«London bridge is down».
Une file de 8 kilomètres de long pour lui faire un dernier adieu…
C’est le jeudi 8 septembre que la plus vielle tête couronnée du monde s’est éteinte. La doyenne des monarques, Élisabeth II, nous a quittés à l’âge de 96 ans, au château de Balmoral en Écosse.

Née le 21 avril 1926 à Mayfair, elle sera proclamée reine le 6 février 1952, malgré sa troisième place dans la succession de la royauté Britannique. Cette précocité aura eu pour conséquence une longévité exceptionnelle, qui demeurera probablement inégalée, après celle de Louis XIV : 70 ans de règne !
Ambulancière durant la seconde guerre mondiale, Élisabeth II aura traversé la seconde moitié du 20ème siècle et la première partie du XXI ème en étant un témoin plus que privilégié de l’évolution de notre monde : Les trente glorieuses, la guerre froide, la chute du mur de Berlin et celle de l’URSS, ou encore les conflits du Moyen Orient… Que de présidents, premiers ministres et autres personnages influents de notre monde, rencontrés, côtoyés; avec une constance à toute épreuve et une humeur égale. Le « never explain, never complain » sera édicté en doctrine même lors de situations particulièrement tendues avec les anciennes colonies Britanniques ou encore l’Irlande.
Sa disparition représente un vide, que chacun essaye de combler. En témoigne cette file d’attente. Huit kilomètres. Jusqu’à 15 heures d’attente pour lui rendre un dernier hommage.
Dans un monde en constante mutation, totalement imprédictible, où tout doit se régler rapidement, quel paradoxe ! Élisabeth II représentait finalement une stabilité, un repère que nous n’aurons plus. Plus qu’une « grand-mère » qui disparaît, c’est probablement un pan de notre histoire ou plus exactement de notre mémoire qui se dissout.
Au delà de la monarchie, Charles III saura t’il faire perdurer cette constance?
Julie Abry