Le Pape à Marseille : un symbole fort qui intercède en faveur des migrants.

Le pape François est venu à Marseille les 22 et 23 septembre derniers. Le choix de la deuxième ville de France, port de la Méditerranée, façonnée par les migrations, n’est pas un hasard… En effet, ce séjour se situe au moment où une nouvelle vague de migrants est arrivée sur l’île de Lampedusa, en Italie. Ce voyage, le premier d‘un souverain pontife à Marseille depuis près de cinq siècles, a été encadré par un dispositif de sécurité drastique (6000 agents des forces de l’ordre étaient mobilisés). Dans sa célèbre Papamobile, le pape a rencontré une foule accueillante, quoique moins dense qu’attendue.

Samedi matin, le jésuite argentin a commencé sa journée par une visite dans les quartiers populaires du centre de Marseille pour y rencontrer des habitants. Il a évoqué la précarité issue de « la pauvreté matérielle, éducative, professionnelle, culturelle, religieuse » et les ravages du narcotrafic.

Le souverain pontife s’est ensuite rendu au Palais du Pharo pour prendre la parole aux Rencontres méditerranéennes qui réunissaient 70 évêques catholiques du pourtour méditerranéen. Il a souligné que la question migratoire est une préoccupation majeure pour lui. Il a également insisté sur le fait que la Méditerranée doit redevenir un « lieu où des pays et des réalités différentes se rencontrent sur la base de l’humanité que nous partageons tous, et non d’idéologies qui nous opposent. ». Il invite donc, par ses paroles, à accueillir et à intégrer les migrants, une préoccupation majeure pour lui. Il a rappelé la nécessité d’éviter un « naufrage de civilisation » et de produire un « sursaut de conscience ».

En fin de matinée, le pape s’est entretenu avec le président de la République, peu de temps avant que le gouvernement français présente une nouvelle loi sur l’immigration, dans laquelle la question de la régularisation des travailleurs sans-papiers fait débat.

Le pape a ensuite remonté l’avenue du Prado pour se rendre à une messe géante au vélodrome devant environ 57 000 personnes, dont le président de la République accompagné de sa femme. Durant son homélie, le pape a regretté le « tragique rejet de la vie humaine, qui est aujourd’hui refusée à nombre de personnes qui émigrent ». « Ceux qui risquent leur vie en mer n’envahissent pas, ils cherchent hospitalité », a-t-il précisé, insistant pour que ce phénomène soit envisagé « avec une responsabilité européenne capable de faire face aux difficultés objectives ».

Ces propos faisaient écho à ses déclarations de vendredi, où il avait évoqué la « peur » et l’« indifférence » face à ceux qui veulent traverser la Méditerranée pour fuir la guerre, la misère ou les bouleversements climatiques.

Enfin, ce voyage est une sorte de testament (le pape a 86 ans et il est malade) à travers lequel le souverain pontife adresse un message de soutien aux migrants.

Sources : Libération, Le Monde, Le Figaro

Lucien Louet

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