Napoléon III, l’empereur incompris

napoleoniii_01 Louis Bonaparte est souvent présenté comme un dirigeant autoritaire, presque un tyran. Pourtant sa carrière politique est passionnante ; sous son règne la France connait une croissance économique époustouflante. Il marque l’Histoire à sa manière. Mais Napoléon III a une importance fondamentale dans la création de l’idéologie bonapartiste. Ce n’est pas, contrairement à ce que l’on croit, Napoléon Ier qui a créé la seconde droite. Mais tout d’abord posons-nous la question : qu’est-ce que le bonapartisme ?

L’un des piliers de la droite française est le bonapartisme. Celle-ci se divise en trois catégories : premièrement il y a le légitimisme,  appelé également royalisme, défini comme étant  un courant politique favorable à la restauration de la monarchie absolue, c’est-à-dire au retour des Bourbons. Ces légitimistes se trouvaient dans la chambre des députés sous Louis XVIII ; assemblée qu’on qualifiait d’introuvable puisqu’il n’y avait que des absolutistes. Puis il y a les Orléanistes ; ce sont des démocrates libéraux partisans de Louis-Philippe d’Orléans. L’Orléanisme se base sur une politique libérale du point de vue économique et se veut démocratique du point de vue constitutionnel. Louis Bonaparte avait fait, en 1836, un coup d’Etat contre le gouvernement de Louis-Philippe, qu’il qualifiait de bourgeois. En effet, l’Orléanisme repose sur un électorat bourgeois. Si nous voulons faire un parallèle avec notre société et notre échiquier politique, nous présenterons nos politiques de cette manière :

– Sarkozy est un bonapartiste sans nul doute, un gaulliste fier des idées libérales mais ne voulant pas être le candidat de la bourgeoisie mais celui du peuple.

– Marine Le Pen est une bonapartiste à coup sûr, préférant une volonté d’expression du peuple par référendum. Elle illustre un système reposant, non pas  sur la voix des élus, mais plutôt sur celle du peuple, ce qui est l’une des caractéristiques d’un régime bonapartiste.

– Bruno Le Maire serait à placer chez les Orléanistes, très libéral sur les sujets économiques mais également sur les problèmes de société. Il veut apparaître moderne, ce qui lui ajoute une pointe de bonapartiste. Car n’oublions pas que le bonapartisme est avant tout une idéologie qui favorise un changement par la sollicitation populaire.

-Alain Juppé est un mélange de bonapartisme et d’orléanisme. Libéral sur le plan économique mais plus radical sur la sécurité et l’autorité. Il reste cependant un personnage difficile à cerner politiquement

Le bonapartisme est donc formé grâce à Louis Bonaparte. Celui-ci vient de l’extrême gauche. En effet, dans cette seconde partie du XIXème siècle la gauche est en pleine essor : la montée du syndicalisme, de l’anarchisme, du socialisme et du marxisme bouscule la philosophie et l’idéologie politique. Les penseurs tels Sorel pour le syndicalisme révolutionnaire, Proudhon, Bakounine pour l’anarchisme et bien sûr le plus important Marx pour le marxisme, marquent ce siècle. Mais Napoléon n’est point marqué par ces penseurs. Alors qu’il est en exil en Angleterre, il est spectateur de la révolution industrielle et s’intéresse aux nouvelles technologies. Ce mélange de socialisme, de modernisme et d’autorité lui permet de rassembler un grand nombre de partisans à un moment crucial de sa vie.

Napoléon, le rassembleur ?

19ru Louis Bonaparte est vu comme un monarque bien qu’il ait été Président de la République. En effet, quand le régime bourgeois de Louis-Philippe Ier tombe, un gouvernement provisoire est créé, et c’est Lamartine qui est poussé pour y être à sa tête. Ce gouvernement donne à la France une nouvelle constitution, une nouvelle république à caractère présidentielle. Voilà une aubaine pour Louis Bonaparte ! Nostalgique des conquêtes napoléoniennes, qui avaient apporté un prestige à la nation, le monde intellectuel et populaire se réjouit du retour d’un Bonaparte au pouvoir. D’autres y voit une menace pour la démocratie et protestent fortement. Il est donc le mieux disposer à rassembler. Il se voit confronter à Lamartine, grand poète et ancien chef du gouvernement provisoire, fort de sa victoire aux municipales et de son siège de député, il se présente comme un libéral. Cavaignac, le général modéré est le principal concurrent de Bonaparte. Puis entre autres, Raspail, socialiste, grand scientifique, était avec le peuple de Paris lors des fameuses « Trois Glorieuses ». Napoléon est donné favori. Sa popularité est due, en partie, au fait qu’il se nomme Bonaparte. Ce nom a une influence qu’on ne peut sous-estimer ; de plus, d’ un point de vue idéologique, il réunit un grand nombre d’électeurs. Il rassemble les électeurs de gauche, du fait de ses idées sociales, les nostalgiques de l’empire, ceux soucieux de l’ordre et de l’autorité et les libéraux favorables au progrès technologique et donc à une industrialisation du pays. Il sort vainqueur de cette bataille en rapportant 74% des voix. Une victoire écrasante ; Cavaignac n’est qu’à 19% des voix, Raspail totalise 0,51% des voix, et  Lamartine ne rassemble que 0,23% des suffrages.

Elu Président, Louis Bonaparte est considéré comme un crétin, un homme simple qu’on peut facilement manipuler. En effet, les bêtes politiques tels qu’Adolphe Thiers pensent pouvoir le manipuler et donc tirer les ficelles et avoir, indirectement, la main sur le pouvoir. Mais le bon Bonaparte réserve quelques surprises.

2 décembre, hommage à un oncle…

La IIème République installée, Louis Bonaparte peut appliquer son programme ; il mène une politique conservatrice. De plus les relations entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif se tendent. Bonaparte insiste pour renouveler son mandat de quatre ans, mais la chambre à majorité monarchiste s’y refuse. Le jeu politique est donc tendu, le chef de l’Etat est affaibli et la chambre renforcée. Le futur empereur va renverser la partie car il veut garder le pouvoir. Sachant pertinemment qu’il ne peut compter sur la République, il prend son destin en main et décide de préparer un coup d’Etat. C’est le 2 décembre 1851 qui sonne le glas de la République. C’est la fin de la IIème République. Puis le 14 janvier 1852, la nouvelle Constitution est promulguée. Mais Napoléon fait croire qu’il est soucieux de l’avis du peuple et donc le consulte par le biais d’un plébiscite.  Dans un premier temps, le peuple est consulté  pour valider sa prise de pouvoir, il le fera à 92% des voix. Dans un deuxième temps, il veut que la population accepte sa volonté de devenir empereur, elle répondra à 96% « oui ». Louis Bonaparte se proclame empereur des Français le 2 décembre 1852. En réalité, ces chiffres plus que satisfaisants, sont moins significatifs de l’avis de la population qu’ils n’y paraissent. Un exemple parmi tant d’autres montre le caractère impérialiste des plébiscites : dans les régions d’opposition, seuls les cartons « oui » ont été imprimés. Cela révèle une vision de la démocratie assez spéciale.

Un pouvoir, deux facettes

109788-004-f7e610aa Une fois l’Empire installé, le pouvoir bonapartiste se lance, dans un premier temps, dans une voie politique à caractère  autoritaire : suppression des libertés publiques, une suite de décrets permettant de liquider l’opposition puis en fin la fameuse « loi des suspects » qui entraîne une succession d’arrestations, de déportations et d’exil, notamment celui du père de Clémenceau, ce dernier sera amené à partir en Algérie-lors du départ le jeune Georges lui aurait lancé : « je te vengerai père »-. La presse est contrôlée par le gouvernement ; les journalistes d’oppositions sont découragés . Napoléon à la main mise sur tout le pays. Il va également utiliser le suffrage universel comme justificatif de ces actes. Tous ces plébiscites ont atteint des scores pouvant aller jusqu’à 96% de « oui », mais la réalité de ces résultats gigantesques réside dans une sorte d’arrangement : en effet, les régions hostiles à la politique impériale sont matraquées et noyées. Les maires sont nommés par les préfets. Les premières victimes de ces mesures sont les députés républicains, ceux à la gauche de l’échiquier politique

Du point de vue économique, l’empereur fait entrer, petit à petit, la France dans le capitalisme moderne. Et lance l’empire dans la voie de l’industrialisation. De nombreuses banques sont créées telles que la Société Générale ou encore le Crédit Lyonnais ; des travaux sont également entrepris dans Paris mais aussi dans les autres grandes villes de France.

Sur la politique étrangère, le pouvoir impérial convient à une continuité de la politique orléaniste : rapprochement avec la Grande-Bretagne. Napoléon III participe à de nombreux conflits : la guerre de Crimée ou encore la campagne d’Italie. Une politique extérieure centrée sur la population catholique. C’est l’une des caractéristiques qu’il faut souligner.

A partir de 1860, le II empire entre dans sa phase  nommée libérale. Pour commencer une nouvelle politique rien de tel qu’un pacte économique entre deux nations ; la France signe un accord de libre-échange avec la Grande Bretagne. Le pouvoir devient également libéral d’un point de vue purement politique : les républicains sont acceptés, les monarchistes admis. L’exemple sera montré lors des élections législatives de 1863 et 1869. Par la pression des différents corps politiques, le régime se libéralise. C’est le temps des réformes utiles, des réformes libérales qui seront approuvées par les Français, ou en tout une partie, à 80% des voix.

La fin d’un règne

067_napoleoniiisedan La fin du règne napoléonien expose un sentiment mitigé ; il libéralise les institutions en installant un système semi-parlementaire. Mais la fin de l’empire est rythmée par des échecs électoraux malgré un développement économique toujours plus important,  des lois sur l’instruction publique, ou encore l’Exposition universelle. Mais l’ambiance  et l’échiquier politiques sentent la fin, la déchéance impériale ; Sedan  scellera cette fin de règne. La guerre avec la Prusse s’avère être un véritable échec.  Bonaparte est capturé, l’empire prend fin. Un  gouvernement provisoire est formé ; Napoléon III devient l’ennemi public numéro 1, lui et son régime sont déchus, accusés d’être responsables de la ruine et de l’avancée prussienne ; l’empereur pousse son dernier grand cri en s’opposant au vote de l’assemblée. Il s’exile en Angleterre, rejoignant sa femme et son fils ; là-bas il y reçoit la reine Victoria et son premier ministre et prépare son retour au pouvoir ; il croit qu’il pourra faire un « retour de l’Ile d’Elbe ». le 9 janvier 1873 il s’éteint à l’âge de 65 ans. On lui fait un mauvais procès, le traitant de tyran ; il a pourtant modernisé et industrialisé l’économie, fait des réformes sur le droit des travailleurs- un certain nombre seront présents à son enterrement-, il est resté 18 ans au pouvoir et, nous pouvons le dire, il est « le père du bonapartisme ».

Corentin Masson

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’histoire du fantôme de l’opéra…

Savez-vous toute la vérité sur le fantôme de l’opéra ?
opera-de-parisOn connait tous la légende du fantôme de l’Opéra Garnier… mais d’où vient cette légende parisienne et qui est ce fameux fantôme dont la loge numéro 5 existe toujours?
Tout commence le 28 octobre 1873 : un jeune pianiste aurait eu le visage brûlé dans l’ incendie du conservatoire de la rue Le Peletier. Sa fiancée, une ballerine du conservatoire, y aurait alors perdu la vie. Inconsolable et défiguré, il aurait trouvé refuge dans les souterrains de l’Opéra Garnier, alors en pleine construction.

C’est donc à l’intérieur du palais Garnier que l’homme, Ernest, séjourna jusqu’à sa mort. Celui ci aurait d’ailleurs vécu à proximité du lac d’eau présent sous l’Opéra et servant de réserve d’eau en cas d’incendie. Il consacra la fin de sa vie à son art et à l’achèvement de son œuvre, un hymne à amour et à la mort. Celui-ci serait mort dans les sous-sols. Son cadavre n’ayant jamais été retrouvé on pense qu’il fut confondu avec les corps des communards.

imgresMais l’histoire va prendre un autre tournant en 1910. Un écrivain, Gaston Leroux, s’inspire alors de la légende et de plusieurs évènements troublants pour écrire son célèbre roman : Le Fantôme de l’Opéra.

Dans l’avant propos voici d’ailleurs ce qu’il y écrit : « On se rappelle que dernièrement, en creusant le sous-sol de l’Opéra pour y enterrer les voix phonographiées des artistes, le pic des ouvriers a mis à nu un cadavre. Or, j’ai eu tout de suite la preuve que ce cadavre était celui du Fantôme de l’Opéra ! J’ai fait toucher cette preuve, de la main, à l’administrateur lui-même, et maintenant il m’est indifférent que les journaux racontent qu’on a trouvé là une victime de la commune ». L’histoire fait alors le tour du monde. Dans son roman, Gaston Leroux parle du mystérieux occupant des souterrains du Palais Garnier. Mais, loin d’avoir inventé cette histoire, l’auteur s’est inspiré d’événements inexpliqués que l’on attribue à Ernest le pianiste dévoré par les flammes.

terrible-accident-a-lopera-1Le 20 mai 1896, dans les fastes du Palais Garnier, le grand lustre de la salle se décroche et tue un spectateur pendant une représentation du Faust de Gounod. La légende rapporte que ce spectateur était assis à la place numéro 13.

Par la suite, une série de phénomènes étranges accrédite la présence du fantôme : un machiniste est retrouvé pendu, on aurait pu conclure à un suicide, sauf que la corde manque ! Peu après, une danseuse perd la vie après une chute depuis une galerie.

Mais, plus étrange encore, une jeune chanteuse, Christine Daaé, soprano, aurait dit avoir rencontré le fameux Fantôme de l’Opéra. Elle deviendra sa favorite, et il lui donnera des cours de chant, en se faisant passer pour l’Ange de la musique. L’amour platonique du fantôme empêchera la jeune femme, par peur, de tomber amoureuse du vicomte de Chagny.

10583294-17406553Dernière anecdote insolite, les directeurs de l’époque étaient contactés par un individu exigeant qu’on lui remette 20 000 francs par mois et qu’on lui réserve la loge numéro 5 … (une loge toujours visible aujourd’hui à l’Opéra !)

 

A vous maintenant d’aller à l’opéra et de chercher celui qui s’y cache. Quand les lumières s’éteignent et le spectacle commence, il est peut-être juste derrière vous…

Aria Morita

Game Awards 2016

game-awardsComme pour sa première édition en 2014, Geoff Keighley anime cette soirée de récompense. Les jeux et les équipes de l’année qui sont nominés vont être départagés par un jury ou par des votes sur les réseaux sociaux. Sans plus attendre voici les catégories et les gagnants :

 

1) Choix du Jury

Meilleur jeu de l’année : Overwatch

  • Meilleur gestion d’un projet: Le studio Blizzard et son jeu Overwatch
  • Meilleur jeu narratif : Uncharted 4
  • Meilleur direction artistique : Inside
  • Meilleur bande-son et bruitage : Doom
  • Meilleur performance d’un héros : Uncharted 4
  • Le jeu qui a marqué : That Dragon, Cancer
  • Meilleur jeu indépendant : Inside
  • Meilleur jeu mobile : Pokemon GO
  • Meilleur jeu VR ( réalité virtuelle) : Rez Infinite
  • Meilleur jeu d’action : Doom
  • Meilleur jeu d’action / aventure : Dishonored 2
  • Meilleur RPG : The Witcher 3: Wild Hunt — Blood and Wine
  • Meilleur jeu de combat : Street Fighter V
  • Meilleur jeu de stratégie : Civilization VI
  • Meilleur jeu familial: Pokemon GO
  • Meilleur jeu de sport / course : Forma Horizon 3

 

2) Choix des fans

Meilleur jeu multijoueur : Overwatch

  • Jeu le plus attendu : The Legend of Zelda : Breath of the Wild
  • Meilleur jeu eSport : Overwatch
  • Meilleure équipe eSport : Cloud9
  • Meilleur joueur eSport : Marcelo « coldzera » David
  • Joueur espoir : Boogie2988
  • Meilleur jeu de fan : Endertal : The Shards of Order
  • Meilleur jeu attendus : The Legend of zelda : Breath of the wild

 

gameawardsLes jeux que l’on remarque le plus sont Overwatch, le monstre de Blizzard qui devint le meilleur jeu 2016. De même, les grandes sorties comme Pokemon Go, Doom ou Uncharted 4 ou les jeux qui se sont démarqués comme Inside ou That Dragon, Cancer.

Pour ce qui est des votes des fans, réelle déception pour le meilleur joueur eSport mais très bonne surprise sur la victoire de Boogie2988 comme joueur espoir.

Et pour ce qui est du meilleur RPG (jeu de rôle) ce n’est pas Dark Souls 3 qui a gagné mais une simple extension sortie en 2016 du jeu The Witcher 3, jeu de l’année 2015.

Mais, ce qui est attendu le plus ici, ce sont les trailers, des jeux qui sortiront en 2017 et 3 ont principalement attiré toute l’attention ce soir la :

  • The Legend of Zelda : Breath of the wild
  • Death Stranding
  • THE LAST OF US II

 

Si vous voulez vous en  savoir plus sur les nominés, voici ce lien :

http://thegameawards.com

Rochmon

 

UBER, FOODORAMA … DES EMPLOIS MAIS A QUEL PRIX ET POUR COMBIEN DE TEMPS ?

43542379-tire-par-la-main-illustration-vectorielle-ou-le-dessin-d-un-homme-avec-un-code-a-la-place-de-la-tete L’ubérisation de l’économie un phénomène inéluctable ?

Uber, Foodorama… ces nouvelles entreprises du web créent des emplois mais des emplois précaires et au rabais. Le développement de l’ « ubérisation de l’économie rime avec précarisation à double titre : précarisation du statut du travailleur et précarisation de l’emploi en général.

Uber, foodorama, Airbnb, Drivy…comment fonctionnent ces nouvelles entreprises du web ?

Ce sont des entreprises qui fonctionnent grâce à la généralisation des smartphones, de l’internet à haut débit et de la géolocalisation; cela leur a permis de se développer en créant des plateformes en ligne et des applications mobiles qui permettent à des clients de trouver, à tout moment, des personnes qui proposent le service qu’elles recherchent  (une voiture avec chauffeur, un objet, une chambre…). Pour chaque transaction effectuée, l’entreprise se rémunère en prélevant une commission et elle rémunère celui qui a effectué la prestation en lui versant une commission.

Quels emplois créent-elles ?  

Principalement des emplois peu qualifiés

Actuellement, en nombre,  essentiellement des emplois de chauffeurs, livreurs, peu qualifiés,  et des emplois qualifiés, mais en  bien moins grand nombre,  notamment les métiers impliqués dans la création de plate-forme, et en rapport avec l’utilisation des nouvelles technologies.  Ce type d’emploi – peu qualifié -représenterait selon Uber et legalstart.fr 11 % de la création d’emploi dont 78 % créés en Ile de France. Ce sont  des emplois qui sont occupés principalement par des jeunes -moins de trente ans- qui étaient jusqu’à présent au chômage, ou de jeunes étudiants.

Des emplois précaires 

Ces emplois, outre le fait qu’ils demandent peu de qualifications, sont en fait des emplois précaires.

En effet, pour exercer ce type d’emploi, il faut s’inscrire comme auto-entrepreneur et il faut disposer pour les chauffeurs ou les livreurs de son propre véhicule, et s’assurer. La rémunération s’effectue à la tâche, c’est-à-dire à chaque prestation effectuée, sous forme de commission dont le montant est peu élevé. Ces personnes ne sont donc pas salariées et ne bénéficient donc d’aucune des protections qu’apporte le salariat ni du  cadre protecteur organisé par le code du travail : protection en cas d’accident ou de maladie, congés payés, rémunération minimale, revenus stables…

Des emplois peu rémunérateurs

C’est sans compter également qu’il faut être disponible à tout moment et effectuer beaucoup d’heures si l’on veut percevoir une véritable rémunération et non un revenu d’appoint. Ainsi il n’est pas rare que certains chauffeurs effectuent 60 heures de travail par semaine contre 35 heures dans les entreprises qui emploient des salariés. Si l’on prend également le cas de la plateforme Amazon Mechanical Turk qui propose une mise en relation mondialisée de webdesigners, de traducteurs, ou de téléconseillers en les rémunérant 1 dollar de l’heure pour leur prestation, on réalise que les emplois ainsi crées ne rémunèrent pas à leur juste valeur les services fournis. Il s’agit donc bien d’emplois précaires car ne permettant pas d’en vivre ou alors en faisant énormément d’heures.

On peut donc se demander  si ce type d’emploi est le prix à payer pour une certaine « liberté » ou tout simplement une nouvelle forme d’exploitation ?

Mais il y a plus inquiétant car cette économie risque de détruire bon nombre d’emplois et en tous les cas bien plus qu’elle n’en créée.

Des emplois créés mais parallèlement des emplois détruits

En effet, pour reprendre l’exemple des chauffeurs de Uber, ils viennent directement concurrencer les chauffeurs de taxis qui ont payé très cher leur licence pour avoir le droit d’exercer et pour laquelle ils doivent s’endetter et rembourser chaque mois. De ce fait, ils ne peuvent baisser leur tarif pour s’aligner sur ceux d’Uber qui sont nettement inférieurs et bon nombre perdent ainsi leur travail.

Il en est de même dans d’autres secteurs comme celui de la livraison. Mais pas seulement ; des emplois vont être détruits dans la banque avec les nouvelles banques en ligne ou dans la création publicitaire qui fait de plus en plus appel aux personnes travaillant en free-lance via des plateformes. Les notaires commencent aussi à s’inquiéter de la plate-forme numérique Testamento et les avocats de celle de Justice.com. De même Accor et Fram  s’inquiètent de l’essor d’Airbnb.

On assiste ainsi à un véritable phénomène d’ « ubérisation » de la société avec la généralisation de ces plateformes  et de ce qui l’accompagnent à savoir l’algorithmisation (utilisation des data bases) de l’économie et ce qui va s’en suivre à savoir la robotisation et le développement de l’intelligence artificielle.

Selon Bruno Teboul, directeur de l’innovation et de la recherche et du développement du groupe Keyrus et auteur de « Ubérisation = économie déchirée », d’ici 2035,  3,5 millions d’emplois seront détruits.

Plusieurs études, notamment  pour la France, celle du cabinet Roland Berger indique que d’ici 10 ans, 42 à 47 % des emplois ne seront plus effectués par des humains mais par des « robots ». Que seront alors les emplois créés par Uber avec l’arrivée d’ici une dizaine d’années de la voiture sans chauffeur…

Certes de nouveaux emplois seront créés mais qui profiteront à une petite quantité de salariés très qualifiés à savoir des profils scientifiques et technologiques. Se posera alors la question de savoir comment rémunérer les employés dont les postes auront été automatisés ? C’est pourquoi  certains ont avancé l’idée d’un  revenu de subsistance universel qui serait une allocation de base versée sans contrepartie à chaque citoyen.

Des emplois précaires, voire pas d’emploi ! Est-ce un phénomène inéluctable ?  Oui si le consommateur continue de vouloir tout, à tout moment et en tout lieu. Peut-être que finalement chacun « scie la branche sur laquelle il se trouve » mais peut-être est-il encore temps de remettre en cause nos modes de consommation.

Laurent Magnin & Pauline Griton

Sources : capital.fr, figaro.fr, dessine-moi l’éco, lexpansion.fr, le monde.fr, Atlantico.fr, Le Parisien.fr,

 

 

 

 

PHOTOS DE LA SEMAINE

Kefa Jawish et son mari Tajeddin Ahmed, de retour à Alep (Syrie) après quatre ans d’absence, regardent un bâtiment détruit dans le quartier Haydariya, le 4 décembre 2016

Kefa Jawish (L) and her husband Tajeddin Ahmed look a destroyed building in the Aleppo's northeastern Haydariya neighbourhood as they head to check their house for the first time in four years on December 4, 2016. Jawish was among hundreds of Syrians returning to east Aleppo in recent days after the army recaptured large swathes of the city from rebels and encouraged residents to visit neighbourhoods and homes they left years earlier. / AFP PHOTO / Youssef KARWASHAN / TO GO WITH AFP STORY BY RIM HADDAD

(c) Youssef KARWASHAN / AFP

Alexander Van der Bellen, le nouveau président autrichien, pose pour un selfie avec un supporter de son parti, le 4 décembre 2016 à Vienne.

A supporter of Presidential candidate Alexander Van der Bellen takes a selfie with him (C) during his post-election party in Vienna in Vienna on December 4, 2016. Austrian far-right candidate Norbert Hofer on Sunday congratulated his opponent in presidential elections after projections indicated that he had lost. / AFP PHOTO / JOE KLAMAR

(c) Joe Klamar / AFP

 Une marionnette en osier de huit mètres de haut, de la compagnie française «L’Homme Debout » arrive le 2 décembre 2016 dans le canton de Dala la ville de Yangon en Birmanie. Cette marionnette participe à une parade dans le cadre du Mingalabar ! Festival organisé pour fêter les 55 ans de relations culturelles entre la France et la Birmanie.
 

An eight-metre tall wicker puppet from the French cultural group L’Homme Debout arrives in Yangon city's Dala township for a parade on December 2, 2016 to mark the opening of the Mingalabar Festival. The three-day long festival held in celebration of the 55th anniversary of French-Myanmar relations, gathers local and international artists from street art, music, circus and dance that will bring street festivities around Yangon's public areas. / AFP PHOTO / ROMEO GACAD

(c) ROMEO GACAD / AFP 
 Younes Belhanda, le milieu de terrain franco-marocain fait un salto après avoir marqué un but lors du match de football entre son équipe de Nice contre celle de Toulouse, le 4 décembre 2016.

Nice's French-born Moroccan midfielder Younes Belhanda celebrates after scoring a goal during the French L1 football match Nice (OGCN) vs Toulouse (TFC) on December 4, 2016 at the "Allianz Riviera" stadium in Nice, southeastern France. / AFP PHOTO / VALERY HACHE

(c) VALERY HACHE / AFP

Astenza Brun

Merci Fakir !

affiche_merci-patron_lardonsa4Merci Patron ! est un documentaire français, sorti le 24 février 2016, réalisé par François Ruffin, journaliste, fondateur et rédacteur en chef du journal subversif Fakir « Fâché avec tout le monde. Ou presque. » , indépendant et engagé.

Ce sont les aventures de Jocelyn et Serge Klur, salariés licenciés après la délocalisation de l’entreprise Kenzo où ils travaillaient (appartenant au groupe LVMH présidé par Bernard Arnaud) près de Valenciennes, dans le Nord de la France. Le couple désormais au chômage, croule sous les dettes, et risque de perdre leur maison. Vient l’arrivée inattendue de François Ruffin qui propose son aide et celle de son journal ; ainsi commence un réquisitoire contre la politique d’entreprise du patron. Drôle et sensible, cette joyeuse troupe arrivera t-elle à faire pencher la balance ? Le cas Klur sera t-il victorieux ? Franchement on l’espère.

Lorsque commence le film, on est surpris, ce n’est vraiment pas ce à quoi on s’attendait, une caméra qui filme à l’improviste la star de ce long métrage, François Ruffin. La qualité n’est pas bonne, en contre plongée, oui elle surprend vraiment. On le voit mettre un T-shirt où les mots « I love Bernard » sont inscrits, il se rase dans sa petite salle de bain, la musique des Charlots en fond qui résonnera dans vos oreilles et vous fera sourire durant tout le film. C’est encore la consternation lorsque l’on voit les deux autres stars du plateau, Jocelyn et Serge, si ch’tis et si simples. On en rigole c’est vrai, et pourtant… Étrangement on en pleure aussi. Car vient une véritable épopée qui, derrière ses moqueries, se cache un véritable conflit de classe. On peut bien rire de l’accent de Serge, mais lorsque il nous dit qu’ils n’ont pas assez pour manger, on rit moins. Le silence tombe, quelques minutes s’écoulent et puis revient la gaieté, même si personne n’est dupe. Le journal Fakir se tue à la tâche afin de porter le cas Klur à l’assemblée LVMH, on commence à les prendre au sérieux et on leur envoie un inspecteur des impôts afin de trouver un « arrangement » selon les dires de celui-ci. Peut-être cette scène est la plus ironique du film, car une véritable comédie humaine défile sous nos yeux, montrant une réelle mascarade.

Mettre sous silence le couple, ne pas ébruiter leurs revendications, notamment aux médias ou au Journal Fakir, voilà le but d’LVMH. Et le pire c’est qu’ils se font complètement bernés.

Bref, on a adoré.

Héloïse Chéronnet

Le monde du football endeuillé après le crash d’un avion

chapecoense-logo6223Alors que l’équipe brésilienne de Chapecoense se rendait à Medelin pour disputer la finale de la Copa Sudamericana, leur avion s’est écrasé lundi 28 novembre au soir provoquant la mort de 75 personnes.

Le modeste club de Chapecoense se dirigeait à Medelin en Colombie pour disputer le match aller de la finale de la Copa Sudamericana (2ème coupe continentale la plus importante d’Amérique latine), l’équivalent de la Ligue Europa en Europe. L’avion a eu une panne électrique et s’est écrasé dans une zone montagneuse à environ 50 km de Medellin, deuxième plus grande ville de Colombie. L’avion avait à son bord au total 72 passagers et 9 membres d’équipages soit 81 personnes.

L’Unité nationale de gestion de risques et catastrophes (UNGRD), avait d’abord annoncé que 5 personnes avaient survécu portant le nombre de victimes à 76 avant d’annoncer un 6 ème rescapé, le footballeur Hélio Hermito Zampier Neto.

« La possibilité de trouver d’autres personnes en vie n’est pas écartée », a annoncé l’UNGRD.

Malgré tout nous pouvons souligner l’immense solidarité de la planète football. En Europe, le Real Madrid, le FC Barcelone l’entraîneur du Paris Saint-Germain Unai Emery, la Ligue de Football Professionnel et bien d’autres personnalités, club ou fédération internationale ont rendu hommage à Chapecoense que ce soit par une minute de silence ou un discours.

Au Brésil, les clubs ont décidé de prêter chacun un joueur gratuitement pour la saison 2017 à Chapecoense pour permettre au club de se reconstruire, et ont demandé à ce que le club ne puisse pas être relégué en deuxième division brésilienne lors des trois prochaines saisons. Un très bel élan de solidarité de la part des clubs brésiliens. Enfin l’Atletico Nacional (le club que Chapecoense devait affronter) a demandé à ce que le titre leur soit remis. Cela peut paraître logique car comme disait Corneille « à vaincre sans péril on triomphe sans gloire ».

Pour conclure cet article, je voudrais, au nom de toute la classe média, rendre hommage aux familles des victimes et féliciter le monde du football pour cette solidarité.

#ForçaChape

Charles Rose