#4 Rosa Parks : au nom de l’humanité !

« Les gens racontent que j’ai refusé de céder mon siège parce que j’étais fatiguée, mais ce n’est pas vrai. Je n’étais pas fatiguée physiquement, ou pas plus que d’habitude à la fin d’une journée de travail. Je n’étais pas vieille, alors que certains donnent de moi l’image d’une vieille. J’avais 42 ans. Non, la seule fatigue que j’avais était celle de céder. »

Rosa nait le 4 février 1913, en Alabama, un Etat très raciste du Sud des Etats-Unis. Suite au divorce de ses parents, elle part vivre avec sa mère et son frère chez ses grands-parents. Sa mère étant institutrice, elle lui enseigne l’école à la maison jusqu’à ses 11 ans car elle voulait qu’elle reçoive une bonne éducation. Elle est ensuite envoyée à la Montgomery IndustrialSchool for Girls, une école réservée aux Noirs. Elle est alors confrontée au racisme : elle ne peut pas prendre le bus scolaire car ceux-ci sont réservés aux blancs et son école est incendiée deux fois par le Ku Klux Klan. Elle continue ses études au Alabama StateTeachersCollege for Negroes, mais les suspend pour s’occuper de sa mère et sa grand-mère malades.

En décembre 1932, elle épouse Raymond Parks, un membre de la National Association for the Advancement of ColoredPeople (NAACP). Il l’encourage à poursuivre ses études, et elle obtient ainsi un niveau d’études élevé, obtenu à cette époque que par 7% des Noirs. Elle occupe alors le poste de couturière de 1930 à 1955 en alternance avec celui d’aide-soignante.

En 1943, elle devient secrétaire de la NAACP. En 1944, elle enquête sur le viol par 7 hommes sur la personne de Recy Taylor, une femme afro-américaine, où les coupables ont été identifiés mais jamais arrêtés. En 1955, elle lève des fonds pour la défense d’une jeune fille de 15 ans, Claudette Colvin qui avait refusée de laisser sa place à un homme blanc dans le bus.

Mais c’est le 1er décembre 1955, que Rosa Parks devient célèbre en refusant de laisser sa place dans le bus, à un blanc. Elle est arrêtée et sera incarcérée jusqu’à son procès, pour désordre à l’ordre public et violation des lois locales. Elle sera libérée suite à son procès.

La nuit suivante se rassemblent 50 dirigeants de la communauté afro-américaine et un jeune pasteur non connu à l’époque : Martin Luther King. Ils fondent la Montgomery Improvement Association et désigne King comme président.

La veille de son procès, c’est 35 000 tracts qui sont distribués pour inviter les Noirs à ne plus prendre le bus le lundi 5 décembre. C’est le début du boycott de Montgomery qui dura 381 jours, jusqu’à l’abolition des lois ségrégatives dans les bus le 20 décembre 1956. Durant cette année 1956, des actes violents sont perpétrés envers les protestataires et des attaques aux domiciles de Martin Luther King.

Par la suite, Rosa Parks devient une icône pour le mouvement des droits des Noirs. Son combat débouche en 1964, avec la loi interdisant toute forme de discrimination dans les lieux publics.

Rosa Parks meurt le 24 octobre 2005. Sa dépouille est restée exposée deux jours dans la Rotonde du Capitole des Etats-Unis pour un hommage public. Puis son cercueil est exposé au Charles H. Wright Museum of African American History où 700 000 personnes viennent lui rendre hommage. Des milliers de personnes assistent à ses funérailles, le 2 novembre, dont Bill et Hillary Clinton et le révérend Jesse Jackson qui écrit d’elle : « Elle s’est assise pour que nous puissions nous lever. Paradoxalement, son emprisonnement ouvrit les portes de notre longue marche vers la liberté ». Les premières places des bus de Montgomery restèrent vacantes jusqu’à son enterrement, avec sa photo et un ruban noir portant l’inscription : « La société de bus RTA rend hommage à la femme qui s’est tenue debout en restant assise. »

Elle est décorée de la médaille Spingarn, la plus haute distinction de la NAAC, en 1979 ; du Martin Luther King Jr. Award, l’année suivante ; du prix de la paix Rosa Parks, en 1994 ; de la Médaille présidentielle de la Liberté (la plus haute distinction décernée par l’exécutif américain), des mains du président des États-Unis Bill Clinton, en 1996 ; et d’encore bien d’autres…

Sources textes et photos :

https://en.wikipedia.org/wiki/Rosa_Parks

https://www.linternaute.fr/actualite/biographie/1776068-rosa-parks-biographie-courte-dates-citations/

https://www.herodote.net/1er_decembre_1955-evenement-19551201.php

Lise Junique

La SNCF reçoit un prix …

Chaque année depuis maintenant trois ans, le magazine 60 Millions de consommateurs décerne un prix aux pires entreprises de l’année le « Cactus d’or ». Il s’agit d’un moyen d’épingler les sociétés suite aux plaintes des usagers. Cette pratique est aussi connue sous le nom de « name and shame ». Jeudi 26 décembre 2019, le mensuel a dévoilé les lauréats. Parmi eux, la SNCF obtient le premier prix, celui de l’entreprise qui a « le plus gâché la vie des consommateurs».

Ce magazine serait-il réfractaire au droit de grève ? Epinglerait-il l’entreprise avec le plus de grévistes ? Et bien non, comme Lionel Maugain, l’un des journalistes de 60 millions de consommateurs, l’explique à Franceinfo, ce prix n’a rien à voir avec les grèves contre la réforme des retraites. Il a été attribué pour les difficultés d’accès aux guichets, les soucis de ponctualités et les prix jugés trop élevés.

       “Il faut parfois une ou deux heures pour avoir un ticket au guichet. La SNCF a supprimé beaucoup d’emplois”, déclare le journaliste tout en rappelant que, selon une étude de 2016, la société ferroviaire française est “la 5e compagnie la plus chère sur 36 pays d’Europe”. Les cartes seniors dont le prix a augmenté sont notamment pointées du doigt.

       Pour finir, L. Maugain rappelle que le but de cette « remise de prix » est d’inciter les entreprises à s’améliorer. On espère donc que, dès la fin des grèves, la SNCF répondra aux attentes des usagers.

Jasmine Mekki

Billet d’humeur

Vous nous coûtez trop cher !

Cela fait maintenant quelques mois que tout le monde parle de cette réforme des retraites, qu’une partie de la population manifeste, mais en quoi consiste-t-elle réellement ?Pour comprendre cette réforme, il faut faire un saut dans le passé, lors de la création du premier système de retraite par répartition en France, en 1945.

Le système de retraite en quelques dates :

1945 : C’est la naissance du régime général des retraites, qui s’applique à l’époque à tous les salariés du secteur privé. Le principe du régime est de créer un système qui fonctionne par répartition : les cotisations des actifs d’aujourd’hui servent à financer les pensions des retraités la même année. L’idée était de créer un système unique pour tous. Cependant, certaines professions et certains organismes ont préféré conserver leur propre régime : c’est l’origine des régimes spéciaux.

1947 : création de l’Agirc

L’Association générale des institutions de retraite des cadres (Agirc) est créée en 1947. L’unique différence est qu’elle fonctionne par points (montant de sa retraite= total des points acquis pendant sa vie professionnelle multiplié par la valeur du point lors de son départ en retraite).

Ce régime complémentaire, dédié aux cadres, s’ajoute au régime de base de tous les salariés.

1949 : création des caisses de retraite des professions indépendantes

Quatre ans après la création du régime général des salariés du privé, les professions indépendantes se dotent de leur propre caisse de retraite :

 – la CNAVPL (Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales),

 – La Cancava (Caisse nationale de compensation d’assurance vieillesse des artisans),

 – L’organic (Organisation autonome nationale d’assurance vieillesse de l’industrie et du commerce) pour les commerçants et les industriels.

1956 : naissance du minimum vieillesse

Pour assurer un revenu minimal aux personnes qui n’auraient pas suffisamment cotisé, le minimum vieillesse est créé en 1956. Il est réservé aux personnes de plus de 65 ans et financé par l’impôt et non par les cotisations. Ce dispositif est géré, à l’époque par le Fonds national de solidarité, qui deviendra en 1993 le Fonds de solidarité vieillesse (FSV).

1961 : création de l’Arrco

L’Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés (Arrco) coordonne la retraite complémentaire pour l’ensemble des salariés du privé – cadres ou non. Cependant, les cadres conservent toujours en parallèle une retraite complémentaire à l’Agirc.

Ces pensions Arrco s’ajoutent à la retraite du régime de base et fonctionne par points.

1971 : réforme Boulin

Suite aux fruits de la croissance des Trente Glorieuses cette 1re réforme visait à relever sensiblement le niveau des pensions. La retraite complète à taux plein à 65 ans passe de 40 à 50 % du revenu des 10 meilleures années (et non plus des 10 dernières). Mais en retour, la durée d’assurance requise pour pouvoir en bénéficier est allongée de 30 à 37,5 ans (120 à 150 trimestres).

1972 : La retraite complémentaire devient obligatoire

L’affiliation à un régime de retraite complémentaire (Argic-Arrco) devient obligatoire pour les salariés et anciens salariés de l’agriculture. La retraite obligatoire des salariés a désormais 2 volets : la retraite de base et la retraite complémentaire.

1982 : la retraite à 60 ans

François Mitterrand instaure la retraite à 60 ans sous réserve d’avoir cotisé 37, 5 ans. Cette mesure est symbolique du septennat de François Mitterrand.

Ce système de retraite fonctionnait très bien jusqu’à aujourd’hui. Désormais, il y a une ombre au tableau : l’espérance de vie s’allonge. Cela signifie que le temps de cotisation est allongé. Deplus, quand en 1945, quatre actifs cotisaient pour 1 retraité, de nos jours ce sont seulement deux actifs qui cotisent pour ce même retraité, les cotisations sont donc plus élevées.

À ce « problème » d’allongement de l’espérance de vie notre très cher premier ministre a trouvé des solutions. Celles-ci sont certes sur le papier évidente (d’un point de vue scientifique, économique et mathématiques) mais dans l’application mille fois plus complexes.

Quelles sont ces solutions ?

  • Qui sera concerné ? Les Français nés avant 1975 ne seront pas concernés par la réforme. La génération de 1975 qui prendra sa retraite vers 2037 aura 70 % de sa retraite calculée selon l’ancien système. La génération née en 2004 qui entrera pour la première fois sur le marché du travail en 2022 intégrera directement le nouveau système. La génération 2004 sera la première à intégrer le système universel de retraites.
  • Un système pour tous ? « Nous mettrons fin aux régimes sociaux, progressivement. Le temps du régime universel est venu, celui des régimes spéciaux s’achève ». ==> donc les travailleurs des mines, les cheminots, toutes ces professions bien plus difficiles physiquement auront le même régime que certaines personnes assisent à leur bureau durant toute une carrière?
  • L’âge pivot modifié? L’âge pivot passerait à 64 ans afin « d’inciter les français à travailler plus longtemps ». Ce fut la limite à ne pas franchir, la ligne rouge, ce mardi 17 décembre tous les syndicats étaient dans la rue.

Et bien d’autres points encore… Cela fait maintenant 30 jours que les grèves et les manifestations s’accumulent. Le peuple est dans la rue, il refuse cette réforme. Édouard Philippe réagira-t-il ? Les principaux acteurs trouveront-t-ils des solutions ? Ces grèves et ces manifestations cesseront-t-elles? Affaire à suivre…

Point lexical :

caisse de retraite : organisme gérant un ou plusieurs régimes de retraite, de base ou complémentaire, qui perçoit des cotisations des actifs et en reverse le produit sous forme de pensions aux retraités.

régime de retraite de base : régime général des salariés, régime agricole, régime des indépendants, régime des fonctionnaires, etc.).

régime de retraite complémentaire : régime de retraite dont les prestations s’ajoutent à celles du régime de base

Source dessin : Plantu

Jasmine Mekki

Happy New Year

Nous y sommes, après tant d’années que nous voulions y arriver. Nous sommes en 2020. A présent les deux 20 nous tendent les bras et nous espérons que cette année sera la bonne. Qu’elle soit bonne pour votre parcours scolaire et professionnel. Qu’elle sera à nouveau celle de notre classe média avec peut être un titre qui valorisera le travail fournit par nos lycéens et ces trois rédacteurs.

Alors au nom de la classe Média et du Lycée Montaigne nous vous souhaitons une très belle année.

Yves Didi