Dimanche 16 octobre, journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire.
Depuis quelques années, les gouvernements de la planète s’intéressent à la lutte contre le gaspillage alimentaire. Certains pays votent même des lois, comme la France qui a pour objectif de diviser par deux les quantités d’aliments jetées. Cet excès pose un grave problème humain mais aussi économique sur toute la planète. Mais les chiffres dans tout ça ? Faisons un petit récapitulatif qui fait froid dans le dos.
Dans le monde, 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont jetées ou perdues chaque année, ce qui correspond à un tiers des aliments produits sur la planète. Rien qu’avec les déchets de l’Europe, on pourrait nourrir 1 milliard d’habitants, soit l’intégralité des personnes qui souffrent de malnutrition dans le monde (source : FAO).
Observons la France de plus près…
Les pertes sont de 2.3 millions de tonnes dans la distribution (supermarchés, épiceries…), de 1.6 million dans la restauration et de 5.2 millions dans les foyers.
Au total : 9 millions de tonnes, si l’on additionne la distribution, la restauration et les foyers. Et encore, nous n’avons pas compté les pertes liées à la production agricole, la transformation et le conditionnement des produits dans les industries agroalimentaires. (source : Global Gâchis)
Dans les foyers français, les pertes reviennent à 38 kg de nourriture consommable chaque seconde !
Malheureusement, le gaspillage ne se limite pas qu’aux aliments non consommés ou même pas déballés. Il y a aussi le gâchis de l’eau nécessaire à la fabrication des produits. Par exemple, chaque baguette de pain jetée à la poubelle correspond à une baignoire entièrement remplie d’eau.
Ce gaspillage entraîne des problèmes économiques (l’argent utilisé pour les aliments jetés est gâché) mais aussi des problèmes moraux : tous ces chiffres ne peuvent pas nous laisser indifférent sachant qu’une personne sur six souffre de malnutrition et qu’en 2009, 3 millions de français ont eu recours à une aide alimentaire.
Cependant, la conséquence la plus grave sur le long terme si l’on ne change rien, c’est le problème environnemental. Avant que l’aliment n’arrive dans notre frigo, il passe par un cycle de production, de transformation, de conditionnement et de transport qui entraîne d’importantes émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. Il y a aussi la pollution des sols et des eaux…
Comment réduire notre gaspillage ? Comment lutter ?
Certains gestes sont tout bêtes, mais il faut les intégrer dans notre quotidien. Comme demander des doggy bags quand on va au restaurant ou encore ne pas acheter des fruits ou des légumes s’ils ne sont « pas beaux » (voir l’association « les Gueules Cassées » : elle promeut les produits que les consommateurs n’achètent pas parce qu’ils ont des légers défauts esthétiques). Faire du compost pour recycler, acheter en vrac pour choisir ses quantités en fonction de ses besoins et limiter les emballages plastiques inutiles. Faire des plats avec les restes pour ne pas les jeter, regarder la date limite de consommations des produits périssables pour les manger avant la date de péremption…
Nous pouvons aussi essayer d’acheter sur des circuits courts pour valoriser l’agriculture locale, et sensibiliser les enfants dès le plus jeune âge.
Des associations aident aussi pour la lutte contre le gaspillage comme par exemple le Secours Populaire qui collecte les surproductions de fruits et légumes auprès des coopératives agricoles et qui les distribue à des populations qui n’y avaient pas accès à cause des prix trop élevés.
Depuis la loi de février 2016, les supermarchés de plus de 400 m2 sont obligés de céder leurs invendus alimentaires à l’association de leur choix. Chaque citoyen pouvant créer une association (il suffit de déposer ses statuts à la préfecture afin d’obtenir une habilitation), il peut ensuite s’adresser à l’enseigne de son choix, afin que celle-ci lui remette les invendus pour une distribution le soir même.
Cet appel à la responsabilité des citoyens déclenche une prise de conscience progressive des habitants de la planète
Cependant la route est encore longue et les mots de Victor Hugo ont un reflet de vérité : «Rien n’arrête une idée dont le temps est venu».
Lilou Mayaux-Barbéro