De bonnes nouvelles environnementales.

Jamais autant d’énergie renouvelable n’a été produite dans le monde.

En 2022, l’éolien et le solaire représentaient 12% de la production électrique mondiale (seulement 5% en 2015 et moins de 2% en 2010). Une autre augmentation : les sources d’électricité qui produisent peu de Co2 (renouvelables et nucléaires) ont atteint 39% de l’électricité mondiale. Cela a réduit l’utilisation du charbon. Selon un autre rapport de l’AIE, les énergies renouvelables devraient représenter 4500 GW de puissance en 2024, soit l’équivalent de la production électrique des États-Unis et de la Chine. Il y a cinq ans, autant d’argent était investi dans les énergies dites renouvelables que dans les énergies fossiles. Désormais, pour un dollar investi dans les combustibles fossiles, 1,70 dollar est consacré aux énergies dites propres.

En outre, de nombreuses espèces animales sont certes menacées d’extinction, mais des programmes de préservation ou de réintroduction préservent certaines d’entre elles : depuis 2017, les bisons des plaines ont été réintroduits dans le parc national de Banff (au Canada) et leur population est passée de 16 individus à près de 100 en 2023. Le gouvernement indonésien a lancé un programme pour sauver les rhinocéros de Sumatra, qui comptent moins de 80 individus : l’un est né dans une réserve. En Nouvelle-Zélande, les kiwis bruns, des emblèmes nationaux, réapparaissent grâce à la naissance de deux poussins près de Wellington. Il s’agit des premières naissances sauvages enregistrées dans la région depuis plus d’un siècle. Leur population devrait augmenter avec l’arrivée de 18 autres bébés kiwis bruns.

Par ailleurs, le Brésil annonce une baisse de 22 % de la déforestation en Amazonie en un an. Cette réduction a évité l’émission de 130 millions de tonnes de CO2, soit 7,5% du total émis par le pays. C’est le meilleur résultat depuis 2019, année marquant le début de l’exploitation forestière intense, qui a atteint un niveau de destruction de 13000 km² entre août 2020 et juillet 2021. Le président du Brésil Lula entend mettre fin à la déforestation d’ici 2030 : une rupture avec son prédécesseur Bolsonaro. Lula a renforcé la protection de l’Amazonie en réactivant le Fonds pour l’Amazonie et en révoquant une décision qui autorisait l’exploitation minière dans les zones protégées.

De plus, les membres de l’ONU ont convenu du premier traité international pour protéger les écosystèmes de la haute mer qui représente plus de 60% des océans. Ce traité, qui entrerait en vigueur en 2025, permettrait la création d’aires marines protégées dans les eaux internationales.

Enfin, des nouvelles du ciel : la couche d’ozone se reconstitue progressivement grâce à la réduction des substances nocives. Malgré des variations annuelles, la coopération mondiale a permis à la couche d’ozone de se reconstituer : elle devrait retrouver son niveau de 1980 d’ici 2040.

Sources :

Libération, le 30 décembre 2023

https://www.liberation.fr/environnement/climat/boom-des-energies-renouvelables-repit-pour-lamazonie-nappes-phreatiques-gonflees-a-bloc-retour-sur-les-quelques-bonnes-nouvelles-environnementales-de-2023-20231230_ADVIREAXPJFJ7DI766HR6GCBJ4/

Lucien Louet

Réveillon sanglant au Nigéria.

Qu’est-ce qui a pu conduire au massacre de masse lors du réveillon au Nigeria ?

Avec près de 220 millions d’habitants, le Nigeria, situé en Afrique de l’Ouest, est le pays le plus peuplé du continent et le sixième pays du monde par son nombre d’habitants. L’État de Plateau, qui traverse le pays du nord-ouest au sud-est, est un espace de transhumance du bétail, marqué par les querelles permanentes entre les cultivateurs et les éleveurs à cause du passage des troupeaux dans les champs. La prolifération des armes automatiques a aggravé les conflits qui ont par ailleurs pris une dangereuse tournure communautaire.

Le Nigéria vient ainsi de subir un cruel « Noël noir ». En effet, dans la nuit du 24 décembre, une trentaine de villages de l’État de Plateau, situé dans le centre du pays, a été attaquée par des groupes armés. La tuerie a fait au moins 198 morts et plus de 500 blessés.

L’attaque, commencée dans la soirée, a duré toute la nuit. Les assaillants, dont l’identité reste floue, étaient divisés en plusieurs groupes, qui avançaient d’un village à l’autre. Beaucoup de femmes et d’enfants ont été tués. Certains à la machette. Les maisons, les bâtiments, les véhicules ont été incendiés. Des villageois sont portés disparus, et des blessés graves pourraient ne pas survivre. Des milliers de personnes ont été déplacées. Ce n’est pas la première fois que des villages de cultivateurs sont attaqués, mais l’ampleur du massacre est inédite.

Personne n’explique officiellement ce qui a déclenché la tuerie car aucune justification n’a été donnée par les assaillants ou les autorités. Aucun incident ou provocation n’avait d’ailleurs été relevé dans les jours qui ont précédé l’attaque.

Néanmoins, selon Nnamdi Obasi, qui travaille au Nigeria à l’International Crisis Group (une organisation non-gouvernementale visant à prévenir et à éviter les conflits meurtriers), cette attaque est perçue par les habitants des villages comme une campagne de déplacement forcé. C’est pourquoi cet événement a aussi un impact national. En effet, l’État de Plateau est une zone d’agriculture intensive grâce à son climat humide, son sol fertile, et l’abondance de ses ressources en eau. De ce fait, l’accès à la terre est disputé par les éleveurs et les cultivateurs.

Par ailleurs, l’État de Plateau appartient à la Middle Belt, la ligne de rencontre entre le Nord musulman et le Sud généralement chrétien. Les deux communautés se font régulièrement subir des tensions. Dans cette zone existe aussi une violente opposition entre les communautés dites « indigènes », qui se déclarent propriétaires de la terre, et les migrants, décrits comme des « colons », mais dont certains sont en vérité installés depuis plusieurs générations. Une grande partie de ces « colons », sans terre, sont des Haoussas ou des Peuls (qui représentent 90% des bergers) dont les aïeux sont venus du nord lointain.

La rivalité mutuelle entre éleveurs et cultivateurs pour l’accès aux ressources augmente. En vérité, ces types de tueries se sont accentués à cause de l’absence de sanctions (presque inexistantes après les attaques), de la multiplication des armes à feu dans le pays et de l’insécurité généralisée qui a conduit l’armée et les agences de sécurité à disperser leurs forces dans l’ensemble du Nigeria.

Tinubu, président actuel de la république fédérale du Nigeria, avait affirmé que la lutte contre l’insécurité serait sa priorité. Mais sept mois après son élection, peu de choses ont avancé. Le Président n’a pas annoncé de stratégie détaillée. Il ne s’est pas non plus attaqué aux sources de l’insécurité.

A cause de son origine peule, l’ancien président Buhari était jugé complaisant avec les groupes armés peuls. Le nouveau chef de l’État semblait plus dur dans sa lutte contre l’insécurité. Mais, devant la lenteur de la réaction des forces armées, les habitants parlent de « complicité » (sans toutefois aucune preuve). Ceci pourrait contribuer au développement de groupes d’autodéfense villageois, comme c’est déjà le cas dans d’autres régions.

Cette attaque planifiée, coordonnée et massive, n’est pas une querelle qui se serait dégradée pour une histoire de dégâts commis par des vaches dans les champs. Pourtant, selon Nnamdi Obasi, il ne s’agit pas non plus d’une guerre de religion. Que la tuerie se soit déroulée le jour de Noël fait dire à certains que c’était pour détruire des communautés chrétiennes. Mais les éleveurs de l’État de Plateau ne semblent pas avoir d’agenda islamiste, et encore moins jihadiste.

Sources :

Libération, le 29 décembre 2023

https://www.liberation.fr/international/afrique/massacre-du-reveillon-au-nigeria-les-divisions-identitaires-et-la-rivalite-eleveurs-cultivateurs-salimentent-mutuellement-20231229_5Y3J6DGAKFEE7H66FO3YOR2WTE/?redirected=1

Lucien Louet

Ce que contient le texte de loi sur l’immigration, écrit par la commission mixte paritaire et voté par le Parlement.

La commission mixte paritaire(CMP), composée de sept députés et sept sénateurs, peut être réunie à la demande du Premier ministre. Ces derniers se sont mis d’accord le mardi 19 décembre quant au projet de loi sur l’immigration. En effet, une semaine auparavant, une motion de rejet avait été votée à l’Assemblée nationale à propos de ce projet défendu depuis plusieurs mois par Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur. Il fallait donc le réécrire.

Quelles mesures ont été adoptées par la CMP puis votées par le Sénat et l’Assemblée nationale le 19 décembre au soir ? En premier lieu, le texte modifie l’application de prestations sociales. Pour que les étrangers non européens en situation régulière puissent toucher des allocations familiales et l’allocation personnalisée d’autonomie, ou bénéficier du droit au logement opposable (Dalo1), un délai de cinq ans est désormais prévu pour ceux qui ne travaillent pas, et de trente mois pour les autres. Pour recevoir l’Aide personnalisée au logement (APL), la condition de résidence est fixée à cinq ans pour ceux qui ne travaillent pas et à trois mois pour les autres. Ces restrictions ne s’appliquent ni aux étudiants, ni aux réfugiés ou aux titulaires d’une carte de résident2.

Par ailleurs, le texte issu de la CMP comprend une restriction de l’accès au titre de séjour « étranger malade ». Sauf exception, ce titre ne pourra être accordé que s’il n’y a pas de « traitement approprié » dans le pays d’origine. Mais l’assurance maladie ne prendra pas en charge le traitement si le demandeur a des ressources estimées suffisantes.

En outre, le texte donne aux préfets un pouvoir discrétionnaire3 de régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers dits en tension. Ce titre de séjour d’un an sera délivré au cas par cas, à condition d’avoir résidé en France pendant au moins trois ans et exercé une activité salariée durant au moins 12 mois sur les 24 derniers. Selon cette « expérimentation » qui s’appliquera jusqu’à fin 2026, un travailleur sans papiers pourra demander ce titre de séjour sans le consentement de son employeur.

De plus, la loi instaure des « quotas », fixés par le Parlement, afin de limiter « pour les trois années à venir » le nombre d’étrangers admis sur le territoire (hors demandeurs d’asile), et prévoit que se tienne au Parlement chaque année un débat sur l’immigration.

Le texte a également décidé la déchéance de nationalité pour les binationaux condamnés pour homicide volontaire contre une personne dépositaire de l’autorité publique4. Au sujet du droit du sol5, la CMP a retenu la fin de l’automaticité de l’obtention de la nationalité française à la majorité pour les personnes nées en France de parents étrangers : un étranger devra en faire la demande entre ses 16 et 18 ans. Cependant, en cas de condamnation pour crimes, la naturalisation d’une personne étrangère née en France deviendra impossible. Le texte retient aussi le « délit de séjour irrégulier », assorti d’une peine d’amende sans emprisonnement.

Qui plus est, les conditions du regroupement familial6 ont été durcies, avec notamment une durée de séjour du demandeur portée à 24 mois (contre 18 jusqu’à présent), la nécessité d’avoir des ressources « stables, régulières et suffisantes » et une assurance maladie, ainsi qu’un âge minimal du conjoint de 21 ans (et plus 18). Toutefois, un étranger mineur ne pourra faire l’objet d’une décision qui l’oblige à quitter le territoire français, ni faire l’objet d’une décision de placement en rétention. 

Enfin, le texte met en œuvre, sauf dans certains cas, une caution qui doit être déposée par les étrangers demandant un titre de séjour « étudiant », visant à couvrir le coût d’éventuels « frais d’éloignement ».

1 On peut faire un recours Dalo si une demande de logement social n’a pas abouti.

2 La carte de résident est un titre de séjour qui permet à un étranger de résider en France durant 10 ans ou plus. Plusieurs catégories d’étrangers peuvent bénéficier de cette carte qui donne aussi d’autres droits.

3 Une décision discrétionnaire peut être prise légalement par celui qui dispose d’un pouvoir qui lui appartient en propre sans qu’il ait à subir le contrôle d’une autorité.

4 Une personne dépositaire de l’autorité publique a reçu de la part des autorités publiques un pouvoir de sanction et/ou de contrainte (c’est le cas notamment des policiers).

5 Le droit du sol est la règle juridique qui attribue une nationalité à une personne en raison de sa naissance sur un territoire.

6 Le regroupement familial consiste à faire venir de l’étranger sur le territoire national un(e) époux(se) ou un/des enfant(s).

Sources :

Libération, le 19 décembre 2023

https://www.liberation.fr/societe/immigration/ce-que-contient-le-projet-de-loi-immigration-issu-de-la-commission-mixte-paritaire-20231219_6JBBYBDJMFFETIRTOCTFWUR5DE/

Texte n°2008, adopté par la commission mixte paritaire

https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/textes/l16b2008_texte-adopte-commission#

Lucien Louet

Le Panthéon.

Hausse du nombre de visiteurs

Une année en or pour le Panthéon.

En 2023, de plus en plus de visiteurs ont gravi les marches du Panthéon.
Le Centre des monuments nationaux (CMN) qui gère la promotion de cet établissement public, a indiqué une hausse de 12,5% des visites par rapport à la même période en 2022.

Le franchissement de ce seuil symbolique marque les évolutions souhaitées par le Centre des monuments nationaux concernant le Panthéon. Au cœur du Quartier latin, 1 037 980 visiteurs français, mais aussi du monde entier, avaient fait le déplacement pour visiter le lieu au 28 décembre 2023.

Le monument bénéficie d’une situation particulièrement agréable, au cœur du Quartier latin, sur la montagne Sainte-Geneviève, il est à proximité de la mairie du 5e arrondissement, du lycée Henri-IV, de l’église Saint-Étienne-du-Mont, et de la faculté de droit.
Le jardin du Luxembourg contribue pour beaucoup à l’affluence du Panthéon, car il est également à toute proximité, dans la perspective du bâtiment, en descendant l’agréable et large rue Soufflot.
Un chiffre marqué par la présence importante d’un public jeune. Les jeunes de moins de 26 ans représentent 37 % des visiteurs. Un score vraiment honorable concernant un lieu culturel et historique.

Initialement construit sous la direction de l’architecte Jacques-Germain Soufflot comme une église dédiée à Sainte-Geneviève, la patronne de Paris, au XVIIIe siècle, Il a ensuite changé de fonction en 1791, la Révolution a transformé le Panthéon en un monument laïque, servant de lieu d’hommage pour les grands hommes de la nation.

Le Panthéon abrite les tombes de nombreuses personnalités illustres, notamment Voltaire, Rousseau, Victor Hugo, Émile Zola, Marie Curie et Louis Braille. Beaucoup d’autres y sont inhumés.
Le 21 février prochain, certainement encore une occasion de promouvoir le monument, ce seront Missak et Mélinée Manouchian, deux grands résistants qui recevront un hommage solennel au cours d’une cérémonie présidée par Emmanuel Macron.

Loren.

Nous traverserons les orages, un roman bouleversant.

Pendant les vacances, j’ai lu Nous traverserons les orages, un livre écrit par Anne- Laure Bondoux et élu « pépite d’or 2023 » par un salon du livre.

Ce roman, c’est l’histoire d’une famille, les Balaguère, que nous suivons de génération en génération, de la Première Guerre Mondiale à nos jours, dans leur ferme familiale dans le Morvan. Nous y découvrons les destins tragiques de quatre générations d’hommes, qui subissent les deux guerres mondiales, la guerre d’Algérie, la guerre froide… La petite histoire se mêle à la grande dans ce roman bouleversant, rythmé par les non- dits, les secrets de famille et les trahisons. Nous assistons d’ailleurs parfois à certains grands moments de notre histoire à travers les yeux d’un personnage, la rendant encore plus réaliste.

J’ai beaucoup apprécié le découpage du livre, avec des chapitres parfois entièrement narratifs, et d’autres où un père (le narrateur fictif du roman) s’adresse directement à son fils pour lui expliquer les raisons qui le poussent à écrire l’histoire de leur famille. De plus, chaque chapitre est dédié à un personnage, à travers les yeux duquel on assiste au récit.

Je vous conseille vivement Nous traverserons les orages, un roman émouvant et plein d’émotions, remplis de passages poétiques et de leçons de vie !

Elisa Moreau