Une transition difficile
Le 7 novembre, Joe Biden était déclaré vainqueur de l’élection présidentielle américaine, 4 jours après le début du décompte des votes. Malgré cela, Donald Trump, président sortant et finaliste, ne semble pas décidé à laisser sa place à la Maison Blanche (il n’a d’ailleurs toujours pas officiellement reconnu sa défaite), fera tout ce qu’il pourra pour organiser un recompte des votes, ou au moins gêner le mandat de Biden.
Nous vous proposons donc un petit aperçu des méthodes de Trump pour pourrir la vie de son successeur à la Maison-Blanche.
Mais intéressons nous d’abord à une transition normale entre deux présidents et leurs administrations : normalement, les trois mois de battement entre l’élection des grands électeurs sont mis à profits par les administrations entrantes et sortantes (notons tout de même que les grands électeurs peuvent retourner subitement leur veste lors de l’élection finale, mais que c’est très, très peu probable) pour transmettre 4 à 8 années (si réélection il y a eu) de renseignements intérieurs et extérieurs, de budgets, et de mesures ; avec pour but final de permettre au nouveau chef de l’Etat de gouverner dans les meilleures conditions possibles, et ce, dès le premier jour de son mandat.

Mais Trump suit (et ce n’est pas une nouveauté) un chemin tout à fait différent de celui qu’ont emprunté ses prédécesseurs. Pour commencer, en refusant d’admettre sa défaite, il empêche les fonctionnaires démocrates d’accéder à des informations cruciales dans la préparation d’un mandat, ainsi qu’à plusieurs millions de dollars de budget permettant de payer le salaire des employés de l’administration sortante ; et bloque, accessoirement, l’allocation de fonds fédéraux à des structures cruciales dans la lutte contre le covid.
Et ce n’est pas tout ! L’ex-présentateur de téléréalité, d’après un fonctionnaire de l’administration Trump, compte “allumer tellement de feux qu’il sera difficile pour l’administration Biden de tout éteindre”. Donald T. veut donc user des droits d’un président (car il l’est encore pour trois mois) pour prendre ou interrompre une série de mesures dans le but d’offrir, en cadeau de bienvenue, un début de mandat plus que difficile à Biden. Il a donc drastiquement réduit le nombre de soldats américain présents à l’étranger, notamment en Afghanistan, en Irak et en Somalie (pratique, pour lutter contre le djihadisme !) ; interrompu le Programme de Soutien à l’Économie (génial, pour relancer une économie déjà bien impactée par le covid-19!) ; vendu des chasseurs furtifs F-35 à tour de bras aux Emirats Arabes Unis (super, pour l’équilibre des forces dans une région déjà sacrément instable !) ; interdit l’investissement dans certaines sociétés chinoises ; piétiné allègrement le droit international en envoyant son secrétaire d’Etat en Cisjordanie ; et à viré tout un tas de hauts responsables, notamment dans le domaine de la Sécurité.
En bref, Donald Trump fait (encore fois) étalage de ses talents de mauvais perdant, mais, cette fois, c’est avec la première puissance mondiale et donc la démocratie dans le monde qu’il joue.
Sami CHAABAN
Yanis WARNIER
Daniel BIROS