Depuis quelques années maintenant, les platines vinyles refont leur apparition, alors qu’on les croyait complètement disparues dues a l’apparition des cd et en ensuite du streaming; les ventes ont repris peu à peu. En Europe, le phénomène est explosif; cependant, il ne représente toujours qu’une petite partie du marché. Convoités par des collectionneurs, des nostalgiques des 33 tours et des nouveaux fans sont séduits par le vinyle et son côté vintage. le vinyle constitue aussi un débouché pour relancer l’industrie du disque.
La platine vinyle a pour ancêtre le phonographe, qui fut mis au point par l’Américain Thomas Edison en 1877. Cette platine vinyle est un plateau tournant, sur lequel on peut passer des disques. Certains ne peuvent lire que les disques 33 tours, des 45 tours ou bien des 78 tours par minute. L’ancêtre du disque vinyle (appelé aussi disque microsillon), est le 78 tours, apparu au début du XX° siècle.
Dans les années 60, le 45 tours était le disque le plus acheté, peu cher et accessible au plus grand nombre, malgré un matériel peu perfectionné.
Dans les années 70, le 33 tours a pris le dessus sur le 45 tours qui est resté convoité principalement par une classe populaire. Le matériel s’est largement sophistiqué et le son émis s’est amélioré et cela a donc entraîné une hausse des prix pour ces disques 33 tours.
En 1982, dès l’apparition de l’industrie du CD, les ventes des platines vinyles sont en chute libre, et elles finissent par disparaître quasiment du marché.
Jugés trop grandes, trop chères, trop old-school, les platines vinyles et ces disques ne présentent pour les vendeurs et les acheteurs plus d’intérêt.
Durant plusieurs décennies, le vinyle est quelque peu tombé dans les oubliettes,excepté pour de rares collectionneurs et mélomanes.
Mais en 2013 la tendance s’inverse : au Royaume-Uni, plus de 550 000 disques vinyles (principalement des 33 tours) sont vendus et le phénomène est aussi très fort en France et aux Etats-Unis. De jeunes artistes, via leur maison de disques, profitent même de ce phénomène pour tenter de relancer l’industrie du disque mise en péril à cause du streaming. Durant ces 5 dernières années, la chanteuse Adèle est même la plus grosse vendeuse de disques vinyles des États-Unis !
Il est vrai qu’aujourd’hui les CD sont aussi quelque peu dépassés, ils ne représentent que 58% des parts du marché musical pour 75%, il y a 5 ans ! Les spécialistes voient plusieurs raisons à cette renaissance de la platine vinyle : Tout d’abord, des raisons économiques. En effet, aujourd’hui, on peut trouver dans des boutiques vintages des 33 tours pour quelques euros. Dernièrement, Radio France a même organisé une vente aux enchères rassemblant les 8 000 disques vinyles issus de la collection de leur discothèque. Puis, une question de son : on reconnait au vinyle un son bien meilleur que le son compressé du numérique (CD ou via une plateforme) mais il est aussi plus chaleureux. « Le MP3, c’est du virtuel. Le vinyle c’est le dernier objet qui tient dans le temps, c’est du vintage, c’est devenu un objet collector que les passionnés ont envie d’avoir chez eux »: dit Grégory, qui a fondé il y a dix ans Toon’Z Shop, le numéro deux français de la vente de vinyle.
Il est vrai que les disques 33 tours produisent un bon son et peuvent se garder des années après, ils sont de bonne qualité et durent dans le temps.
Et, enfin, une jeunesse attirée par son coté vintage : il n’y a pas que des collectionneurs qui convoitent ces disques vinyles mais aussi des nostalgiques et la jeune génération, attirée par le côté vintage de l’objet et d’une époque qu’ils n’ont pas connue. « Ça devient cool d’acheter des vinyles. On en voit à la télé, on en voit dans les séries, on en voit un peu partout donc on a envie d’en acheter » estime Stéphane disquaire qui a vu ses demandes augmenter ses dernières années.
Les baby-boomers et la génération suivante qui ont grandi avec ces platines vinyles et ce son, quelque peu nostalgiques, veulent retrouver leurs souvenirs… Mais malgré tout cela, les ventes de vinyles ne restent que « microscopiques » : elles ont certes doublé ces dernières années mais ne représentent toujours que 3,4% des parts de marché de l’industrie musicale.
Mais jusqu’à ou ira cette tendance ? Pourrait-elle sauver l’industrie du disque ?
Nina Bernard