Love & Friendship

love-frienship Love & Friendship, un film de Whit Stillman, sorti le 22 juin 2016.

Love & Friendship est une comédie romantique irlando-franco-néerlandaise de Whit Stillman, adaptée du roman de Jane Austen écrit vers 1794 mais qu’elle ne verra jamais publié en raison de sa mort (elle décède en 1817 et le roman est publié en 1871).

Ce film a totalisé 147 578 entrées en France et a rencontré également un grand succès commercial en Amérique.

Synopsis

Nous sommes en Angleterre, au XVIIIe siècle.  Lady Susan Vernon (Kate Beckinsale) est veuve depuis peu, belle, perfide et sûre d’elle, mère d’une jeune fille de 16 ans, Frederica Vernon (Morfydd Clark). Depuis la mort de son époux, Lady Susan, ruinée et sans toit, cherche un nouveau parti à épouser, ainsi qu’un riche aristocrate pour sa fille. Seulement, lorsqu’elles se rendent chez le frère du défunt, Lady Susan se prend d’affection pour le frère de sa belle-soeur, Reginald de Courcy (Xavier Samuel) qui lui aussi tombe sous son charme. Or à son tour, Frederica tombe éperdument amoureuse de ce jeune homme, alors même que sa mère souhaite se marier avec lui et marier sa fille à un aristocrate, sir James Martin (Tom Benett) aussi bête que fortuné…

Critique

L’histoire relève bien du style de Jane Austen, acerbe et fin, dénonçant une cause précise, celle du mariage matrimonial. A cette époque, le mariage est une chose non-négligeable qui comporte une élévation sociale, un héritage plus ou moins important et un avenir pour les enfants futurs.

Nous avons en tant que personnage principal une femme commune du XIXème siècle que l’on pourrait qualifier de désintéressée, en quête d’une dot pour sa fille et pour elle même. Elle provoque chez les spectateurs un certain dégoût envers la société du XIXème siècle, où de nombreuses femmes n’éprouvaient aucun scrupule à jouer les manipulatrices. Certaines jeunes hommes (ici Reginald de Courcy) sont naïfs et se laissent facilement duper. Cependant, cela peut également être le contraire avec des hommes libertins.

Le film en lui-même propose des plans intéressants, typiquement anglo-saxons : on a des plans serrés sur les personnages, ce qui permet d’étudier leurs costumes et leur posture, que les acteurs adoptent parfaitement. Les lieux du film, malgré un budget limité, ont pu rendre vivant Love & Friendship et nous sommes instantanément plongés dans l’atmosphère du film.

Il nous a également étonné par son langage moderne, adoptant à la fois le style comique mais soutenu de la plume de Jane Austen. Les dialogues sont vifs et ironiques, même si certains moments du films semblent s’étirer un peu trop en longueur.

Cependant, la seule critique que nous émettrons est celle d’une réalité voilée car Jane Austen a adouci une fin qui aurait pu se terminer autrement. Le fait qu’elle ait décidé que la fin soit heureuse donne une once d’espoir dans l’amélioration de cette société.

Héloïse Chéronnet et Leonor Berche

 Tokyo Ghoul

kaneki-ken Cet anime possède deux saisons de 12 épisodes chacun. C’est un film d’animation provenant du Japon, d’action, de drame, de psychologie et d’horreur.

Vous avez forcément dû entendre ce nom d’anime au moins une fois. Si ça se trouve vous êtes intrigué. Si ça se trouve vous vous en fichez. Si ça se trouve, vous avez autre chose à faire.Vous vous attendiez vraiment à ce que je n’en parle pas ?

Mais maintenant que vous lisez cet article, autant rester.

A Tokyo, deux types de créatures cohabitent. Les Humains, et les Ghouls. Cohabiter est un bien grand mot. En effet, les Ghouls ressemblent aux Humains, l’unique différence les séparant est leur régime alimentaire. Etrange, pas vrai ?

Les Humains… Et bien vous savez tous ce que l’on mange. Mais les Ghouls, c’est… différent. Quand elles mangent notre nourriture, cela les dégoûte, elles sont prises d’une forte envie de vomir. Et oui. Cela concerne tous nos aliments.

Alors qu’est-ce qu’elles peuvent manger pour survivre ?

Arrêtez. Vous le savez. Vous avez une idée.

La seule chose que leur organisme peut supporter est… nous. Eh oui, nous sommes les proies dans ce jeu du chasseur. La police a vite fait de se rendre compte de cette fâcheuse vérité et a décidé que le mieux pour la population est de traquer et tuer chaque Ghoul. De Tokyo, tout du moins.

L’histoire, elle, se centre sur un personnage, et plus tard, un groupe de personnages. On parle d’abord de Kaneki Ken.

Kaneki est un jeune universitaire, étudiant en lettres, qui vit seul, qui a un meilleur ami d’enfance, et qui adore passer son temps dans un café –l’Antique, ou l’Anteiku, prononcé à la Japonaise. A l’Antique, il rencontre Lise, une jeune femme d’environ son âge, très plaisante et qui porte en elle les mêmes goûts littéraires que Kaneki. A la tournure de ma précédente phrase, on peut vite deviner que Kaneki tombe sous le charme. Ce qu’il ne sait pas, mais que l’anime nous indique subtilement, c’est que Lise est une Ghoul qui tente de l’appâter. Un soir, elle lui demande de l’accompagner chez elle et elle l’entraîne dans une sombre ruelle. Et elle s’attaque à lui. Miraculeusement, la police arrive à temps pour tuer Lise et essayer de sauver Kaneki. A l’hôpital où il a été transporté, les médecins étaient en manque d’organes et devaient lui faire une greffe dans les plus brefs délais. Alors on les entend dire « Donner lui le cœur de la fille ! ».

A présent Kaneki est un être mi-Ghoul, mi humain, un être mi-chasseur, mi-proie. Et à présent, les problèmes commencent.

Jazz.

Memento Mori

 

death-parade-anime-import Dites. Est-ce que vous croyez en la vie après la mort ?

Si oui, comment est-ce que vous vous l’imaginez ?

Pensez-vous qu’on va tous dans un endroit meilleur, dans le néant, ou alors que l’on sera jugé sur nos précédentes actions ?

Peu importe ce que vous en pensez. Croyez-moi, Death Parade a une toute autre idée de la mort. Donc, Death Parade est un anime de 12 épisodes trouvables facilement et gratuitement sur Internet (oui, on aime tout ce qui est gratuit). Je ne sais pas quelle est votre définition de récent et je ne préfère pas m’avancer, mais en tout cas, il est sorti en Janvier 2015. Il a été produit par VAP, DAX Production, Nippon Television Network Corporation et licencié par FUNimation Entertainment. Il fait partie des genres : Jeux, Mystères, Psychologie, Drames, Thriller. Maintenant, passons au plus intéressant.

Quand une personne meurt, ce ne sont ni des démons, ni des anges qui l’accueillent. Elle n’est même pas au courant de son décès, et sa cause en reste floue dans sa mémoire. Lorsque cette personne meurt simultanément avec une seconde personne, elles se retrouvent toutes deux dans un bar. Surprenant, pas vrai ?

En effet, un barman du nom de Decim les accueille d’une voix monotone. Ces personnes se désaltèrent avant d’apprendre que pour sortir de cet endroit, il faut qu’elles se battent en duel dans un jeu aléatoirement décidé. Ce duel a pour but de ressortir la véritable nature des concurrents et donc de juger s’ils doivent se réincarner ou se plonger dans le néant. Et ce, dans une parade macabre, liant morts et souvenirs.

Bienvenue au QuinDecim, où Decim, l’arbitre de l’après-vie vous attends !

Jazz.

 

 PUISSENT NOS DESTINS S’ENTREMÊLER

 

noragami Noragami, un anime de deux saisons, chacune de 12 épisodes.

Quelle image avez-vous des dieux dans la mythologie ? Belle, sûrement. Et c’est probablement justifié. Et ce, dans n’importe quelle mythologie.

Eh bien, Noragami va vous parler d’un dieu errant –Yato- ne possédant aucun temple, n’ayant pas de fidèles et cherchant désespérément des services à rendre –faisant office de vœux- pour cinq yens afin de se trouver assez d’argent pour se construire un lieu de culte. Ah, et sa Shinki, Tomone, vient de démissionner, le laissant donc tomber. (Vous ne savez pas ce que c’est un Shinki ? Raison de plus pour regarder.)

Ne quittez pas la page, cet article est très sérieux. Je vous le promet.

Mais l’histoire parle également d’Hiyori, une jeune collégienne (lycéenne dans la saison 2) qui a une vie plutôt satisfaisante. Elle est bonne élève, elle a deux bonnes amies et est totalement fan de catch. Un jour, alors qu’elle regardait un match de catch sur son téléphone, dans la rue, accompagnée de ses amies, elle remarque du coin de l’œil qu’un camion est sur le point de renverser un jeune homme, visiblement en train de chercher quelque chose. Elle s’élance alors, court et le pousse de toutes ses forces en s’entraînant avec lui. Elle relève doucement la tête, lui demandant si ça allait. « Je pense que tu devrais plutôt t’inquiéter pour toi » répond-il en pointant du doigt quelque chose derrière elle. Hiyori se retourne et regarde avec horreur son propre corps sans vie, entouré par des passants. Elle comprend donc qu’elle est actuellement sous forme d’esprit.

Vous l’aurez deviné. Bien évidemment que ce garçon était Yato. Sinon, ce n’est pas drôle.

Depuis, la jeune fille n’arrête pas de quitter son corps sans s’en rendre compte. Et elle compte bien suivre Yato jusqu’à ce qu’il la rende comme avant.

Pour ma défense, cet anime qui a l’air mignon, comique et sympatoche cache une véritable histoire et un sens psychologique. Donc préparez cinq yens et rentrez dans l’aventure !

Jazz.

 

TU AS TRICHE.

pony-island Pony Island. Ce jeu vous fait contrôler un poney qui, en avançant dans sa course, doit éviter des obstacles. Vous ne voulez pas perdre votre temps avec un aussi petit jeu ? Vous êtes même sur le point de proposer à votre petite cousine d’y jouer ?

Croyez-moi. Vous ne voulez pas qu’elle y joue.

Pony Island cache bien son jeu (si je puis me permettre ce jeu de mot. Oh, encore un autre). Vous essayez tant bien que mal d’incarner cet innocent poney (je ne vous juge pas) mais le jeu refuse. Vous devez donc vous déplacer jusqu’aux paramètres qui ne changent rien. Vous repartez et revenez sur le menu des paramètres. Et là, d’un coup, vous avez la possibilité de faire tomber toutes les options. Derrière elles, se cachent les options avancées. A partir de ce moment, vous passez un pacte avec le diable.

Le but du jeu est de faire face au diable sous forme de codages. Vous n’avez pas besoin de connaître ne serait-ce que la plus vieille base de l’informatique pour gagner. Un cadre binaire vous accueille mais vous n’avez qu’à déplacer des flèches pour réussir à débloquer un paramètre. Mais attention. Si vous perdez, le diable s’en va, et votre âme avec lui.

Alors ?

Vous avez toujours Poney, cet après-midi ?

Jazz.

 

IL N’Y A PAS DE JEU

 

THERE IS NO GAME.

there-is-no-gameQuoi ? Vous vous attendiez encore à un jeu ? Vous savez, j’ai droit à ma petite pause, moi aussi.

En tout cas, j’écris cet article pour vous prévenir que vous perdez du temps en le lisant. Il n’y a pas de jeu. Continuez à vaquer à vos occupations.

Quoi ? Vous êtes encore là ?

Je viens de vous prévenir. Cet article ne présentera pas de jeu. Encore moins un jeu fait par Kamizoto.

Ce n’est pas un jeu fait sur Constructz et ce n’est pas un jeu disponible sur Internet.

Ce n’est pas un jeu brisant le quatrième mur. Ce n’est pas un jeu à l’interface interactive.

Ce n’est pas un jeu finement recherché. Ce n’est pas un jeu amusant.

Ce n’est pas un jeu où le but est de prouver qu’il y a un jeu – puisqu’il n’y en a pas.

Ce n’est toujours pas un jeu où l’on doit battre des bugs qui n’existent pas.

Vous ne devez cliquer nulle-part. Ce non-jeu ne se joue pas. Et encore moins à la souris.

Ce n’est pas un jeu disponible également en Français.

Il n’y a rien à faire.

Alors n’y jouez pas.

Pourquoi ?

Parce qu’il n’y a pas de jeu.

Jazz.

Napoléon III, l’empereur incompris

napoleoniii_01 Louis Bonaparte est souvent présenté comme un dirigeant autoritaire, presque un tyran. Pourtant sa carrière politique est passionnante ; sous son règne la France connait une croissance économique époustouflante. Il marque l’Histoire à sa manière. Mais Napoléon III a une importance fondamentale dans la création de l’idéologie bonapartiste. Ce n’est pas, contrairement à ce que l’on croit, Napoléon Ier qui a créé la seconde droite. Mais tout d’abord posons-nous la question : qu’est-ce que le bonapartisme ?

L’un des piliers de la droite française est le bonapartisme. Celle-ci se divise en trois catégories : premièrement il y a le légitimisme,  appelé également royalisme, défini comme étant  un courant politique favorable à la restauration de la monarchie absolue, c’est-à-dire au retour des Bourbons. Ces légitimistes se trouvaient dans la chambre des députés sous Louis XVIII ; assemblée qu’on qualifiait d’introuvable puisqu’il n’y avait que des absolutistes. Puis il y a les Orléanistes ; ce sont des démocrates libéraux partisans de Louis-Philippe d’Orléans. L’Orléanisme se base sur une politique libérale du point de vue économique et se veut démocratique du point de vue constitutionnel. Louis Bonaparte avait fait, en 1836, un coup d’Etat contre le gouvernement de Louis-Philippe, qu’il qualifiait de bourgeois. En effet, l’Orléanisme repose sur un électorat bourgeois. Si nous voulons faire un parallèle avec notre société et notre échiquier politique, nous présenterons nos politiques de cette manière :

– Sarkozy est un bonapartiste sans nul doute, un gaulliste fier des idées libérales mais ne voulant pas être le candidat de la bourgeoisie mais celui du peuple.

– Marine Le Pen est une bonapartiste à coup sûr, préférant une volonté d’expression du peuple par référendum. Elle illustre un système reposant, non pas  sur la voix des élus, mais plutôt sur celle du peuple, ce qui est l’une des caractéristiques d’un régime bonapartiste.

– Bruno Le Maire serait à placer chez les Orléanistes, très libéral sur les sujets économiques mais également sur les problèmes de société. Il veut apparaître moderne, ce qui lui ajoute une pointe de bonapartiste. Car n’oublions pas que le bonapartisme est avant tout une idéologie qui favorise un changement par la sollicitation populaire.

-Alain Juppé est un mélange de bonapartisme et d’orléanisme. Libéral sur le plan économique mais plus radical sur la sécurité et l’autorité. Il reste cependant un personnage difficile à cerner politiquement

Le bonapartisme est donc formé grâce à Louis Bonaparte. Celui-ci vient de l’extrême gauche. En effet, dans cette seconde partie du XIXème siècle la gauche est en pleine essor : la montée du syndicalisme, de l’anarchisme, du socialisme et du marxisme bouscule la philosophie et l’idéologie politique. Les penseurs tels Sorel pour le syndicalisme révolutionnaire, Proudhon, Bakounine pour l’anarchisme et bien sûr le plus important Marx pour le marxisme, marquent ce siècle. Mais Napoléon n’est point marqué par ces penseurs. Alors qu’il est en exil en Angleterre, il est spectateur de la révolution industrielle et s’intéresse aux nouvelles technologies. Ce mélange de socialisme, de modernisme et d’autorité lui permet de rassembler un grand nombre de partisans à un moment crucial de sa vie.

Napoléon, le rassembleur ?

19ru Louis Bonaparte est vu comme un monarque bien qu’il ait été Président de la République. En effet, quand le régime bourgeois de Louis-Philippe Ier tombe, un gouvernement provisoire est créé, et c’est Lamartine qui est poussé pour y être à sa tête. Ce gouvernement donne à la France une nouvelle constitution, une nouvelle république à caractère présidentielle. Voilà une aubaine pour Louis Bonaparte ! Nostalgique des conquêtes napoléoniennes, qui avaient apporté un prestige à la nation, le monde intellectuel et populaire se réjouit du retour d’un Bonaparte au pouvoir. D’autres y voit une menace pour la démocratie et protestent fortement. Il est donc le mieux disposer à rassembler. Il se voit confronter à Lamartine, grand poète et ancien chef du gouvernement provisoire, fort de sa victoire aux municipales et de son siège de député, il se présente comme un libéral. Cavaignac, le général modéré est le principal concurrent de Bonaparte. Puis entre autres, Raspail, socialiste, grand scientifique, était avec le peuple de Paris lors des fameuses « Trois Glorieuses ». Napoléon est donné favori. Sa popularité est due, en partie, au fait qu’il se nomme Bonaparte. Ce nom a une influence qu’on ne peut sous-estimer ; de plus, d’ un point de vue idéologique, il réunit un grand nombre d’électeurs. Il rassemble les électeurs de gauche, du fait de ses idées sociales, les nostalgiques de l’empire, ceux soucieux de l’ordre et de l’autorité et les libéraux favorables au progrès technologique et donc à une industrialisation du pays. Il sort vainqueur de cette bataille en rapportant 74% des voix. Une victoire écrasante ; Cavaignac n’est qu’à 19% des voix, Raspail totalise 0,51% des voix, et  Lamartine ne rassemble que 0,23% des suffrages.

Elu Président, Louis Bonaparte est considéré comme un crétin, un homme simple qu’on peut facilement manipuler. En effet, les bêtes politiques tels qu’Adolphe Thiers pensent pouvoir le manipuler et donc tirer les ficelles et avoir, indirectement, la main sur le pouvoir. Mais le bon Bonaparte réserve quelques surprises.

2 décembre, hommage à un oncle…

La IIème République installée, Louis Bonaparte peut appliquer son programme ; il mène une politique conservatrice. De plus les relations entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif se tendent. Bonaparte insiste pour renouveler son mandat de quatre ans, mais la chambre à majorité monarchiste s’y refuse. Le jeu politique est donc tendu, le chef de l’Etat est affaibli et la chambre renforcée. Le futur empereur va renverser la partie car il veut garder le pouvoir. Sachant pertinemment qu’il ne peut compter sur la République, il prend son destin en main et décide de préparer un coup d’Etat. C’est le 2 décembre 1851 qui sonne le glas de la République. C’est la fin de la IIème République. Puis le 14 janvier 1852, la nouvelle Constitution est promulguée. Mais Napoléon fait croire qu’il est soucieux de l’avis du peuple et donc le consulte par le biais d’un plébiscite.  Dans un premier temps, le peuple est consulté  pour valider sa prise de pouvoir, il le fera à 92% des voix. Dans un deuxième temps, il veut que la population accepte sa volonté de devenir empereur, elle répondra à 96% « oui ». Louis Bonaparte se proclame empereur des Français le 2 décembre 1852. En réalité, ces chiffres plus que satisfaisants, sont moins significatifs de l’avis de la population qu’ils n’y paraissent. Un exemple parmi tant d’autres montre le caractère impérialiste des plébiscites : dans les régions d’opposition, seuls les cartons « oui » ont été imprimés. Cela révèle une vision de la démocratie assez spéciale.

Un pouvoir, deux facettes

109788-004-f7e610aa Une fois l’Empire installé, le pouvoir bonapartiste se lance, dans un premier temps, dans une voie politique à caractère  autoritaire : suppression des libertés publiques, une suite de décrets permettant de liquider l’opposition puis en fin la fameuse « loi des suspects » qui entraîne une succession d’arrestations, de déportations et d’exil, notamment celui du père de Clémenceau, ce dernier sera amené à partir en Algérie-lors du départ le jeune Georges lui aurait lancé : « je te vengerai père »-. La presse est contrôlée par le gouvernement ; les journalistes d’oppositions sont découragés . Napoléon à la main mise sur tout le pays. Il va également utiliser le suffrage universel comme justificatif de ces actes. Tous ces plébiscites ont atteint des scores pouvant aller jusqu’à 96% de « oui », mais la réalité de ces résultats gigantesques réside dans une sorte d’arrangement : en effet, les régions hostiles à la politique impériale sont matraquées et noyées. Les maires sont nommés par les préfets. Les premières victimes de ces mesures sont les députés républicains, ceux à la gauche de l’échiquier politique

Du point de vue économique, l’empereur fait entrer, petit à petit, la France dans le capitalisme moderne. Et lance l’empire dans la voie de l’industrialisation. De nombreuses banques sont créées telles que la Société Générale ou encore le Crédit Lyonnais ; des travaux sont également entrepris dans Paris mais aussi dans les autres grandes villes de France.

Sur la politique étrangère, le pouvoir impérial convient à une continuité de la politique orléaniste : rapprochement avec la Grande-Bretagne. Napoléon III participe à de nombreux conflits : la guerre de Crimée ou encore la campagne d’Italie. Une politique extérieure centrée sur la population catholique. C’est l’une des caractéristiques qu’il faut souligner.

A partir de 1860, le II empire entre dans sa phase  nommée libérale. Pour commencer une nouvelle politique rien de tel qu’un pacte économique entre deux nations ; la France signe un accord de libre-échange avec la Grande Bretagne. Le pouvoir devient également libéral d’un point de vue purement politique : les républicains sont acceptés, les monarchistes admis. L’exemple sera montré lors des élections législatives de 1863 et 1869. Par la pression des différents corps politiques, le régime se libéralise. C’est le temps des réformes utiles, des réformes libérales qui seront approuvées par les Français, ou en tout une partie, à 80% des voix.

La fin d’un règne

067_napoleoniiisedan La fin du règne napoléonien expose un sentiment mitigé ; il libéralise les institutions en installant un système semi-parlementaire. Mais la fin de l’empire est rythmée par des échecs électoraux malgré un développement économique toujours plus important,  des lois sur l’instruction publique, ou encore l’Exposition universelle. Mais l’ambiance  et l’échiquier politiques sentent la fin, la déchéance impériale ; Sedan  scellera cette fin de règne. La guerre avec la Prusse s’avère être un véritable échec.  Bonaparte est capturé, l’empire prend fin. Un  gouvernement provisoire est formé ; Napoléon III devient l’ennemi public numéro 1, lui et son régime sont déchus, accusés d’être responsables de la ruine et de l’avancée prussienne ; l’empereur pousse son dernier grand cri en s’opposant au vote de l’assemblée. Il s’exile en Angleterre, rejoignant sa femme et son fils ; là-bas il y reçoit la reine Victoria et son premier ministre et prépare son retour au pouvoir ; il croit qu’il pourra faire un « retour de l’Ile d’Elbe ». le 9 janvier 1873 il s’éteint à l’âge de 65 ans. On lui fait un mauvais procès, le traitant de tyran ; il a pourtant modernisé et industrialisé l’économie, fait des réformes sur le droit des travailleurs- un certain nombre seront présents à son enterrement-, il est resté 18 ans au pouvoir et, nous pouvons le dire, il est « le père du bonapartisme ».

Corentin Masson