Ce drame français réalisé et écrit par Yohan Manca est sorti en salles ce 5 janvier 2021.
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Celui-ci évoque l’histoire de quatre frères: Nour, interprété par Maël Rouin Berrandou, Abel, interprété par Dali Benssalah, Mo, interprété par Sofian Khammes et Hédi interprété par Moncef Far far. Cette fratrie évolue dans une ville en bord de mer, au sud de la France dans un petit appartement. Leur mère est dans le coma et vit avec eux, ils prennent soin d’elle comme ils peuvent à l’aide de moyens plus ou moins légaux. Au milieu de cette situation familiale tragique, il y a Nour, 14 ans. Pour lui c’est l’été et il doit effectuer des heures de TIG (Travaux d’Intérêt Généraux) dans le cadre de mesures éducatives. Dans le collège où ils les effectue, un cours de chant lyrique animé par Sarah (Judith Chemla) a lieu. Nour, curieux, entre dans la salle de cours. Il ne la quittera plus. Une passion l’a envahi.
C’est donc l’histoire d’un jeune de 14 ans, d’un été, d’un atelier de chant.
Ce film est intéressant car, bien que similaire dans le contexte au film Billy Elliot, il n’est pas ici question d’une quelconque vocation ou d’une possible carrière dans l’opéra. Nour chante pour s’évader, pour s’ouvrir à de nouvelles choses, se raccrocher à quelque chose. Son père avait séduit sa mère en lui chantant de l’opéra, c’est une façon pour Nour de tenir pendant les dernières semaines de vie de sa mère.
Alors n’attendez plus pour aller voir ce drame français dont vous ressortirez du Pavarotti plein la tête…
Quentin Tarantino est un réalisateur de 68 ans de renommée internationale.
Depuis une vingtaine d’années, le cinéaste enchaîne les succès. Il est surtout connu pour l’extrême violence de ses films. Il existe néanmoins une interprétation de ses films qui au premier regard ne frappe pas, qui n’est pas évidente.
Des inspirations cinématographiques marquées..
Quentin Tarantino a une importante culture cinématographique ce qui lui permet de s’inspirer de grands réalisateurs pour chacun de ses films. Les exemples des films Inglourious basterds ainsi que Kill Bill illustrent parfaitement ceci.
Si Inglourious Basterds est nommé en hommage à The Inglorious Bastards d’Enzo G. Castellari (Une poignée de salopards en VF), Tarantino et Castellari ont tous deux puisé leur essence dans l’incontournable classique de Robert Aldrich. Alors que le débarquement allié en Normandie se prépare, le major américain John Reisman est chargé de recruter dans une prison militaire 12 condamnés – déserteurs, violeurs ou meurtriers – pour mener une dangereuse mission sur le sol français. En échange d’une grâce potentielle, ils doivent faire sauter un château des environs de Rennes, où de hauts dignitaires nazis ont installé leur quartier général.
Quentin Tarantino s’est inspiré d’un grand nombre de films pour réaliser Kill Bill. Son synopsis est inspiré du film « la mariée était en noir » de François Truffaut. La tenue jaune de combat que porte Uma Thurman ainsi que les combats sont énormément inspiré du Bruce Lee : Jeu de la mort de Robert Clouse.
À travers un très grand nombre de ses films Q. Tarantino fait vivre ses rêves historiques. Afin d’expliquer mon propos je m’appuierais sur deux films qu’il a réalisé: « Django unchained » et « Inglourious basterds ».
Le film Inglorious basterds conte le récit d’un commando de 8 soldats et d’un capitaine anglais qui viennent en France durant la Seconde Guerre Mondiale afin de tuer un maximum de nazis.
Django unchained quant à lui conte l’histoire d’un esclave noir à qui un chasseur de prime rend sa liberté et lui propose de devenir son associé.
Q. Tarantino s’intéresse énormément à l’Histoire. Il qualifiera un jour l’esclavage comme «notre péché originel, dont on sent encore la trace aujourd’hui aux Etats-Unis dans les rapports entre citoyens » À travers chacun de ses films, Tarantino essaie de rétablir la justice ainsi que les évènements historiques tel qu’il aurait souhaité qu’ils aient lieu.
Nous savons qu’Adolphe Hitler s’est suicidé avant l’arrivée des alliés empêchant ses victimes d’obtenir justice. Dans le film Inglorious basterds, Hitler meurt brûlé vif dans un cinéma appartenant à une juive.
Le fait qu’Hitler n’ait pas pu être jugé des crimes affreux qu’il avait commis contre l’humanité déplaisait à ce grand réalisateur. Il a donc décidé de mettre en scène une version de l’histoire durant laquelle Hitler, ainsi que tous les hauts dignitaires nazis, mourraient dans un incendie provoqué par une juive. Nous pouvons supposer qu’il a souhaité venger le peuple juif à travers cette scène mais aussi ce film. Il a voulu donner, offrir une vengeance à ceux que cet affreux dictateur avait tués, détruits, brisés. Le réalisateur, comme dans beaucoup de ses films, inverse ici le rapport de domination. La membre d’un groupe qui se faisait stigmatiser, opprimer, massacrer, qui subissait un génocide, tue tout le groupe des oppresseurs.
Certes, le processus est violent (ils auraient pu le juger) mais n’oublions pas qu’il s’agit de Quentin Tarantino. Il réalise aussi son fantasme à travers le commando qui scalpe chaque nazi et laisse toujours un survivant.
Ensuite dans le film Django unchained, le fantasme que Tarantino réalise est celui de l’esclave qui frappe le maître et non l’inverse. On a donc une nouvelle fois une inversion du rapport de domination. Par ailleurs, la scène dans laquelle l’esclave Django brûle la maison de l’affreux propriétaire d’esclave incarné par Léonardo Dicaprio est également empli de symbole.
Ambiancé est le film le plus long qui n’existera jamais.
En effet, initialement prévu pour le 31 décembre, le réalisateur a décidé de tout annuler et a même effacé toutes traces d’informations sur ce film, bandes annonces, interview, les vidéos sur sa chaîne YouTube etc…
Par conséquent, vous aurez dans cet article toutes les informations que j’ai pu récupéré avant sa suppression. Malheureusement, vous ne pourrez vérifier que seulement quelques informations (durée du film, réalisateur, acteurs, thème du film), le reste a été supprimé, pour des raisons encore inconnues.
Réalisé par le suédois Anders Weberg, Ambiancé est un film de genre thriller. C’ est un hommage à son fils qui succomba d’une overdose.
Ambiancé est donc le film le plus long qui n’existera jamais avec 43 200min au compteur soit 30 jours non-stop. La bande annonce qui était accessible sur la chaîne YouTube d’Anders Weberg durait en elle-même 7 heures et 20 minutes : on pouvait y voir deux acteurs (Stina Pehrhsdotter et Niklas Hallberg) l’une habillée en noir l’autre habillé en tunique blanche qui se tournaient autour lors des 7h20min.
En plus de cela, elle a été tournée en one-take, ce qui veut dire que la caméra n’a cessé de tourner durant les 7 heures et 20 minutes sur la plage de Hovs Hallg au sud de la Suède.
Hovs Hallg plage avait servi notamment pour la scène d’intro du film «7ème sceau» qui a inspiré énormément le réalisateur suédois. La première scène du 7ème sceau représente un chevalier qui rentre de croisade et qui se lance dans une partie d’échecs avec la mort. Ainsi, la bande annonce de Ambiancé fait un peu référence à ce film puisque on peut voir les deux acteurs en noir et blanc se tourner autour comme une partie d’échecs endiablée.
Ces 30 jours de film ont été entièrement auto-financés par le réalisateur lui même notamment par le biais de ventes d’affiches. En effet, chaque mois Anders Weberg met en vente une photo qu’il a pris et en vend environ une vingtaine d’exemplaires. Ainsi il a réussi a réalisé ce film entièrement grâce a ses financements.
Contrairement aux idées reçus, ce film n’a rien de satanique et ne va pas maudire notre année 2021, d’autant plus qu’il ne va même pas être diffusé.
Voilà un nom qui évoque le prestige hollywoodien, voilà un nom qui nous replonge dans les folles années du cinéma américain, un âge gravé dans nos mémoires, dans un coin de l’imaginaire collectif, qui nous aura tous fait rêver de près ou de loin.
L’homme derrière ce nom est surtout connu pour avoir réalisé une poignée de chefs-d’œuvre comme « Assurance sur la mort », « Sunset Boulevard » ou encore « certains l’aiment chaud » que je vous recommande tous au passage.
Mais ici, le film qui va nous intéresser est paradoxalement très peu évoqué lorsqu’on aborde la filmographie du monsieur, malgré le fait qu’il se classe, selon moi sur le podium de ses meilleures réalisations, il s’agit du gouffre aux chimères de 1951.
Il y a une raison bien précise pour laquelle j’ai décidé de parler de ce film en particulier, bien que j’adore les autres : c’est par ce qu’il prend en son sein le thème des médias et de leurs dérives comme sujet principal et pour le coup la démarche est très réussie.
Pour résumer rapidement, on suit un journaliste opportun du nom de Chuck Tatum (joué par l’excellent Kirk Douglas) qui rêve du jour où il dégotera le scoop le plus sensationnel de la décennie qui permettra à sa carrière de prendre son envol. Se retrouvant embauché à un journal d’Albuquerque, il tombe par hasard en voiture avec un de ses collègues, sur un petit village perdu. Il se trouve qu’un homme vient de s’y faire ensevelir par un éboulement dans une grotte. Alors, sentant que l’occasion est entre ses mains, Tatum fait en sorte d’avoir l’exclusivité sur l’affaire et scrupuleux comme il est, fait du mieux qu’il peut pour garder le pauvre homme le plus longtemps sous terre et ainsi produire ses articles à sensation en plus grand nombre possible.
Et alors là, c’est le chef d’œuvre incontestable.
Le film est incroyablement en avance sur son temps par rapport aux thématiques qui y sont abordées, et est d’autant plus d’actualité aujourd’hui. Le thème principal que le film développe au fur et à mesure porte sur la presse à sensation qui est d’ailleurs symbolisée par le personnage de Chuck Tatum qui serait prêt à tout pour avoir de l’information intéressante en premier.
Le film propose une vision de l’Homme très pessimiste dans la mesure où quasiment tous les personnages principaux vont, à un moment ou à un autre être corrompus. Par exemple, le shérif de la ville est promis à un second mandat par Chuck (c’est à dire qu’il va l’exposer positivement dans ses articles) si il lui accorde l’exclusivité médiatique sur l’affaire. Parallèlement, la femme de Léo, l’homme au fond du gouffre est favorable au prolongement de l’enfer de son mari car, l’événement, ayant fait tellement de bruit, a provoqué un grand rassemblement autour du lieu avec notamment des fanfares et des fêtes foraines, ce qui a fait décupler les recettes de son magasin.
Mais en soit le récit sait accrocher le spectateur en renouvelant à chaque fois ses enjeux qui sont appuyés par des personnages biens construits, mais il faut dire que le film est aussi touchant. Lorsqu’on voit l’état de la victime de ce coup médiatique purement dans le but de générer du buzz se détériorer, personnellement, j’ai réellement ressenti une forme de haine envers cette société basée sur l’intérêt personnel avant tout. Mais ce film appuie également sur le fait que le malheur des uns fait le divertissement des autres, à travers un public voyeur qui va jusqu’à créer tout un événement festif autour de ce pauvre homme pendant qu’il se meurt dans son trou, et ça, on nage en plein dedans avec les challenges sur les réseaux sociaux dans lesquels on se met en avant en train de faire nombre de choses souvent qui méritent d’être qualifiées de stupides qu’on n’a pas l’habitude de faire au quotidien. En fait, je pense surtout que, comme il l’a fait tout le long de sa carrière, Billy Wilder expose les failles de l’humain, et comme on le voit dans ce cas là, ça génère tout un système qui part de la production d’information à caractère choquante, surfant donc sur le voyeurisme des gens, jusqu’à leurs consommation qui peuvent donner lieu à des événements improbables en passant donc par la souffrance qui est produite par l’information en elle même.
Et d’ailleurs, la phrase qui m’a marqué lors du visionnage est prononcée par, encore une fois, le personnage le plus avide de l’œuvre, Chuck Tatum qui dit « les mauvaises nouvelles se vendent mieux » et il a complètement raison comme on l’a dit précédemment, on pourrait même résumer le propos du film à cette phrase unique je pense.
Ensuite pour finir dans un autre registre, la réalisation est assez classique même si très efficace, c’est à dire qu’on ne reconnaîtrait pas l’auteur dans ses choix de découpages ou ses choix visuels à la manière d’un Tarantino ou d’un David Lynch puisque Wilder s’est surtout imposé de part son écriture qui place généralement des personnages là où ils ne devraient pas être, créant d’ailleurs dans ses comédies un humour un peu particulier.
Alors, on pourrait résumer « le gouffre aux chimères » comme une œuvre ambitieuse et visionnaire dans les thèmes qu’il aborde même si dans les années 50, la télévision commençait à s’installer dans les foyers américains on pouvait voir arriver ce qui allait se passer, même si les informations passaient surtout par écrit et par radio, mais sinon le propos général du film sur les défauts de l’Homme, en l’occurrence ici, le voyeurisme est intemporel.
Voilà j’ai fini, j’aimerais quand même ajouter que je n’ai volontairement pas dévoilé la fin parce que j’encourage vraiment à découvrir ce film qui se regarde encore très bien aujourd’hui mais aussi plus généralement que je pense qu’il est bien de s’ouvrir à d’autres types de cinéma qu’on n’a peut être pas l’habitude de regarder. Le gouffre aux chimères est sorti il y a près de 70 ans et je suis persuadé que si on rentre dedans, on va en tirer les mêmes choses que les spectateurs de l’époque.
Le 15 janvier 2020 est sorti dans les salles de cinéma 1917, un film réalisé par Sam Mendes.
La particularité de ce film ? Il est vendu par la presse comme un grand plan séquence de 2h. Mais est-ce vraiment le cas ? Désolé de vous décevoir mais la réponse est non, la plus longue prise est de 8 min et 30 secondes ce qui est loin des 2h annoncées précédemment.
Première guerre mondiale. Schofield et Blake, deux soldats anglais, ont pour mission d’amener une lettre à des alliés au delà du front ennemi pour les prévenir d’une embuscade imminente. Schofield hésite, mais Blake apprend que son frère, dont il n’a pas eu de nouvelles depuis longtemps, fait partie du régiment mis en danger par le piège tendu par les allemands, et convainc donc son ami. S’ensuit pendant plus de 2h un périple fort en émotions à travers les tranchées et les no man’s land…
L’attention apportée aux détails de la reconstitution historique est ce qui marque en premier. Dès le début, l’immersion est impressionnante. La violence de la guerre nous marque donc bien plus que si on regardait un film tourné de façon classique.
Sam Mendes, le réalisateur, est un habitué des prouesses techniques ; ses précédentes réalisations étant les James Bond Skyfall et Spectre qui avaient déjà étés remarquées grâce à leur réalisation spectaculaire. Le film a demandé entre 40 et 50 prises, pour des scènes avec des durées variables, pouvant aller de deux minutes à 8 mn 30. Des milliers de figurants ont été réquisitionnés pour le film (la scène finale est vraiment époustouflante), et le travail sur la photo par Roger Deakins vient sublimer le travail de chorégraphie soigneusement orchestré. Sam Mendes raconte que pendant le tournage, lui et son équipe avaient le sentiment de tourner une multitude de courts-métrages, qu’ils allaient ensuite raccorder entre eux grâce à la magie du montage et des effets spéciaux.
Somme toute, un très bon film à voir d’urgence si vous êtes amateurs de sensation fortes et de réalisation virtuose !
« I am not an animal ! I am a human being !I… am… a man ! »
Il y aurait trop à dire sur Elephant Man, trop d’opinions, trop de charme, trop d’angoisse… Un film aussi puissant que révoltant. Aussi explicable qu’inexplicable. Alors sans détailler, voici ce qui fait d’Elephant Man un chef d’œuvre devenu incontournable et cher pour beaucoup qui ont eu les tripes pour regarder :
A la fin XIXème siècle, dans un Londres industriel, sombre et dangereux, en pleine Angleterre victorienne, John Merrick (John Hurt) appelé « l’homme éléphant » sert d’animal de foire de par son apparence repoussante et ses difformités. Le Docteur Frederick Treves (Anthony Hopkins), chirurgien de renommée, se fascine pour l’ « homme éléphant », cherchant à l’examiner, il découvre un être sensible et touchant en la personne de John Merrick. Mais ce n’est pas de l’avis de tout le monde, en particulier de son ‘’maître’’.
Le film est basé sur une histoire vraie. Joseph Carey Merrick né à Leicester en 1862 des parents Joseph Rockley Merrick et Mary Jane Potterton, fils ainé de sa famille. Très jeune les excroissances et déformations lui donneront son apparence future d’« homme éléphant ». Alors qu’il a 11 ans, sa mère meurt. A l’âge de 12 ans, il se voit contraint de chercher du travail mais ses difformités devenant de plus en plus handicapantes l’ empêchent de gagner sa vie. Il est enfin expulsé par son père de chez lui. En 1882, il se fait retirer une partie de déformation sur le visage, similaire à une trompe. En 1884 il propose de se produire en spectacle, il devient l’ « homme éléphant ». En fin d’année le Docteur Frederick Treves prend sous son aile le phénomène. De bonnes en mauvaises passes, Merrick se retrouve à l’hôpital de Londres. Ici je suis désolée, je dirais rien sinon ça spoil, regardez le film pour savoir.
De cette histoire tragique David Lynch sort en 1980 une adaptation cinématographique à fin poétique, qui signe son deuxième long-métrage après Eraserhead en 1977. C’est Elephant Man qui inscrit Lynch dans le cinéma et dans le cœur de tous. Avec un casting en or : John Hurt (Alien, Midnight Express, 1984, V pour Vendetta), Anthony Hopkins (Le Silence des Agneaux, Hannibal, Dracula (de Coppola en 92), meet Joe Black) et Anne Bancroft (Le lauréat, Jésus de Nazareth). David Lynch caractérisera Joseph Merrick de ‘’merveilleux et innocent’’, ce qu’il retranscrira à merveille dans son film.
En quoi faut-il ‘’oser’’Elephant Man ? C’est le freak, le bizarre, le dérangeant. Le paradoxe de repoussant et de l’attirant. Cet homme laid, qu’on apprend à connaitre et à s’attacher. Le sujet même du film est remuant. Impossible de ne rien éprouver lors du film. C’est une poignée d’humanité et un poignard d’inhumanité. Bref. Il est impossible de ne pas fondre en larmes. A chacun son interprétation et son ressenti, mais c’est un de ces films qui peuvent bouleverser un homme. Alors pour se cultiver, extérioriser et vivre un peu c’est un film AbSoLuMeNt à regarder au moins une fois dans sa vie.
Tips : Le producteur du film est le grand Mel Brooks (La Folle Histoire de l’Espace/Spaceball, Frankenstein Junior, le Shérif est en Prison). Réalisateur, il est surtout connu pour ses films parodiques et ses comédies (La Folle Histoire de l’Espace parodie de Star Wars ; Frankenstein Junior parodie Frankenstein…). Ce qui parle bien de lui, ouvert à tout style.
– Le maquillage de John Merrick a été créé par Christopher Tucker pour John Hurt. Bien que de base David Lynch se soit essayé à le créer sans trop de résultats. Le moral bas c’est Mel Brooks qui remis sur pied Lynch et l’insista à reprendre le film.
– A la mort de John Merrick, son squelette, et des parties comme ses organes sont gardées par les scientifiques. Des moules de sa tête sont faits en plâtre. Suite aux attaques aériennes allemandes, la plupart du corps est détruit. Néanmoins le moule de sa tête reste intact. Ainsi le maquillage pour le film a été élaboré à partir des réelles courbes de son fasciés.
– A Broadway, avant la sortie du film, des représentations basées sur l’histoire d’Elephant Man sont faites. David Bowie (Le Labyrinthe, Twin Peaks) joue le rôle de Merrick, sans maquillage.
– Le film reçoit huit nominations aux Oscars. Pourtant Robert Redford reçoit le plus grand prestige. Il parait que Mel Brooks aurait dit « Dans dix ans Des gens comme les autres (film de 1980 produit par Redford inspiré du livre de Judith Guest)ne sera plus qu’une simple question de quizz, Elephant man au contraire sera un film que les gens regarderont encore. »
Effectivement, Elephant Man est un film multigénérationnel, et qui continue, même aujourd’hui de marquer et intriguer son public. (Après Des gens comme les autres n’est pas un mauvais film, pas d’incitation à la méprise injustifiée). Mais surtout ce grand film, en plus d’avoir révélé David Lynch, nous a offert à tous l’une des plus belles larmes du cinéma.
Le mot : Pas cher se trouve facilement en DVD, 2h04 est la durée du film, mieux à voir dans le noir (film noir et blanc), sur Canal+ ils l’ont ressorti je crois, illégalement aussi mais je déconseille : c’est un film qu’on ne veut pas ‘’salir’’ (comme tous les films en fait y a pas d’exceptions, si on peut éviter on évite le streaming), sur des plateformes Ytb, VoD ou autres.
Le château ambulant, Ponyo sur la falaise, Princesse Mononoke, Le voyage de Chihiro, Nausicaä de la Vallée du Vent, Pompoko, Porto Rosso, Le château dans le ciel, Kiki la petite sorcière, Totoro, Le vent se lève ; à qui ça ne parle pas ? Pour comprendre d’où vient cette nostalgie enfantine, ces décors de guerre et cette passion pour l’animation qui est maintenant devenu un culte mondial, biographie et filmo du grand Hayao Miyasaki :
Hayao est né à Tokyo en 1941. Sa jeunesse est marquée par la guerre et par l’image d’une mère atteinte de tuberculose. Son père et son oncle dirigent une société qui fabrique des gouvernails d’avions de chasse, d’où il tire très vite une vraie passion pour l’aviation, puis pour le dessin.En 1963, muni d’un diplôme d’économiste, il entre à Toei Animation.Il y passe vingt années, durant lesquelles il apprend tous les métiers de la profession. En 1968 il réalise son premier animé Horus, Prince du Soleil. En 1971, il quitte la Toei. Son rêve: faire un long-métrage. Il y arrive au bout de huit ans, avec Le Château de Cagliostro (1979). Il signe par la suite une série BD de sept épisodes, Nausicaä de la Vallée du Vent. C’est sa première création originale dans laquelle on trouve ce qui deviendra une part de sa marque de fabrique : le pacifisme et l’obsession écologiste. A la demande de son éditeur Tokuma Yasuyoshi, Miyazaki adapte cette BD en dessin animé en 1984. C’est le grand tournant de sa carrière. Le succès du film est tel qu’il permet à Takahata (collègue) et Miyazaki de fonder leurs propres studios. Ainsi Ghibli est né. Entièrement dévolus à l’animation de qualité, conjuguant exigence et succès public. En 1984 il signe le long-métrage Le Château dans le ciel ; en 1988 Mon voisin Totoro; en 1989 Kiki la petite sorcière ; en 1992 Porco Rosso; en 1997 Princesse Mononoke; et en 2001 Le Voyage de Chihiro, ce film lui vaut une véritable reconnaissance internationale, il remporte l’Oscar du meilleur film d’animation et l’Ours d’Or au Festival de Berlin en 2002. Miyazaki enchaîne avec deux courts métrages destinés au Musée Ghibli. En 2004 il sort Le Château Ambulant. En 2008 on retrouvera le réalisateur dans Ponyo sur la falaise. En septembre 2013, le maître annonce officiellement sa retraite en tant que réalisateur de films d’animation (72 ans). Le Vent se lève, un film plus réaliste mais comportant quelques séquences de rêve, est le dernier long-métrage qu’il signe en tant que réalisateur.
La vie de Miyazaki et en particulier son enfance ont énormément marqué, par la suite, ses réalisations. En effet sa fascination pour l’aviation se retrouve dans presque tous ses films (Nausicaä de la Vallée du Vent, Porco Rosso, Le Château dans le Ciel, Le Château Ambulant…). Pour la guerre et l’histoire du Japon aussi (Princesse Mononoke, Le Château Ambulant, Nausicaä, Mon voisin Totoro…). Et puis plus subjectivement, ce qui marque les productions de Hayao Miyazaki : cette lecture à deux voix, cette morale, ce message et la nostalgie qu’il transmet à travers un film. C’est pour ça que tout le monde aime ses films, les plus grands y trouveront la beauté du message sous-entendu, et les plus petits rêveront des histoires merveilleuses qu’il racontera.
Côté animation il n’y a rien à dire, le mec il s’impose. Ces paysages sublimes, et ces personnages aux expressions aussi marquées. C’est une autre marque de fabrique chez Miyazaki. Le jeu des couleurs, des ombres et lumières, il laisse le spectateur regarder et admirer les tableaux du film (mine de rien on a tendance à oublier le côté réal dans les films d’animation, Miyazaki maîtrise la réalisation ; c’est une ressource en tableaux, et effets visuels en animation). Les expressions, les visages, les créatures c’est très important : une sorcière moche aux yeux globuleux, le nez tordu qui te regarde de près ; une mamie, jeune fille la veille et son châle rouge bordeaux qui pleure ; un koala-ours-sumo qui baille ; des monstres mi larve mi araignée, avec plein d’yeux mais qui nous attendrissent…
Bien entendu ses films auraient un tout autre effet sans musique, ainsi dans les plus connus on trouvera la bande son de Totoro (Les musiques ont été essentiellement composées par Joe Hisaishi, Les paroles de plusieurs chansons ont été écrites par Rieko Nakagawa), celle du Voyage de Chihiro et celle du château ambulant.
Bref, si vous voulez passer un bon moment et pleurer et vous sentir moins bête regardez: Le Château Ambulant adaptation du classique anglais de la littérature enfantine : Le Château de Hurle, (de Diana Wynnes Jones), Le Château dans le Ciel (d’après Les Voyages de Gulliver), Le voyage de Chihiro, Le vent se lève (plus tranquille). Si vous vous sentez d’humeur à pleurer tout en regardant des paysages magnifiques mais un peu plus ‘’gore’’ : Princesse Mononoke (lui c’est une pépite ) tip : le réalisateur reconnait l’influence d’Akira Kurosawa (La référence en cinéma japonais, il faudrait en parler) dans La Forteresse cachée -1958- et de Kenji Mizoguchi : Les Contes de la lune vague après la pluie -1953-), Nausicaä de la Vallée du Vent et Porco Rosso (pépite moins connue : Porco Rosso : où l’on suivra les aventures d’un pilote à l’apparence assez particulière) qui traitent de thèmes plus adultes. Dans les Miyazaki, on trouve aussi des films plus ‘’soft’’ comme Totoro (Miyazaki évoque ses souvenirs et décrit le Japon de l’après-guerre), Ponyo sur la falaise ou Kiki la petite sorcière… et Pompoko, qui est moins connu mais il vaut vraiment la peine, comme tous.
Pour d’autres films, d’autres réalisateurs voici quelques recommandations :
Le tombeau des Lucioles (Isao Takahata – 1988), ce chef d’œuvre plutôt connu est juste à fondre en larmes : un jeune garçon et sa petite sœur au milieu de la guerre, historiquement intéressant ; Souvenirs de Marnie (Hiromasa Yonebayashi – 2014), qui parle d’une jeune orpheline solitaire qui part pour la campagne et qui y fait une rencontre unique, les paysages sont magnifiques dans ce film qui est de base une nouvelle écrite par Joan G. Robinson ; et Le conte de la Princesse Kaguya, tiré d’un conte très commun au Japon, pour les amateurs de la culture japonaise, ce film est réalisé par Isao Takahata en 2013, le même réalisateur du Tombeau des Lucioles.
Animation : les conseils films uniquement (sans les Astérix, Disney, Pixar…): Avril et le monde truqué (à voir au cinéma, avec la voix de Marion Cotillard), Jacques et la mécanique du cœur, Les contes de Terremer (Goro Miyasaki), La fameuse invasion des Ours en Sicile, Ma vie de courgette, Les enfants loups Ame et Yuki, Fantastic Mr. Fox (tous les Wes Anderson), Coraline, Mia et le Migou, Persépolis, L’étrange Noel de Mister Jack (tous les Tim Burton), les triplettes de Belleville.
Le mot : en animation japonaise les DVD sont chers donc streaming (enfin ça dépendant comme échelle : Totoro je l’ai eu pour 5E et souvenirs de Marnie pour 10 E – 0_o ça pique- et maintenant les deux sont sur Netflix), justement Netflix s’est amusé y a quelques temps à ressortir la quasi intégralité des Miyasaki et d’autres films d’animation mentionnés donc trouvez-vous un compte à partager.
ClémentineMécanique est une nouvelle série dans laquelle il sera question de films à voir pendant le confinement.
Une vie, Un rêve, Un fille.
Flashdance : Quand on parle de classique des années 80, on ne peut pas rater Falshdance. Histoire d’un rêve : celui d’Alex Owens, jeune fille soudeuse sur un chantier pendant la journée, se produisant dans un cabaret le soir, pour gagner ses fins de mois. Mais ce qu’elle veut réellement c’est devenir danseuse professionnelle. On la verra braver les défis de la misère, le monde de la dance et l’amour. Ce film culte avec Jennifer Beals qui est juste parfaite dans le rôle de danseuse sans fric nous offre une des scènes les plus mythiques du cinéma des 80’ : Jennifer sur scène dans une salle complètement noire,éclairée d’une lumière bleue et se met à danser en oubliant tout, juste elle et la danse. Cette scène est emblématique surtout pour ce jet d’eau qui lui tombe dessus pendant qu’elle « performe » sur une chaise, avec des ralentis assez incroyables et une musique… Dans le soundtrack du film, on trouvera « what a feeling » qui – sans spoiler – se lancera lors de la concrétisation de son rêve, qui a inspiré toute une génération et « maniac »(cette musique est jouée lors de l’entrainement d’Alex dans son petit appart et sa prestation sur scène), impossible de ne pas vibrer à son écoute.
Un classique incontournable sorti en 1983, auquel on peut associer les films : Footloose – 1984 (attention pas le remake) – (excellent et autant culte que Fashdance, mérite un Clémentine Mécanique) et bien sûr Dirty Dancing – 1987 –. Staying Alive – 1983 aussi – avec John Travolta et Billy Elliot – 2000 plus récent et dont l’histoire est différente, qui parle d’un gamin qui veut danser mais c’est mal vu à son époque et dans son village –. Néanmoins Flashdance reste à mon avis, un des films, si ce n’est le meilleur film dans son genre car il a marqué parce qu’il dénonce mine de rien une certaine précarité et il est le spectateur d’un univers plus noir et background, moins ‘’vive l’amour, vive le changement, vive la danse’’que d’autres films comme Dirty Dancing (qui ne font pas moins rêver).
Dans les potins du film on sait que Demie Moore (Ghost, A armes égales, Striptease, Charlie’s Angel) avait été longtemps choisie pour incarner le rôle d’Alex. Le réalisateur Adrian Lyne accepte de filmer le scénario de Flashdance pour un budget plutôt modeste, le film qui reçoit un succès inattendu lui permettra de remonter la pente après ses échecs. C’est une française, Marine Jahan, qui a doublé Jennifer Beals pour sa scène de dance. Une doublure à qui on doit tout le film !
Le mot : Le film dure 1h30 à peu près alors regardez-le, c’est tout. Et ça se trouve partout, même en streaming mais je n’ vais pas donner le lien parce que c’est illégal et que ça m’a coûté 4 balles en CD et comme ça on donne de l’argent aux producteurs, je me suis renseignée pour 2 euro vous l’avez sur YouTube ou sur canal VOD, maintenant qu’on n’ peut pas bouger.
Qui est Scorsese et comment a t-il influencé le cinéma et l’influence toujours ?
La sortie de The Irishman arrive à grand pas ce mois de novembre 2019, mois qui est également chargé en terme de cinéma étant donné que c’est ce mois-ci qu’est censé se dérouler le chef-d’œuvre de science-fiction Blade Runner. (Qui est rappelons-le bien loin de la réalité) Mais bref, j’ai décidé de me pencher sur la filmographie d’un des hommes les plus importants de l’histoire du 7e art, à l’occasion de la sortie de son dernier film, monsieur Martin Scorsese.
Scorsese est né le 17 novembre 1942 et a passé son enfance dans le quartier de Little Italy à New York, quartier qui sera extrêmement présent dans ses films, par exemple Les Affranchis (1990). Une des plus grandes qualités de ses films est d’ailleurs son aise à retranscrire à l’écran le quotidien des mafieux étant donné qu’il les voyait souvent se balader dans son quartier et une grande fascination s’est installée entre lui et les bandits.
Après cette minuscule biographie, il est temps de répondre à la thématique principale, en quoi Scorsese influence le cinéma ? Et bien la réponse n’est pas si compliquée, il suffit de voir les films qui sortent actuellement, par exemple : le film qui a le plus fait parler de lui cette année, Joker, de Todd Phillips. Le film est énormément pompé du style Scorsésien plus précisément de deux de ses films : Taxi Driver et La valse des pantins. Rien que dans cet univers graphique d’un New York des années 70 /80 très froid souvent filmé de nuit avec des néons que partagent ces trois films mais également dans leur thématique : comment naît la folie dans une société ? Qu’est ce que l’origine de la folie ? Qu’est ce que la folie ? Voilà trois questions que soulèvent ces trois films.
Mais au delà de ça, il a notamment popularisé certains codes de son cinéma très Rock n’ Roll comme par exemple le fait de placer ses personnages principaux en narrateurs racontant l’histoire au fur et à mesure que le film l’illustre comme dans Taxi Driver (1976), Les Affranchis (1990) ou Casino (1995), qui a par exemple été repris dans la série Prison Break. Et pour finir, les rôles, qu’il donne à ses acteurs, sont parfois tellement mythiques qu’ils leur collent à la peau, par exemple quand aujourd’hui on pense à quelqu’un comme Robert De Niro ou Joe Pesci, généralement, on pense directement à un gros mafieux italien.
Donc, comme on l’a vu, Martin Scorsese est une référence dans son art et influence par son style très marqué le cinéma actuel. Maintenant, il est temps d’approfondir, c’est pour ca que plusieurs articles sont en préparation pour constituer ce dossier sur les points marquants de sa carrière, je vous donne donc rendez-vous vendredi prochain pour le commencement du dossier.
Sorry We Missed You est le dernier film du réalisateur britannique Ken Loach. Ce film raconte la vie de la famille Turner vivant à Newcastle.
Le père Ricky (Kris Hitchen) après avoir enchaîné les petits boulots, a l’opportunité de lutter contre une certaine dépendance quand il se voit offrir la possibilité de gérer une franchise en tant que chauffeur-livreur indépendant pour une entreprise livrant à domicile des produits commandés sur Internet. Mais cet emploi s’avère difficile, moins rémunéré qu’il ne le pensait et plus que fatiguant et frustrant devant des longues journées de travail. Sa femme Abby (Debbie Honeywood) assistante à domicile pour personnes âgées n’a pas la vie plus facile. Les parents sont donc de moins en moins présents à la maison et en parallèle, le fils Seb (Rhys Stone) glisse peu à peu vers la petite délinquance et bien que la famille soit soudée, lorsqu’elle est tirée vers deux directions différentes, la fille Liza Jane (Katie Proctor) va essayer de la faire rester soudée comme elle peut.
Ce drame évoque l’actualité de l’auto-exploitation, le nouveau modèle économique qu’est l’uberisation de la société et des clients parfois peu coopératifs , de la misère au Royaume-Uni et des relations familiales. Le film a été nommé 12 fois, dont 7 fois au Festival de Cannes comme pour la Palme d’Or. On y retrouve le style « Loach » à la perfection, le réalisateur est connu pour son cinéma militant qui fusionne la réalité quotidienne avec le récit ample de la misère au Royaume-Uni. Et sa capacité à créer un lien d’empathie et d’attachement immédiat pour ces personnages. Il préfère aussi le talent d’inconnus ou d’amateurs qui ont vécu des expériences proches de leurs personnages.
Ce film était donc le premier pour tous les acteurs principaux : Kris Hitchen (Ricky) était plombier durant vingt ans et Debbie Honeywood est assistante de vie scolaire avant qu’ils ne se lancent dans le cinéma. Une réalité qui rend le film encore plus touchant.
Le titre Sorry We Missed You (« Désolé de vous avoir manqués ») est tiré de la formule écrite laissée par les livreurs quand ils ont trouvé porte close, formule retrouvée tout au long du film suite au travail du père. Je vous conseille d’aller voir ce film car il vous révélera une partie cachée de l’ »uberisation » de la société, et vous touchera grâce au lien naturel des acteurs et à la réalité du récit.