Une réforme qui dépasse les Borne.

“Métro, Boulot, Tombeau” peut-on lire sur les pancartes dans les différentes manifestations contre la réforme des retraites. Rappelons-le, le projet de réforme des retraites du gouvernement consiste au passage de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 et à l’allongement de la durée de cotisation.

Quels sont les arguments du gouvernement et pourquoi sont-ils faux ?

Le gouvernement avance comme principal argument que le système actuel des retraites est déficitaire. En effet, « Un écart entre les recettes et les dépenses est prévu dans les 10 ou 15 prochaines années, mais a plutôt tendance à se réduire après », explique l’économiste Michaël Zemmour. Le Conseil d’orientation des retraites prévoit même un retour progressif à l’équilibre d’ici 2070 dans trois scénarios sur quatre.

Par ailleurs, Elisabeth Borne et ses ministres affirment qu’ils vont revaloriser les retraites à 85% du SMIC. Or, ce minimum retraite est prévu depuis une loi passée en 2003 mais n’a jamais pu être appliqué. De plus, « le gain est de l’ordre de 1 % à 3 % pour 0 à 2 années supplémentaires travaillées » poursuit Michaël Zemmour.

Enfin, la réforme profiterait aux femmes avec la prise en compte du congé parental dans les dispositifs « carrières longues ». Toujours selon l’économiste, elle « devrait avoir des effets très limités, et c’est de toute façon limité à 4 trimestres ».

Des métiers pénibles

Dans leurs interventions, les différents représentants du gouvernement parlent peu de la pénibilité au travail. Emmanuel Macron a retiré de nombreuses professions de la liste des métiers pénibles. Pourtant, les personnes exerçant ces professions sont les premiers touchés par cette réforme.

Une aide-soignante au service traumatologie souffre de poly-arthrologie. « Je travaille sous morphine à force de porter. Deux ans de plus, c’est pas possible… Ils se rendent compte ? »

Un monsieur qui travaille chez Valéo témoigne :« Je suis sur les embrayages de camion, mais le pire, c’est que Macron, il a éliminé de la pénibilité le port des charges lourdes. Qu’il vienne se trimbaler les embrayages de camion ! Du coup, entre ces deux réformes, je prends trois années de plus. Jusque 65 ans. ».

Un autre est dans l’entretien des cimetières : « On est déjà abîmés, faut pas croire, moi c’est le dos. On est dehors dans le froid, la pluie, la chaleur. Et surtout, les tondeuses, c’est des vibrations. Les taille-haies, toute la journée, c’est des vibrations…». Il devra travailler deux ans de plus.

Ces centaines de milliers travailleurs de l’ombre, peu payés et mal reconnus, qui souffrent au travail, devront partir deux ans plus tard !

Des mobilisations hors normes

Le jeudi 19 et le mardi 31 janvier ont été de fortes journées de mobilisation contre la réforme des retraites. A chaque fois, plus de 2 millions de personnes ont manifesté à travers la France. Toutes les organisations syndicales se sont réunies et ont déferlé sur les villes de France. Même dans les petites villes, des affluences records ont été enregistrées. C’est le cas de Guéret, préfecture de la Creuse de 13 000 habitants, où 4 300 personnes ont défilé le 31 janvier. Du jamais vu. Idem à Guingamp, ville de Bretagne de moins de 7 000 habitants, où 2 500 manifestants sont descendus dans la rue. A Paris, les organisateurs ont compté 500 000 manifestants. Des mobilisations conséquentes qui montrent que les français sont largement opposés à ce projet de loi. De quoi faire reculer le gouvernement ? Non, Élisabeth Borne a reconnu des manifestations importantes mais est restée inflexible sur le contenu de la réforme. Pendant ce temps, Emmanuel Macron s’est retiré à Barcelone le 19 janvier puis aux Pays-Bas le 31. Cela montre encore une fois l’arrogance et l’éloignement à l’égard du peuple de la part du président, presque roi, qui, tel Louis XVI pendant la Révolution Française, fuit Paris.

Aliosha et Paul

La Reine remplacée par une effigie aborigène sur les billets de banques australiens.

L’Australie a annoncé le jeudi 2 février 2023 que le portrait du roi Charles III ne sera pas sur ses nouveaux billets. Le portrait d’Elizabeth II sera remplacé sur les nouveaux billets par un motif honorant les populations autochtones, présentes depuis des millénaires sur le territoire australien, les aborigènes.

Jusqu’ici, la reine Elizabeth II figurait sur les billets de 5 dollars car l’Australie est une ancienne colonie britannique. Celle du roi Charles III figurera seulement sur les pièces. Les souverains britanniques figurent sur les billets de banque australiens depuis 1923 et ce, jusqu’en 1953, année du couronnement d’Elizabeth II, ils étaient présents sur toutes les coupures.

« Cette décision, prise indépendamment par la Reserve Bank en consultation avec le gouvernement, est donc l’occasion de trouver un bon équilibre. Le monarque sera toujours présent sur les pièces, mais le billet de 5 dollars en dira plus sur notre histoire, notre patrimoine et notre pays, et je considère cela comme une bonne chose », explique Jim Chalmers, ministre du Trésor australien.

L’Australie est l’un des 15 royaumes du Commonwealth qui ont officiellement pour chef d’État le roi Charles III, représenté par un gouverneur général. La disparition de l’effigie des souverains a été saluée par le Mouvement républicain australien (ARM). En effet, les peuples indigènes occupaient ce territoire avant la colonisation britannique et ont subi les conséquences destructrices ainsi que des traumatismes liés à l’esclavage.

Le nouveau design des billets prendra du temps car il fera l’objet d’une longue concertation notamment avec les milieux aborigènes. De plus, les billets existants, à l’effigie de la défunte reine déjà en circulation, continueront d’être valables. Enfin, selon l’agence d’information Bloomberg, les nouvelles pièces de monnaie australienne commenceront à être fabriquées à l’effigie du roi Charles III courant de l’année 2023.

Le cordon ombilical avec la Grande-Bretagne n’est pas encore définitivement coupé…

Maya Rio.