Paris, ville de lumières…

Paris As You’ve Never Seen !

3 Mots Pour Paris, c’est une vidéo réalisé par Cokau, le duo de réalisateurs Achille Coquerel et Thomas Kauffmann. Ce projet implique une ville, deux artistes, des milliers de possibilités. Pour ma part, je dirais : « ville lumière, café et culture ». Et pour vous, c’est quoi Paris ? Je vous laisse avec la vidéo !

Laurent Magnin

« Mommy » bien plus qu’un film …

166201_jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx« Mommy » c’est le chef-d’œuvre québécois du réalisateur Xavier Dolan. Il est sorti en 2014 et remporte le prix du jury au festival de Cannes ce qui rend Xavier Dolan le second plus jeune cinéaste à remporter ce prix. Un film plus qu’émouvant mais aussi parsemé d’humour, une thérapie, une bombe atomique. Je l’ai d’ailleurs classé dans ma liste « 50 films à voir avant de mourir » ! Mais attention, ce film est magnifique mais il est l’un des films les plus déchirants que j’aie pu voir.

Casting
L’actrice Anne Dorval dans le rôle de la maman tourmentée « Diane », le jeune Antoine-Olivier Pilon incarnant « Steve », le fils au caractère explosif et enfin Suzanne Clément dans le rôle de la fragile et étrange voisine « Kyla ».

Synopsis
C’est l’histoire d’une maman québécoise au caractère bien trempé qui récupère la garde de son fils « Steve » un adolescent de 15 ans violent et colérique. Nous voilà ainsi plongé dans leur vie quotidienne accompagné de leur mystérieuse voisine Kyla, un trio surprenant mais beau ! Pour faire court, ce film est la mise en scène de l’amour destructeur entre une mère et son fils. A voir ou à revoir…

Laurent Magnin

LES FEMMES SONT-ELLES TOUJOURS CONFRONTEES AU PLAFOND DE VERRE?

La parité hommes/femmes dans le monde professionnel : des progrès trop lents

images« Un jour, quelqu’un brisera ce plafond de verre » : ce sont les mots d’Hillary Clinton ce mercredi 9 novembre, lorsqu’elle s’exprime devant ses militants, très émue, pour reconnaître sa défaite face à Donald Trump. C’est un message d’espoir qu’elle envoie particulièrement aux jeunes femmes.
« Le plafond de verre », est une expression née aux USA à la fin des années 70 et qui tire son origine de l’anglais « Glass Ceiling ». Elle désigne les freins invisibles à la promotion des femmes dans les entreprises et dans le monde politique. Ce plafond de verre constitue un blocage qui les empêche d’accéder aux promotions et aux postes à responsabilités. Par extension, elle décrit toute situation où un individu est pénalisé dans son ascension professionnelle pour des raisons illégitimes. Ces raisons peuvent être soit son sexe, soit son âge soit ses origines ethniques et/ou sociales.

Public/Privé : même combat
Malgré l’échec d’Hillary Clinton, les femmes progressent, en tant que dirigeantes à la tête des Etats, mais assez lentement. En 1966, Indira Gandhi était élue à la tête de l’Inde, devenant ainsi la première femme dirigeante d’une grande démocratie. Aujourd’hui, 50 ans plus tard, elles ne sont que 11, dont la moitié à la tête de petits pays.
En France, où le poste de 1er ministre a été occupé une seule fois par une femme, durant moins d’un an (Edith Cresson, 1ere ministre de Mitterrand mai 1991-avril 1992), les chiffres de la représentation féminine semblent plutôt encourageants. A l’Assemblée Nationale, on est passé de 17% en 2007 à 25% en 2014. A ce rythme de progression, la parité serait atteinte à l’Assemblée dans 15 ans. Mais cela ne doit pas cacher d’autres fortes inégalités dans cette sphère politique, car les hommes ont surtout cédé aux femmes les postes de moindre importance. Plus on s’élève dans la hiérarchie, moins on y trouve de femmes. Par exemple, il y a seulement 16% de femmes maires en France. Sur les 41 villes de plus de 100.000 habitants, seulement 6 sont dirigées par des femmes.
Dans le monde de l’entreprise, au niveau mondial, selon une enquête effectuée auprès de 5520 entreprises dans 36 pays, 24% des femmes ont accès aux postes de direction. L’Union Européenne se situe légèrement au-dessus de la moyenne mondiale avec 26%. La France progresse particulièrement, passant de 21% en 2004 à 31% aujourd’hui. Mais il faut dire qu’une loi a été adoptée en janvier 2011, obligeant les entreprises de plus de 500 salariés à avoir au moins 40% de femmes dans leurs conseils d’administrations au plus tard en janvier 2017 (Certaines entreprises, cependant, préfèrent payer une amende que de respecter la parité). Et si l’on regarde les postes de PDG, les femmes ne sont plus que 8% en moyenne mondiale. En France, si elles font mieux, se hissant jusqu’à 14%, elles ne sont plus que 5% dès qu’il s’agit de grandes entreprises et il n’y en a simplement plus aucune au sein des entreprises du CAC 40 (indice boursier qui regroupe les 40 plus grandes sociétés françaises). Dans les catégories socio-professionnelles inférieures, des ouvriers non qualifiés aux employés, le problème reste le même, les femmes ayant toujours un moindre accès à la promotion professionnelle.

« A travail égal, salaire égal »
Malgré la loi de 1972 relative à l’égalité salariale entre les hommes et les femmes, ce principe n’est toujours pas appliqué. Si ce n’est pas un obstacle à la promotion des femmes, cela continue d’entretenir l’idée que celles-ci valent moins que les hommes. Le 7 novembre dernier, les françaises étaient invitées à arrêter le travail à 16h34, date et heure symbolique à partir de laquelle elles devraient cesser de travailler jusqu’à la fin de l’année si elles ne voulaient pas être exploitées par rapport aux hommes. De fait, selon la dernière enquête de l’Insee datant de 2013, un homme gagne en moyenne 2389€ net par mois et une femme, 1934€. L’écart est donc de 19% entre les deux sexes. Et selon un article de la Tribune de juillet 2015, la catégorie des femmes indépendantes ou chefs de petites entreprises gagne en France 31% de moins que leurs collègues masculins ! Cela s’améliore en revanche en grimpant dans la hiérarchie puisque les femmes cadres dirigeantes gagnent seulement 8,1% de moins que les hommes !
Seule la Russie fait mieux, en payant les femmes dirigeantes pareil ou mieux que les hommes. Un héritage de l’égalitarisme communiste ?

Vérités Historiques
Les freins qui empêchent l’accession des femmes aux postes supérieurs sont à la fois extérieurs c’est-à-dire indépendants de leur volonté et à la fois intérieurs, c’est-à-dire dépendants d’elles, comme par exemple l’autocensure. Il faudra attendre l’après-guerre et même le tournant des années 60 pour que les études supérieures se féminisent en même temps qu’elles se popularisent. Les femmes ont été si longtemps sous l’autorité des hommes qu’il a fallu attendre 1944 pour qu’elles obtiennent le droit de vote ; 1965 pour qu’elles puissent travailler sans l’autorisation de leur mari et avoir un chéquier et 1972 pour que l’école Polytechnique devienne mixte. En 1974, la contraception est accessible à toutes et en 1975 est enfin promulguée la loi Weil autorisant l’avortement. Tout cela dresse le portrait d’un monde fait par les hommes, pour les hommes. Soixante ans de lutte féminine semblent une période très courte pour balayer les préjugés et les habitudes d’une société restée si longtemps entre leurs seules mains.
L’éducation très différente reçue par les enfants selon leur sexe (aux filles, « sois gentille », aux garçons, « sois fort »), l’interruption des carrières des femmes causée par la maternité, la trop grande inégalité du partage des tâches ménagères (2/3 pour les femmes, 1/3 pour les hommes) qui parfois les oblige à travailler à temps partiel, sont autant de raisons pour lesquelles les femmes sont pénalisées dans leur vie professionnelle. On sait que c’est avant 35 ans que l’on a le plus de chances d’avoir une promotion, et c’est durant ces années qu’interviennent les congés maternité ou l’éducation des jeunes enfants. Cet écart n’est jamais rattrapé par la suite, et en fin de carrière les hommes ont encore davantage de promotions, et ce dans toutes les catégories socio-professionnel-les ! Pourtant, alors que 10% des femmes françaises n’ont pas d’enfants, elles sont 23% parmi les cadres à ne pas en avoir. Est-ce un hasard, un choix ou un sacrifice ?
De plus, ces stéréotypes encore très présents attribuent aux femmes des qualités dites féminines : l’esprit de conciliation, la douceur, le sens de la diplomatie, la sensibilité. Quant aux hommes, des qualités dites masculines : le goût de l’action, la capacité à prendre des décisions, l’autorité, l’audace… De ce fait, il y a une catégorisation des métiers selon le sexe et les femmes se dirigent plus spontanément vers des métiers tels que l’hôtellerie, la santé, l’éducation, laissant aux hommes les métiers dits masculins : l’industrie, le transport, la construction, le commerce. Mais même dans les métiers qui se sont féminisés comme l’éducation et la santé, la présence des femmes devient beaucoup plus rare au fur et à mesure que l’on grimpe vers le pouvoir.

Autocensure et « bonne élève »
Concernant les causes propres aux femmes elles-mêmes, il semble admis que les femmes ont moins confiance en elles-mêmes que les hommes, s’autocensurent, demandant moins souvent des augmentations et quand bien même elles les demandent, les obtiennent moins souvent. Idem pour les promotions, considérant qu’elles doivent avoir acquis 100% des compétences pour prétendre à un poste qu’un homme va demander sans attendre. Elles n’ont pas compris que la compétence ne participe que pour un tiers à la réussite professionnelle et que le reste est affaire de réseaux et de capacité à faire savoir ce que l’on sait faire (« Il y a le savoir-faire et surtout le faire-savoir »). On constate chez les femmes un comportement dit « de la bonne élève » qui leur fait attendre la « récompense » (augmentation ou promotion), comme elles recevaient jadis une bonne note à l’école quand elles avaient bien travaillé. L’égalité garçons/filles de l’école ne les a pas préparées à l’inégalité du monde de l’entreprise. On se retrouve donc dans cette situation contradictoire où les femmes, bien que plus nombreuses à obtenir le bac et les diplômes de l’enseignement supérieur (58% niveau licence/master), se retrouvent en minorité dans les échelons les plus élevés de la hiérarchie.

Parité = entreprises plus performantes ?
De Marie Curie jusqu’à Anne Lauvergeon (Areva) en passant par Simone Weil, quelques femmes ont brisé ce plafond de verre de façon spectaculaire, mais le constat est qu’aujourd’hui il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Les modèles de femmes puissantes sont encore trop rares et manquent aux jeunes femmes. De plus, beaucoup de nos institutions sont encore trop imprégnées des codes masculins : justice, défense, religion, médecine, banque, industrie, commerce…
Parce qu’il a été établi que la féminisation des entreprises les rendaient plus performantes sur le plan économique, la garantie du succès serait d’additionner les qualités féminines aux qualités masculines. Mais les femmes n’ont pas à vouloir ressembler aux hommes ni à faire preuve d’une compétence ou d’une exemplarité supérieures. Elles attendent la même chose que leurs collègues masculins, pas plus mais sûrement pas moins. C’est une question de principe, et ce devrait l’affaire autant des hommes que des femmes de s’affranchir des stéréotypes, et rendre possibles la parité et l’égalité …
Il y a 33 ans, Françoise Giroud (Secrétaire d’Etat à la Condition féminine de 1974 à 1976) disait que « la femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente ». On pourrait ajouter aujourd’hui: dans les mêmes proportions… parité oblige !

Alice Frank