Tragédie dans la cité phocéenne

Deux immeubles se sont effondrés dans la rue d’Aubagne à Marseille lundi 5 novembre au matin, avant que les pompiers décident de provoquer l’écroulement d’un troisième pour des raisons de sécurité. A ce jour, 8 corps ont été retrouvés, ceux de 5 hommes et 3 femmes.
« Les deux immeubles effondrés n’étaient pas inconnus des autorités puisque Marseille Habitat, le concessionnaire retenu par la ville pour conduire une opération de lutte contre les constructions insalubres, a mis dix ans pour acquérir la totalité des lots de la copropriété du 63, rue d’Aubagne » indique Le Monde. Le second immeuble, celui du 65, avait même déjà fait l’objet d’un arrêté de péril car le plancher du premier étage menaçait de s’effondrer. Cette catastrophe rappelle qu’à Marseille, beaucoup d’habitations sont vétustes voire insalubres. Un rapport de l’inspecteur général de l’administration du développement durable, Christian Nicol, montre que : « Le parc immobilier privé marseillais potentiellement indigne présentant un risque pour la santé ou la sécurité concerne quelques 100 000 habitants et plus de 40 000 logements ».
Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a, quant à lui, évoqué la météo pour justifier l’effondrement des deux immeubles. « Il n’y a eu à Marseille aucun complot météorologico-gauchiste, mais bien une indéfendable inertie municipale » indique Libération. La municipalité est d’autant plus coupable qu’elle disposait des moyens techniques et juridiques pour intervenir sur ces appartements insalubres.
Triste ironie du sort : pendant qu’un cortège défilait le samedi 10 novembre dans les rues de Marseille en hommage aux huit victimes, un bout de balcon s’est effondré et a fait trois blessés légers. Cet incident est la preuve que l’effondrement rue d’Aubagne n’est que le début d’une longue série à Marseille.
Sources : Libération du vendredi 9 novembre 2018, Le Monde du mercredi 7 novembre 2018
Source photo : LOIC AEDO, HO, AFP
César Clauss