Une reconstitution sous haute surveillance

La reconstitution de l’affaire Nahel
Le 27 juin 2023 à Nanterre, la mort de Nahel, âgé de 17 ans, avait entrainé de nombreuses émeutes. Pres d’un an plus tard, en mai 2024, la justice a ordonnée la reconstitution des faits avec les deux parties. Elle a pour but de préciser les circonstances du drame.
Que s’était-il passé ?
Tout d’abord, rappelons les faits. Nahel conduisait sans permis et circulait sur une voie de bus, il a refusé de se soumettre à un contrôle de police ce qui a entraîné une course poursuite, d’après les policiers. Alors qu’il refusait d’obtempérer, Nahel est mort sous le tir d’un policier. L’agent de police plaide la légitime défense, il se serait sentit piégé, coincé entre Nahel et un mur. Il a été mis en examen pour « homicide volontaire », après publication de plusieurs vidéos de témoins remettant en cause ses déclarations. De plus ces vidéos devenues virales avaient entraînées des émeutes et des manifestations dans toute la France en guise de soutien pour la famille.
Qu’est-ce que reconstitution ?
Une reconstitution c’est un acte de justice qui permet de remettre en scène l’affaire sur les lieux. Ainsi les deux parties sont présentes et les témoins, ce qui permet de confronter les différentes versions des faits rapportés dans le dossier. C’est un phénomène assez récurant dans les affaires jugées graves. Pendant cette procédure il est possible que la mise en cause change de version ou que celle-ci devienne peu crédible au vu des éléments. Cependant il se peut aussi qu’elle n’apporte pas d’éléments déterminants.
Comment se déroule et à quoi sert cette reconstitution dans cette affaire ?
Concrètement, le juge d’instruction se déplace sur les lieux et demande au mis en cause de répéter chaque geste effectué le jour du drame. Dans cette affaire précise il n’y avait aucune personne du coté de la défense mais les deux policiers y compris l’accusé étaient présents. Les autres personnes présentes étaient les témoins auteurs des vidéos et des experts tel qu’un balisticien, vu qu’il était question d’arme. Le juge prend ensuite successivement les propos de chaque protagoniste et les consigne de façon neutre sur un procès-verbal.
Cette reconstitution, bien qu’elle puisse sembler tardive, permet à la justice de vérifier le caractère vraisemblable des éléments de l’enquête. Elle teste la version des policiers, qui semblait contredite par les vidéos, grâce a la prise de nouvelle photo de la scène et à des points de vue différents. Cela leur permet aussi de mieux saisir la distance de tir que possédait le policier à ce moment-là.
Pour finir tous les rapports effectués durant cette procédure seront transférés dans le dossier, ce qui pourrait retarder le procès. En attendant celui-ci le policier est présumé innocent, il est toujours en liberté sous contrôle judiciaire.
Que se passera-t-il si la décision juridique n’est pas en accord avec l’opinion public de 2023 ?
Y aura-t-il de nouvelles émeutes ?
Manon Le Merrer et Charlotte Drouin

Sources :
Ouest France ; France Info ; le Parisien ; le Point 

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