100, Une lueur d’espoir?
Nous avons dit au revoir il y a à peine trois mois à l’année 2020 et toutes ses catastrophes, pour repartir sur de nouvelles bases et accueillir comme il se doit l’année 2021.
Cependant, ce n’est pas sur les chiffres affolants des contaminations au covid-19 que nous avons aujourd’hui voulu nous pencher, mais sur un autre fait social, présent, lui, depuis la nuit des temps: le féminicide.
En effet, en 2020, en France, 100 femmes ont succombé à des violences machistes. Meilleur que les années précédentes, ce chiffre reste tout de même alarmant. Plus connus sous le terme de féminicides, ces crimes sont aujourd’hui ancrés dans notre société; ils constituent la première cause de mortalité chez les femmes de 16 et 44 ans.
Mais alors, qu’est-ce qu’un féminicide?
Le mot féminicide est utilisé pour désigner le meurtre d’une ou plusieurs femmes uniquement pour leur condition féminine: lapidation des femmes, sélection prénatale, crimes d’honneur, femmes tuées par leurs conjoints ou par des inconnus dans la rue…. Cependant, attention, tout assassinat d’une femme n’est pas considéré comme un féminicide. La nuance est donc assez complexe. Ces pratiques sont assez répandues en Chine, notamment en raison de la politique de l’enfant unique ou en Inde, où de nombreuses jeunes mariées sont tuées par leur belle-famille en raison d’une dot insuffisante. Dans notre quotidien, les féminicides les plus fréquents sont dits “intimes” (crime individuel commis par un partenaire ou un ex-partenaire) et associés aux violences conjugales.
De nombreuses femmes et associations militantes féministes dénoncent notamment la prise en charge insuffisante des victimes par les services de police, qui jugent parfois ces problèmes comme “privés”. En effet, la formation insuffisante des autorités référentes entraîne souvent le silence des victimes jusqu’à ce que cela leur soit fatal. En France, des progrès ont tout de même été notés: avec près de 50 féminicides de moins qu’en 2019, les chiffres enregistrés en 2020 n’ont jamais été aussi bas depuis 2006: une bonne nouvelle.

Mais alors, à quoi est due cette baisse? Réaction du gouvernement? Démocratisation du sujet? Entraide et sensibilisation favorisée par les réseaux sociaux? Confinement…? De nombreux facteurs semblent intervenir. Ce phénomène reste tout de même un fléau: “Chaque crime, chaque violence est un échec pour notre société, pour notre ministère de la Justice« , a affirmé Eric Dupont-Moretti, ministre de la justice. « Cette baisse tient au regard de notre société sur ces violences, elle tient au travail des associations, elle tient aussi aux moyens mis en place par le ministère. Nous avons obtenu ces résultats, ils sont encore trop modestes mais ils sont porteurs d’espoir« .
Depuis le début de l’année 2021, 14 femmes sont mortes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint…
Inès Rousseaux