Cet article est le premier d’une rubrique : « Les femmes qui ont marqué l’Histoire ». Chaque article sera l’occasion de connaître un peu mieux ou de découvrir une femme marquante de l’Histoire.
3 novembre 1793. La Terreur. Olympe de Gouges de son vrai nom Marie Gouze va être guillotinée sur la place actuelle de la Concorde à Paris. Avant de mourir, elle dit ceci « Enfants de la patrie, vous vengerez ma mort ». S’éteint alors, l’une des plus grande figure du féminisme français.

Marie est née le 7 mai 1948 à Montauban dans le Tarn et Garonne. Fille d’un mariage illégitime, elle n’est pas très instruite, ni riche.
En 1765, à l’âge de 17 ans, la très jeune Marie est mariée à un traiteur parisien, Louis-Yves Aubry, qui est de 30 ans son aîné. Quelques mois après son mariage, elle met au monde un fils : Pierre.
En 1766, son mari inculte et grossier meurt, emporté par une crue du Tarn. Elle ne se remariera jamais, pouvant ainsi garder sa liberté de publication ; car il faut savoir qu’à cette époque la femme n’a pas le droit de publier sans l’autorisation de son mari. Refusant de se faire appeler la veuve Aubry, elle décide de changer de nom et devient Olympe de Gouges !
Elle part alors de son Occitanie natale pour venir s’installer à Paris, en compagnie de son fils et de son amant, Jacques Biétrix de Rozières (un riche entrepreneur qu’elle refusa d’épouser, estimant que le mariage était « le tombeau de la confiance et de l’amour »), pour se lancer dans une carrière littéraire. Grâce à l’argent de son amant, elle mène un train de vie bourgeois. Considérée comme inculte, elle est exclue de la société. Cependant, très autodidacte, elle commence à fréquenter les milieux politiques et les personnes de bonne naissance.
Olympe commença alors à s’émanciper et à se faire connaitre. Elle devient une fervente activiste dans la quête de l’abolition de l’esclavage et de l’égalité des sexes. Elle écrit de nombreux romans et pièces de théâtre. Très critiquée pour ces écrits en contradiction avec la loi, elle devient le porte-parole de l’égalité homme-femme. Elle sera aussi la seule femme citée dans la « Liste des hommes courageux qui ont plaidé ou agi pour l’abolition de la Traite des Noirs », de 1808.
Véritable politicienne, Olympe était aussi une femme en avance sur son temps : en 1788, elle écrit une brochure politique où elle expose des idées avant-gardistes. Elle y propose la création d’une assistance sociale, de refuges pour enfants d’ouvriers ou encore de tribunaux populaires.
Mais c’est en 1791, qu’Olympe frappe le plus fort, en écrivant la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », en se basant sur la « Déclaration des droit de l’homme et du citoyen ». Dans cette déclaration elle dénonce l’inexistence de la femme dans les projets de liberté et d’égalité de la Révolution. Elle expose ses idées en dix-sept articles, le premier étant : « la femme naît et demeure égale à l’homme en droits », et le plus célèbre, l’article dix : « Les femmes ont le droit de monter à l’échafaud. Elles doivent avoir également celui de monter à la tribune. », que je trouve très juste et très bien formulé.

Mais en 1793, elle court à sa perte, en placardant dans les rues de Paris, son texte intitulé : « Les trois urnes », où elle critique Marat et Robespierre, deux personnes incontournables de la Révolution. Pour la première fois de sa vie, on la considère à l’égal d’un homme en la jugeant. La sentence est irrévocable : elle sera guillotinée. Sentant sa fin proche, elle dit ceci dans son testament : « Je lègue mon cœur à La Patrie, ma probité aux hommes, ils en ont besoin. Mon âme aux femmes, je ne leur fais pas un don d’indifférence. »
Ah Olympe ! Quelle femme meurt avec toi !
Sources : Wikipedia et pressbooks
Lise Junique