« Cela commence par un jeu et finit en dictature »


C’est la phrase d’accroche que l’on lit sur la couverture du roman La Vague écrit par Todd Strasser. En 1969, dans le lycée Cubberley à Palo Alto, en Californie, le professeur Ron Jones mène une expérience de psychologie avec ses élèves, intitulée « La Troisième Vague ».
A travers le livre, La Vague, Todd Strasser fait part de cette expérience qu’il romance.
On y suit donc Ben Ross, professeur d’histoire qui, pour faire comprendre le mécanisme du nazisme à ses élèves, instaure un mouvement qu’il dirige : la Vague. Son slogan ? « La Force par la Discipline, la Force par la communauté, la Force par l’Action. » C’est alors que les mêmes élèves qui, au début de l’année, clamaient haut et fort, que jamais au grand jamais, ils ne se feraient avoir aussi stupidement par un régime totalitaire… Tombent en plein dans le panneau ! L’expérience fonctionne parfaitement, un peu trop parfaitement même… A part pour Laurie. C’est après avoir discuté avec ses parents que Laurie se rend compte du problème de la Vague, elle est d’ailleurs bien la seule…

Quoi qu’il en soit, Ben Ross perd vite le contrôle de son expérience dangereuse et se doit de l’arrêter empressement. Comment s’y prendra-t-il ? Y arrivera-t-il ? Mais surtout, pourquoi l’expérience a-t-elle si bien fonctionnée ?

La Vague, de son titre original, « The Wave », paraît en 2008 aux éditions Jean-Claude Gawsewitch, est traduit dans de nombreux pays et est même adapté au cinéma. Son auteur, Todd Strasser, est un écrivain et journaliste américain né en 1950. Il a publié de nombreux romans, traduits dans plus d’une douzaine de langues. La Vague reste son plus connu, mais on peut également citer « The Accident » et « Workin’ For Peanuts ».

J’ai adoré ce livre, d’une part parce que du point de vue historique, il nous explique la naissance d’un régime totalitaire, et surtout sa réussite, questionnement soulevé par les élèves au début de l’histoire, auquel le roman répond donc ; et d’autre part du point de vue psychologique et humain. Comment certaines personnes se retrouvent à faire des choses qu’elles condamnaient fortement auparavant, et comment d’autres parviennent à y résister. On y comprend l’importance de la nuance, de la discussion et des débats, puisque c’est en discutant, en se disputant même avec ses parents, au sujet de la Vague, que Laurie, personnage principal du roman, parviendra à s’en détacher. De plus, l’histoire nous rattrape : si au début vous souriez devant la bêtise des adolescents qui se font avoir malgré eux par leur professeur d’histoire, vous vous rappelez bien vite qu’ils étaient exactement comme vous au début. C’est là que, pour ma part, je me suis rendu compte de l’ampleur de l’expérience, et que j’ai commencé à avoir froid dans le dos. Me serais-je fait avoir, moi aussi, dans cette situation ? Dur à déterminer, mais j’ose espérer que non…
Finalement, ce livre, cette expérience est très intéressante, et à examiner sous toutes ses coutures ! Il nous amène à réfléchir, à se poser des questions, et nous rappelle que l’histoire se répète dès qu’on lui en donne l’occasion…
Je vous le conseille fortement !

Alixe Pinot

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