Dans un pays avec des normes patriarcales ancrées profondément dans la société, où la misogynie est une des discrimination les plus présentes et où l’incidence de violence conjugale est de 41,5%, un chiffre 11,5% plus élevé que la moyenne mondiale, elles font le choix de rejeter les relations avec les hommes.
4B est l’abréviation de quatre mots coréen dont la première syllabe est “bi”, les quatre piliers du mouvement, quatre “non”: “Bihon” le refus du mariage hétérosexuel, “Bisekseu” le rejet des relations hétérosexuelles, “Biyeonae” le fait de ne pas vouloir chercher un partenaire amoureux et “Bichulsan” le refus du devoir reproductif. Le mouvement compte environ 50 000 membres qui agissent surtout en ligne et beaucoup d’entre-elles sont victimes d’agression et de harcèlement dans la vie réelle ou sur internet pour leur adhésion à ces idéaux. Les membres du mouvement rejettent donc tous les codes de la société patriarcale traditionnelle et font le choix de vivre leur vie loin des hommes. Certaines rejettent même les relations amicales.
Devant se plier depuis toujours à des codes de beauté délirants (le mouvement “Escape the corset” (Libérez-vous du corset) a été créé pour s’y opposer, et de nombreuses femmes détruisent leur maquillage et se coupent les cheveux en signe de protestation) et ne se soumettent pas aux hommes, c’est pour elles le seul moyen de s’émanciper. Même si cela signifie travailler plus dur que les autres car elles n’ont pas d’homme pour les soutenir et en Corée du Sud, les hommes ont un salaire plus élevé de 31% par rapport aux femmes.
D’après les membres du mouvement, les hommes coréens sont irrécupérables, et l’élection du Président Yoon Suk-Yeol en mars 2022 n’arrange pas les choses. Soutenu par 59% des hommes dans la vingtaine, il a été élu avec un programme ouvertement sexiste et misogyne et considère que les féministes sont responsables du faible taux de natalité du pays ( 0,78 enfant par femme en 2023, le taux le plus bas du monde), il désire aussi supprimer le ministère de l’égalité de genre et de la famille qu’il juge inutile et veut durcir les sanctions en cas de fausses accusations d’agressions sexuelles Son élection montre avant tout que la société coréenne n’accepte pas encore les idéaux féministe.
Ces dernière années, de nombreux courants féministes radicaux coréens comme 4B, Escape the corset sont nés notamment suite à un féminicide, le coupable expliquera son geste par le fait qu’il s’était toujours senti ignoré par les femmes et beaucoup de rassemblements ont également eut lieu comme par exemple, les manifestations contre les molka (voyeurisme, caméra espion cachées partout pour filmer des femmes à leur insu, les photos et vidéos sont ensuite diffusées sur internet). Et de plus en plus de femmes rejoignent le mouvement, reste à savoir si cela continuera dans le temps et si de plus gros changements auront lieu notamment au niveau de la loi.
Le premier tour des élections pour élire le premier secrétaire du Parti Socialiste s’est tenu la semaine dernière. Le sortant Olivier Faure, député PS favorable à l’alliance de la gauche, est arrivé en tête avec plus de 49% des suffrages. Hélène Geoffroy, contre la Nupes, a obtenu 20% des voix. Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et adepte d’une “troisième voix”, a obtenu 30% et s’est qualifié pour le second tour face à Olivier Faure.
Le parti cherche à se reconstruire après deux échecs consécutifs aux élections présidentielles de 2017 et 2022 et semblait avoir trouvé sa place au sein de la Nupes, grâce à laquelle le parti a évité la débâcle aux législatives en obtenant plus de 20 députés. Cependant, le PS apparaît divisé. Les autres partis de gauche soutiennent évidemment Olivier Faure, mais des anciennes personnalités du PS, comme François Hollande, sont eux favorables à l’élection de Nicolas Mayer-Rossignol. Les reports de voix de Hélène Geoffroy iront sûrement au maire de Rouen, ce qui peut le faire gagner. Olivier Faure a de quoi s’inquiéter, et disposera seulement d’une courte tête s’il parvient à l’emporter. Le deuxième tour promet d’être serré.
Après un second tour très serré, un communiqué du Parti Socialiste a annoncé ce dimanche la victoire d’Olivier Faure avec 51,09% des suffrages contre Olivier Mayer-Rossignol. Ce dernier conteste les résultats : « Nous appelons à la raison ceux qui imaginent qu’une solution de passage en force est envisageable« , écrit le maire de Rouen dans un communiqué. Corinne Narassiguin, la présidente de la commission de récolement, a affirmé que “toutes les fédérations ont été étudiées, toutes les parties prenantes ont eu l’occasion de mettre leurs sujets sur la table.” Et dans ce dispositif, il n’y a eu qu’”un volume d’irrégularités très faibles”, ne remettant pas en question “l’intégrité du vote”. Le congrès du parti se tiendra à la fin du mois de janvier et s’annonce déjà très tendu.
Yorktown, 1781, le comte de Rochambeau, envoyé par le roi de France, se bat avec ses troupes pour épauler les colons américains dans leur quête d’indépendance. Ces 21 jours de combat signèrent le début d’une relation bilatérale des plus particulière.
Bien sûr, l’aide française pour l’indépendance des Etats-Unis fut un épisode majeur, tout comme l’arrivée des quelques 2 millions de soldats américains pour libérer le nord de la France en 1917. Mais le véritable tournant de ces relations s’est déroulé en 1944 lorsque par milliers les soldats américains débarquèrent sur les plages de Normandie. Le monde était alors coupé en deux et la France avait logiquement choisi le camp de l’Oncle Sam. Mais un homme a radicalement changé cette relation et inspire encore aujourd’hui les discours de politiciens français. C’est à partir de 1958 que tout change, lorsque le général de Gaulle redevient président du conseil des ministres. Fort de sa popularité alors à ce moment-là quasiment inébranlable, il modifie radicalement l’hexagone avec un objectif en tête “l’indépendance nationale”. Alors pendant plus de dix ans le général multiplia les projets innovants qui ont permis de replacer la France parmi les puissances majeures, mais surtout d’en faire une puissance différente. Les deux éléments les plus marquants de cette politique sont probablement la mise en place de la dissuasion nucléaire française mais aussi la sortie du pays de commandement intégrée de l’OTAN. En effet, De Gaulle ne voulait pas voir son pays être totalement dépendant des Etats-Unis, lui qui était en froid avec Roosevelt pendant la guerre et qui voyait déjà la nécessité de construire une Europe “de l’Atlantique à l’Oural”, décide alors de garder un dialogue ouvert avec Moscou et de reconnaître la Chine communiste. La France pouvait alors servir de passerelle entre les deux camps et avait son “indépendance stratégique”.
Que s’est-il passé ?
Depuis des décennies, le rôle de la France dans le monde change, devenant petit à petit une “puissance de moyenne impuissance”, avec aujourd’hui un déficit commerciale qui continue de se creuser, une industrie nucléaire obsolète, une perte d’influence dans le monde, des services publics au bords du gouffre et une fracture sociale béante.
Novembre 2022, cela faisait donc 13 ans que la France sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy était de nouveau entrée dans le commandement intégré de l’OTAN. Emmanuel Macron réalise alors sa seconde visite d’Etat dans le pays de l’Oncle Sam. Les deux présidents ont alors à cœur de s’afficher ensemble tout sourire. Le vol du contrat de 35 milliards d’euros destiné à Naval Group qui n’a, par ailleurs, occasionné aucune représaille française, semble alors déjà bien loin. Macron essayait alors d’obtenir des compromis autour de l’Inflation Reduction Act, ce plan jugé protectionniste comporte une enveloppe de 400 milliards de dollars dont une partie servira à subventionner les entreprises qui participent à la transition énergétique, cependant elles ne concernent que les entreprises américaines, ce qui désavantage par la même occasion celles du Vieux Continent qui risque donc de voir son nombre de délocalisation radicalement augmenter. Les espérances étaient déjà faibles avant ce sommet mais la déception à tout de même fait son effet, après la conférence de presse commune, le président français semble n’avoir rien obtenu outre quelques promesses abstraites. Alors pour lutter contre ce protectionnisme américain une seule voie reste ouverte, mettre en place un “Inflation Reduction Act” européen rapidement en surmontant la lenteur de l’administration.
Mais pour l’Union Européenne le réveil semble difficile, pourtant l’alarme n’a pas cessé de sonner, l’intervention russe en Georgie en 2008, l’annexion illégale de la Crimée en 2014, le déploiement de milices russes en Afrique. Il a fallu l’invasion de l’Ukraine pour qu’enfin les dirigeants européens réussissent à émerger. Cette invasion a l’avantage d’avoir mis en avant la nécessité d’indépendance de l’Europe vis-à-vis de la Russie, particulièrement dans le secteur de l’énergie. Mais elle a aussi renforcé notre dépendance aux Etats-Unis qui ont le plaisir de nous livrer du gaz naturel liquéfié à des prix exorbitants, et à multiplier les ventes de matériel militaire aux Etats européens. Alors pour remettre l’Union sur les rails d’une “indépendance stratégique” qui de mieux que la France, la seule de nation de l’UE dotée de l’armement nucléaire, d’un complexe militaro-industriel complet mais surtout d’une histoire si particulière.
Le 20 novembre dernier, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, dirigeant de la Guinée équatoriale depuis 1979, soit 43 ans, a été réélu pour la sixième fois d’affilée, Président de la République de Guinée équatoriale avec un suffrage de 94,9% en sa faveur. Il est aujourd’hui le dirigeant avec le plus long règne à la tête d’un état, hors monarchie. Mais comment un aussi long pouvoir ?
La Guinée Equatoriale est un pays d’Afrique centrale, situé entre le Cameroun et le Gabon. Le pays possède aussi deux îles : l’île de Bioko, près des côtes camerounaises, accueillant la capitale Malabo ; et l’île d’Annobon, voisine de l’archipel Sao Tomé-et-principe, à quelques centaines de kilomètres de la côte gabonaise. Colonisé par les Espagnols pendant la colonisation européenne d’Afrique, l’Etat accède à l’indépendance en 1968 sous une dictature de Francisco Macias Nguema, qui obtient le pouvoir a vie. Une dictature sévère et sanglante va s’installer dans le pays, jusqu’au 3 août 1979, où un certain Teodoro Obiang Nguema Mabasogo, neveu de Francisco Nguema, va provoquer un coup d’Etat et renverser son oncle, qui sera exécuté 2 mois plus tard. Surnommé Golpe de la Libertad (coup de la Liberté), ce putsch propulse l’ancien général chargé de la répression sur l’île de Bioko à la tête du pays. Débutant comme président du conseil militaire suprême, il deviendra officiellement Président de la République en 1982. Il instaure un mandat de 7 ans, puis est réélu tous les 7 ans, depuis 40 ans, avec toujours un pourcentage de voix en sa faveur de plus de 93%.
Dans les années 90, le pays devient un producteur majeur de pétrole en Afrique et un des premiers exportateurs mondiaux en la matière (notamment avec l’aide du Président Français F. Mitterrand qui a contribué à intégrer le pays dans l’environnement économique régional), et l’économie se développe avec des sociétés comme Total, et des investisseurs français, russes, chinois et américains. Cette découverte d’abondants gisements de pétrole sauve Teodoro, car celui-ci était pris dans les années 90 d’une perte de crédibilité internationale, et donc du mécontentement populaire. Le pays est aujourd’hui l’un de ceux avec le PIB par habitant le plus élevé d’Afrique, même si les estimations divergent entre le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale. Cette manne économique régulière entretient depuis le maintien du pouvoir totalitaire d’Obiang Nguema.
En juillet 2003, la radio nationale a affirmé qu’il était « le dieu de la Guinée équatoriale » et pouvait « décider de tuer sans que personne ne lui demande des comptes et sans aller en enfer ».
Un an plus tard, le président est accusé par un opposant exilé, Severino Moto Nsa, de cannibalisme et plus particulièrement de manger ses opposants. Ce même opposant tentera un coup d’Etat la même année avec l’aide du Royaume-Unis et de l’Espagne, pour essayer de remplacer le président au pouvoir. L’opération échouera complètement, bien qu’elle fût minutieusement préparée.
Aujourd’hui, le pays est surnommé par certains la « Corée du Nord d’Afrique », tant l’oppression est présente dans le territoire. Les élections présidentielles et législatives sont évidemment truquées en faveur du président. Cette démocrature (dictature sous apparence démocratique) n’accepte qu’un ou deux partis d’opposition dans le pays, et dès que ceux-ci deviennent trop influents ou sont jugés dangereux, l’élimination de membres de l’opposition mate ces derniers. L’opposition réelle est, elle, menée en Espagne par des exilés.
Tous les postes à responsabilités sont détenus par des membres de la famille du président, issus de la même région. Le spécialiste du pays, Max Liniger-Goumaz, dénonce ainsi le « clan de Mongomo », en référence à la ville de Mongomo (moins de 8000 habitants) de laquelle sont issues la plupart des personnes de la caste dirigeante. Le parti démocratique de Guinée-équatoriale, parti des Obiang, détient 100 des 100 sièges de la Chambre des députés et la totalité de ceux du Sénat. Les médias sont entièrement sous le contrôle de l’Etat et des chaînes de télévision privées appartiennent directement aux Obiang. L’armée elle-même est dirigée pour la plupart, par des personnes de sa famille ou de sa tribu. L’économie a décliné car le pays produit de moins en moins de pétrole, si bien qu’en 2021 la Guinée Equatoriale a dû bénéficier d’une aide du Fonds monétaire international.
En 2016, l’ONU estimait que bien que le pays possède un des plus hauts niveaux de richesse d’Afrique, 70% des habitants vivent avec moins d’un dollar par jour, l’essentiel de la fortune étant détenue entre les mains de quelques-uns. La mortalité infantile est de plus de 90 sur 1000 (l’un des plus élevé du continent), ce qui témoigne de l’état des systèmes de santé publique. Des ONG comme Amnesty International, Reporters sans fontières et Global Witness persistent à dénoncer les conditions pitoyables que connaît le peuple équato-guinéen : arrestations et détention arbitraires, morts en détention et actes de torture, disparitions, homicides illégaux, procès politique inéquitables, etc. La période électorale récente a engendré l’arrestation d’une centaine de militants appartenant à un parti interdit, défenseur des droits humains. Ils ont été arrêtés pour « attentat » contre des « domiciles de ministres, stations d’essence et des ambassades orientales ».
La corruption est monnaie courante en Guinée Equatoriale, et est quasiment institutionnalisée dans le pays. L’organisme Transparency International, dans son dernier Corruption Perception Index de 2021, classe le pays comme le 9e le plus corrompu du monde. L’attribution des marchés publics dans les secteurs pétroliers et de l’exploitation de bois est souvent décidée grâce à des cadeaux et pots-de-vin versés à la famille Obiang, et notamment à la Première Dame, Constance Obiang, dont l’influence sur son mari est notoirement décisive en la matière. En outre, le niveau de pauvreté dans le pays favorise une corruption à toutes les échelles, qu’il s’agisse des policiers, militaires, enseignants…
Affaires des Obiangs
Teodoro Obiang et sa famille sont très riches, et cet argent vient en partie, outre du détournement de l’argent public, du trafic international de drogue. La Guinée Equatoriale est classée en 1997 comme l’un des neuf pays narco-Etat d’Afrique, selon l’International Narcotics Board. La Dépêche internationale des drogues, publiera la même année : « Depuis 1988, plus d’une dizaine de diplomates ou membres de la famille présidentielle ont été arrêtés à cause du trafic des drogues dans différents pays. ». Plusieurs ministres équato-guinéens ont affirmé que le régime Obiang les encourageait à transporter de la drogue dans leurs bagages en utilisant leur immunité diplomatique pour ne pas être arrêtés. Le dernier article à estimé que la fortune du président était en 2006 s’élevait a 600 millions de dollars, ce qui a très sûrement augmenté depuis.
Le parquet de Paris ouvre en 2007 une enquête sur Teodoro et son entourage, pour « recel de détournement de fonds publics ». Plusieurs « biens mal acquis » (bien mobiliers ou immobiliers acquis par des dirigeants d’Etat et dont le financement trouve source dans des détournements de fonds publics appartenant aux Etats concernés) des Obiang sont remarqués en région parisienne, dont une propriété et des voitures de luxe, le tout estimé à 5,7 millions d’euros. En 2017, ces « biens mal acquis » lui seront confisqués, et son fils vice-président écopera de 3 ans de prison et 30 millions d’euros d’amendes, décision qui reste toutefois suspendue au verdict de la Cour internationale de justice qui doit encore trancher sur l’éventuelle immunité diplomatique autour des biens propres du vice-président du pays, Teodoro Obiang Nguema Mangue. Teodoro est interdit de séjour au Royaume-Uni depuis 2021, pour corruption et encore une fois « détournement de fond » dans son pays.
L’avenir du pays
Le président octogénaire commence cependant à se faire vieux, et ses apparitions se raréfient. Il est un temps où donc Teodoro va bientôt laisser sa place. Manuel Ruben N’Dongo, un opposant équatoguinéen en exil à Paris, qui dirige le collectif des partis démocratiques d’opposition, résume ainsi l’exercice du pouvoir : « Le pouvoir est aujourd’hui entre les mains d’une dizaine de personnes, toutes proches de la famille du président. Vous avez d’un côté le président Teodoro Obiang, sous l’influence de sa femme dont la volonté manifeste est de propulser à tout prix son fils Teodorín Obiang au sommet de l’État. De l’autre côté, Armengol et le général Mba Nguema, les frères du président, qui considèrent Teodorin comme incapable, voire dangereux ».
Teodoro Nguema Obiang Mangue, aussi appelé Teodorín, est déjà le vice-président du pays et est possiblement le successeur de Teodoro. Cependant le personnage est très controversé, et ce, même au sein de sa famille, dû a son train de vie extravagant et dépensier : il s’affiche régulièrement sur son compte Instagram et Snapchat, dans de somptueux paysages à Paris, Los Angeles ou encore Rio, avec montres et habits de luxe, et bien évidemment dans des véhicules hors de prix. Il possède plusieurs biens immobiliers autour du globe, dont un hôtel particulier dans le 16ème arrondissement de Paris.
Des millions de ce dernier, s’éparpillent donc aux quatre coins du monde chaque mois, et il est très facile de comprendre que ce n’est pas son ancien salaire de ministre de l’Agriculture de 3200 euros/mois ni celui de vice-président qui lui permettent de dépenser autant mais bien l’argent du pétrole et du gaz et sans doute celui du trafic de drogue. La valeur des seuls navires de Teodorín dépasse le budget annuel consacré à l’Éducation en Guinée équatoriale, et pendant que ce dernier voyage à travers le monde, des centaines de milliers d’habitants vivent sans électricité et sans accès à l’éducation. Selon un rapport du sous-comité permanent du Senat du département de la Justice américaine, Teodorín dépense autant à l’aide de sociétés écrans, qui lui permettent d’échapper à la réglementation contre le blanchiment d’argent, et n’hésite pas à user de son passeport diplomatique pour transporter de grosses sommes d’argent sur lui. Mais Teodorín possède tout de même un succès auprès des jeunes génération de sa patrie, notamment car il invite de grands sportifs, entrepreneurs et finance des bourses d’études à certains.
Cependant, Teodorín a peut-être un adversaire contre lui pour accéder au pouvoir, qui n’est autre que son demi-frère Gabriel Mbega Obiang Lima. En effet ce dernier se présente comme un sérieux diplomate, ministre des Mines et des hydrocarbures, poste essentiel dans le pays. « Gabriel incarne tout ce que les Occidentaux apprécient et les Etats-Unis sont le premier investisseur pétrolier du pays », explique Benjamin Augé, chercheur à l’Institut français des relations internationales (IFRI). « Mais les origines santoméennes de sa mère, la seconde épouse du président, ne jouent pas en sa faveur dans un clan où c’est la règle dynastique qui doit primer. »
Pour conclure
Pays sachant se faire discret, la Guinée équatoriale est un régime politique dictatorial et oppressif. Méconnu de beaucoup, cet Etat se base sur les matières premières et la corruption pour faire fortune, ce qui en fait l’une des plus grande cleptocratie de l’ère contemporaine. Dirigé depuis plus de 40 ans par le terrible Teodoro Obiang, le pays devrait dans peu de temps passer aux mains de son fils, Teodorín ; Cette succession n’annonce qu’un triste avenir pour le pays, qui ne risque pas de s’émanciper de la famille Obiang de sitôt.
Membre du groupe Migos, le rappeur Takeoff est mort tué par balle, à Houston, au Texas, le 1er novembre dernier.
Ce dernier participait à une partie de dés lors d’une fête privée dans un bowling de Houston avec son oncle le rappeur Quavo aussi membre du groupe Migos. C’est dans le courant de la soirée qu’il va mourir d’après son label d’un balle perdue même si d’autres sources parlent plutôt d’une dispute ayant mal tournée suite aux résultats de la partie de dés. Une enquête est toujours en cours pour élucider les raisons de sa mort .
Les funérailles du rappeur Takeoff, de son vrai nom Kirsnick Khari Ball, se sont tenues le vendredi 11 novembre 2022 dans sa ville natale d’Atlanta (Géorgie, États-Unis) dans un stade d’une capacité de 20 000 personnes. De nombreuses célébrités on été invitées telles que Drake ou encore Justin Bieber qui ont rendu hommage à travers une chanson et un discours pour Takeoff.
Sa mort est loin d’être un cas à part ce n’est malheureusement pas la première fois qu’un rappeur est tué par balles aux Etats Unis. En effet ces derniers années on peut compter XXX Tentacion, Pop Smoke, Nipsey Hussle, Young Dolph et, bien sûr, moins récemment, Notorious B.I.G. et Tupac. Elle renvoie aussi sur un problème plus global que sont les armes à feux aux Etats-Unis. Rien que cette année on compte déjà 17 000 morts par balles et on en comptait 45 010 en 2021.
La disparition de Takeoff ne fera que relancer un fois de plus le débat sur la violence par armes à feu aux Etats-Unis .
Tout commence en novembre 2016, à la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux d’une théorie conspirationniste : « Le Pizzagate ». Cette théorie prétend que John Podesta, l’ancien directeur de campagne d’Hillary Clinton, serait au cœur d’un réseau pédophile qui sévirait notamment dans une pizzeria réputée de Washington. Des emails privés, révélés par le site Wikileaks, font apparaitre les mots « pizza » et « pasta » répétés à plusieurs reprises. Les complotistes en déduiront qu’il s’agit de messages codés :« pizza » pour filles, « pasta » pour garçons. Pour les extrémistes, il s’agirait de preuves de l’existence du trafic d’enfants. L’un d’entre eux, Edgar Maddison Welch fait alors le trajet depuis la Caroline du Nord jusqu’à la pizzeria « Comet Ping Pong » armé d’un fusil d’assaut où il menacera des employés pour pouvoir inspecter l’endroit. En l’occurrence, il ne trouva aucune preuve d’enfants enfermés ou d’un quelconque trafic. Il se rend alors à la police et explique avoir voulu « mener sa propre enquête ». Il sera condamné à 4 années d’emprisonnement. Les complotistes, persuadés de la réalité de ce réseau pédophile, déclareront par la suite qu’Edgar Maddison Welch n’était qu’un acteur payé pour enterrer la polémique.
Plus d’un an après les évènements du « Comet Ping Pong », la théorie complotiste continue d’alimenter les fantasmes. Dans ce contexte, un internaute qui a pour pseudonyme « Q »(la lettre « Q » désignant l’habilitation secret défense aux Etats-Unis), lance le 28 octobre 2017 une discussion sur le forum 4chan intitulée « The calmbefore the storm » (le calme avant la tempête), titre faisant référence à une déclaration du président Donald Trump aux journalistes. Il s’agit en réalité d’un mouvement complotiste et anti-démocratique déterminé à maintenir Trump, « sauveur de l’Amérique », au pouvoir face à des agents du « Deep state » (l’Etat profond), de pédophiles voir de satanistes. Cette théorie tend à discréditer les élus et les médias officiels, tous corrompus, et prétend que des forces supérieures régentent le monde.
« Q » se targue d’évoluer dans les plus hautes sphères du gouvernement américain et entend révéler des informations secrètes. Il alimente la discussion sur les réseaux avec des questions évasives (appelées « drop ») incitant les internautes à identifier des liens occultes et des complots. L’une des théories centrales de « Q » tend à prouver que la « tempête » annoncée est en réalité la dissolution d’une organisation criminelle internationale de trafics d’enfants et de pédophilie dans laquelle seraient impliqués Barack Obama, Hillary Clinton, des stars hollywoodiennes… Une communauté se forme rapidement autour de cet internaute et se fait appeler « QAnon » (contraction de « Q » et de Anon : abréviation de Anonymous). Ces derniers débattent et analysent autour d’indices disséminés par « Q » diffusant des théories du complot toujours plus farfelues. En quelques mois, la communauté QAnon fait de plus en plus d’adeptes qui relayent ces théories à travers divers réseaux sociaux. Au cours de l’été 2018, lors des élections de mi-mandat américaines, les QAnon n’hésitent plus à se montrer publiquement aux meetings de leur héros, Donald Trump, arborant des tee-shirts à son effigie, sur lesquelles sont écrits « We are Q », des pancartes avec la lettre Q ou encore l’inscription « Wher ewe go one, we go all » qui sont les signes de ralliement de la communauté QAnon.
Le président Trump n’a jamais pris officiellement position sur ce sujet et ne le condamne pas, considérant que ce mouvement lui est favorable. Pourtant, le mouvement ne cesse de s’accroitre et face à ces théories complotistes, des voix s’élèvent, notamment celle du FBI, qui qualifie le mouvement comme dangereux et représentant un risque de violence, certains des membres étant mêlés à des altercations avec la police, des violences et des tentatives d’enlèvements. Les partisans de QAnon ne cessent d’augmenter, ils seraient plusieurs millions dans le monde.
A l’approche des prochaines élections présidentielles américaines de novembre 2020, Facebook a réagi en supprimant des centaines de pages, des groupes de discussion…Le 6 octobre dernier, toute référence à QAnon a été bannie de la plateforme, ce qui est une mesure rarissime prise en catastrophe dans la perspective de la campagne présidentielle américaine. Dans le contexte de pandémie, le mouvement prônait une théorie alambiquée mêlant pédophilie satanisme et élus qui a même convaincu des candidats républicains au Congrès américain.
AFP/ Rick Loomis
Au fil des années, la théorie est devenue plus globale et englobe d’autres sujets conspirationnistes comme le refus du port du masque ou les vaccins. Par exemple les mouvements protestataires extrémistes allemands ont manifesté contre le port du masque en arborant des pancartes au sigle de « Q ». QAnon a également diffusé des rumeurs concernant la pandémie du Covid qui serait un complot des élites destinés à éliminer des milliers de personnes pauvres.
Ce groupe conspirationniste pourrait être qualifié de « douxdingues » s’il ne représentait pas un réel danger pour les démocraties qui reposent sur la confiance envers les institutions et entre les citoyens.
Dans un pays comme les Etats-Unis, où les citoyens sont armés, le risque de réactions violentes si Trump échoue aux élections présidentielles est réel. QAnon et le président Trump pourraient arguer de fraudes électorales pour justifier cet échec.
Il faudrait une autorité indépendante qui supervise et surveille davantage l’Internet et tout ce qu’il comporte de rumeurs complotistes. Surtout quand les rumeurs proviennent du plus haut niveau de l’Etat et qu’elles sont alimentées par des puissances étrangères telles que la Russie, la Chine ou l’Iran qui cherchent la déstabilisation par la désinformation et veulent semer le trouble et créer le chaos dans nos régimes libéraux. Mais comment concilier surveillance et liberté d’expression ?
Sources :
« Le tour du monde des idées », France Culture
« La fabrique du mensonge – les fake news au pouvoir » France 5
« QAnons : aux racines de la théorie conspirationniste qui contamine l’Amérique » Le Monde
Cher(e)s lectrices, lecteurs Je me nomme DIDI YVES-LORICE à la tête de la rubrique politique, économique et société du blog Classe Média du lycée Montaigne. J’écrirai différents articles sur l’actualité politique, économique et sociétale comme les différents procès marquants qui animent l’actualité en compagnie de mes collègues journalistes en herbe. Durant cette année, nous essaierons de vous garantir la qualité de nos supports pour bien vous informer.
Voici un article sur la visite exceptionnelle de Remy Heitz, Procureur de la République. Je vous présenterai à travers plusieurs articles la fonction et le rôle du procureur. J’essaierai également de mieux vous faire connaître le Procureur actuel de Paris.
Monsieur le Procureur de la République de Paris # I
Il y a maintenant un mois dans le cadre des rendez-vous de Montaigne notre établissement a accueilli le Procureur de la République de Paris, Remy Heizt. Mais une question se pose à nous élèves qui ne connaissons pas forcément la fonction et le procureur: qu’est-ce qu’un Procureur de la République ?
Le Procureur de la République de Paris est une figure importante du monde judiciaire et du jeu politique. C’est une fonction qui requiert le concours de magistrat car le procureur est avant tout magistrat du parquet. C’est un métier qui demande de travailler au service de l’intérêt général et pour la société. Il possède une forme de violence légale pour enfermer les personnes qui nuisent à la société et protéger la population. Le rôle qu’il incarne s’oppose aux avocats car les avocats travaillent pour l’intérêt particulier et personnel.
Le Procureur traite des affaires de viols, crimes et délits de récidives. Il peut arriver que le Procureur intervienne aussi dans de grandes affaires qui ne touchent pas Paris comme par exemple l’affaire sur l’incendie de Rouen. L’importance de l’affaire et les moyens, qui doivent être mobilisés, entraînent la réquisition du parquet de Paris qui possède des moyens financiers plus importants que ceux de Rouen. Cela permet d’avoir de meilleurs moyens pour poursuivre d’éventuels suspects. Quand Remy Heizt traite des affaires de première importance dans ou hors de Paris, il est à la tête du service d’enquête qu’il a lui-même choisi. Il poursuit alors en justice un prévenu, quand lui et son équipe ont rassemblé assez d’éléments à charge pour le présenter devant un juge. Pour pourvoir être sûr de condamner le suspect, il faut plusieurs preuves. Le procureur demande des perquisitions du domicile du prévenu ainsi qu’une réquisition d’objets personnels pouvant aider à trouver des éléments pour inculper le suspect. M. Heizt s’appuie sur les lois pour protéger les citoyens français.
Autre que son rôle dans les affaires juridiques, le Procureur possède un rôle médiatique. Il est chargé de mettre en lumière le portrait, la personnalité du suspect et les faits commis dans de grandes affaires. Nous avons pu l’observer pendant les périodes d’attentats en la personne de François Molins (ex Procureur de la République de Paris). Les fonctions que Monsieur Rémy Heizt possèdent aussi, sont des compétences aussi bien locales que nationales; cela lui vaut d’être le Procureur du parquet le plus important de France.