1917: une prouesse technologique ?

Le 15 janvier 2020 est sorti dans les salles de cinéma 1917, un film réalisé par Sam Mendes.

La particularité de ce film ? Il est vendu par la presse comme un grand plan séquence de 2h. Mais est-ce vraiment le cas ? Désolé de vous décevoir mais la réponse est non, la plus longue prise est de 8 min et 30 secondes ce qui est loin des 2h annoncées précédemment.

Première guerre mondiale. Schofield et Blake, deux soldats anglais, ont pour mission d’amener une lettre à des alliés au delà du front ennemi pour les prévenir d’une embuscade imminente. Schofield hésite, mais Blake apprend que son frère, dont il n’a pas eu de nouvelles depuis longtemps, fait partie du régiment mis en danger par le piège tendu par les allemands, et convainc donc son ami. S’ensuit pendant plus de 2h un périple fort en émotions à travers les tranchées et les no man’s land…

L’attention apportée aux détails de la reconstitution historique est ce qui marque en premier. Dès le début, l’immersion est impressionnante. La violence de la guerre nous marque donc bien plus que si on regardait un film tourné de façon classique.

Sam Mendes, le réalisateur, est un habitué des prouesses techniques ; ses précédentes réalisations étant les James Bond Skyfall et Spectre qui avaient déjà étés remarquées grâce à leur réalisation spectaculaire. Le film a demandé entre 40 et 50 prises, pour des scènes avec des durées variables, pouvant aller de deux minutes à 8 mn 30. Des milliers de figurants ont été réquisitionnés pour le film (la scène finale est vraiment époustouflante), et le travail sur la photo par Roger Deakins vient sublimer le travail de chorégraphie soigneusement orchestré. Sam Mendes raconte que pendant le tournage, lui et son équipe avaient le sentiment de tourner une multitude de courts-métrages, qu’ils allaient ensuite raccorder entre eux grâce à la magie du montage et des effets spéciaux.

Somme toute, un très bon film à voir d’urgence si vous êtes amateurs de sensation fortes et de réalisation virtuose !

Eliot Esmerian et Léo Lavigne

Les 5 événements sportifs de la semaine

1-Les joggeurs parisiens peuvent à nouveau courir dans les bois de Boulogne et de Vincennes, depuis le mardi 11 mai. La mairie de Paris a autorisé la réouverture des bois de la capitale dans le cadre du déconfinement,

2-La course autour du monde du Vendée Globe débutera bien le 8 novembre à partir des Sables d’Olonne. Le report envisagé à cause de l’épidémie n’aura finalement pas lieu, a confirmé le Conseil départemental de la Vendée.

3-Pour savoir si la NBA devait reprendre ou non, les basketteurs auraient été consultés par SMS. D’après des médias américains, 30% des joueurs de la ligue seraient contre une reprise.

4-Le championnat de football portugais va bientôt reprendre, à partir du 4 juin. Les joueurs seront testés 2 fois par semaine et devront limiter les interactions sociales avec leurs proches.

5-Le pilote monégasque Charles Leclerc va devenir numéro 1 chez Ferrari, après le départ de Sébastien Vettel en fin d’année. Le jeune homme de 22 ans, victorieux du Grand Prix de Belgique en 2019, a fait ses débuts en Formule 1 il y a seulement 2 ans.

Ian Auger

La photo de la semaine

Cette photo a été prise à l’école maternelle Jacques Prévert de Tourcoing par le journaliste de BFM TV Lionel Top. Cette photo d’illustration sur la rentrée déconfite dans les écoles a beaucoup fait réagir les réseaux sociaux. Certains y ont vu de la maltraitante. Les enfants concernés ont répondu qu’il ne s’agissait pas d’une punition mais des respects des gestes barrières lors de la récréation.

Photo : @lioneltop (twitter)

Céleste Batteur

On est tous des larves.

Ah ! qu’il fait beau, c’est l’été, il y a des abeilles, des papillons, des moustiques aussi, regarde les plantes, le ciel bleu, sans avions, sent l’air chaud, l’ombre froide, écoute le chant des oiseaux, les enfants qui jouent, regarde cette fleur, cueille là, approche la de ton nez…et éternue. Maintenant te voilà victime d’allergie aux pâquerettes mais aussi de commentaires et regards méfiants de la part de toute la France.

Synthétiser cette crise sanitaire n’est pas simple travail ; réussirais tu à synthétiser en quelques lignes le choléra, réussirais tu à synthétiser la peste, réussirais tu à synthétiser la seconde guerre mondiale ? Comparer à une guerre mondiale semble un peu extrême…, et bien figure toi que c’est exactement ce que font nos chers amis politiques, nos francs médias et notre puissant Macron.

Dans cette crise sanitaire tu noteras que les médias marchent toujours, et fonctionnent toujours, et qu’ils sont depuis le début de l’épidémie Covid, les Marathon de la France. Il ne suffit que d’allumer la radio et écouter de quoi parle France Info, allumer la télé sur n’importe quelle chaîne d’information  pas trop indépendante, lire un journal numérique aux grands titres, écouter tes voisins à travers les murs et les fenêtres. Penses-tu que les médias ont une part de tort ou de raison, à avoir propagé le virus, pas dans les poumons, mais dans les têtes ? Un mois avant que l’épidémie arrive, les chaines d’informations en continu comme la radio s’étaient emparés du Covid Chinois, puis devenu Italien, puis Espagnol, puis Français. Chaque jour la radio montrait le danger, donnait des chiffres les faisait monter, leur donnait une couleur et un bilan. Ce qu’ils ont fait c’est donner l’alerte, le cri. Début mars il s’est fait entendre, le 12 le Président parle. Il faut savoir que jusque-là tous les médias ne parlaient que du futur de la France, et de la réaction du gouvernement face au Covid-19. Finalement le discours est fait, drastiquement la jeunesse, les travailleurs et le futur de la France s’en vont chez eux et le 17, c’est le premier jour de confinement. Personne ne sait quoi faire le commerce chute, les gens s’ennuient et te voilà là où tu es gros, endormi, sans rien à faire : devenu une larve.

Ça c’est pour nous, nous on est les larves, we are the larves. Et voici notre salade : les médias.

La radio, qui te dit : « le coronavirus, méchant, méchant, éternue dans ton coude, Sandrine Haute Savoie cherche à cuisiner tout cuit… » C’est ce que j’appelle l’introduction ou les préliminaires ; ensuite les reportages en Angleterre, avec les médecins, des témoignages, j’appelle ça les étapes ; puis vient l’annonce des morts, et les morts de fameux (on pense fort à William Stern, Joachim Yhombi-Opango, Patrick Francfort, Maurice Barrier, Luis Sepulveda, Sarah Maldodor, Christophe… et tout le monde en fait) ce que j’appelle la tragique conclusion. En se basant sur cette logique la radio est capable de repasser en boucle les mêmes interviews pendant 3 jours, car maintenant que plus rien ne se passe dans le monde physique il ne reste plus que le monde spirituel et le monde des morts, ou bien il ne reste plus qu’à répéter aux gens 24 heures sur 24 que c’est la fin, qu’il faut rester enfermés, que sinon la police vous arrête et qu’il faut consommer telle chose pour aider l’économie. Les chaines TV font exactement, identiquement la même chose, sauf qu’on y trouve un petit plus : les chaines d’information passeront des émissions le soir, des feuilletons, des séries pour bien t’engraisser. Bien entendu c’est l’euphorie pour la télé, les larves ont besoin de nourriture : on la leur donne ! Besoin de se sentir fier de ne pas sortir de toute la journée, de mettre un masque, d’acheter bio. La même mélodie résonne. Toujours les mêmes notes. Puis après tu peux faire un zapping, et Oh ! Des animaux, la nature, des reportages! Tu te sens intelligent deux secondes puis tu reviens à la lobotomie du chaos et les feuilletons à deux balles. Dis comme ça c’est pathétique, mais la réalité n’est pas aussi sélective et carrée. Et avant, qui regarde la télé encore ? La meilleure salade pour la fin : les réseaux sociaux. Enfermez un jeune 2 mois sans sortir avec son téléphone et du wifi : une larve connectée. Je te laisse imaginer la quantité de ‘’memes’’, de photos, de vidéos, de post qui courent de plateforme en plateforme pour venir faire rire, faire passer le temps et dédramatiser le coronavirus. Instagram, Snapshat, TikTok, jeux en ligne, c’est EUX qui sont les gagnants de ce confinement. Et pourquoi ? C’est simple : c’est la manière la plus efficace de rester connecter à un monde extérieur qui n’est plus. On partage avec ses amis, on essaye d’apprendre des choses, ou simplement de rire. Et c’est là où on en vient à un monde moins carré.

Tous ces médias c’est eux qui nous ont averti de la crise, c’est eux qui nous rappellent que c’est barbant, mais qu’on n’est pas seuls, c’est eux qui nous informent de la suite, qui au fond nous rappellent que l’un des principes de la République Française, est ici parmi nous, la fraternité. Le choix tu dois le faire : tu regardes ce confinement avec la publicité qui le suit d’un avis pessimiste, ou tu te dis qu’au fond c’est une chance de pouvoir communiquer, et c’est une chance de vivre dans un monde d’humain qui comme toi nécessite orgueils et passions pour, pour une fois, se soutenir et s’aider par la parole et l’électricité, dans une situation compliquée et alors exclusive.

Faudrait-il que je te fasse remarquer à ce stade qu’à la radio les émissions changent, varient, et maintenant tu pourras retrouver TSF jazz, FIP, musique classique, Nostalgie, France culture, même Sud Radio… ou des émissions sympas mais aussi informatives ont compris qu’il était temps de changer un peu de discours et profiter du confinement pour se développer. Un ancien président t’aurait dit « le changement c’est maintenant », peut-être pas pour les mêmes raisons et objectifs, mais la logique y est, à échelle nanométrique. Et puis on nous prévient et on nous montre ce monde sous confinement, que ça reste la Terre et qu’on l’aime tous. La télé et les plateformes de streaming légales proposent des rediffusions de match cultes pour les amateurs de sport, des documentaires sortis d’archives (on pense à Arte), des films des bonnes époques que les plateformes ressortent (on pense à Canal+), des émissions musicales… Le temps ne manque pas pour certains, place à la culture. Les réseaux sociaux participent à ce processus, mais ils sont plus essentiels encore pour la communication, se voir en vidéo avec ses amis ou sa famille. Rire un peu en s’envoyant des vidéos, et en apprendre plus via des vidéos ou créer son propre jeu en ligne. Le Covid-19 ce n’est pas une catastrophe loin de là. Et les médias sont là, c’est tout. Ils ne font que dire, comme à leur habitude, le paroxysme présent des actualités de notre société actuelle.

Finalement c’est à toi de choisir ici, soit tu restes une larve, soit tu deviens papillon. Mais je peux t’aider en te conseillant qu’il y a une option plus agréable que l’autre à croire, et une option qui ne servira qu’à t’empêcher de voir grand, et t’envoler plus haut.

Magdalena