Ukraine : un soutien en péril. 

Après un grand soutien à l’Ukraine par les pays occidentaux, certains pays décident d’arrêter de l’aider. Ce retournement de situation pourrait être fatal à l’Ukraine qui est dépendante de l’envoi occidental d’armes et d’argent. C’est la stratégie de Vladimir Poutine qui parie sur un épuisement de l’armée ukrainienne et sur une baisse du soutien de la part des occidentaux. Plusieurs facteurs expliquent cela :

Aux Etats-Unis, une crise politique :

Le samedi 30 septembre 2023, une mesure de financement d’urgence de l’administration américaine a été adoptée par le Sénat américain. Ce texte permet de repousser de 45 jours le vote du budget pour éviter une paralysie de l’administration américaine. Mais dans cette mesure, il n’y a pas d’argent destiné à aider l’Ukraine. Si le premier soutien de l’Ukraine décide de ne plus l’aider, la situation pourrait devenir critique. En effet, l’Ukraine a constamment besoin de munitions et d’armes anti-aériennes pour continuer à faire face à la Russie. Joe Biden a tenu à rassurer Kiev « Je veux le dire à nos alliés, au peuple américain et au peuple d’Ukraine, vous pouvez compter sur notre soutien. Nous n’abandonnerons pas l’Ukraine » a-t-il déclaré.

En Pologne, des désaccords économiques :

« Nous ne transférons plus aucun armement à l’Ukraine car nous nous armons nous-mêmes avec des armes plus modernes. » a déclaré le premier ministre polonais. Cette annonce arrive après des tensions entre les deux pays.                                                       

La Pologne a annoncé interdire l’importation de céréales ukrainiennes. Ainsi, elle entend protéger ses agriculteurs produisant des céréales moins attractives que ceux des Ukrainiens. En effet, l’Union Européenne a supprimé les taxes sur les produits ukrainiens pour favoriser son économie. En réaction, l’Ukraine a porté plainte auprès de l’Organisation Mondiale du Commerce. La Pologne était l’un des principaux soutiens de l’Ukraine : depuis le début de la guerre, elle a donné trois milliards d’euros d’armes.

En Slovaquie, un changement de gouvernement :

Le 30 septembre, la Slovaquie a organisé des élections législatives. Le parti arrivé en tête a promis de ne plus aider l’Ukraine afin de résoudre les problèmes d’inflation. Le président de ce parti est proche du Kremlin. La Slovaquie, pays frontalier de l’Ukraine avait beaucoup financé son voisin. Le président Hongrois Victor Orban proche du Kremlin salue cette décision.

En Europe, un « ras le bol » de la population ?

En septembre 2022, 74% de la population européenne était pour l’envoi d’armes en Ukraine contre 53% en septembre 2023. C’est un phénomène de lassitude du à une guerre qui s’éternise et qui coûte chère à l’Europe en temps d’inflation.

Une garantie de soutien de l’Europe:

Malgré tout, les occidentaux rappellent leur soutien à l’Ukraine. L’Union Européenne a annoncé le prêt de 50 milliards d’euros pour la période 2024-2027. 

Cette incertitude sur le soutien à l’Ukraine conforte Vladimir Poutine dans sa stratégie. L’Ukraine est dépendante de l’aide occidentale : si elle venait à s’arrêter, la guerre serait perdue. La guerre entre Israël et le Hamas inquiète aussi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il a déclaré sur France 2 que « si l’attention internationale se détourne de l’Ukraine, cela aura des conséquences ». Désormais le destin de l’Ukraine est entre les mains de l’Occident. Si les membres de l’OTAN continuent d’aider l’Ukraine, elle pourra encore résister à l’envahisseur Russe ; s’ils continuent de se diviser, la stratégie de Vladimir Poutine se sera révélée fructueuse.

Sources :

Guerre en Ukraine : le nouveau ministre de la défense ukrainien réclame « davantage d’armes lourdes » à l’Occident (lemonde.fr)

Soutien à l’Ukraine : le temps des doutes – Le dessous des cartes – L’essentiel | ARTE – YouTube

La Pologne ne veut plus livrer d’armes à l’Ukraine, en plein conflit sur les céréales – YouTube

Aux Etats-Unis, le shutdown finalement évité (lemonde.fr)

Joe Biden rassure l’Ukraine et exhorte les républicains à cesser de «jouer» avec le «shutdown» (europe1.fr)

Louis Marlière

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