Ces dernières années, les coups d’états s’enchainent en Afrique, comme au Mali et plus récemment au Niger. Ils déstabilisent la région et font reculer la démocratie qui est déjà en difficulté en Afrique.
Mais qu’est ce qui justifie ces coups d’états ? Qui sont les acteurs de ces putschs ?
Ils sont généralement perpétrés par les forces armées du pays. Au Niger comme dans d’autres pays d’Afrique, l’armée est soutenue par la population, ce qui facilite la révolution. La population est excédée par les difficultés économiques du pays (grande pauvreté) et par les scandales de corruption. Parfois, les chefs d’états de ces pays sont au pouvoir depuis des dizaines d’années. Les élections sont parfois truquées, ce qui rend la population méfiante envers l’autorité.
Les putschistes ne sont généralement pas reconnus comme légitimes au pouvoir par les pays occidentaux anciennement acteurs dans cette région.
Un sentiment anti-occidental apparait et facilite l’arrivée de nouveaux acteurs.
Ainsi, certains pays comme la Russie soutiennent ouvertement ces putschistes, avec la milice russe Wagner proche du Kremlin qui opère dans la région. La Russie invite même les putschistes à venir sur son territoire. D’autres pays, comme la Chine, choisissent d’investir fortement dans l’économie africaine. Ainsi, la Chine construit des infrastructures dans le pays telles que des écoles, en échange de l’accès aux ressources, principalement minières. Elle reste neutre quand un coup d’état survient et ne le condamne pas afin de pouvoir continuer à extraire les ressources.
Comment va désormais évoluer la situation politique en Afrique ? Qui seront à l’avenir les acteurs de cette partie du monde ?
Le 26 juillet dernier, avait lieu au Niger, pays enclavé d’Afrique de l’Ouest, coincé entre le Burkina Faso, le Mali, l’Algérie ou encore le Tchad, un coup d’État perpétré par une junte menée par des militaires de la garde présidentielle du chef d’État destitué Mohamed Bazoum.
Très vite, la France organise le rapatriement de ses ressortissants mais des heurts violents vont opposer les supporters de la junte aux représentants de la France au Niger, et le 27 juillet l’ambassade de France sera saccagée. Près de 2.000 manifestants demandent à l’ambassadeur de France, Sylvain Itté, de quitter la capitale nigérienne sous 48 heures, ce que le président Macron refusera catégoriquement, ne reconnaissant pas la légitimité du nouvel homme fort du pays : le général Tchiani.
Aujourd’hui, cela fera bientôt un mois que l’ambassadeur Itté, sur ordre de Paris, est cloîtré dans l’ambassade, assurant être “en sécurité avec son équipe”.
En qualifiant la situation de “prise d’ otage au sein de l’ambassade de France ”, le président Emmanuel Macron n’est-il pas en train de mettre de l’huile sur le feu ? D’autant que celui-ci intervient dans un climat de rejet de la France comme au Mali ou au Burkina Faso par exemple.
Un nouveau vent d’indépendance souffle sur certains pays africains francophones, qui rejettent toute influence de l’ancienne puissance coloniale française. Ces pays souhaitent à présent être libres du choix de leurs partenaires militaires, économiques ou commerciaux, même s’il s’agit de la Chine ou de la Russie.
La France, par le biais de son président Macron, semble ignorer les revendications profondes d’une nouvelle génération d’hommes et de femmes africains, attisant ainsi un “sentiment anti-Français”. Preuve s’il en est, d’une perte de plus en plus importante de son pouvoir et de son influence dans ces zones encore très instables.
Le 28 août 2023, Emmanuel Macron affirme que l’ambassadeur français, Sylvain Itté, va désormais rester à Niamey malgré le fait que la junte militaire ait demandé qu’il quitte le pays. Cet événement fait suite au coup d’État au Niger et le renversement du président élu, Mohamed Bazoum, le 26 juillet. Celui-ci a tenté d’obtenir la libération et de réinstaurer l’ordre constitutionnel après le putsch. Il a aussi été accusé de haute trahison et d’atteinte à la sécurité nationale, et est actuellement détenu dans sa résidence avec sa famille. Les militaires putschistes essayent de l’empêcher de reprendre le pouvoir de l’Etat. Ceci étant dit, la France est sujet à controverse : pourquoi le gouvernement français s’oppose-t-il au putsch au Niger ?
La situation sociale au Niger et le coup d’Etat…
Le Niger est considéré comme le pays le plus pauvre du monde, avec la situation sécuritaire délabrée, un système d’éducation faible qui rend au moins 80 % des Nigérians analphabètes, et un nombre considérable de personnes (63% des habitants) qui luttent contre le seuil de pauvreté.
Le 26 juillet, les membres de la garde présidentielle ainsi que la junte militaire ont renversé le président, Mohamed Bazoum. Le colonel major Amadou Abdramane a allégué : « Cela fait suite à la dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale » seulement un jour après le coup d’Etat.
Pourquoi la France s’oppose-t-elle réellement au putsche au Niger ?
Malgré tous ces problèmes que les membres putschistes éclairent avec le coup d’État, le gouvernement français reste aux côtés de Mohamed Bazoum, car il souhaite lui aussi rétablir l’ordre constitutionnel. Mais la raison pour laquelle la France s’oppose au putsche est plus complexe que cela. La France a été un pays avec beaucoup d’influence partout dans le monde, et surtout en Afrique subsaharienne. Son gouvernement démocratique s’est étalé dans de nombreux pays africains, dont le Niger. Cependant, des coups d”Etat sont survenus au Mali, au Burkina Faso et en Guinée entre 2020 et 2022. Ces nouveaux gouvernements majoritairement militaires commencent à diminuer l’influence de la France dans le continent africain. Un nouveau gouvernement et l’absence de l’ordre constitutionnel au Niger peut avoir de grosses conséquences sur le pouvoir de la France et son hégémonie diplomatique et militaire en Afrique.
Les pays comme le Mali, la Guinée et bientôt le Niger commencent à se tourner vers un nouveau pays… la Russie.
Selma
Sources utilisées : Parismatch (Site) ; France24 (Site) ; Le Monde (Journal)
Sur les images qui ont largement circulé sur les réseaux sociaux, pourquoi a-t-on vu des partisans de coups d’État en Afrique brandir des drapeaux russes ? Ces dernières années, plusieurs pays ont subi des coups d’État, notamment le Mali (en 2020 et 2021), la Guinée et le Soudan (2021), le Burkina Faso (2022), le Niger et le Gabon en 2023. Ces pays sont certes différents mais ils ont plusieurs points communs. Il s’agit d’anciennes colonies où la corruption est très fréquente. On y trouve de constantes interférences étrangères (par exemple, des bases militaires françaises s’étaient installées au Mali et au Niger). De plus, les dirigeants de ces pays pouvaient sembler ne pas être assez à l’écoute de leurs populations et les gouvernements paraissaient incapables de protéger les citoyens. En outre, le réchauffement climatique produit de plus en plus de pénurie d’eau et d’aliments, ce qui provoque des tensions au sein des populations locales. Dans ce contexte, de hauts gradés des différentes armées nationales (dont beaucoup sont déjà impliqués dans des affaires de corruption) ont réussi des coups d’État. Officiellement, ceux-ci visent à assainir ces situations et à établir un pouvoir national fort. Toutefois, ces nouveaux dirigeants cherchent sans doute à s’enrichir avec l’aide de la Russie.
Pourquoi la Russie ?
De nombreuses raisons expliquent la présence active de la Russie dans ces pays frappés par des coups d’État. Les sentiments pro-russe et anticolonialiste des populations sont très présents. Dans certains de ces pays, les opérations militaires françaises ont en partie échoué dans leurs luttes contre les djihadistes (en particulier au Mali, depuis 2013, avec l’opération Serval, ensuite nommée Barkhane). De manière opportuniste, la Russie profite de cet état de fait pour exercer une influence majeure. Ainsi, elle fournit aux putschistes des conseils politiques, des services de sécurité et des armes. Elle offre aussi un service de désinformation puissant, basé sur un savoir-faire technique et idéologique (comme la création de fake news diffusés sut internet). En échange, à travers Wagner, la Russie reprend une grande influence sur une partie du continent africain dont elle entend exploiter les riches ressources naturelles.
Est-ce que l’on peut parler de la France-Afrique ?
Les araignées, des insectes ? Contrairement à notre imaginaire collectif, les araignées ne sont pas des insectes !! Eh oui, nos chères Aranéides, ont 8 pattes ; or, les insectes en comptent obligatoirement 6 ! En revanche, elles appartiennent au même groupe que ces derniers : les arthropodes (du grec arthron qui signifie « articulation » et podos, « pieds »), qui regroupe certains invertébrés au corps constitué de segments articulés, et possédant un exosquelette (pour faire simple…). De plus, on peut classer les araignées dans trois groupes :
-Les Mygalomorphes, les mygales géantes ;
– Les Liphistiomorphes, espèces encore primitives, à l’abdomen segmenté, présentes seulement en Asie du Sud-Est ;
– Les Aranéomorphes, les espèces restantes, majoritairement plus petites.
Quant au nom « d’araignée », il nous vient de loin ! En effet, dans la mythologie grecque, Arachné était une simple mortelle se vantant de tisser mieux que la déesse Athéna elle-même ! Bien obligée de l’admettre, Athéna, furieuse, détruisit le travail de la jeune femme. Humiliée, Arachné se pendit ; mais soudainement prise de remords, la déesse décida de lui offrir une seconde vie… En tant qu’araignée, condamnée à tisser sa toile pour l’éternité !
Les araignées en France.
En France, on compte environ 1600 espèces natives selon le Museum d’Histoire Naturelle. Pourtant, vous ne risquez (presque) rien. Pourquoi ? Les araignées, contrairement aux abeilles, guêpes et frelons, ne possèdent pas de dard, mais des crochets, reliés à des glandes de venin. Elles ne peuvent donc pas nous piquer, elles mordent. Mais pas d’affolement ! En France métropolitaine, seule une dizaine d’araignées sont capables de transpercer notre peau pour nous mordre… Quant au venin, possédé par la majorité des araignées, pratiquement aucun ne peut nous poser de réel problème, excepté en cas d’allergie, bien sûr, cela va de soi. De toute façon, les araignées ne se servent de leur venin uniquement pour immobiliser leur proie ; et ne vous inquiétez-pas, l’humain n’est pas reconnu comme tel. Sa seule motivation pour vous mordre serait si elle se sent en danger, si vous lui faites peur. Et n’oublions pas qu’un venin peut être inoffensif pour l’être humain. Concrètement, on déplore environ 3 morts dues aux araignées dans le monde chaque année…
Sachez cependant qu’il existe bel et bien en France métropolitaine une araignée dangereuse pour l’Homme : assez imposante (8 à 15mm pour la femelle et 5 à 7 pour le mâle ; voir photo ci-après), la malmignatte, sorte de Veuve Noire, se trouve principalement dans le Sud et en Corse.
Elle n’est pas agressive mais sa morsure entraine de la fatigue, des sueurs, ainsi que des picotements, démangeaisons et rougeurs, ou un engourdissement de la zone touchée. Si cette dernière gonfle de manière significative, c’est un signe d’allergie, appelez le Samu, car même si très rare, la mortalité n’est pas exclue. Ces symptômes peuvent durer deux jours ou plus.
La peur qu’elles nous inspirent.
De manière générale, les araignées sont détestées, on les considère plus comme des « monstres » que comme des animaux. Leur vue fait frémir, et beaucoup en ont une phobie féroce, l’arachnophobie, qui est totalement incontrôlée. Mais alors, Pourquoi ? Selon Freud, père de la psychanalyse, ou encore Jean-Pierre Winter, l’araignée symbolise inconsciemment, notamment dans les rêves, théâtres de l’inconscient, la mère méchante, l’angoisse devant le féminin, de par ses pattes, qui seraient le souvenir de la chevelure maternelle, et, je cite « Quant à sa tendance à s’éclipser aussitôt aperçue, elle rappellerait la peur que tout adulte a pu ressentir nourrisson : celle de la disparition définitive de la mère. » (Jean-Pierre Winter).
Certains scientifiques, quant à eux, pensent que cette peur serait inscrite dans nos gènes. Nos ancêtres devaient se méfier de ces petites bêtes car leur morsure pouvait être parfois mortelle, et ils nous l’auraient transmise, ce qui expliquerait pourquoi tant de monde en a peur, au même titre que les serpents, le noir, le vide, etc.
Cependant, l’aspect culturel a aussi son rôle à jouer ! En effet, depuis le Moyen-Age et par les histoires, livres, films et même publicités, la crainte de cet animal, ainsi que les limaces et cafards, est partagée.
Alors, les araignées, monstres ou pas ? Devons-nous continuer à les écrabouiller innocemment ou se limiter à les sortir de chez nous ? A vous de voir… Mais s’il vous plaît, les araignées ne sont pas des insectes …
Le 26 juillet 2023, le président nigérien Mohamed Bazoum, élu démocratiquement en 2021, est séquestré dans le palais présentiel par ses gardes, sous le commandement du général Abdourahamane Tiani, soutenu par une grande partie de la population. Ceci est la conséquence des fortes insécurités du pays. Dans une interview, le général a décrété : « Cela fait suite à la dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale. »
La relation franco- nigérienne, une relation ambivalente
Au Niger, un sentiment anti-français, et surtout antipolitique française, déjà présent avant le coup d’état du 26 juillet 2023, se développe et prend de l’ampleur, atteignant les classes populaires auparavant exclues de ce genre de discours. Ce ressentiment envers l’ex-puissance coloniale provient notamment de la désinformation et de la propagande à l’œuvre sur les réseaux sociaux, manipulés par la milice Wagner. Dans ce pays où le taux d’alphabétisation ne dépasse pas 30%, les rumeurs telles que le fait que l’armée française ne se déplacerait sur les zones de guerre que pour distribuer des armes aux djihadistes, se font de plus en plus courantes et sont difficilement contrôlables.
Les acteurs du coup d’Etat et la population nigérienne reprochent à la France de ne pas avoir su éliminer la menace des djihadistes de l’Etat islamique, et s’énervent de sa diplomatie « arrogante » et « illisible ». Ce coup d’Etat n’est pas le premier dans la région du Sahel ; certains pays tels que le Mali ou le Burkina Fasso ont déjà connu un coup d’Etat.
Au niveau politique, après avoir obtenu son indépendance le 3 août 1960, se libérant de ce colonialisme français qu’il a toujours refusé, le Niger garde tout de même de bonnes relations avec la France qui reste son pays partenaire le plus important. De nos jours, les deux pays multiplient les accords et coopérations politiques, particulièrement en matière de protection et de défense, économiques mais aussi sociales, et entretiennent une relation bilatérale. Etonnant de voir ici la différence de relation entre l’opinion publique et les politiciens…
Certains pays comme les Etats-Unis condamnent ce coup d’Etat, mais préfèrent le dialogue à des sanctions qui nuiraient aux relations diplomatiques avec le Niger.
Mais alors, pour quelles raisons la France s’oppose-t-elle à ce coup d’Etat ?
La France a de nombreux intérêts au Niger. Des intérêts militaires, économiques et migratoires, par exemple.
En effet, elle a près de 1500 soldats là-bas, dans le cadre de l’opération Barkhane (opération militaire française qui vise à lutter contre les djihadistes au Sahel). Un départ de ces forces faciliterait la progression des groupes djihadistes.
De plus, l’hexagone est le premier partenaire commercial du Niger à l’export. Ce dernier, quant à lui, est le principal fournisseur d’uranium de la France : son minéral est utilisé dans les centrales nucléaires. En effet, le Niger en est le premier producteur au monde. Le journaliste Rémi Carayol précise d’ailleurs que : « La question de l’uranium est loin d’être négligeable ».
Il a aussi expliqué que le Niger est « un allié dans la lutte contre l’immigration irrégulière », car le pays est un point de passage majeur des migrations de l’Afrique vers l’Europe.
Le président Macron a réagi en condamnant « avec la plus grande fermeté le coup d’Etat militaire ». Il ne reconnait pas l’autorité putschiste, jugeant ce coup d’état « parfaitement illégitime », et profondément dangereux pour les nigériens, pour le Niger, et pour toute la région. » C’est pourquoi il a refusé de laisser l’ambassadeur français du Niger quitter le pays, malgré les menaces. Le chef d’état français appelle « à la libération du président Bazoum et à la restauration de l’ordre constitutionnel ».
La France a-t-elle raison de vouloir intervenir au Niger ? Devrait-elle prendre ses distances et accepter de perdre son allié ? Dans les deux cas, quelles en seraient les conséquences ?
Elisa Moreau et Alixe Pinot
Sources :
Quels sont les intérêts politiques et économiques de la France au Niger ? Comprendre en quatre minutes (lemonde.fr)
Au Niger, la junte joue la division entre la France et les Etats-Unis (lemonde.fr)
Coup d’État au Niger : les intérêts de la France dans le pays menacés ? | TF1 INFO
Lutte contre le jihadisme, immigration, uranium… Pourquoi la tentative de coup d’Etat au Niger préoccupe particulièrement la France (francetvinfo.fr)
Niger : pourquoi est-ce un pays stratégique pour la France ? (francetvinfo.fr)
Niger : Emmanuel Macron défend le maintien de l’ambassadeur et se refuse à tout « paternalisme » ainsi qu’à toute « faiblesse » en Afrique (lemonde.fr)
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