Lors du dernier épisode sur l’intervention du Procureur de la République de Paris dans le cadre des rendez-vous de Montaigne, nous avions évoqué le rôle qu’exerce notre procureur sur les affaires qu’il mène depuis le début de la prise de ses fonctions, sur son rôle sur notre société, les affaires auxquelles il a participé, et son rôle dans les tribunaux. Mais comme évoqué au dernier article peu de personne connaissent vraiment notre procureur actuel et pensent que François Molins occupe toujours ses fonctions.
Alors qui est Remy Heizt un procureur peu connu de ses habitants !!!
Monsieur Heizt est né le 26 octobre 1963 à Nancy dans le département de Meurthe-et-Moselle en région Grand-Est actuelle. Lors de ses études, Monsieur Heizt a passé deux concours celui d’avocat et de magistrat pour avoir la certitude de travailler dans la juridiction comme font plusieurs journalistes de nos jours en passant parfois par 5 concours de journalisme. Il démarre sa carrière en 1989, durant ses débuts il a pu passer par les deux types de magistrature (du siège, du parquet). Il finira par décrocher le rôle de substitut1 du procureur au tribunal de Pontoise (95 IDF), rôle qu’il assurera pendant cinq ans avant de se rapprocher du politique en devenant chef du cabinet de Pascal Clément (chargé des relations avec l’Assemblée Nationale pendant la période du gouvernement d’Edouard Balladur).

En 1995, Monsieur Heizt décroche un de ses premiers grand rôle en tant que Procureur de la République du tribunal de grande instance de Saint-Malo où il devra gérer médiatiquement une affaire importante des années 90, l’affaire Godard. C’est en 2001 que notre procureur actuel se rapprochera de Paris en devenant vice-procureur de la République de Paris jusqu’en 2001. Il a finalement fait un passage assez rapide en tant que vice-procureur car six mois après son arrivée, Jean-Pierre Raffarin, alors premier ministre, l’appelle pour devenir son conseiller technique chargé de la justice. Monsieur Remy Heizt finira par abandonner totalement la juridiction pour s’orienter vers des choix politiques qui l’étiquèteront de droite (UMP2) pendant le gouvernement de Jacques Chirac. Il sera recruté en tant que délégué interministériel à la sécurité routière durant son mandat, il a participé à la mise en place des radars automatiques qu’il verra faire casser pendant la crise des gilets-jaune cette fois en tant que procureur. Sous son mandat, le taux de mortalité est passé de 7000 à 5000 morts sur nos routes, nous retiendrons, bien sûr, que ce dispositif aura participé à la baisse des morts sur les routes de France. Cela lui a valu d’avoir une distinction en public du président Jacques Chirac, quelques anciens collègues continueront de dire du bien de Monsieur Heizt.

Après la sécurité routière, il rejoindra le ministère de la justice avec le rôle de directeur de l’administration générale et de l’équipement. En 2008, il fera un grand retour dans le monde juridique en devenant procureur de la République de Metz et deviendra par la suite deux ans après, Président du Tribunal de Grande Instance de Bobigny où il marquera à nouveau les esprits par la qualité du travail fournit par celui-ci. Durant sa carrière, notre procureur a été : Premier Président de la Cour d’Appel de Colmar Substitut du procureur1 au tribunal de Pontoise Chargé des relations avec l’Assemblée Nationale, Procureur de la République du Tribunal de Grande Instance de Saint-Malo, vice-Procureur de la République de Paris, conseiller technique chargé de la justice pour Matignon, délégué interministériel à la sécurité routière, Procureur de la République de Metz, Président du Tribunal de Grande Instance de Bobigny, Procureur de la République de Paris
La carrière de Remy Heizt est une carrière exceptionnelle qui me prendrai jusqu’à Noël à l’écrire en un article. Notre procureur aura marqué les esprits dans le monde juridique et politique.
Mais monsieur Heizt continuera-t-il de marquer les esprits à Paris ? Seules les affaires nous le dirons.
Substitut du procureur1 : un magistrat professionnel placé sous l’autorité du procureur de la république, qui lui délègue une partie de ses compétences.
UMP : Ancien nom du parti Les Républicains avant le changement du parti en 2015
Sources photo : 1ère photo : caradisiac.com ; 2ème photo : Jean Christophe Verhaegen, AFP.
Didi Yves-Lorice