Les droits de l’Homme bafoués en Tunisie

Ces dernières semaines des vagues de manifestations ont secoués la Tunisie, l’origine de ces dernières étant les arrestations successives de plusieurs avocats et journalistes, tous pour des raisons politiques.

Qui et pourquoi ?

La première victime de cette série d’arrestation est l’avocate et chroniqueuse sur des chaînes de radio et de télévision locales Sonia Dahmani. Cette dernière, alors qu’elle était invitée sur la chaîne de télévision Carthage + a eu le malheur de critiquer la politique migratoire tunisienne et plus globalement le gouvernement tunisien déclarant notamment : « De quel pays extraordinaire parle-t-on ? Celui que la moitié des jeunes veulent quitter ? », répondant à un de ses collègues chroniqueurs qui, lui, défendait la théorie complotiste du “grand remplacement” de la population tunisienne par les migrants subsahariens. Les réactions débouchant des déclarations de Dahmani furent immédiates et assez violentes : Cette dernière vit une cabale déclenchée contre elle sur les réseaux sociaux avant de se faire convoquer plus tard au tribunal, tribunal où elle ne se rendra pas. Face à ce refus on ordonna son arrestation, qui fut d’ailleurs violente ( une reporter s’étant fait agresser lors de cette dernière ) par un groupe de policiers masqués au siège de l’ordre national des avocats où la quinquagénaire se réfugiait dans la peur de cette arrestation. Face à cette arrestation le premiers signes de contestations apparurent : Une grève générale déclenchée par certains de ces collègues eut lieu deux jours plus tard.
Ce fut d’ailleurs ce même jour ( le lundi 13 mai ) que la seconde arrestation marquante eut lieu, celle de Mehdi Zagrouba un autre avocat accusé, lui par le ministre de l’intérieur de violences et d’agressions verbales à l’encontre des forces de l’ordre.

La violence de cette seconde arrestation

Cette seconde arrestation est effectivement un problème: En effet, on soupçonne que lors et après cette dernière Zagrouba ait subit de nombreuses actes de violences allant même jusqu’à la torture, c’est ce que défend en tout cas Bassem Trifti, le président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme qui déclare : « Nous avons constaté des traces évidentes de violence et de torture sur son corps, alors que le juge d’instruction et le parquet ont refusé de le soumettre à un examen médical », ce dernier en plus de cela a récemment avec Assia Haj Salem, une autre avocate de la défense déposés plainte pour torture.

Des réactions des deux cotés

Evidemment de nombreuses réactions fusent à la suite de ces événements : premièrement du côté du gouvernement le porte parole du ministre de l’intérieur Faker Bouzghaya déclare sur une chaine de radio locale : « Ils prétendent qu’il y a eu des actes de torture pour se dérober de la justice », le president Kais Saied prend la parole de son coté lui aussi déclarant : « Les événements récents ne concernent pas la profession d’avocat, mais ceux qui ont osé dénigrer et dévaloriser leur pays dans les médias et ceux qui ont agressé un officier de police ». De l’autre côté de la Méditerranée, l’Union Européenne a protesté face à la récente vague d’arrestations qui a aussi touché deux célèbres présentateurs ainsi que des responsables d’associations d’aides aux migrants. Des associations réagissent aussi à leur tour notamment Amnesty International qui dénonce un « harcèlement judiciaire et une intimidation croissante » envers les avocats. A Tunis, la capitale des centaines d’avocats se sont rassemblés de leur côté pour manifester scandant des slogans tel que : « Ni peur ni terreur, le pouvoir est aux mains du peuple » ou « Ni peur ni terreur, le pouvoir est aux mains du peuple ».

sources :

  • Le Monde
  • France 24

Simon Peyrel et Timothée Hallais

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