Le Canard Enchaîné : histoire d’un journal libre
Le Canard Enchaîné est un journal hebdomadaire qui sort tous les mercredis en France depuis 1915. Ce journal de renom est aujourd’hui un incontournable par tous les amateurs de presse satirique. Mais qu’en est il de son histoire et de son évolution ?
La Première Guerre mondiale…
Le Canard enchaîné est fondé le 10 septembre 1915 par Jeanne et Maurice Maréchal aidés par Henri-Paul Deyvaux-Gassier. Leur première série se termine au cinquième numéro, puis le journal redémarre le 5 juillet 1916, moment où débute la série actuelle. Il est connu pour être indépendant financièrement et être toujours au cœur de l’investigation.
Son nom est fortement inspiré du quotidien « L’homme libre » édité par Clemenceau, journal qui critiquait ouvertement le gouvernement durant la seconde guerre mondiale. Il subit une modification de son nom du 15 octobre 1918 au 28 avril 1920 en se nommant « le Canard Déchaîné ».
Le journal coûte environ 1.20 euros et environ 500 000 exemplaires sont vendus chaque semaine, il comporte huit pages grand format, avec des dessins. Une centaine de salariés travaillent, y compris des pigistes. Le Canard Enchaîné est l’hebdomadaire le plus ancien de la presse satirique française, celui-ci paraît donc tous les mercredis. On peut constater que la fiabilité ainsi que la crédibilité du journal ne sont que peu remises en question. Cependant, comme tous médias, le Canard Enchaîné fait fasse à la critique. En effet, en 2008, Karl laske et Laurent Valdiguié publient un essai allant à l’encontre du Canard Enchaîné, puis, en 2013 Jean-Yves Viollier ancien collaborateur du Canard écrit lui aussi un roman à charge envers le journal.
Un siècle de combat pour la liberté de la presse…
Pendant l’entre deux guerres, ceux-ci font paraître de nombreux papiers montrant leur soutien au Front Populaire et en dénonçant la montée des régimes totalitaires. L’ironie du journal se déchaîne : ses journalistes sont volontiers satiriques et polémistes.
Lors de la seconde guerre mondiale, Le journal connaît cependant une forte censure.
Lors de la guerre d’Algérie, le Canard s’oriente vers un journalisme d’investigation jusqu’à devenir une référence en la matière dans les années soixante. Il s’oriente également vers un journalisme de dénonciation de tous les extrêmes, celui-ci est pour l’indépendance de L’Algérie.
Dans les années soixante, le journal s’étoffe et augmente sa pagination. Il s’efforce de répondre aux demandes du public et développe un style différent du conformisme. L’arrivée du Général de Gaulle donne un nouvel élan au journal avec la création de la rubrique « La Cour » par Roger Fressoz.

Dans les années 1970, le Canard poursuit son orientation vers un journalisme d’investigation en dénonçant les scandales politiques et économiques. En octobre 1979 le journal révèle l’affaire des diamants de Bokassa (échange de bijoux entre le président français Valéry Giscard d’Estaing et l’ancien empereur de Centrafrique Bokassa. Cette affaire a été préjudiciable pour VGE car il n’a pas été réélu). En 1981, le journal révèle l’affaire Papon (révélant le rôle de Maurice Papon, préfet de Bordeaux pendant la Seconde Guerre mondiale dans la déportation des Juifs bordelais). Dans les années 1990, le journal évolue et s’effectue de grands changements au sein de la tête du journal. Suite à l’attentat du 5 janvier 2015 contre Charlie Hebdo, le Canard annonce dans son édition du 14 janvier avoir aussi reçu des menaces de mort. Le Canard rend également hommage au dessinateur Cabu dans ce numéro. Et, en 25 janvier 2017, le Canard Enchaîné affirme que Penelope Fillon, épouse de François Fillon, a été rémunérée 500 000 euros brut pour des emplois d’attachée parlementaire.
Un média libre…
Le Canard Enchaîné est donc un des journaux les plus importants et significatifs du paysage médiatique français, qui a fait face à plusieurs événements publics importants durant les années mais s’en est toujours relevé plus fort. Rares sont les médias totalement indépendants de nos jours, médias où les journalistes peuvent librement s’exprimer et travailler. Un média à défendre pour préserver et défendre la démocratie en France….
Céleste Batteur, Emma Bonnard et Amel Brun