La tension monte en Nouvelle Calédonie


La nouvelle Calédonie, territoire français d’outre-mer, est depuis maintenant plusieurs jours secoués par de violentes émeutes, ayant fait 5 morts, dont deux gendarmes, et une centaine de blessés. Les émeutes ont commencé le 13 mai, à la suite d’une proposition de révision constitutionnelle, qui a mis le feu aux poudres.
Mais ce Project de révision constitutionnelle n’est pas le seul déclencheur de cette violence. En effet, des tensions sont présentes sur l’île depuis maintenant plusieurs années, entre les Kanaks, descendants des premiers habitants de l’archipel, avant la colonisation française, et les Français venus de la métropole. Dans un territoire déjà pauvre et atteint par le chômage, la jeunesse kanake se sent déclassé, et voit l’arrivée des métropolitains progressivement prendre leurs emplois.
Mais l’élément principal ayant déclenché ces émeutes est la proposition de « dégel du corps électoral » survenu en janvier de cette année. Ce Project de loi visait à réintégrer les personnes vivant sur l’île depuis plus de 10 ans dès les listes électorales, alors que depuis 2004, les personnes arrivées sur l’île après 1998 n’étaient pas incluses dans les listes électorales de la nouvelle Calédonie, les empêchant donc de voter. Ce dégel des listes électorale aurait donc redonné le droit de vote a près de 20 % de la population de l’île. Mais ce Project de loi est vivement critiqué par les indépendantistes Kanak, qui craignent que ce Project de loi ne dilue encore leur pouvoir électoral et ne le marginalise encore plus.
Ce Project de loi a donc enclenché des manifestations dans toute l’île, qui ont vite dégénérés en pillages, incendies et agressions. Dans Nouméa, la plus grande agglomération de l’île, des groupes de défenses se sont formés, protégeant leurs quartiers contre le pillage, en le barricadant, et en effectuant des tours de gardes, ces milices, parfois armés, ont déjà fait plusieurs morts parmi les émeutiers. Le gouvernement, a lui interdit la vente d’alcool et d’armes, et a instauré un couvre-feu allant de 18h à 6h du matin. Pour calmer les émeutes, le ministre de l’Intérieur Darmanin a décidé de déployer des gendarmes, ainsi que l’armée pour sécuriser les aéroports de la région et faire stopper les émeutes. Après 4 jours d’émeutes, la situation semble être calmée, bien que plusieurs quartiers restent hors de contrôle.
Cependant, une décision du gouvernement peut interroger : l’interdiction de tiktok, qui est une première mondiale pour une démocratie occidentale. Bien que beaucoup, la critique, cette décision aurait à cause d’un pays : l’Azerbaïdjan. En effet, le gouvernement accuse l’Azerbaïdjan de mener un propagande anti-française sur tiktok, avec comme cible la jeunesse kanake, pour la pousser à se révolter et à affaiblir la France.

Jean S.

Nouvelle Calédonie : des conflits qui ressortent

Dans l’histoire, la France a toujours eu des problèmes avec ses colonies, maltraitance, délestage et inégalités ont mené, aujourd’hui à ce que plusieurs d’entre elles aient pris leur indépendance. Mais, en ce moment, une ancienne, aujourd’hui collectivité d’outre-mer à statut particulier, est de nouveau confrontée a des problèmes. Mais alors, quels sont- ils quelles sont leurs causes et conséquences et quels combats, bien plus anciens, réveillent-ils ?

Depuis Lundi, beaucoup d’émeutes ont lieu en Nouvelle-Calédonie, surtout par des jeunes mais aussi de l’entièreté de la population. Camions, magasins et maisons brûlés, violence sur policiers, trouble a l’ordre public etc… Ces enchaînements de violences ont aujourd’hui faites 4 morts et des centaines de blessés, dont beaucoup de civiles selon l’AFP.

Pour faire face à ces multiples manifestations excessivement violentes, suite à un couvre-feu de cette nuit, l’état d’urgence a été immédiatement déclaré par Emmanuel Macron dans le but de calmer toutes ces violences. Pour ce faire, cet état d’urgence est un état de crise durant habituellement 12 jours qui renforce les pouvoirs des autorités civiles en matière de sécurité des personnes, et qui limite, en conséquence, les libertés, qu’elles soient publiques ou individuelles avec par exemple la possibilité d’une continuité au couvre-feu, une interdiction de manifestations, de perquisitions administratives etc…

L’Élysée se justifie : « Toutes les violences sont intolérables et feront l’objet d’une réponse implacable pour assurer le retour de l’ordre républicain. Le président de la République a rappelé la nécessité d’une reprise du dialogue politique. » Mais, étant donné que c’est maintenant la sixième fois depuis 1995 que cet état est déclaré en Nouvelle-Calédonie, on peut clairement voir que cette crise est plus profonde.

Nouvelle-Calédonie : "Emmanuel Macron sort le grand je" - Dans la presse

En effet, les émeutes de Lundi ont une source bien précise : il a été voté un projet de réforme du corps électoral pour les scrutins locaux consistant à supprimer une loi présente depuis 2007 consistant a faire en sorte que seules les personnes ayant résidées en Nouvelle-Calédonie entre 1988 et 1998 puissent voter lors des scrutins locaux. Cette loi avait pour objectif premier de faire en sorte que les populations autochtones soient le plus représentées. Mais, aujourd’hui, cette mesure exclut près de 20 % de la population calédonienne.

Cette potentielle invalidation et non représentativité des autochtones du prochain scrutin a fait fortement réagir les indépendantistes, refusant tout changement. Ce sont donc eux, selon certains experts, via les réseaux sociaux et de grands discours qui ont engendré cette vague de manifestations. Mais cette lutte s’inscrit aussi dans un combat plus profond et plus internes de la Nouvelle-Calédonie. En effet, les loyalistes sont quant à eux plutôt optimistes pour la suppression de cette loi. C’est pourquoi, les deux principaux partis loyalistes et indépendantistes ont publié un communiqué indiquant qu’un accord est possible et appellent « l’ensemble de la population au calme et à la raison. » Personne ne peut vraiment savoir s’ils vont savoir trouver un terrain et surtout quand…

Finalement, ce nouveau conflit, bien qu’il soit actuel retranscrit un problème bien plus profond en Nouvelle-Calédonie, déchirée depuis longtemps entre deux partis opposés prêts à se manifester dès qu’ils le peuvent mais cela relève aussi d’un problème du gouvernement français, qui devrait bien plus écouter et comprendre ce qui font partie de leur pays.

Jean D.

Sources :

https://www.senat.fr/rap/r22-879/r22-879-syn.pdf
Capital.fr
Vie-public.fr
https://www.rcf.fr/articles/actualite/nouvellecaledonie-des-scenes-de-guerilla-urbaine-selon-jeanfrancois-bodin
https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/violences-en-nouvelle-caledonie-qu-est-ce-que-l-etat-d-urgence-dont-l-instauration-est-reclamee-par-sonia-backes-1488254.html
https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/violences-en-nouvelle-caledonie-qu-est-ce-que-l-etat-d-urgence-dont-l-instauration-est-reclamee-par-sonia-backes-1488254.html

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