Sonia Devillers, une journaliste passionnée et de caractère.

Cette année, la Classe Média du Lycée Montaigne s’est tournée vers une journaliste qui ne mâche pas ses mots. C’est une femme de caractère et une professionnelle des médias que nous avons invité à nous présenter son parcours, son travail et ses objectifs en tant que journaliste. Rencontrée lors d’une conférence à la Maison de la Radio pendant la Semaine de la Presse, nous avons été subjugués par son enthousiasme et sa clairvoyance sur le monde des médias. Nous avons décidé alors de lui parler et de lui proposer d’être la marraine de la Classe Média pour cette année ce qu’elle a accepté. Selon elle, l’enseignement des médias doit être intégré dans le cursus scolaire des futurs citoyens. Après quelques mails échangés, nous sommes tombés d’accord sur une date et la rencontre tant attendue a pu avoir lieu. Le rendez-vous est fixé pour le vendredi 18 novembre 2016 à 13h30.

Avant de rendre compte de ses propos, nous avons cherché à savoir qui était Sonia Devillers en lui posant un certain nombre de questions:

sdSonia Devillers est née le 31 janvier 1975. Dès le lycée, elle s’intéresse plus particulièrement aux matières littéraires et c’est tout naturellement qu’elle étudie la philosophie à l’université Paris Sorbonne. Elle finit par abandonner la préparation de son agrégation pour aller travailler au Figaro. D’abord aux pages « Culture », elle passe très vite aux pages « Médias et Communications », où elle restera dix ans. Commençant à s’ennuyer fermement dans ce travail, Sonia Devillers évolue parallèlement à la radio en tant que chroniqueuse hebdomadaire dans l’émission « Service Public » d’Isabelle Giordano entre 2005 et 2012. Elle y traite des sujets comme la consommation, l’économie ou encore la société. Elle est aussi à l’antenne du Mouv’, avec des sujets économiques et ses coups de cœur culture.

L’été 2011, Sonia Devillers obtient un magazine qu’elle appelle « Grand Bain », tantôt quotidien pendant les vacances d’été, tantôt hebdomadaire le samedi le reste de l’année. Elle y parle des médias et des industries culturelles, puis elle élargit les thèmes aux sujets de société.

Depuis août 2014, elle présente quotidiennement « l’Instant M » de 9h40 à 10h sur France Inter, une émission sur l’actualité des médias. Son travail est très polémique car ses interviews sont souvent mouvementées et cela ne la dérange pas de titiller ses invités.

Lilou Mayaux-Barbero

Par l’intermédiaire de Corentin Masson, les élèves ont pu lui poser des questions sur le sens de sa démarche en tant que journaliste et les objectifs de son émission « L’instant M« .

I-Qu’est-ce qui vous a poussé à être journaliste ? Qu’est-ce qui a déclenché cette passion ? Est-ce que vous avez toujours eu envie de faire de la radio ? Quelles études avez vous suivi ?

image1-1Jeune, Sonia Devillers n’avait pas d’idées précises de ce qu’elle voulait faire de son avenir, c’est tout à fait par hasard que sa passion s’est déclenchée. Elle était au lycée Hélène Boucher à Porte de Vincennes. C’était un endroit austère selon elle, avec quelques très bons élèves. Elle était très forte dans les matières littéraires, particulièrement en français et en philosophie, elle passe donc un bac L.. et fait hypokhâgne. Après avoir raté deux fois Normal Sup, elle entreprend un cursus en philosophie à Paris I. Puis elle est trois ans en classe préparatoire à Claude Monet. Elle obtient finalement sa licence. Elle se spécialise autour d’un auteur qu’elle admire : Henri Bergson. Elle travaille sur des réflexions autour de l’art. Elle fait un master, pendant lequel elle s’ennuie : « Je ne suis pas faite pour travailler seule à la maison », nous dit-elle. Elle renonce finalement à passer l’agrégation et entre au Figaro en 1999. Par chance, alors qu’elle n’a pas fait d’école de journalisme (ce qui n’est pas impératif, dit-elle). Elle entre au service culture, qu’elle déteste: elle n’y trouve que des personnes spécialisées dans leur domaine, qui ne sont pas très ouverts aux nouveaux arrivants. Elle caractérise le Figaro comme très varié: on y trouve des personnes d’extrême droite comme d’extrême gauche, des grands intellectuels comme des alcooliques…
Après avoir été repérée, elle entre dans la page média du Figaro comme stagiaire et finit par y rester dix ans. Elle en a marre: la page média n’est pas lu par le grand public, seulement par les professionnels des médias.
Elle a parallèlement été prise comme chroniqueuse grâce à Isabelle Giordano dans l’émission « service public » et elle fut virée du Figaro vers 2010-2011, période où beaucoup de journalistes furent licenciés à cause de l’adaptation des journaux au numérique. D’autres thèmes ont été abordés comme la grève à Itélé: « c’est une catastrophe. A cause du nouveau patron, les employés travaillent dans des conditions extrêmement désagréables, certains démissionnent sans trouver de travail après ».
Sonia Devillers a découvert grâce à son expérience de chroniqueuse, qu’elle adorait la radio. Après être partie du Figaro, elle ne savait pas trop comment trouver un autre travail, lorsque Philippe Val, patron de France Inter, la recrute comme chroniqueuse du 9/10 où elle eut beaucoup d’auditeurs. Elle adorait faire ça, pendant les vacances, elle avait carte blanche, aucune concurrence, et travaillait autour de sujets divers tels que les westerns ou les dragons.

II-Comment cette émission est-elle née ? Comment se déroule-t-elle ? Pourquoi faire une émission sur les médias ? Avez-vous une totale liberté sur le contenu de l’émission et sur le choix des invités ?

sdmSonia Devillers s’est battue pour rester au micro de France Inter, car un nouveau directeur a été nommé. « Le Grand Bain » était son émission d’été, qu’elle a dirigé pendant 4 ans, et où elle avait une totale liberté des sujets qu’elle voulait traiter. Elle y raconte ce qu’elle veut, invite qui elle veut et c’est de cette façon qu’elle a appris à parler aux gens, à les mettre à l’aise et en confiance. Seulement pendant les campagnes électorales, elle doit veiller à respecter une stricte équité entre ses invités politiques, sinon elle a carte blanche. Tout au long de l’année, elle invite les personnes de son choix, tels que des photographes, des marchands de journaux, des lycéens, des cinéastes… Cela est très important pour elle car cela lui permet de s’adresser à tout le monde, pas seulement aux professionnels des médias. Sonia Devillers profite pleinement de sa liberté dans ses choix et ne se restreint pas qu’aux personnes qu’elle aime et admire.
L’émission « L’Instant M » ne se différencie pas beaucoup du « Grand Bain », mais elle a été créée pour comprendre notre société. « Les médias sont la clé d’entrée dans notre époque », nous a-t-elle dit. On peut parler de politique, de culture, de société d’économie…
« L’Instant M » est un service public, il n’y a pas d’actionnaires privés.
D’après elle, la radio est un média chaud, vivant, contrairement à la presse écrite.

III-En quoi votre émission peut-elle déranger ? Quels sont les invités qui ont montré une réticence ou une force de résistance ? Existe-t-il une objectivité ou une impartialité dans ce type de thématique d’émission ?

maxresdefaultL’émission « Instant M » de Sonia Devillers ne dure que 18 minutes. Lorsqu’elle a des invités importants, tels que des acteurs ou des réalisateurs pour des promotions de films, elle préfère aller droit au but dès le début et n’est pas toujours tendre… Elle doit avoir tout un plan dans sa tête lorsqu’elle invite des personnes : un sujet, une problématique, un angle… c’est la base de tout selon elle. Cependant, ses manières d’agir et de questionner l’invité ont pu en choquer certains, comme Anne-Sophie Lapix et Cyril Hanounah qui refusent de se faire interviewer dans son émission. Cependant, il y a aussi certaines personnes qu’elle refuse d’inviter sur son plateau (telles que Karine Lemarchand ou Frédéric Lopez).
Il y a une forme d’objectivité dans le fait qu’elle travaille beaucoup et qu’elle questionne et recherche non seulement les points forts, mais également les points faibles de l’invité. Cette rencontre et cet entretien nous ont éclairé sur le métier de journaliste de radio.

Leonor Berche et Alice Franck

Les élèves de la Classe Média ont également filmé Sonia Devillers. Pendant cet entretien, elle nous explique entre autres les méfaits de la pensée unique. A vous de voir…

Un grand merci à Nina Bernard, Bérénice Cahen, Agathe Duszko, Pierre Larchet, Hugo Munigliat-Raynal et Assa Traore.

 

Benjamin Sabbah, un spécialiste de l’économie des médias.

Dans le cadre des Rencontres de Montaigne, le 29 novembre 2016, les élèves ont reçu Benjamin Sabbah, spécialiste de l’économie des médias. Notre invité a eu un parcours universitaire de grande qualité. En effet, il a été étudiant à la Sorbonne (Paris I) et à Université-Dauphine. De plus, il a fait un stage au Mexique (Planet finance). Il travaille à l’Agence France Presse depuis 2006. Il a donné également des cours d’économie des Médias dans le MBA Communication de PPA (2015 – 2016) et dans le cadre des Master 1 du double diplôme ESJ-Sciences Po Lille en 2016 et 2017.

Au cours de cet entretien, il a expliqué l’importance des agences de presse dans la construction et la diffusion de l’information. Après une présentation fort intéressante, les élèves ont conclu la conférence pour une série de questions. Nous avons cherché à résumer dans ce dossier les faits majeurs de cette rencontre.

benjamin-sabbah

Qui est Benjamin Sabbah ? Nous avons décidé de présenter notre invité en quelques lignes.

Benjamin Sabbah est un professeur d’Economie des Médias à l’université Paris-Dauphine et travaille à l’AFP en tant que responsable Pôles Produits et au service B2B (Business to Business). Il a également rejoint la Direction Commerciale France.

Benjamin Sabbah a donc commencé par nous présenter son poste à l’AFP et ses autres activités professionnelles. Puis il nous a décrit son parcours et ses études. Il a commencé à s’intéresser à l’économie au lycée en s’orientant vers une filière générale ES. Puis, l’économie étant un sujet digne d’intérêt, il décida de continuer ses études en faisant des études supérieures d’économie. Après avoir obtenu son Master, il partit au Mexique dans une entreprise pour travailler dans le conseil pendant un an. Puis, de retour en France, il poursuit sa formation durant de quelques années. Il travaille désormais à l’AFP, depuis 10 ans. D’après lui, c’est une entreprise très attachante, dans laquelle média et technologie se retrouvent combinés.

Lors de cette rencontre, notre invité nous a expliqué le fonctionnement des agences de presse et plus particulièrement l’Agence France Presse (A.F.P.). Il a ensuite montré la différence entre une agence de presse et un média. Un média, d’après le dictionnaire Larousse est un « Procédé permettant la distribution, la diffusion ou la communication d’œuvres, de documents, ou de messages sonores ou audiovisuels (presse, cinéma, affiche, radiodiffusion, télédiffusion, vidéographie, télédistribution, télématique, télécommunication) ». Une agence de presse est la source d’information d’un média. C’est le média de l’information. Elle a des photographes, des caméramans, des journalistes, des envoyés spéciaux un peu partout dans le monde pour se tenir au courant de la moindre information qui pourrait informer un média lié à cette agence.

Puis, Benjamin Sabbah a donc posé les problématiques d’une agence de presse, c’est-à-dire leur mode de fonctionnement, leur financement et autres, avant de nous faire un historique précis et détaillé des médias et de l’AFP.

afpTout d’abord, prenons l’exemple de l’AFP pour être plus précis. Pour avoir accès au réseau d’information de l’AFP, il faut y être abonné, pour une somme d’argent conséquente; Seuls les grands médias nationaux comme France Télévision ou TF1 peuvent avoir accès à toute l’offre. L’AFP n’est donc pas un média, il donne des informations brutes. L’AFP est une agence nationale qui rend ses informations disponibles en six langues (en français, en anglais, en espagnol, en portugais, en allemand et en arabe), et c’est plus précisément la première agence de presse au monde, fondée en 1835 entre autres par Charles-Louis Havas, et par ses collaborateurs Paul Julius Reuter et Bernhard Wolff. A l’époque, l’agence de presse se nommait Agence d’information Havas.

13 ans plus tard, en 1848, une seconde agence de presse, nommé Associated Press, fait son apparition en Amérique. Puis en 1849, l’associé de Charles-Louis Havas, Bernhard Wolff, décide de quitter l’équipe de l’Agence d’information Havas, et de retour en Allemagne, fonde sa propre agence : le Bureau Télégraphique Wolff (qui deviendra plus tard l’Agence Continentale puis DPA). Et c’est au tour de Paul Julius Reuter de quitter Havas pour former l’agence de presse Reuters (plus tard rebaptisé Thomson-Reuters) en Angleterre. L’agence de presse Reuters devint donc la 4ème agence de presse. Durant la Seconde Guerre mondiale, avec le régime de Vichy, l’Agence d’information Havas, renommée depuis peu Agence France-Presse (AFP) devient l’OFI, la radio de Vichy. À la fin de la guerre, le personnel de l’AFP reprend possession du bâtiment et l’entreprise redevient l’Agence France-Presse.

À l’heure actuelle, il existe bien d’autres agences de presse dans le monde.
Nous avons par exemple Sputnik en Russie, qui dessert ses informations en 32 langues, Xhinyou en Chine et Anadalou en Turquie qui eux desservent leurs données en 16 langues. L’AFP, lui, transmet ses informations en 6 langues.

Chaque jour, l’AFP produit environ 5 000 dépêches, 3 000 photos, et 70 infographies.

L’Agence France Presse est un chaînon essentiel de l’information francophone dans le monde. Par la présence de ses journalistes, elle permet aux grands médias d’obtenir des informations d’une grande qualité. Toutefois elle n’est pas à l’abri d’un faux pas, qu’elle doit corriger au plus vite. Par son action, elle contribue à la préservations des valeurs démocratiques en donnant une information objective. Grâce à Benjamin Sabbah, nous avons compris le rôle essentiel de l’AFP dans la diffusion de l’information. La Classe Média vous remercie encore pour avoir répondu favorablement à notre invité et pour la qualité de votre conférence.

La Classe Média (Kimberley Barret, Léonor Berche, Héloïse Cheronnet, Simon Rochoux).

La Soirée Média du lycée Montaigne

Comme chaque année depuis maintenant 3 ans au lycée Montaigne, les élèves de la seconde 3 organisent avec l’aide de leurs professeurs une soirée-débat autour des médias.

Une place particulière est faite à notre parrain, qui est M. Charbonneau. Les élèves rappellent en effet son parcours, ses activités professionnelles et sa vision du journalisme.

La soirée se déroule en deux temps; le premier, les élèves présentent leurs travaux, c’est-à-dire les objectifs de l’enseignement d’exploration, le blog et ses différentes rubriques, les articles et les reportages effectués tout au long de l’année. Puis, dans un second temps, un débat est organisé reposant sur un thème défini au préalable. Cette année, le thème retenu est « le journalisme et le journaliste ». Deux journalistes, M. Yoann Gillet, documentariste, et M. Charbonneau, Direction adjoint de l’information à TF1 et Directeur général de LCI, sont invités à répondre aux questions posées par les élèves et le public.

Nous vous proposons deux documents qui permettent de voir et comprendre le déroulé de la soirée. Le premier est un powerpoint qui montre les différentes étapes de la soirée et le second, un reportage, filmé et monté, par les élèves de la classe.

Le powerpoint de la soirée 

https://1drv.ms/p/s!AlFFfON_xjuQgRy43780PhLN6uXh

Le reportage

https://drive.google.com/file/d/0Bx-H967VMJHWbVRORmtYVFZ2ODg/view?usp=sharing

La Classe Média

Les rencontres de Montaigne

Cette année dans le cadre des rencontres de Montaigne, les élèves ont reçu M. Charbonneau, Directeur adjoint de l’information de TF1 et Directeur général de LCI. Il a bien voulu cette année être le parrain comme l’ont été Mme Robert-Diard du journal du Monde et M. Thénard, directeur du Canard enchainé.

Les élèves ont effectué trois travaux: un article, un documentaire et un reportage photographique.

Un journaliste, N. Charbonneau, Directeur adjoint de l’information et Direction général de LCI, présente son métier et les problématiques qu’il peut rencontrer.

Un article: Un professionnel du journalisme.

Nicolas Charbonneau est le directeur général de la chaîne LCI depuis peu, et est également directeur adjoint de l’information sur TF1. Durant notre entretien du 20 mai 2016, nous avons pu en savoir plus sur ses études ou encore sur son travail de journaliste.

Jeune, il veut être médecin légiste, puis policier, et puis il décide de se lancer dans le journalisme. Il a toujours aimé voyager, faire des rencontres et voir sur le terrain la réalité brute des faits.

Pour ce qui est de ses études, Monsieur Charbonneau n’a pas eu un parcours que l’ont pourrait qualifier de « typique » pour un journaliste. Il passe son baccalauréat littéraire, puis fait un doctorat en sociologie. Il commence à faire alors beaucoup de stages en radio durant les week-end. Il fait ses débuts comme grand reporter comme en Afrique au Rwanda en 1994 pendant le génocide Hutus. Les rédactions l’envoient également dans des pays en guerre comme en Irak. Selon lui, cela est une façon de découvrir les peuples et comprendre le monde. Pendant 15 ans, il travaille pour Europe 1 en tant que journaliste.

Il est par la suite rédacteur en chef du Parisien, puis travaille aujourd’hui sur les chaînes TF1 et LCI. Il nous dit alors avoir une mission  : bien informer les gens. Il veut garder une certaine objectivité même si chacun a une vision différente de l’information.

Pour N. Charbonneau, il est possible de réussir dans le journalisme sans faire de grandes études, et dit notamment qu’il ne conseille pas les écoles privées. Pour lui, ce ne sont pas les études qui font la différence, mais il faut quelqu’un de différent, qui porte un regard différent sur chaque information et qui a une vraie personnalité.

Son quotidien change au gré de l’actualité; il n’a pas de journée type, aucune ne se ressemble, mis à part qu’il passe la plupart de son temps en réunions.

Il nous parle alors des pièges qui, selon lui, peuvent arriver comme le journalisme télévisuel. L’un d’eux, et sûrement le principal, est de ne pas diffuser une information qui est fausse à cause d’un excès de précipitation. Il faut alors vérifier les sources de l’information et les croiser afin d’éviter toute erreur. Évoquant les réseaux sociaux, qui constituent à la fois une aide et une source de méfiance, ils doivent être utilisés avec la plus grande méfiance.

Pour N. Charbonneau, il n’a pas de ligne éditoriale;  à la télévision, il précise que cela est difficile d’en avoir une, beaucoup plus que pour le journalisme de presse. Il n’a qu’une seule conviction : faire des sujets qui intéressent les gens et qui m’intéressent.

Nous abordons ensuite les objectifs fixés pour la chaîne LCI, chaîne de la T.N.T. gratuite depuis peu;  il souhaite multiplier les audience par 5 pour arriver au niveau de iTélé. Il a également une ambition : donner un rendez-vous aux téléspectateurs. Autrement dit, faire de LCI, une chaîne toute info à la fois différente et attractive en créant des moments de rencontres avec les téléspectateurs.

Cette rencontre nous a permis de mieux comprendre les problématiques du métier de journaliste et surtout le rôle essentiel des journalistes sur l’opinion publique à travers la diffusion d’informations.

Nous souhaitons encore remercier M. Charbonneau pour s’être prêté au jeu des questions-réponses et d’avoir accepté d’être le parrain de la promotion 2015-2015 de la Classe média du lycée Montaigne.

Encore merci.

Téa Litvinoff

Un documentaire: Les problématiques du journalisme

 

Un grand merci à David Tencer et Thomas Ludger pour leur savoir-faire en matière de prises de son et pour le montage du reportage.

Un reportage photographique: Au cœur de l’interview…

Nadim Mosengo et Joséphine Jin ont photographié la rencontre et ont créé un power-point dans lequel elles ont retenu les moments importants.

https://onedrive.live.com/redir?resid=903BC67FE37C4551!154&authkey=!AFwonwe7IOZlBrE&ithint=file%2cpptx

La Classe Média

 

 

Les rencontres de Montaigne

Yoann Gillet, journaliste documentariste

portrait yoann gilletLa classe média du lycée Montaigne accueille en ce mois de février un journaliste et documentariste Yoann Gillet dans le cadre des rencontres de Montaigne. Cette année, le thème retenu est « le journaliste et le journalisme ». C’est pourquoi, Yoann Gillet s’inscrit parfaitement dans notre travail qui consiste à découvrir les métiers autour du journalisme.
Nous avons accueilli quelqu’un de « particulier » qui se démarque de par sa profession ; en effet, Yoann Gillet s’illustre non pas par ses propos ou par ses écrits mais par ses images. Il donnent un aspect concret à ses idées et sa vision du monde. Nous l’avons accueilli afin de mieux comprendre le monde du journalisme et de mieux percevoir l’étendue de l’univers journalistique. Nous comprendrons à travers cette rencontre le poids de l’image et l’effet que cela peut avoir sur les individus.
Il nous a demandé de sortir de notre façon de pensée et d’appréhender notre entourage, autrement dit de voir le monde différemment. Le message que nous devons d’appliquer est de « garder notre esprit critique ». Lors de cette rencontre, nous avons pu aborder des thèmes variés qui étaient tous palpitants. Les élèves de la classe média lui ont posé de nombreuses questions telles que : Quel a été son parcours ? Pourquoi avoir choisi d’être documentariste plutôt qu’un journaliste de la presse écrite ? Que veut-il montrer ? …

Notre dossier est construit autour de plusieurs thèmes. Les voici : le parcours de notre invité, le compte-rendu de la rencontre, le reportage photographique de l’entretien et le film de l’interview.

Keriane Guermouche et Adrien Hors

Le Parcours de notre invité.
Gillet-moatiYoann Gillet est né à Tours en 1985. Il est journaliste et producteur de documentaire dans la société Image & Compagnie, une société dirigée par Serge Moati depuis 1990.

Après un bac L, il intègre l’IUT journalisme de Tours en 2003 et y reste 3 ans. Il choisit le journaliste car le monde politique le fascine, il veut les interroger, les questionner… Seul le métier de journaliste lui permet de le faire. Il fait ses débuts à la radio dans l’émission de Paul Amar « Les 109 ». Peu après, il obtient sa licence de radio et devient lauréat de la bourse Lauga-Delmas, un concours radio organisé par Europe 1.
Il travaille ensuite dans différentes radios avant d’intégrer l’équipe de Serge Moati et de faire de nombreux documentaires en sa compagnie. Ce dernier est pour lui la seule personne qui porte un regard non conventionnel sur les gens. Pour Yoann Gillet, il pense qu’il vaut mieux comprendre les informations que de porter un masque. C’est pourquoi, il se lance dans la profession. Il devient donc réalisateur et producteur de documentaires. Il a tourné pendant 3-5 mois, puis il a fait pendant deux ans des émissions de cinéma.

Le compte-rendu de l’entretien
Pendant l’entretien, les élèves de la classe ont des questions variées sur le parcours professionnel de notre invité et sur les particularités de journaliste-documentariste. Il nous a donc précisé que le documentaire est un moyen intéressant pour rendre compte des événements ; le placement de la caméra donne à l’image tout son sens. Il faut toujours avoir un souci d’authenticité, On laisse les choses exister, a-t-il dit. Les images nous permettent de comprendre ce qui est en train de se passer.
Yoann Gillet cherche à prendre le temps que les autres n’ont pas afin de leur donner toutes les informations et les avis possibles pour que les téléspectateurs se forment leur propre vision du monde. Selon lui, il faut regarder ce qui nous entoure avec une certaine neutralité et une envie de comprendre afin de ne pas tomber dans le piège de l’empathie. Pour Yoann Gillet, le journaliste a pour devoir d’éclairer la société. Aussi il ne doit pas être soumis à des puissances d’argent, il faut être clair avec soi même, déclare-t-il.
De plus, dans le journalisme, il est important de retrouver sa personnalité et d’avoir un état d’esprit. S’il a trop d’affect et de proximité, il faut laisser le projet à quelqu’un d’autre. On ne peut pas travailler lorsque l’émotion nous submerge.
Nous devons logiquement nous appuyer sur l’actualité, mais le flot d’informations continues tue le journalisme d’investigation. Il doit faire des choix, ne pas se laisser submerger et effectuer des sélections pour ne retenir que le principal. Ce choix est le propre du journaliste.
Travailler sur un parti politique n’est pas chose aisée. Et pose souvent un cas de conscience. Les sujets sur le Front National peut soulever de nombreuses questions. Il faut porter un regard plus averti pour traiter un sujet tel que le FN.
Notre invité nous a aussi dit que par peur de plaire nous finissons par être de faux gardiens de la liberté d’expression. Il est animé par une démarche citoyenne : il a un engagement militant mais cette démarche est pour lui personnelle dans le métier de documentariste.
L’actualité des attentats à Paris l’a bouleversé ; il était confronté à un dilemme : comment filmer, qui filmer, quelles questions poser… C’est compliquer de filmer de tels événements en France en plus ? En effet, il s’agit de l’un des moments les plus difficiles du métier où on doit toujours savoir dans quel rôle on est. De plus, une fois sur place, on rencontre souvent des problèmes pour filmer. Lors de ce type d’évènements, le côté cinématographique reprend le dessus. On finit toujours par raconter quelque chose, c’est comme un film où l’on a des policiers comme une fiction et cela devient un thriller.
Un tel événement demande que certaines précautions soient prises. Il pense qu’il faut donc porter un regard plus averti, avoir un propos plus sage et réfléchi. Il faut aussi savoir s’interroger sur ce qu’il s’est passé. Par exemple, pour le 13 novembre lors de l’état d’urgence, il a fait un documentaire sur Arte au côté de Serge Moati. Ils ont interviewé les coulisses du ministère de l’intérieur. Sous quels angles doivent-ils alors filmer pour éviter toute complaisance avec le pouvoir politique. Il faut donc comprendre comment les choses se déroulent et s’autocensurer. Dans ce documentaire, ils ont en effet remplacé les images par un récit pour atténuer la violence des évènements. On peut se demander par la suite : jusqu’ où peuvent-ils aller ?
D’après Yoann Gillet, il faut avoir l’envie de s’intéresser et non de critiquer pour se former une culture générale, améliorer notre pensée et apporter de l’exigence. Le téléspectateur retient une histoire, c’est pourquoi on doit en tirer un enseignement. Il nous a aussi expliqué qu’il est important de faire vivre son documentaire, y apporter de nouveaux détails tout en ouvrant d’autres pistes. Pour comprendre, on a besoin de montrer la réalité des faits.
Nous avons aussi abordé l’importance et le poids de l’image dans le journalisme. En effet, l’image a un pouvoir énorme. Mais la vision du téléspectateur est primordiale, on doit faire attention à ce qu’on lui montre, car le journaliste ne doit pas provoquer de réactions disproportionnées. En plus de l’image, la musique crée une certaine émotion et cela peut donc devenir très vite un spectacle. Le journaliste doit ainsi échapper au sensationnalisme car les médias ont un pouvoir considérable sur l’opinion publique.
Des questions ont été posées sur le milieu des journalistes. Selon Yoann Gillet, il n’y a pas de conflits ni de concurrence entre les documentaristes et les journalistes, ils ont juste une approche et un regard différent sur les informations. Par ailleurs, pense-t-il avoir été utilisé ? Notre invité nous a confié qu’il a parfois l’impression qu’on tente de l’utiliser sur certains sujets. Mais tout journaliste a la liberté de filmer et d’aller là où il souhaite.
En tant que producteur, il faut avoir envie de faire, de créer et de raconter des histoires avec des images. Mais il doit aussi négocier avec les chaînes afin que le réalisateur puisse faire le documentaire. Tout cela est du domaine d’une démarche à la fois économique mais aussi artistique.
En conclusion, Yoann Gillet a beaucoup insisté sur la notion d’élargir notre regard, d’avoir sa propre vision du monde. Nous avons aussi parlé des nouveaux médias. C’est vrai qu’Internet est devenu une richesse mais représente en même temps un certain danger lorsque les informations publiées sont hors contextes. De plus, le public étant un capteur d’images, il a aussi envie d’informations avec des témoignages.
Notre invité nous a donné quelques recommandations pour l’écriture d’un article : il faut faire attention à ne pas donner son point de vue, construire notre pensée et ne pas chercher les informations sur les sites dont l’origine n’est pas sûre.
Yoann Gillet a fini par cette phrase pleine de sagesse et d’intelligence : « rien n’est jamais acquis à l’homme » selon Aragon. Dans le journalisme, on a le droit de parler de tout. Mais surtout, il faut selon lui « toujours aller là où nous ne sommes pas ».

Alice Jornalo, Lilou Grasser et Lou Gouzer.

L’entretien filmé

vlcsnap-2016-03-06-22h56m16s334Les élèves ont également filmé l’entretien que nous vous invitons à regarder : Entretien avec Yoann Gillet, journaliste-documentariste.

David Tencer et Ludger Thomas

 

 

Le reportage photographique

Des élèves ont également effectué un reportage photographique de l’entretien.

Mosengo Nadine

 

 

Les rencontres de Montaigne: Julien Blanc-Gras.

Cette année, la classe média du lycée Montaigne a décidé de présenter les caractéristiques du métier de journaliste en insistant sur la diversité et la pluralité de cette activité. En effet, le métier de journaliste concerne des secteurs divers et les démarches sont nombreuses. En fonction du média, le travail du journaliste change du tout au tout. Il peut écrire, filmer, enregistrer, parler ou photographier. Dans le cadre même de son activité, il existe de nombreuses déclinaisons en raison du format imposé par le média. Par exemple, un article de presse écrite peut être fait de quelques lignes ou de plusieurs colonnes, le reportage peut faire quelques minutes mais aussi plusieurs dizaines…

De plus, rencontrer un journaliste s’est appréhender un parcours personnel et professionnel, une démarche qui répond à des problématiques et des choix. Il n’existe pas dès lors un type de journaliste, mais une multitude.

A travers cette rencontre, les élèves de la classe média ont la chance de rencontrer un homme, Julien Blanc-Gras, qui a choisi de prendre le temps  d’écrire des textes longs qui racontent des parcours de vie, des expériences  et des atmosphères.

Le dossier construit par les élèves comprend: une biographie qui permet de découvrir un homme et un parcours professionnel, un reportage photographique sur l’entretien et la bande son de la rencontre.

Un jeune journaliste-reporter aux talents prometteurs…

Julien_Blanc-Gras4Julien Blanc-Gras est né à Gap en 1976. Il est alors un journaliste-reporter ainsi qu’un écrivain depuis des années maintenant.

Pour ce qui est de son parcours universitaire, il a fait des études d’histoire, puis une maîtrise en journalisme à Grenoble, puis a passé un an de ses études en Angleterre, à Hull.

Jeune journaliste, il a commencé au Dauphiné libéré. Puis il a décidé de tout quitter et de voyager. De ses voyages sont nés des livres. Il en a publié qui ont connu le succès comme « Gringoland », publié en 2005, qui a été élu « Coup de cœur 2005 » par le Mouv’, ainsi que « découvreur de talents » par les librairies Cultura.

Il a publié également, Comment devenir un dieu vivant en 2008, une comédie apocalyptique, et en 2011, Touriste (plus de 10.000 exemplaires vendus, lauréat du Prix J.Bouquin et du Prix de l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon, nominé au Prix de Flore). Tous ses livres sont parus au Diable Vauvert, le dernier venant de paraître dans l’édition du Livre de Poche. Il a séjourné aux îles Kiribati à l’automne 2011 pour réaliser son livre. (source: Alain et Christine Londner, dans Lire et découvrir).

Julien Blanc-Gras parcourt le monde et s’inspire de ses voyages pour écrire des récits dans lesquels il parle de ces rencontres, décrit des atmosphères et des paysages. A ce jour, le journaliste/écrivain est plus tourné vers l’écriture de ses livres que vers son métier de journaliste, qui sont deux mondes à la fois complémentaires et différents concernant l’écriture.

Oriente Laura, Litvinoff Téa

Des élèves enthousiastes et une rencontre des plus intéressantes.

Jin Joséphine

Un entretien passionnant…

Cliquez sur le lien pour écouter l’entretien (prise de son effectuée par Thomas Ludger aidé de ses camarades).

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Enregistrement de l’entretien avec Julien Blanc-Gras.

La Classe Média.