pourquoi pas…

MOI, MOI & FRANCOIS B.

telechargementAu théâtre Montparnasse, un nouveau spectacle est à l’affiche qui s’intitule « Moi, moi & François B » . Elle est écrite par Clément Gayet dont c’est la première pièce.

Les comédiens :
François Berléand, acteur français, joue le rôle principal, il y interprète son propre personnage. Il est entouré de Sébastien Castro (Vincent), Constance Dollé (l’épouse de François .B)) et Inès Valarcher qui est une acrobate de cirque.

L’histoire :
François Berléand doit jouer le soir même Don Juan au théâtre. Il attend un taxi en bas de chez lui, mais il se retrouve soudainement dans un endroit inconnu, sans fenêtre, sans issue en compagnie d’un homme tout à fait farfelu, Vincent.
Vincent est un auteur qui admire Berléand et rêverait que ce dernier lise et interprète la pièce qu’il a écrite. Mais comme son manuscrit n’a aucune chance de parvenir à François Berléand, il l’a tout simplement « aspiré » ; nous nous retrouvons alors dans le tête de Vincent. François .B réalise petit à petit la situation absurde dans laquelle il se retrouve enfermé. Il essaye toutes sortes de stratagème pour en sortir: le mensonge, la menace, la séduction, …
Mais ce n’est pas si simple de sortir de l’absurde …

Mon avis:
Cette pièce m’a beaucoup plu : elle nous fait réfléchir et rire tout à la fois. Les dialogues sont pleins d’humour. Les comédiens forment une bonne équipe, dynamique en interaction avec les spectateurs. Je vous la conseille vivement.

Bérénice Cahen

La mer, un splendide spectacle

la mer « Je crois que ma pièce anglaise est en France comme une marque de gratitude et de respect. »

Edward Blond, 11 février 2016

Traduit par David Tuaillon

La mer gronde, la mer s’agite, la mer tue dans la salle Richelieu de la Comédie Française.

Voici l’œuvre d’Edward Bond, « La mer », mis en scène par Alain Françon. Deux heures de pure tragédie, dans des décors différents.

L’histoire se passe en 1907. Madame Rafi, une femme énergique, mène à la baguette une petite ville et ses habitants du Suffolk, au bord de la mer du Nord, en Angleterre. Une ville calme ? Certes, jusqu’à cette fameuse tempête qui emporta Colin, un jeune homme qui devait se fiancer à la nièce de Madame Rafi, nommée Rose. Un seul survivant : son ami Willy. A partir de là, tous se démènent pour convaincre que Willy est son assassin. De plus, l’univers bourgeois de Madame Rafi part en lambeaux.

La mise en scène est spectaculaire. En explorant les chemins qui s’offrent à l’humanité, le metteur en scène nous dévoile une pièce de lutte et de résistance.

La pièce entretient avec la scène française une relation intense. La mer est l’une des pièces d’Edward Bond les plus jouées en Grande-Bretagne. Pourtant, en France, elle est encore inconnue.

La découverte du théâtre d’Edward Bond n’a pas été directe, elle s’est faite en deux temps. Tout d’abord, vers les années 1960, Bond était l’auteur du moment et a dû surmonter à la fois le succès et le scandale. Il fit quand même jouer deux de ses pièces : Route étroite vers le Grand Nord et Demain la veille. Pourtant, les britanniques ne furent pas satisfaits de cette pièce jusqu’à la mise en scène de Sauvés. Puis, dans les années 1990, après quinze ans d’absence, Bond redécouvre ses créations à l’aide d’Alain Françon dans La Compagnie des hommes et Pièces de guerre. Aujourd’hui, Edward Bond est un auteur considéré, influent en France. Son public dépasse même celui des professionnels.

Vous avez du 5 mars au 15 juin 2016 pour découvrir et apprécier cette pièce. Elle mérite le détour ! Alors laissez-vous transporter par cette vague d’une force sensationnelle.

Anne Laure Warde

Rubrique Théâtre

« La maison de Bernarda Alba », une pièce universelle

LA MAISON DE BERNARDA ALBA de Federico Garcia Lorca, mise en scene de Lilo Baur a la Comedie Francaise du 23 mai au 25 juillet 2015. Avec: Adeline d'Hermy: Adela,  Jennifer Decker: Martirio. (photo by Pascal Victor/ArtComArt)Adeline d’Hermy, dans le rôle d’Adela
Jennifer Decker, dans le rôle de Martirio

(photo by Pascal Victor/ArtComArt)

 

La Comédie Française ouvre ses portes à une pièce dramatique du poète andalou Federico García Lorca « La maison de Bernarda Alba », mise en scène par la Suissesse Lilo Baur, jusqu’au 6 janvier 2016.

Federico Garcia Lorca a écrit « La maison de Bernarda Alba » en 1936, deux mois avant son exécution par les franquistes. Longtemps censurée sous Franco, la pièce dénonce les traditions de l’époque, tout comme l’Espagne prisonnière de ses croyances.

A la mort de son second mari, Bernarda Alba impose à elle et à ses filles, la tradition andalouse des années 1930, c’est-à-dire un deuil et un isolement de 8 ans. Dans les règles d’une nouvelle société, ses cinq filles sont coupées du monde et des hommes. Pourtant, l’aînée, riche car née d’un premier mariage, a une chance de se marier avec « Pépé le Romano », un homme dont la beauté inspire. Ce dernier séduit Adela, la cadette, la plus rebelle et la moins résignée à cet enfermement.
C’est l’une des rares pièces du répertoire européen entièrement féminine où les thèmes employés sont principalement la tyrannie, la jalousie, le désir et la vie, et où les hommes apparaissent tels des ombres.

De même, un contraste noir/blanc est clairement dévoilé : la mort et la vie. Les fantômes hantent la scène alors que les vivants, eux, semblent vivre lentement. Des morts-vivants sont aussi présents, telle la grand-mère, séquestrée depuis des années dans sa chambre où elle a perdu toute raison. Pourtant, à des moments, elle semble s’échapper de cet enfer pour révéler des vérités.

Des personnages de tous les âges se pressent, les actes passent et la fin arrive. De la tristesse, de l’incompréhension sont ressenties à cet instant et mille questions se bousculent en nous.
Laissez-vous transporter dans l’univers de la Maison de Bernarda Alba, ses lumières, sa mise en scène et son texte.

Anne-Laure Warde