Macron : « Et toujours, le même président… »
Il est à noter qu’Emmanuel Macron est l’homme fort de notre grande campagne présidentielle : beau, jeune, dynamique, entraînant ; il charme un grand nombre de citoyens, et semble se présenter, dans les sondages, comme le futur président. Il emporte avec lui un élan populaire que tous les spécialistes politiques observent. Car il est vrai, et c’est tout à son honneur, qu’il rassemble une grande partie de la gauche (les vallso-hollandistes) et une partie de la droite (notamment juppéiste). Un sondage est apparu il y a peu, et donnait le candidat d’ « En Marche » au second tour de la présidentielle, derrière la candidate FN. Mais au-delà de l’image sympathique du personnage transparait néanmoins quelques interrogations.
Macron serait-il un Hollande bis ?
Emmanuel Macron est l’enfant caché de Hollande ; libéral comme lui, pro-européen comme lui, modéré sur les questions sociétales comme lui, et se qualifie de progressiste comme lui,… Je pourrais continuer bien longtemps tant il est exact de dire que Macron n’est qu’un sosie de Hollande, une copie … en plus jeune : un même prototype, les mêmes idées, les mêmes attaques… Macron est l’enfant terrible du libéralisme européen. Il se sert de l’effondrement des structures traditionnelles politiques pour rassembler un large électorat qui est séduit par sa jeunesse. Il représente ce que les Français attendent désespérément, le renouveau. Macron est la surprise de la campagne ; il est le chevalier romanesque qui bat les seigneurs régnant depuis des siècles. Ses salles sont bondées, des milliers de personnes vont l’admirer. On crie son nom. Macron est celui qui calme le débat politique bousculé par les extrêmes. Il est le futur et la fin de la politique ! Il est le candidat du tout et du rien. En bref, il est tant de choses à la fois qu’il est devenu le favori de cette présidentielle.
Tout sauf Macron !!
Nous entendons les électeurs conservateurs lancés à pleine voix : « Tout sauf Macron. Pas lui, c’est un socialiste ». Et si le grand perdant de cette élection était lui ? C’est un mondialiste, un pro-européen et un socialiste. Les gens ne veulent pas de cela : « Encore cinq ans un socialiste, oh non ! ». Il est vrai que tous les observateurs s’accordent sur un point : « Macron est un illusionniste, l’héritier de Hollande ». C’est en réalité le grand mystère de cette élection. Mais soyons clair, comme le disent nombre d’électeurs « Macron est un libéral-libertaire », « Il ne séduira donc que les libéraux,… de gauche ».
Son programme
Son programme est celui d’un social-libéral assumé ; il se met dans la lignée du projet hollandiste. Son programme est rythmé par une même idée : l’Europe comme seul avenir, l’Europe comme seul futur. Il ne tient donc pas à s’engager dans une quelconque négociation, et a pour projet de se plier aux exigences de cette Europe. Les réformes défilent : 60 milliards d’économie (les secteurs étant les plus touchés sont la santé (15 milliards d’économie), l’assurance chômage (10 milliards), les collectivités locales (10 milliards), le service public (les fonctionnaires, 120000 suppressions),… puis il propose d’assouplir les 35 heures (négociation du temps de travail à l’intérieur de l’entreprise), également d’offrir un investissement public beaucoup plus important (50 milliards). C’est donc sur les accents d’une politique libérale qu’il mènera son quinquennat.
Macron et la laïcité : un non débat
Sur la laïcité, comme de nombreux candidats, Emmanuel Macron reste dans un discours politiquement correct, maitrisé, peut-être trop. Il est dans la lignée du libéralisme ; c’est-à-dire dans une totale exigence sur les religions et ce qu’elles entraînent. Aucune proposition précise ou forte l’on pourrait dire : « C’est une feuille blanche ou une feuille morte. ». D’autres oseraient déclarer des paroles plus fortes : « Macron, c’est la continuité désastreuse. ».
Le candidat d’En Marche semble s’essouffler dans sa campagne. Cet essoufflement est dû, sans nul doute à son image devenue de plus en plus éreintée.
Corentin Masson