Au coeur de la campagne…..

Marine Le Pen : image d’une extrême droite française

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Elle fait peur. Les Républicains, les socialistes et les libéraux la redoutent. Les sondages la donnent dans tous les cas de figure au second tour de la présidentielle. Elle s’est imposée dans le jeu politique français et ce, malgré des incidents dans sa famille politique : la rupture avec son père, Jean-Marie Le Pen, et avec d’autres cadres du parti. Aujourd’hui Marine Le Pen se pose comme l’une des candidates favorites. Mais pourra-t-elle y arriver ?

Né en 1968, Marion Anne Perrine Le Pen, dite Marine Le Pen, est une avocate de profession. Elle naît, marche et prononce ses premiers mots dans une famille baignée par la politique où l’attention des membres de la famille se concentre sur un homme : Jean-Marie Le Pen, le père de Marine. Ce dernier ouvre les portes de la politique à sa fille. Homme charismatique, qui marque et qui cogne c’est un boxeur, un Marcel Cerdan de la politique. L’agressivité de Marine Le Pen peut se chercher dans la jeunesse du père, lui qui était député poujadiste, avait l’art de l’attaque directe et forte à l’Assemblée nationale. Elle est la « princesse » qui hérite de l’entreprise familiale ; son père s’est inscrit dans l’extrême droite française et atteint le second tour de la présidentielle en 2002. Par la suite, sa fille marque les esprits en remportant victoire sur victoire.

En effet, ces derniers temps, Marine Le Pen multiplie les victoires sur ses adversaires : les municipales, les départementales et les régionales… Elle est également la « reine » des sondages. Après avoir fait un score non négligeable aux présidentielles de 2012 (environ 17,5%), elle se positionne en futur présidente ; elle est aux portes du pouvoir.

Marine Le Pen, comme Jean-Luc Mélenchon, se définit comme une candidate antisystème. De plus, elle se revendique, à l’instar des autres candidats (ce sont ses paroles), comme « une candidate du peuple et non pas comme la candidate du système », c’est-à-dire la candidate des bobos : la candidate des élites. Cette élection sera celle des défenseurs du système face aux anti systèmes. » De nombreux politologues la qualifient de populiste.

Cependant, pourquoi Marine Le Pen n’a pas encore été élue présidente de la République ? Pour une seule raison : le poids trop lourd de son parti, le Front national (FN). Il est vrai que l’histoire de son parti est beaucoup trop pesante pour prétendre à la plus haute place de l’Etat. Car qu’est-ce que le Front National ?

Il est à l’origine un petit parti d’extrême droite nommé Ordre Nouveau, à revendications néofascistes. Il est minoritaire dans la société française. En effet, aux élections présidentielles de 1974, le Front National ne remportera qu’un faible score s’élevant à 0,74%. Celui-ci est donc un parti aux origines pétainiste et ultra réactionnaire. Ce qui propulse le FN sur la scène politico-médiatique, c’est, d’abord, le passage de Jean-Marie Le Pen à « L’heure de vérité », émission télévisée à grande audience. Ensuite, la fin des Trente Glorieuses laisse place aux problèmes économiques, c’est-à-dire le chômage, les problèmes sociétaux tels que l’immigration, l’insécurité… C’est dans ces moments de crises,  que certains électeurs se réfugient dans les partis extrémistes. L’héritage du Front National, c’est l’héritage de l’extrême droite. Comme le dit fort bien Michel Winock (dir.) dans son livre, Histoire de l’extrême droite en France publié aux éditions du Seuil en septembre 2015.

Petit rappel historique :

L’extrême droite s’est manifestée sous la Troisième République, notamment avec le général Boulanger (1837-1897), à l’origine du boulangisme, idéologie mêlant bonapartisme et antiparlementarisme. Il marque l’Histoire de France en s’inscrivant comme le « père de l’extrême droite ». Elle se manifeste également par une haine viscérale envers les juifs. En effet, l’antisémitisme est le noyau, le centre de l’extrême droite française, cette haine s’accompagne également de l’anti-parlementarisme et de l’anti-républicanisme (Charles Maurras et l’Action Française) .

C’est ce lourd héritage que Marine Le Pen doit porter. Elle évite de mélanger, comme le faisait son père, un électorat constitué d’un côté des mécontents et de l’autre de militants acharnés,  pour se concentrer sur la défense du peuple. Elle change la ligne édictée par son père, elle dédiabolise le parti !

En effet, elle change le Front National. En acceptant des homosexuels ou encore les francs-maçons, elle se différencie alors de son père. Sur la ligne économique, elle transforme le parti, prônant une économie « socialiste » (augmentation du SMIC, baisse du nombre d’heures par semaine…). Elle se détache d’un programme paternel à tendance libérale. Ce changement de programme ne plait pas du tout au noyau dur du parti. Ce dernier se fera entendre par un événement : l’exclusion de Jean-Marie Le Pen, regroupant les Le Penistes de la première heure et les nostalgiques de l’ancien Front National  . Aujourd’hui l’extrême droite est divisée en deux partis : le FN et les groupuscules nationalistes : l’action française, les jeunesses nationalistes, et autres…

C’est ce noyau dur qui est un handicap pour Marine Le Pen, qui l’empêche d’aller jusqu’au bout : gagner la présidentielle. Malgré tout elle totalise, d’après les sondages, au moins 30% des voix dès le premier tour….

Par conséquent, elle y est presque. Elle a choisi son adversaire, ce sera Alain Juppé. Il lui reste à calmer sa droite et son électorat. Mais y arrivera-t-elle ?

La Classe Media

 

Le guêpier syrien

3 ans de guerre, 150 000 morts, 2 millions et demi de réfugiés et pas la moindre solution en vue. L’ampleur de la crise syrienne a dépassé tous les pronostics et le conflit est loin d’être terminé.

Mais comment expliquer une telle situation ? Comment le soulèvement pacifique du printemps 2011 s’est-il transformé en un bain de sang généralisé ? Pour comprendre, il faut passer en revue les différentes facettes de la crise…

Le conflit en Syrie : une guerre civile.

(photo 1) D’un côté les rebelles principalement des sunnites la communauté majoritaire en Syrie, ils occupent le nord, la banlieue de Damas et des zones rurales au sud et au centre du pays  (Le sunnisme est un courant religieux majoritaire de l’Islam car 85 % des musulmans sont sunnites. Il  est parfois apparenté à une vision orthodoxe de l’islam).

En face, les loyalistes qui s’appuient sur la communauté alaouite, une secte qui provient du chiisme, dont le clan de Bachar el-Assad est issu. Elle est une des trois principales branches de l’islam avec le sunnisme et le kharidjisme ( Le chiisme regroupe environ 10 à 15 % des musulmans, dont 90 % de la population iranienne).  Les loyalistes tiennent la capitale et la plaine côtière, une zone de peuple majoritairement alaouite. Les forces pro-régimes se sont récemment emparées du Qalamounqui, une montagne en lisière du Liban. Les insurgés ont alors répliqué en pénétrant au nord de Lattaquié (ville du nord-ouest de la Syrie), ailleurs le front est stable.

photo 2 Mais, très vite cette guerre civile est récupérée par de très nombreux pays qui ont fait de la Syrie un véritable champ de bataille. Premiers acteurs de cette forme de mondialisation, les puissances occidentales soutiennent l’opposition. Les Etats-Unis et les grands pays Européens accompagnent la Coalition Nationale Syrienne (CNS), la principale formation anti-Assad. Lancée fin 2012, la CNS est reconnue par une centaine de pays comme étant l’unique représentant du peuple syrien. Mais le soutien occidental, principalement diplomatique, ne lui a jamais permis de s’ériger comme une réelle et fiable alternative au régime Assad. Les financements restent insuffisants, les livraisons d’armes se font très rares ainsi que restreintes. Les Etats-Unis ont toujours refusé l’option militaire notamment après l’attaque chimique contre la banlieue de Damas en août 2013.

Deuxième vecteur d’ingérence la Chine et la Russie protecteurs du régime Assad

Russian President Vladimir Putin (R) shakes hands with his Syrian counterpart Bashar al-Assad (L) during their meeting at the Kremlin in Moscow on October 20, 2015. Syria's embattled President Bashar al-Assad made a surprise visit to Moscow on October 20 for talks with Russian President Vladimir Putin, his first foreign trip since the conflict erupted in 2011. AFP PHOTO / RIA NOVOSTI / KREMLIN POOL / ALEXEY DRUZHININ

Ces deux membres du conseil de sécurité de l’ONU ont bloqué à trois reprises des projets de résolution hostile à Damas, Moscou ravitaillant notamment l’armée syrienne. Dans cette crise économique et politique sans précédents, les motivations de la Russie sont de diverses natures. Économique d’abord, car le régime actuel est un vieux client de  son industrie de défense militaire, ensuite avec le port de Tartous qui constitue sa toute dernière base en Méditerranée, mais aussi et surtout géopolitique car le Kremlin a très mal vécu l’intervention de l’OTAN en Libye en 2011. Celle-ci avait pour but de se limiter à la protection des civils, mais qui a finalement abouti au renversement de Khadafi. Hors de question pour le président russe de laisser ce scénario se répéter, surtout dans une des zones d’influence comme la Syrie. C’est ainsi que le soulèvement anti-Assad est devenu la proie d’affrontement entre l’Est et l’Ouest de la planète.

Troisième intervenant : Les pays arabes dans le conflit syrien.

Les monarchies sunnites du golfe et, notamment, l’Arabie Saoudite ont  vu dans la révolte syrienne l’occasion d’affaiblir leurs ennemis. Notamment Riyad qui compte affaiblir son adversaire numéro 1, l’Iran, le géant chiite dont le régime Assad est le principal allié au Proche-Orient. L’Arabie Saoudite, mais aussi le Qatar ont multiplié les livraisons d’armes aux armées rebelles en passant par la Jordanie ainsi que la Turquie. Parallèlement de nombreuses donations privées ont afflué grâce à l’activisme de Cheikh Salafistes basé au Koweït. Avec le temps, les financiers du golfe en sont venus à soutenir des formations de plus en plus extrémistes, plus au nord le gouvernement turc très opposé à Damas a joué avec le feu en laissant passer sur son territoire des recrues de l’Etat Islamique en Irak et au Levant. En face, le régime Assad bénéficie du soutien de ses alliés chiites.

Quatrième et dernier secteur de l’instrumentalisation de la crise syrienne.

L’Iran fournit à Damas de l’argent des armes et des conseillers militaires. Il y a aussi le Hezbollah, la milice chiite libanaise. Au début du conflit ces combattants se contentaient de patrouiller le long de la frontière avec la Syrie. Mais peu à peu ils ont été associés aux offensives des troupes gouvernementales. De même pour les milices chiites Irakiennes, d’abord affectés à la défense du mausolée chiite de SayyedaZaïnab, elles sont désormais déployées dans tout le pays notamment à Alep.

C’est ainsi que la Syrie est devenue le théâtre d’un nouvel épisode de la rivalité ancestrale entre chiites et sunnites.

Finalement, guerre civile, guerre froide, guerre sainte, le conflit syrien est un concentré de problématiques locales, régionales et internationales.

Un casse-tête qui semble pour l’instant impossible à résoudre.

La Classe Média

Sources:

Daech – Syrie – Irak – Kurdistan irakien

http://www.lemonde.fr/proche-orient/video/2014/04/24/comprendre-la-situation-en-syrie-en-cinq-minutes_4407121_3218.html

 

LES PHOTOS DE LA SEMAINE

Une nuit qui vous fait rêver debout…

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La 15ème édition de la Nuit Blanche est organisée le samedi 1er octobre 2016.  Dès le coucher du soleil, on vous invite à suivre l’aventure de « Poliphile », un parisien à la poursuite de « Polia », son bien-aimée. Son parcours, illustré par 37 œuvres créées pour l’occasion, va de l’Ile de la Cité aux Berges Ouest de Paris.   Cette croisade exalte des émotions ressenties par notre héros dans sa quête et nous montre le véritable amour.

Aria Morita

 

Une renaissance….

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(c) STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

 Michel Catalano directeur de l’imprimerie et son ancien employé Lilian Repère , qui ont tous deux été pris en otage par les deux frères Kouachi le 9 janvier 2015, posent avec François Hollande après avoir reçu la Légion d’Honneur, lors d’une visite pour l’inauguration des locaux rénovés, le 29 septembre à Dammartin-en-Goele.

Astenza Brun