Le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo

« En effet, je suis jeune, sain et fort. Le sang coule librement dans mes veines ; tous mes membres obéissent à tous mes caprices ; je suis robuste de corps et d’esprit, constitué pour une longue vie ; oui, tout cela est vrai ; et cependant j’ai une maladie, une maladie mortelle, une maladie faite de la main des hommes. »

Extrait du livre Le dernier jour d’un condamné, ch.XV de V.H

henri-de-toulouse-lautrec-le-matin-au-pied-de-l-echafaudCommencé le 14 novembre 1828, achevé deux mois et demi plus tard, Le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo raconte en une centaine de pages les dernières heures de la vie d’un homme avant l’échafaud. L’auteur aurait décidé d’écrire ce récit deux jours après avoir assisté à une exécution capitale alors qu’il se rendait à la bibliothèque du Louvre.

Ce plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort fut à l’époque vivement critiqué : Jules Janin écrivain du XIXème siècle le présenta comme une longue agonie qui ne prouvait rien. Pourtant, malgré les critiques littéraires de 1830, ce livre démontre encore aujourd’hui l’absurdité de la peine de mort. Le crime dont l’homme est accusé n’est pas dit, car il n’a aucune importance, on ne sait pas non plus si c’est un homme bon ou mauvais, si c’est un héros ou un anti-héros, on sait simplement qu’il va mourir. Alors on lit sa lassitude d’attendre, son effroi à l’idée que la mort soit si proche, sa tristesse en sachant qu’il ne verra plus sa chère petite fille, enfin on se voit à travers lui. Et puis il y a la description d’un monde triste et révoltant, où la foule avide de sang, se croit permise de juger un homme, de rire de lui, alors qu’il vit pour la dernière fois. La seule consolation que le narrateur anonyme trouve dans son désespoir est sa foi en Dieu, à qui il demande de pardonner ses pêchés, et en sa fille trop jeune pour le reconnaître. L’heure fatidique se rapproche, on l’emmène, on le place dans une charrette branlante à la vue de tous, quelques paroles compatissantes du bourreau puis, enfin, après un dernier cri de révolte où il supplie pour quelques minutes de plus, vient le long silence, la page blanche, car il n’y a plus rien à dire.

Je vous recommande, si vous ne l’avez pas déjà fait, de lire ce livre qui reste encore malheureusement, un sujet d’actualité.

Héloïse Chéronnet.

3 commentaires sur “Le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo

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