Cyclone Belal à la Réunion : entre dévastation et résilience.

Lundi 15 janvier 2024, un cyclone du nom de Belal est passé tout près de l’île de la Réunion, dans l’océan Indien. Alors qu’il poursuit sa route dans l’océan Indien, l’île de la Réunion est désormais rétrogradée en vigilance rouge, après l’alerte violette déclenchée à 6 heures du matin lundi 15 janvier. La Réunion commence à mesurer l’ampleur des dégâts matériels et la mort de quelque habitants provoqués par le phénomène. Même s’il y a, bien sûr, ce sentiment de soulagement d’avoir évité le cataclysme redouté.

Les conséquences du cyclone…

Le cyclone tropical a été meurtrier pour les habitants de l’île. Selon un bilan provisoire, quatre personnes, dont trois étaient sans domicile fixe, ont perdu la vie. La quatrième victime est un homme intoxiqué chez lui par les gaz d’un groupe électrogène. Belal a balayé la Réunion de ses pluies diluviennes et les rafales de vent ont atteint les 217 km/h. Les dégâts matériels ont sérieusement endommagé les infrastructures. Selon la préfecture, 42 % des habitants se retrouvent sans Internet, 40 % des antennes-relais sont hors service, 32 % des foyers sont privés d’électricité, 17 % ont des difficultés d’accès à l’eau, et 7 % ne peuvent plus capter la TNT et la radio. La situation sur le réseau routier n’est pas meilleure, avec des éboulements, des coulées de boues et des arbres projetés par les vents. Le secteur le plus durement touché semble être l’agriculture, comme l’a souligné le président de la chambre d’agriculture de La Réunion, Frédéric Vienne. Il espère qu’une déclaration de l’état de catastrophe naturelle sera rapidement émise pour aider à faire face à cette situation difficile.

Interview d’un habitant de l’île :

Ce mardi 16 janvier 2024, l’alerte rouge a été levée. Quelle est la situation sur place ?

On décompresse. Le cyclone est passé désormais. Les vents sont encore violents, mais on peut à nouveau sortir. Le préfet a toutefois demandé à ce que la vie économique ne reprenne pas, de manière à nettoyer au maximum l’île avant que les gens ne circulent vraiment.

Bien sûr des arbres sont tombés partout, il y a encore de nombreuses coupures d’électricité et d’eau potable, comme chez moi depuis hier soir. De plus, certaines routes sont fermées à cause de la ravine charriée par les eaux tombées toute la journée, dans un territoire très escarpé.

Comment étiez-vous préparé à ce cyclone, qui s’annonçait particulièrement dangereux ?

Quand je suis arrivé sur l’île en 89, il y avait eu un énorme cyclone. Nous n’avions plus d’eau pendant 2 semaines. Désormais les réseaux d’eaux et d’électricité sont plus fiables, et nous avions anticipé.

Les gens se sont rués dans les magasins pour faire des stocks d’eau, de papier toilette… Cela crée parfois des pénuries. Mais je dois dire que c’était vraiment angoissant pendant 48 à 72 heures avant le cyclone. Car on savait qu’il se formait dans l’océan indien, et qu’il venait chez nous.

Il passait sur une zone verticale de 1 500 km. On annonçait des vents à 250 km/h. Je n’ai jamais connu ça, et c’est vrai que les maisons ont souvent des toits en tôle. Donc il y avait un risque que cela parte, même si, quand c’est bien fait, normalement ça tient.

Qu’avez-vous fait pendant la journée de lundi, au cœur du cyclone ?

J’ai des volets roulants, alors j’ouvrais de temps en temps pour regarder dehors. Par moment, il y avait du calme, plus rien ne bougeait, et après ça repartait. Un coup du vent, de la pluie, parfois les deux…

On avait aussi des moments d’accalmie. J’avais le temps de prendre l’air dans ma cour. Mais c’est long, et tu ne sais pas comment ça va évoluer. Il faut attendre. On avait une radio locale que l’on écoutait, mais, elle a cessé d’émettre pendant trois heures. Bref, c’est très long, car avant, nous avions déjà cette longue attente. Toutefois, nous sommes bien mieux informés qu’autrefois.

En 1948, un immense cyclone avait frappé l’île. Les gens l’apprenaient quand le cyclone était là. On dit même que le cyclone était revenu une deuxième fois. Chez nous, place désormais au nettoyage.

Source :

https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/01/21/apres-le-passage-de-belal-a-la-reunion-des-degats-terribles-et-la-crainte-d-un-futur-cyclone-vrai-de-vrai_6211996_3244.html

https://www.france24.com/fr/%C3%A9missions/outre-mer/20240119-la-r%C3%A9union-d%C3%A9vast%C3%A9e-et-endeuill%C3%A9e-par-le-passage-du-cyclone-belal

https://actu.fr/normandie/breteuil_27112/habitant-a-la-reunion-un-eurois-raconte-le-cyclone-de-linterieur_60572599.html (Interview)

Adrien ANWER

Louis MARLIERE

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