Première puissance mondiale, les Etats-Unis sont dans une situation
compliquée, les Américains seront appelés à se rendre dans les bureaux
de vote le 8 novembre 2016 pour élire un nouveau chef d’Etat, et le
choix est compliqué, vous en avez sans doute entendu parler, cette année
l’homme ou la femme qui sera sera élu.
Que ce soit celles du PS, en 2011, ou celles que s’apprêtent à organiser Les Républicains à l’automne prochain, les primaires en France ressemblent fort à une mini-présidentielle, avec un scrutin direct, national, à deux tours. Le
système est très différent aux Etats-Unis : ce n’est pas les citoyens
qui élisent eux-mêmes directement leur nouveaux présidents.
Pour comprendre cela, il faut remonter avant 1824. En ce temps là, c’étaient
les délégués parlementaires de chaque parti qui élisaient eux-mêmes leur
candidat. Depuis 1968 l’avènement des PRIMAIRES, c’est-à-dire un
suffrage indirect qui permet à chaque citoyen de designer un candidat.
ALORS COMMENT CA MARCHE ?
Les partisans de chaque candidat ne votent pas directement pour leur
candidat, il y a en tout 6 démocrates et 12 républicains :
Démocrates
Pour le parti démocrate, la liste initiale des candidats était la
suivante.
• Lincoln Chafee ;
• Hillary Clinton ;
• Lawrence Lessig ;
• Martin O’Malley ;
• Bernie Sanders ;
• Jim Webb.
Le 11 juillet 2016, le soutien de Bernie Sanders à Hillary Clinton a été
officialisé. C’est donc cette dernière qui a remporté officiellement
l’investiture démocrate.
Républicains
• Jeb Bush ;
• Ben Carson ;
• Ted Cruz ;
• Jim Gilmore ;
• Lindsey Graham ;
• Mike Huckabee ;
• Bobby Jindal ;
• John Kasich ;
• George E. Pataki ;
• Rand Paul ;
• Marco Rubio ;
• Rick Santorum ;
• Donald Trump.
Les citoyens américains se rendent à des élections primaires pour élire
des délégués, ce sont des représentants de chaque candidat qui
s’engagent à voter pour eux lors de la deuxième étape, la Convention
nationale, qui elle a eu lieu en juillet dernier. Pour ajouter un peu de
complexité, il faut savoir que les délégués sont obligés de tenir parole,
mais d’autres peuvent trahir leur électorat et changer d’avis
jusqu’au dernier moment.
Précisons aussi que le nombre de délégués par Etat est défini à l’avance
par le parti en fonction de l’importance du parti dans les débats
présidentiels.
Ensuite, il faut dire que le nombre de délégués qui sortent d’un scrutin
change selon les partis et selon les états : dans certains cas, on aura
un scrutin proportionnel : dans l’Iowa par exemple 65% de votes pour un
candidat (Hilary Clinton par exemple) donnera 65% de délégués pro-Hilary
Clinton à la Convention nationale, mais, dans d’autres cas, on aura un
scrutin « winner takes all » (le gagnant prend tout) et si, par exemple,
Bernie Sanders l’emporte 55% contre 45, il aura 100% des délégués. Mais
il y a aussi un mode de scrutin, c’est-à-dire que les élections primaires
peuvent être fermées, seuls les partisans qui ont adhéré au parti des
Républicains ou Démocrates peuvent voter, elle peut être aussi semi
ouverte, c’est-à-dire que les citoyens dits indépendants peuvent choisir
de voter pour le parti de son choix, et enfin, les élections ouvertes ou
un partisan républicain peut voter pour le parti démocrate et l’inverse.
Mais attention, dans certains cas, on trouvera à la place d’une primaire,
un caucus, il s’agit d’une assemblée. En gros, tous les électeurs se
réunissent dans la même salle, des partisans de chaque candidat
tiennent des panneaux dans chaque coin de la salle et les électeurs
forment des équipes pour soutenir leur candidat préféré.
C’est donc en effet grâce à ce système d’élections un peu complexe et
étendu sur une longue durée (janvier à été 2016) que les deux candidats
aux élections sont élus.
La date des élections présidentielles aux Etats-Unis (« the Election
Day ») est déjà connue. Elle est fixée au mardi 8 novembre 2016. En
raison du décalage horaire, les résultats seront connus en France dans
la nuit du mardi 8 au mercredi 9 novembre 2016.
Vous en avez sûrement entendu parler, il y a eu en septembre, octobre et
novembre 3 débats entre les deux candidats qui ont eu lieu dans des lieux
différents, cette année le 28 septembre, le 9 octobre et le 19 octobre,
dans des Etats différents. Sur le modèle des primaires françaises, les
candidats sont installés à leurs pupitres et des journalistes mais aussi
des citoyens leur posent les uns après les autres, sauf que cette année…..
Tous les Américains sont d’accord sur le fait que ces débats
ressemblaient plus à des chamailleries qu’à un débat politique.
Maintenant les dés sont jetés, il ne reste plus qu’à attendre. D’après les derniers sondages, Hillary Clinton devance de plusieurs points Donald Trump, qui a montré pendant cette campagne sa vraie personnalité.
Mathis Bleu
Un candidat qui n’a peur de rien: Donald Trump.
Ce milliardaire américain a fait fortune dans l’immobilier, c’est aussi un animateur de télévision et désormais un homme politique.
Issu d’une famille aisée, il est en ce moment au deuxième tour des élections présidentielles face à Hillary Clinton.
Ayant changé à plusieurs reprise de parti, il représente cette fois les républicains (avec le slogan « rendons sa grandeur à l’Amérique ») pour lequel il défend des idées racistes en s’en prenant par exemple aux noirs hispaniques et des idées misogynes par exemple en s’en prenant à Hillary Clinton ou encore des idées conservatrices comme pour l’avortement, le mariage gay ou encore l’immigration. C’est pour ces éléments qu’il soulève une grande polémique internationale qui fait peur à beaucoup de gens, les idéaux racistes plaisent à une grande catégorie de la population qui pense que tout cela nous aiderait dans cette période de crise qu’est la notre (pleine d’attentats et de vagues de migrants en Europe). La population se réfugie donc dans des idées extrémistes dans lesquelles ils pensent trouver une meilleure sécurité et une meilleure qualité de vie.
Ayant des idéologies opposées à son adversaire, Donald Trump juge bon de lancer à Hillary Clinton des piques appuyées voire des injures cachées comme dans un récent discours où il demande à ce qu’on la soumette à un test de drogue, en référence aux pratiques des athlètes, car elle est selon lui : « gonflée à block ». Donald Trump aime partager certaines de ses idées sur les réseaux sociaux et n’hésite pas à tirer des propos et idées provenant d’Hitler ou encore de Mussolini.
Donald Trump est aussi soutenu par des anciens membres du Ku Klux Klan ou encore des néonazis, pourtant cela n’a pas l’air de le faire baisser dans les sondages… Ce dernier est un personnage politique très boycotté par la population qui ne partage pas ses idées, notamment lorsque des statues le représentant nu ont été disposées dans les plus grandes villes des Etats Unis.
Il est surtout un provocateur, comme on peut le voir dans ses discours, il sait embrigader les foules et parler très franchement ce qui plaît a beaucoup d’américains. Autrement dit, c’est un populiste.
Pour la victoire finale, il faut encore attendre quelques jours. Les partisans de la démocratie et des valeurs humanistes espèrent que les Américains ne se tromperont pas. On le saura le mardi 8 novembre 2016.
Marion Pealat et Quentin Le Rille
Hillary Clinton, the « very » first lady ?
Une femme à la tête de la première puissance mondiale…
Hillary Rodham est née en 1947 à Chicago. Elle est issue d’une famille originaire d’Angleterre ; son père est un républicain conservateur et sa mère est une démocrate ; ils s’opposent donc sur un point de vue idéologique. Au début, Hillary hérite du côté républicain de son père pour s’engager dans la politique : son premier engagement s’illustre dans la campagne présidentielle du sénateur républicain en 1964. Mais elle est de plus en plus séduite par les idées démocrates : elle est opposée à la guerre du Viêt Nam et est marquée par le discours antiségrégationniste de Martin Luther King. Sa rencontre avec Bill Clinton accentue son rapprochement aux idées démocrates. Elle l’épouse en 1975 et le couple a une fille, Chelsea, née en 1980. Bill Clinton devient le Président des Etats-Unis en 1993 (1993-2001) ce qui fait d’Hillary Clinton la Première Dame durant cette période. Lors de ces huit ans à la Maison Blanche, l’« affaire Lewinsky » ou « Monica Gate » – il s’agirait d’une relation sexuelle entre une stagiaire et le président – marque profondément le couple et le mandat de Bill Clinton. La fin de sa carrière politique en 2001 signe le début de celle d’Hillary. En effet, Clinton se présente dans l’Etat de New York réputé conservateur ; elle remporte cette élection avec succès (56%). Elle est brillamment réélue en 2006 (68%). Candidate pour les primaires démocrates en 2008, elle arrive en troisième position (29%) ; elle est donc battue par Barack Obama. Entre 2009 et 2013, Clinton est secrétaire d’état d’Obama.
Elle se représente en 2016 aux présidentielles face au républicain Donald Trump ; avant d’arriver face à ce dernier elle a dû affronter un candidat de son propre camp : supporté par de nombreux jeunes, Bernie Sanders réussit à inquiéter Hillary.
Le programme de la candidate démocrate se décline de la façon suivante : sur le pôle économique, Clinton prône une imposition plus importante pour les plus aisés, une baisse de la fiscalité pour les petites entreprises et, enfin, une augmentation du salaire minimum. Sur celui de la politique étrangère, elle souhaite collaborer avec la Chine et empêcher l’Iran de posséder l’arme nucléaire. Sur le pôle de l’immigration, elle prend la décision d’accueillir des réfugiés Syriens, et de baisser le coût de la naturalisation pour davantage d’accessibilité. Enfin, elle veut continuer les opérations aériennes avec les alliés afin d’éliminer l’Etat Islamique. Hillary Clinton annonce également vouloir mettre en place des mesures de renseignements en prévention des attaques, et établir une relation de confiance entre les musulmans de son pays.
Les deux adversaires ont échangé lors de deux débats qui ont eu lieu le 26 septembre et le 9 octobre. Un dernier se déroulera le 19 octobre. Plus agressive que Trump lors du premier débat et mieux préparée (approche « fact checking »), 62% des électeurs ont pensé qu’elle avait réalisé la meilleure prestation (sondage ORC pour CNN). Le second débat, dont le format permettait à des électeurs de poser des questions fut très houleux en particulier autour du scandale de la diffusion d’une vidéo dans laquelle Trump en 2005 tenait des propos obscènes et sexistes. Il s’est défendu, menaçant Clinton de l’envoyer en prison s’il était élu (« crocked Hilary ») et accusant le mari de cette dernière d’être allé plus loin dans le sexisme. Sa victoire le 8 novembre ferait d’elle la Première Femme présidente des Etats-Unis d’Amérique.
Après un premier président noir, l’Amérique fière de sa diversité connaîtra-t-elle une very First Lady ?
Leonor Berche