A vous de voir

thomas_pesquetDans la nuit du 17 au 18 novembre 2016, dans le cadre de la mission Proxima, Thomas Pesquet, le dixième astronaute français de l’histoire, a décollé à bord du Soyouz afin de rejoindre la station spatiale internationale pour une durée de six mois. Durant cette période, Thomas Pesquet, qui avait suivi un entrainement intensif pour pouvoir aller dans l’espace, devra réaliser une cinquantaine d’expériences scientifiques. Et il devra vivre à l’heure terrestre car dans la station spatiale, il fera le tour de la Terre en 90 minutes et Thomas Pesquet verra 16 levers de Soleil.

le décollage de la fusée Soyouz a été diffusée en direct où se trouvaient l’astronaute français et ses deux coéquipiers  jeudi 17 novembre vers 21h20.

Mohamed Hicham Hattna

UBER. En excès de vitesse ?

Uber, un service qui s’est imposé comme une alternative aux taxis et proposeun autre modèle économique, modèle qui bouleverse les normes du travail.

Uber, c’est quoi ?

Uber est une multinationale créée à San Francisco en 2009 avec l’objectif de faciliter le transport de personnes. A l’origine, il s’agissait de proposer des chauffeurs privés haut de gamme dans quelques grandes villes pour assurer le déplacement de ses clients. L’entreprise a donc créé une application mobile qui met en lien des personnes cherchant à se déplacer en voiture et des chauffeurs qui sont prêts à leur offrir ce service.

Arrivé en décembre 2011 à Paris, la société californienne était critiquée pour son montage financier complexe qui lui permettait de ne pas payer ses impôts et taxes dans l’hexagone, à l’inverse de grandes multinationales comme Apple, Google, Amazon ou encore Yahoo.

Elle a surtout était connue avec l’affaire UberPop. En effet, en février 2014, la société lance UberPop, un service qui mettait en relation des clients avec des particuliers, qui utilisaient ponctuellement leurs véhicules pour transporter des personnes, dans le but de se créer un complément de revenus. Ce nouveau service fut très rapidement arrêté, en juillet 2015 en France.

 

comparaison-taxis-vtc-uberpopQue reproche-t-on à UberPop ?

L’application serait selon le tribunal correctionnel de Paris, « une pratique commerciale trompeuse », la tarification définie « ne correspond pas à un partage de frais mais s’apparente bien au paiement d’une course ». Autrement dit, la société essayait de faire passer une offre commerciale de transport de passagers en du covoiturage.

Comment utilise-t-on l’application Uber ? Comment ça marche ?

  • Tout d’abord, pour utiliser l’application il faut l’installer sur son smartphone.
    Son nom ? : « Uber votre chauffeur privé ». Après l’installation la création d’un compte est requise, ensuite il suffit d’ajouter les informations d’une carte bancaire ou d’un compte Paypal (un service de paiement en ligne qui permet d’effectuer des achats, de recevoir de l’argent ou d’en envoyer sur internet). A la fin de chaque course, le coût de celle-ci est directement débité de ce compte bancaire.
  • Uber s’appuie sur la position géographique de ses clients. Ainsi pour obtenir un de ces chauffeurs, le client indique simplement son emplacement sur une carte puis valide… L’application recherche ensuite le chauffeur le plus proche de lui, elle indique à celui-ci la position du client  et transmet à ce dernier, le temps d’attente avant que le chauffeur n’arrive.
  • Il existe plusieurs services chez Uber qui se différencient par le type de véhicule et sa fonction, les tarifs et le type de chauffeur, qu’il soit professionnel, particulier, régulier ou occasionnel :
  • UberX, le plus connu proposant des berlines standards et des chauffeurs professionnels.
  • UberVan, des chauffeurs professionnels proposant des monospaces ou minibus.
  • UberEats, qui propose la livraison de repas qui viennent de restaurants.
  • UberGreen, qui propose des véhicules 100% électriques ou hybrides.
  • Uber Berline, des chauffeurs professionnels mettent à disposition des berlines de luxe.
  • UberPop (donc interdit en France), des conducteurs particuliers, occasionnels qui utilisaient leurs véhicules personnels.

Qui utilise l’application ?

Quelques chiffres issus d’une étude du cabinet de conseil 6T qui analyse la période allant de juillet 2014 et juillet 2015, en France métropolitaine :

Les clients sont essentiellement des jeunes, des cadres. Un tiers des clients d’Uberpop (avant sa suspension) sont étudiants, et 63% d’entre eux ont moins de 30 ans. Le service Uber faisant appel à un chauffeur professionnel attire 25% d’étudiants, qui ne fournissent que 10% de leur clientèle aux taxis. 48% des consommateurs d’Uber sont des cadres. En revanche, seul 1% d’entre eux sont retraités, ceux-ci représentant tout de même 13% des usagers des taxis.

Uber « crée un marché et une nouvelle demande ».

Quand ?

37% des courses Uber ont lieu la nuit, et même 47% après minuit pour Uberpop. Or, le marché de la nuit ne représente que 20% des déplacements réalisés en taxi.

Où ?

En Ile-de-France, Uber ne dessert pas seulement les Parisiens. 44% des « uberistes » vont ou viennent de banlieue.

Pour quoi faire ?

Uber sert essentiellement aux déplacements privés ; Uberpop réalisait même 83% de ses courses pour ce motif quant aux  taxis, à 57% privés et à 43% professionnels. Logiquement, 47% des « uberistes » s’en servent pour des loisirs, mais seulement 21% pour se rendre dans une gare ou un aéroport, des trajets qui restent du ressort des taxis. 40% des usagers déclarent « que les services avec chauffeur leur permettent de faire des déplacements qu’ils n’auraient pas pu faire avant », observe 6T. « Pour l’essentiel, ce sont des déplacements dont le motif est une sortie (restaurant, cinéma, théâtre, boîte de nuit, etc.) et qui sont principalement réalisés en soirée. Ils ont donc un impact direct sur l’activité économique », assure le consultant.

creation-dentreprises-de-transport-de-voyageursUne professionnalisation croissante

Selon les chiffres de l’INSEE, le transport par VTC et taxi (catégories indiscernables l’une de l’autre dans les mesures de l’Insee) progresse depuis 2013, passant alors de 3.700 créations d’entreprises au double l’année suivante (6.900 en 2014) et dépassant la barre des 10.000 créations en 2015. Un dynamisme avant tout francilien, la région concentrant les trois quarts des créations dans le secteur.

(Source: Data Infogreffe, immatriculations 2015 et 2016.)

Uber, un phénomène de société

Plus qu’une marque, le terme d’Uber se transforme et entre dans le dictionnaire « Le Petit Robert », édition 2017 sous le verbe « UBERISER » dont la définition est « Déstabiliser et transformer avec un modèle économique innovant tirant parti des nouvelles technologies »

Ce néologisme désigne donc un secteur d’économie qui a été révolutionné par des techniques nouvelles.

Un autre néologisme pourrait naître avec le mot « UBERISATION » qui est en passe de remplacer, dans le dictionnaire mental, l’expression « concurrence exercée à l’encontre d’une profession protégée » tellement le conflit taxis contre VTC a marqué les esprits.

Un système proche de la saturation?

proportion-conducteurs-vtc-dans-pop-activeCette «ubérisation» des communes de banlieue francilienne s’expliquent facilement. La population de ces territoires y est plus jeune, le chômage plus important et constitue donc une main-d’œuvre plus réceptive aux plateformes numériques d’emploi à la demande.

Cartes réalisées par l’économiste Charles Boissel. Source: registre des VTC du Ministère du développement durable

« L’ubérisation » des banlieues est au cœur d’un débat qui persiste, les uns voyant un tremplin pour l’emploi dans l’activité de VTC assistée par les plateformes de réservation en ligne, les autres une forme d’esclavage hyper moderne, le seul nom d’Uber étant désormais associé à la montée du travail indépendant et à la tâche.

Cette activité est-elle viable au niveau individuel ?

Les estimations convergent autour de 2.000 euros nets par mois, plutôt comme borne supérieure, à raison de soixante à soixante-dix heures par semaine. Un net de toutes dépenses dont les candidats n’ont pas toujours conscience comme l’impôt sur les sociétés, la commission à la plateforme partenaire, les dépenses de gestion et de fonctionnement (comptabilité, frais de représentation, comme les costumes, sans oublier le gazole), les frais de véhicule, un poste de dépense très important.

Dans un secteur concurrentiel où se multiplie l’offre, l’activité peut-elle être pérenne ? Il est conseillé aux candidats à ne pas dépendre uniquement de ces plateformes et de développer leur propre clientèle afin de rester décisionnaire pour le développement et la rentabilité de leurs activités.

Mais combien pourront espérer démarcher une clientèle sans la visibilité des centrales de réservation en ligne? Le débat reste ouvert…

Joachim Schauving et Shawna Stucchi.

Sources

https://fr.wikipedia.org/wiki/Uber_(entreprise)#En_France_2

http://lexpansion.lexpress.fr/entreprises/uberpop-c-est-quoi-et-pourquoi-on-l-interdit_1632555.html

http://www.slate.fr/story/117807/uber-banlieue

http://transports.blog.lemonde.fr/2015/09/21/les-chiffres-qui-expliquent-pourquoi-uber-cartonne/