Les rencontres de Montaigne

Yoann Gillet, journaliste documentariste

portrait yoann gilletLa classe média du lycée Montaigne accueille en ce mois de février un journaliste et documentariste Yoann Gillet dans le cadre des rencontres de Montaigne. Cette année, le thème retenu est « le journaliste et le journalisme ». C’est pourquoi, Yoann Gillet s’inscrit parfaitement dans notre travail qui consiste à découvrir les métiers autour du journalisme.
Nous avons accueilli quelqu’un de « particulier » qui se démarque de par sa profession ; en effet, Yoann Gillet s’illustre non pas par ses propos ou par ses écrits mais par ses images. Il donnent un aspect concret à ses idées et sa vision du monde. Nous l’avons accueilli afin de mieux comprendre le monde du journalisme et de mieux percevoir l’étendue de l’univers journalistique. Nous comprendrons à travers cette rencontre le poids de l’image et l’effet que cela peut avoir sur les individus.
Il nous a demandé de sortir de notre façon de pensée et d’appréhender notre entourage, autrement dit de voir le monde différemment. Le message que nous devons d’appliquer est de « garder notre esprit critique ». Lors de cette rencontre, nous avons pu aborder des thèmes variés qui étaient tous palpitants. Les élèves de la classe média lui ont posé de nombreuses questions telles que : Quel a été son parcours ? Pourquoi avoir choisi d’être documentariste plutôt qu’un journaliste de la presse écrite ? Que veut-il montrer ? …

Notre dossier est construit autour de plusieurs thèmes. Les voici : le parcours de notre invité, le compte-rendu de la rencontre, le reportage photographique de l’entretien et le film de l’interview.

Keriane Guermouche et Adrien Hors

Le Parcours de notre invité.
Gillet-moatiYoann Gillet est né à Tours en 1985. Il est journaliste et producteur de documentaire dans la société Image & Compagnie, une société dirigée par Serge Moati depuis 1990.

Après un bac L, il intègre l’IUT journalisme de Tours en 2003 et y reste 3 ans. Il choisit le journaliste car le monde politique le fascine, il veut les interroger, les questionner… Seul le métier de journaliste lui permet de le faire. Il fait ses débuts à la radio dans l’émission de Paul Amar « Les 109 ». Peu après, il obtient sa licence de radio et devient lauréat de la bourse Lauga-Delmas, un concours radio organisé par Europe 1.
Il travaille ensuite dans différentes radios avant d’intégrer l’équipe de Serge Moati et de faire de nombreux documentaires en sa compagnie. Ce dernier est pour lui la seule personne qui porte un regard non conventionnel sur les gens. Pour Yoann Gillet, il pense qu’il vaut mieux comprendre les informations que de porter un masque. C’est pourquoi, il se lance dans la profession. Il devient donc réalisateur et producteur de documentaires. Il a tourné pendant 3-5 mois, puis il a fait pendant deux ans des émissions de cinéma.

Le compte-rendu de l’entretien
Pendant l’entretien, les élèves de la classe ont des questions variées sur le parcours professionnel de notre invité et sur les particularités de journaliste-documentariste. Il nous a donc précisé que le documentaire est un moyen intéressant pour rendre compte des événements ; le placement de la caméra donne à l’image tout son sens. Il faut toujours avoir un souci d’authenticité, On laisse les choses exister, a-t-il dit. Les images nous permettent de comprendre ce qui est en train de se passer.
Yoann Gillet cherche à prendre le temps que les autres n’ont pas afin de leur donner toutes les informations et les avis possibles pour que les téléspectateurs se forment leur propre vision du monde. Selon lui, il faut regarder ce qui nous entoure avec une certaine neutralité et une envie de comprendre afin de ne pas tomber dans le piège de l’empathie. Pour Yoann Gillet, le journaliste a pour devoir d’éclairer la société. Aussi il ne doit pas être soumis à des puissances d’argent, il faut être clair avec soi même, déclare-t-il.
De plus, dans le journalisme, il est important de retrouver sa personnalité et d’avoir un état d’esprit. S’il a trop d’affect et de proximité, il faut laisser le projet à quelqu’un d’autre. On ne peut pas travailler lorsque l’émotion nous submerge.
Nous devons logiquement nous appuyer sur l’actualité, mais le flot d’informations continues tue le journalisme d’investigation. Il doit faire des choix, ne pas se laisser submerger et effectuer des sélections pour ne retenir que le principal. Ce choix est le propre du journaliste.
Travailler sur un parti politique n’est pas chose aisée. Et pose souvent un cas de conscience. Les sujets sur le Front National peut soulever de nombreuses questions. Il faut porter un regard plus averti pour traiter un sujet tel que le FN.
Notre invité nous a aussi dit que par peur de plaire nous finissons par être de faux gardiens de la liberté d’expression. Il est animé par une démarche citoyenne : il a un engagement militant mais cette démarche est pour lui personnelle dans le métier de documentariste.
L’actualité des attentats à Paris l’a bouleversé ; il était confronté à un dilemme : comment filmer, qui filmer, quelles questions poser… C’est compliquer de filmer de tels événements en France en plus ? En effet, il s’agit de l’un des moments les plus difficiles du métier où on doit toujours savoir dans quel rôle on est. De plus, une fois sur place, on rencontre souvent des problèmes pour filmer. Lors de ce type d’évènements, le côté cinématographique reprend le dessus. On finit toujours par raconter quelque chose, c’est comme un film où l’on a des policiers comme une fiction et cela devient un thriller.
Un tel événement demande que certaines précautions soient prises. Il pense qu’il faut donc porter un regard plus averti, avoir un propos plus sage et réfléchi. Il faut aussi savoir s’interroger sur ce qu’il s’est passé. Par exemple, pour le 13 novembre lors de l’état d’urgence, il a fait un documentaire sur Arte au côté de Serge Moati. Ils ont interviewé les coulisses du ministère de l’intérieur. Sous quels angles doivent-ils alors filmer pour éviter toute complaisance avec le pouvoir politique. Il faut donc comprendre comment les choses se déroulent et s’autocensurer. Dans ce documentaire, ils ont en effet remplacé les images par un récit pour atténuer la violence des évènements. On peut se demander par la suite : jusqu’ où peuvent-ils aller ?
D’après Yoann Gillet, il faut avoir l’envie de s’intéresser et non de critiquer pour se former une culture générale, améliorer notre pensée et apporter de l’exigence. Le téléspectateur retient une histoire, c’est pourquoi on doit en tirer un enseignement. Il nous a aussi expliqué qu’il est important de faire vivre son documentaire, y apporter de nouveaux détails tout en ouvrant d’autres pistes. Pour comprendre, on a besoin de montrer la réalité des faits.
Nous avons aussi abordé l’importance et le poids de l’image dans le journalisme. En effet, l’image a un pouvoir énorme. Mais la vision du téléspectateur est primordiale, on doit faire attention à ce qu’on lui montre, car le journaliste ne doit pas provoquer de réactions disproportionnées. En plus de l’image, la musique crée une certaine émotion et cela peut donc devenir très vite un spectacle. Le journaliste doit ainsi échapper au sensationnalisme car les médias ont un pouvoir considérable sur l’opinion publique.
Des questions ont été posées sur le milieu des journalistes. Selon Yoann Gillet, il n’y a pas de conflits ni de concurrence entre les documentaristes et les journalistes, ils ont juste une approche et un regard différent sur les informations. Par ailleurs, pense-t-il avoir été utilisé ? Notre invité nous a confié qu’il a parfois l’impression qu’on tente de l’utiliser sur certains sujets. Mais tout journaliste a la liberté de filmer et d’aller là où il souhaite.
En tant que producteur, il faut avoir envie de faire, de créer et de raconter des histoires avec des images. Mais il doit aussi négocier avec les chaînes afin que le réalisateur puisse faire le documentaire. Tout cela est du domaine d’une démarche à la fois économique mais aussi artistique.
En conclusion, Yoann Gillet a beaucoup insisté sur la notion d’élargir notre regard, d’avoir sa propre vision du monde. Nous avons aussi parlé des nouveaux médias. C’est vrai qu’Internet est devenu une richesse mais représente en même temps un certain danger lorsque les informations publiées sont hors contextes. De plus, le public étant un capteur d’images, il a aussi envie d’informations avec des témoignages.
Notre invité nous a donné quelques recommandations pour l’écriture d’un article : il faut faire attention à ne pas donner son point de vue, construire notre pensée et ne pas chercher les informations sur les sites dont l’origine n’est pas sûre.
Yoann Gillet a fini par cette phrase pleine de sagesse et d’intelligence : « rien n’est jamais acquis à l’homme » selon Aragon. Dans le journalisme, on a le droit de parler de tout. Mais surtout, il faut selon lui « toujours aller là où nous ne sommes pas ».

Alice Jornalo, Lilou Grasser et Lou Gouzer.

L’entretien filmé

vlcsnap-2016-03-06-22h56m16s334Les élèves ont également filmé l’entretien que nous vous invitons à regarder : Entretien avec Yoann Gillet, journaliste-documentariste.

David Tencer et Ludger Thomas

 

 

Le reportage photographique

Des élèves ont également effectué un reportage photographique de l’entretien.

Mosengo Nadine

 

 

Portraits de journalistes

Depuis 1945, des hommes et des femmes ont marqué de leur empreinte le monde du journalisme. A des moments différents, ils ont su créer et inventer un nouveau journalisme. La France comme toutes les grandes démocraties libérales se devait d’avoir une presse libre et indépendante. Pendant ces 60 ans, des individus ont œuvré pour construire et façonner le journalisme que nous connaissons aujourd’hui.
Cette année, la Classe Média du lycée Montaigne (Paris, VI° arrondissement) a choisi le thème suivant Le journalisme et le journaliste. Nous avons alors voulu présenter des parcours professionnels d’hommes et de femmes qui ont par leur vision du journalisme marqué le monde des médias.
Les journalistes retenus se caractérisent par leur parcours, leur détermination, leur vision du métier ou leur carrière. Notre choix arbitraire essaye de répondre cependant à des critères d’objectivité.
Nous ne pouvions pas ne pas commencer par le créateur du Monde, Hubert Beuve-Mery et André Fontaine, puis continuer par deux hommes qui n’ont cessé de se battre par média interposés, Pierre Péan et Edwy Plenel, ensuite un homme, Serge July, qui a lancé avec des amis le journal Libération et enfin des portraits de journalistes femmes qui sont parvenues dans ce monde d’hommes à se faire un nom : Florance Aubenas, Elise Lucet et Pascale Robert-Diard.

La Classe Média

Hubert Beuve-Méry, l’homme du Monde.

medium_BEUVE_74Il est indissociable de l’histoire du Monde. Dans le contexte de l’après-guerre, la France doit posséder comme les grandes démocraties libérales un grand journal d’informations pour concurrencer la presse engagée comme l’Humanité. C’est dans ce contexte de Guerre froide que naît Le Monde sous la direction d’un homme déterminé et passionné.
Hubert Beuve-Méry est né le 5 Janvier 1902 à Paris. C’est un journaliste français connu pour être le fondateur du quotidien Le Monde et du mensuel Le Monde Diplomatique. Sa première expérience de journaliste figure dans un journal catholique, Nouvelles Religieuses.
En octobre 1944, Hubert Beuve-Méry est rédacteur en chef de l’hebdomadaire Temps Présent quand le général de Gaulle lui demande de créer un quotidien de référence pour remplacer les journaux de propagande sous le régime de Vichy. La plupart des hommes de presse de l’époque sont d’anciens collaborateurs ou déjà à la tête de journaux de la presse clandestine ; c’est donc Hubert Beuve Méry, résistant depuis septembre 1942 qui est choisi. Il n’empêche qu’avant cette date, Beuve Méry fut directeur des études de l’Ecole des Cadres d’Uriage créée par le régime de Vichy.
Après la défaite de 1940, il choisit de rester en France. Ce choix initial lui sera plus tard reproché par Charles de Gaulle parti à Londres organiser la Résistance, qui lui annonce « Vous n’êtes pas des miens ». Au lendemain la France doit être gaulliste ou ne pas être. Les hommes doivent également choisir leur camp. Les divisions politiques sont tranchées ; un monde bipolaire se dessine : c’est la Guerre Froide.
C’est ainsi que naît Le Monde, dont le premier numéro est sorti le 18 décembre 1944 et Beuve Méry en est le directeur. Il a aussi fondé Le Monde Diplomatique en 1954. C’est à l’occasion des vingt-cinq ans du journal qu’il prend sa retraite le 20 décembre 1969, et qu’il cède ses fonctions à Jacques Fauvet. C’est souvent, sous le pseudonyme de « Sirius », qu’il signa de très nombreux articles et éditoriaux. Il meurt le 6 août 1989 à Fontainebleau.
Le Monde est considéré comme un quotidien français « de référence » depuis plusieurs années, il est tiré à plus de 300 000 exemplaires en France et le plus diffusé à l’étranger jusque dans les années 2000 (hors France : 40 000 exemplaires), puis 26 000 en 2012, baisse probablement due à l’accessibilité de l’information depuis internet et aux téléchargements du journal. Ce dernier possède de nombreux journaux hebdomadaires: Le Monde Argent, Le Monde Radio TV, Le Monde Économie, Le Monde des Livres et un supplément avec des extraits du New York Times ainsi que Télérama.
Par son action à la tête du journal, Hubert Beuve-Mery est parvenu à hisser Le Monde au niveau des principaux journaux des pays influents. Les lecteurs vantent encore aujourd’hui son sérieux et son exactitude. Toutefois comme tout quotidien, depuis la mort de son créateur, Le Monde évolue, mais il demeure toujours le journal de référence en France.

Alexis Landot

André Fontaine, un historien au Monde.

téléchargement (2)Il est un des journalistes qui a marqué le plus la scène journaliste en France. Très vite, il se tourne vers ce métier qui le passionne ; son envie d’écrire est débordante. Il veut faire partager et informer.
Il est né le 30 mars 1921 à Paris, il est le fils de petits commerçants, il fait des études de droits et de lettres, puis, attrapant la rougeole, il se met a écrire de petites nouvelles qu’il envoie à l’hebdomadaire catholique Temps Présent. Celui-ci l’embauche en tant que secrétaire de rédaction, c’est ainsi qu’il est repéré par Hubert Beuve-Méry, Directeur du Monde. Robert Gauthier, le rédacteur en chef, lui fait passer quelques tests qu’il réussit parfaitement.
A 26 ans, André Fontaine devient chef adjoint des informations générales. Il publiera plus de 1 000 articles dans le « Bulletin de l’étranger » lorsqu’il est nommé chef du service étranger. En 1969, il est promu rédacteur en chef lorsqu’Hubert Beuve-Méry laisse sa place à Jacques Fauvet. Alors que les comptes sont dans le rouge, en 1985, André Fontaine prend la tête du journal à 63 ans. Il a une idée de génie. Il offre à Plantu la Une du journal qui se charge de croquer l’actualité.
En 1990, André Fontaine a atteint la limite d’âge fixée pour les gérants . L’objectif fixé par les actionnaires est atteint, il est parvenu à redresser les comptes du journal. Aucun successeur ayant été trouvé, son mandat est prolongé. En 1991, un successeur est enfin trouvé malgré le fait qu’il soit non-journaliste, Jacques Lesourne, prend sa place à la direction du Monde. André Fontaine disparaît le 17 mars 2013 et laisse derrière lui une bibliographie des plus captivantes et intéressantes.

Camille Aubert

Pierre Péan, un journaliste d’investigation ?

“Pour beaucoup de Français, j’étais, sans doute possible, du nombre de ceux qui avaient déboulonné la statue de François Mitterrand au soir de sa vie, alors que ce n’était pas mon objectif. Une Jeunesse française avait pour ambition de décrire la trajectoire-toute la trajectoire- d’un homme de droite ambitieux qui avait hésité, comme beaucoup, sur la voie à prendre, mais qui finalement avait fait le bon choix.” – extrait de son livre « Une Jeunesse française »

le-journaliste-pierre-pean-archivesPierre Péan est un journaliste français de premier plan. Il se distingue de ses confrères par sa façon de travailler et d’appréhender les événements. C’est un homme qui a besoin de temps, de réfléchir pour poser sa pensée sur la feuille. Il travaille seul ou rarement accompagné, à l’inverse d’Edwy Plenel, son éternel rival de 12 ans son cadet. C’est un solitaire. Il cultive le doute et ne se vit pas en redresseur de tort. Il s’interroge à sa façon sur le pouvoir et les valeurs du journalisme.
Pierre Péan est né dans la Sarthe en 1938. C’est un enquêteur-écrivain, qui a notamment écrit « Affaires africaines », « Une jeunesse française » ou encore « La Face cachée du monde ». Il s’est intéressé aux affaires politico-financières, aux médias, à des personnalités politiques ou encore aux troubles relations franco-africaines.
Il a commencé sa carrière comme chargé de mission au ministère de l’agriculture et a passé plusieurs années au Gabon comme collaborateur des ministres des Finances et des Affaires étrangères.
C’est seulement à la fin des années 1960 qu’il se tourne vers le journalisme. Son expérience de l’Afrique et des affaires qui y existent font naître en lui l’envie d’informer et de bien le faire. Il collabore alors avec de nombreux médias comme l’Express de Françoise Giroud et de Jean-Jacques Serban-Schreiber, Le Canard Enchaîné, Libération… L’affaire qui le fait connaître est celle des diamants de Bokassa, Président de la République de Centre Afrique. Le Président Valery Giscard d’Estaing aurait obtenu de la part de ce dernier une plaquette de 30 carats. L’affaire fait grand bruit en France et met à mal la présidence de la République qui doit démentir. D’autres affaires traduisent la personnalité journalistique de Pierre Péan ; il estime qu’il possède le droit de divulguer ou pas une information qui risquerait de remettre en cause la raison d’Etat.
Pierre Péan dénonce aussi l’attitude du Monde qui, selon lui, se détourne de sa vocation première : informer et impartialité. Il ne veut pas de la rapidité croissante du journaliste et des coups de poker de certains journalistes pour provoquer des réactions politiques. Il aime travailler avec lenteur. Il devient alors un journaliste qui souhaite prendre son temps et décide d’écrire des livres et commence par Affaires africaines où il montre la corruption politique avec l’argent du pétrole.
Pierre Péan dénonce le titre de journaliste d’investigation, qui, selon lui, correspond au métier de policier et de justicier. Et derrière ce terme se cache l’idée de dénoncer. Il voit parfois dans le travail de certains journalistes comme E. Plenel de la hargne et une envie de « tuer ». Il se sent lui comme un découvreur même si le résultat semble être le même, il ne travaille pas et n’écrit pas dans le même esprit qu’un journaliste d’investigation (in Duel, France 5 2014).
Dans le livre, Une jeunesse française, Pierre Péan livre un combat à distance avec Edwy Plenel, qui ne voit que le passé vichyste de F. Mitterrand et non l’homme qui se réveille aux valeurs de la gauche. A l’inverse, Pierre Péan cherche lui à montrer les hésitations d’un homme pendant une période trouble de notre histoire. Le passé de F. Mitterrand marque la fracture entre les deux hommes.
Un de ses derniers faits d’armes est sans aucun doute La face cachée du Monde, où il règle ses comptes avec son journal préféré. Il y dénonce les méthodes peu orthodoxes du journal et l’utilisation systématique des enquêtes d’opinion pour faire l’actualité. De plus, il regrette qu’il soit également devenu le gardien d’une « certaine morale bien pensante de la vie politique » en attribuant bons et mauvais points.
Un autre ouvrage provoque l’émoi en France en 2005. A travers son travail sur le génocide au Rwanda en 1994, Noires fureur, blancs menteurs, 1990-1994, Pierre Péan s’attaque à la politique française dans cette partie de l’Afrique et son implication dans la mort de plus d’un million d’hommes et de femmes. Il remet en cause les responsabilités de chacun.
Nous ne pouvions pas finir sans laisser le dernier mot à Pierre Péan : « Depuis longtemps, je me préoccupe de mon après. J’ai toujours cherché à aider les jeunes journalistes ; je n’ai aucune jalousie. Je souhaite seulement que l’on me dépasse et je leur transmets des rudiments, l’indépendance d’esprit, le doute perpétuel, (…), si tu devais leur dire un mot « indépendance et liberté », bien sûr… . Citation extraite de Duel, France 5, 2014.

Laura Oriente, Téa Litvinoff et la Classe Média.

Edwy Plenel, le « chevalier blanc » de l’investigation.

edwy-plenelIl est le journaliste actuel qui suscite le plus de réactions. Certains le vénèrent, d’autres le critiquent. Personne ne peut rester indifférent à cet homme dont la carrière est étroitement liée à deux médias : Le Monde et Médiapart dont il fut dans les deux cas directeur. C’est un homme qui donne tout et s’implique totalement dans son métier de journaliste. Certains comme Annick Cojean de la France 5 le désignent comme le « chevalier blanc » de l’investigation. Il est un chef de bande, travaille en meute et dans la rapidité.
Né le 31 août 1952 à Nantes, Edwy Plenel passe la majorité de son enfance en Martinique dont son père, Alain Plénel, est le vice-recteur. Ce dernier reste sensible aux conditions de vie des Martiniquais. Il s’engage dans un mouvement patriotique qui dénonce la politique coloniale française et en 1959 siège au comité directeur de
Libertés démocratiques aux Antilles, à la Guyane et à la Réunion. Son activisme politique est dénoncé par sa hiérarchie et il est rappelé en France par le général de Gaulle en 1960 puis rétrogradé. Il est assigné à résidence entre 1963 et 1965. Cette période de sa vie le touche profondément ; il conserve une rancune très forte à l’égard de cette administration et cette raison d’Etat qu’il considère comme inhumaine. En 1965, Edwy et sa famille déménagent en Algérie, le père devenant alors enseignant à l’Ecole nationale d’administration, à la Faculté de droit et de sciences économiques et aussi à l’Ecole de journalisme, Edwy quant à lui étudie au lycée français Victor Hugo où il publia entre 1968-1969 un journal militant : «Le Tigre du papier».
Cinq ans plus tard, Edwy Plenel retourne à Paris et abandonne ses études pour rejoindre la Ligue communiste révolutionnaire (L.C.R.). En 1976, il devient journaliste à Rouge, un hebdomadaire de la L.C.R., sous le pseudonyme de Joseph Krasny, qui signifie « rouge et beau ».
Il quitte officiellement la L.C.R. en 1980 et entre au service éducation du Monde. D’abord spécialiste au Monde des questions d’éducation, il est remarqué à partir de 1982 par ses enquêtes. Il assure aussi la rubrique « police » du quotidien.
Jusqu’en 1994, donc pendant une quinzaine d’années, il travaille à l’écart du monde journalistique parisien, en solitaire ou parfois avec Bertrand le Gendre et Georges Marion. Il se fait remarquer pour ses papiers d’investigation dans lesquels il dévoile des secrets et des affaires touchant au monde de la politique et qui n’épargnent pas le chef de l’Etat de l’époque, François Mitterrand, ce qui le fait devenir en 1996 directeur de la rédaction. Jusqu’en 2003, sous sa direction, les ventes du Monde augmentent et atteignent des niveaux jamais égalés.
Edwy Plenel est l’une des personnalités victimes des écoutes illégales de l’Élysée par François Mitterrand dans les années 1980. Il fut mis sur écoute en raison de ses enquêtes sur la cellule antiterroriste de l’Élysée, notamment son implication dans le dévoilement de l’affaire des Irlandais de Vincennes. L’écoute s’est prolongée en 1985 durant l’affaire du Rainbow Warrior. Les collaborateurs du président, qui ont été poursuivis en justice, ont prétexté une affaire d’espionnage des services secrets soviétiques et sont même allés jusqu’à affirmer que Edwy Plenel travaillait pour la C.I.A. pour justifier cette mise sur écoute.
Il démissionne de son poste de directeur en novembre 2004 puis, en désaccord avec les orientations prises par le journal qui est dirigé à cette époque par Jean-Marie Colombani et Alain Minc, il est licencié en octobre 2005.
En mars 2008, il fonde avec 5 autres journalistes un journal payant en ligne, le site Médiapart, qui est à l’origine de nombreux scandales politique comme les affaires Bettencourt, Cahuzac ou Takkiedine.
Au final, c’est un homme d’engagement qui va jusqu’au bout de ses combats ; il considère qu’il ne doit exister aucune retenue dans le métier de journaliste. Tout peut être divulgué à condition d’avoir la conviction que les événements se soient réellement passés. Il n’y a alors aucun tabou, même l’Etat peut faire l’objet d’enquêtes. Edwy Plenel, journaliste d’investigation, cherche sans relâche à dévoiler la face cachée des choses. Selon lui, rien ne doit rester sous silence.

La Classe Média

Serge July, l’homme de Libération.

Serge july (3)Il marque à sa façon l’histoire du journalisme en France. Il se distingue par son parcours et son activisme politique. Le journaliste doit être partisan. Il ne peut pas être par définition objectif car les hommes qui écrivent le font avec leur être. Dès lors, l’objectivité n’existe pas. C’est dans ce cadre philosophique et politique post-mai 1968 qu’il décide avec ses amis de fonder un journal qui fait date, Libération. La France doit avoir un journal de gauche non communiste selon lui.
Il est né le 27 décembre 1942 à Paris. Alors qu’il étudiait l’histoire de l’art à la Sorbonne, c’est en 1963 qu’il décide d’adhérer à l’Union des Etudiants Communistes (U.E.C.) et commence à écrire pour le journal, clarté, en publiant différents articles comme des comptes-rendus de lecture, des faits de société ou des critiques de théâtre. Après s’être fait réformer du service militaire, il continua ses activités politiques et syndicales pour devenir, en 1965, vice-président chargé de l’information au sein de l’Union Nationale des Etudiants de France (U.N.E.F.) et, par la suite, il enseigne dans un collège entre 1966 et 1969. Le 23 mars 1968, il rejoint le « Mouvement du 22 Mars » à Nanterre qui est un mouvement de contestation libertaire des étudiants d’extrême gauche dont le principal leader est Daniel Cohn-Bendit. C’est après Mai 1968 qu’il fait partie des membres fondateurs de « la Gauche prolétarienne » qui sera dissoute par Benny Lévy en 1973 par peur de dérives terroristes. Il est ensuite responsable du mouvement maoïste dans le Nord de la France et intègre par la suite, en avril 1972, le journal « La Cause du peuple » en tant que journaliste et participe parallèlement au lancement de l’agence de presse « Libération » avec Maurice Clavel et Jean-Claude Vernier.
En 1972, Serge July devient le co-fondateur du journal, Libération, avec Benny Lévy. Le premier numéro est paru en janvier 1973. Après la démission de Jean-Paul Sartre en mai 1974, Serge July lui succède et devient directeur de publication. Les années 2000 marquèrent un tournant décisif pour le journal, Libération, les ventes chutent de 200000 exemplaires ce qui aboutit au licenciement de plus de 25% du personnel. Face à la situation difficile du journal et suite à la demande du principal actionnaire, Edouard de Rothschild, c’est le 28 juin 2006 que Serge July donne sa démission de la direction du journal. Il devient alors par la suite éditorialiste au sein de la radio RTL et réalise des films d’époque en compagnie de sa compagne (société de production « les films du paradoxe »). Serge July reste indissociablement lié au Journal Libération. Par son parcours politique et professionnel, il reste un personnage incontournable du monde journalistique.

La Classe Media

Florence Aubenas, une femme de caractère.

Florence_AubenasFlorence Aubenas est une journaliste qui pendant longtemps peu de français connaissaient. En 2005, sa vie bascule. C’est la période pendant laquelle des hommes en armes au Proche et Moyen Orient kidnappent des journalistes pour se faire entendre et connaître. Ses conditions de détention sont relativement dures. Avant de connaître son nom, c’est un visage que l’on découvre. Pendant de longues semaines, un décompte angoissant commence jusqu’au jour où elle fait son apparition sur le tarmac de Villacoublay.

C’est une journaliste française née à Bruxelles le 6 février 1961. Elle est diplômée du Centre de formation des journalistes. Elle a travaillé pour Le Matin de Paris et Le Nouvel Economiste avant d’entrer en 1986 au journal Libération. Là, elle y a effectué la plus grande partie de sa carrière comme étant une grande reporter jusqu’à son départ en 2006 pour se rendre à l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur.
Lors d’un reportage en Irak, en 2005 elle a été retenue en otage pendant 5 mois (157 jours). Elle a été enlevée en compagnie de son fixeur, Hussein Hanoun al-Saadi à l’université de Bagdad lors d’un reportage sur les réfugiés de Falloujah.
Cet enlèvement est survenu plus de deux semaines après la libération des journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot. Ce qui reste probable, c’est que Florence Aubenas n’était pas la cible des ravisseurs.
Durant cet enlèvement une grande vague de soutien s’est créée, des comités de soutien se sont constitués. Après 100 jours, le 15 avril 2005, de nombreux médias se sont associés au concert de protestations. De nombreuses pétitions sont également lancées.
Un des ses immenses portraits est alors affiché sur la Mairie de Paris. C’est un communiqué du ministère des Affaires étrangères qui au matin du 12 juin 2005 annonce sa libération et celle de son fixeur.
De février à juillet 2009, elle prend un congé sabbatique laissant circuler la rumeur qu’elle part au Maroc écrire un roman. Dans les faits, elle s’installe à Caen et s’inscrit au chômage pour chercher du travail. Elle mène donc une enquête sur la France d’en bas qui vit avec un salaire inférieur au SMIC.
Après avoir enchainé les petits boulots, elle embarque comme femme de ménage sur un ferry au quai de Ouistreham. De cette expérience, elle a écrit un livre Quai de Ouistreham paru le 18 février 2010 où elle raconte la fatigue, la précarité, la vulnérabilité mais aussi la solidarité et les moments de bonheur arrachés à ce monde où vivre ressemble davantage à survivre. Ce livre a remporté les prix Jean Amila-Meckert et Joseph Kessel.
Ainsi, à désormais 55 ans, Florence Aubenas est une journaliste d’expérience qui a derrière elle des bagages solides mais aussi des souvenirs inoubliables. Par ces expériences, elle s’est donc forgée une personnalité et une manière de penser. Depuis sa détention forcée, sa vie professionnelle et personnelle s’en trouve bouleversée. Ses choix journalistiques ne sont plus les mêmes. De grand reporter, elle se tourne désormais vers les gens qui nous entourent et que l’on ne voit pas.

Lou Gouzer

Sources: wikipédia, babelio.com

Elise Lucet, une journaliste d’investigation

elise-lucetElle est l’une des journalistes et présentatrice phare de France Télévisions depuis de nombreuses années. Elle a su par son professionnalisme et sa détermination s’imposer. Elle a gravi toutes les marches. De journaliste de journaux télévisés, elle est devenue une remarquable journaliste d’investigation. Penchons-nous alors sur la biographie de sa vie.
Née le 30 mai 1963, la journaliste/présentatrice a eu la chance de travailler sur plusieurs chaînes, sous différents aspects dès ses débuts. Elise Lucet commence alors en 1983 pour FR3 Caen, sous la direction d’Henri Sannier, et n’y reste alors que 3 ans. Jusqu’en 1987, on la retrouve à France Inter et Sygma TV. De 1987 à 1988, elle collabore toute une année avec l’émission La Marche du siècle de Jean-Marie Cavada sur Antenne 2. Elle ne se contente pas de cette situation avantageuse et intègre presque aussitôt la rédaction nationale de FR3, puis présente d’ailleurs parfois des flashs et le journal 19/20.
Durant les années 1990 jusqu’en 2005, Elise Lucet présente le journal d’informations 19/20, en duo avec Paul Amar ou encore Marc Autheman, pour finir en solo de 1994 à 2005. Egalement, elle présente plusieurs émissions, sur France 3, et devient rédactrice en chef et présentatrice de l’émission scientifique Nimbus qui devient Science 3 puis Les Aventuriers de la science. Journaliste engagée, Elise Lucet présente des reportages, comme celui qui a provoqué quelques remous, « Viols d’enfants : la fin du silence ? ».
A partir des années 2000, elle produit et présente Pièces à conviction, un magazine d’investigation diffusé pendant quelques temps en deuxième partie de soirée. Elle quitte alors l’émission car France Télévisions souhaite que l’animatrice ne soit associée qu’à une seule chaîne. Dès l’année 2005, Elise Lucet quitte la présentation du 19/20 pour présenter le journal de 13h diffusé sur France 2, au cours de toute la semaine. Mais l’année suivante, sa vie va changer : elle attend un enfant. Elle prend alors un congé maternité de décembre 2006 à avril 2007, Françoise Laborde prenant la relève durant quelques mois. Durant un an, elle préside le Press club de France, et de 2009 à 2011, elle soutient Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier durant leur captivité, qui préparaient un reportage pour l’émission qu’elle présentait. L’an passé, elle lance alors une pétition en ligne pour s’occuper à un projet de directive européenne.
Elise Lucet a une conception particulière de son métier. Elle ne veut pas se cantonner à la simple diffusion d’informations. Elle considère que le métier de journaliste peut avoir une démarche citoyenne. Par les thèmes et les sujets abordés, elle cherche à dénoncer certains problèmes de notre société comme les connivences possibles entre les politiques et les industriels. Elle est alors une femme engagée de son temps, qui a toujours la passion du journalisme. Elle est aujourd’hui reconnue par les Français pour ses engagements et son professionnalisme.

Laura Oriente, Téa Litvinoff

Pascale Robert-Diard, une journaliste de la presse écrite.

PascaleRobertDiardElle est une journaliste de chroniques judiciaires entrée au Monde en 1986 à peine âgée de 25 ans. Elle se distingue par son souci de bien faire et de montrer sous sa plume les différents aspects d’une affaire. Elle n’hésite pas à dire également que son métier est proche de celui d’un artisan. L’article écrit est comme un objet qui prend forme par petites touches. Elle refuse de dire qu’elle détient la vérité, mais, en revanche, elle cherche toujours à dire ce qu’elle sait. Rien n’est divulgué si les sources ne sont pas vérifiées et croisées.
Elle a tout d’abord après son bac intégrée dans l’école de Sciences-Politique à Paris, puis a suivi une formation de journalisme. Après un court stage de trois mois, elle entre au Monde en tant que journaliste politique. Pendant de longues années, elle est chargée de suivre le Président de République, Jacques Chirac. Pendant cette période professionnelle, elle côtoie le monde politique avec ses coups bas, ses phrases assassines et ses affaires. Elle est confrontée à des situations complexes où le politique lance des informations qu’il ne souhaite pas divulguer. On parle de OFF. Souvent elle s’est interrogée sur la diffusion ou non de telles données. Il faut alors faire un choix lourd de conséquences : trahir la complicité avec le politique ou diffuser l’information au risque de voir toutes les portes se fermer. Tel a été le dilemme de Pascale Robert-Diard pendant la longue période passée au service politique du Monde.
Dès l’année 2002, elle devient chroniqueuse judiciaire, autrement dit, elle suit et commente toutes les grandes affaires judiciaires, des scandales politico-financiers et médiatise des procès d’assises. En 2004, elle reçoit le prix Louis-Hachette pour sa chronique sur le procès Elf . En 2006, elle publie son premier ouvrage intitulé Dans le ventre de la justice, où elle nous décrit sa propre expérience au cœur de la justice française et ses aperçus de la société face au monde judiciaire. Récemment, en janvier 2016, elle publie un nouvel ouvrage La déposition : La vérité tue plus que le mensonge, où elle raconte un de ses procès, qui l’a particulièrement marqué lors d’une de ses rédactions de chronique. Les procès l’intéresse et l’interpelle. Elle y rencontre des hommes et des femmes qui ont, un moment dans leur vie, basculé dans l’horreur. Elle se demande pourquoi ont-ils commis l’irréparable ? Ses articles ne sont pas seulement une énumération de faits, mais aussi un questionnement souvent simple : pourquoi ? Ils sont également une étude sociologique de notre société et de l’attitude de l’homme.
Pascale Robert-Diard est devenue journaliste car elle a toujours aimé écrire et transmettre. De plus, c’est un métier varié où l’on découvre à chaque instant des points que l’on ne connaît pas. On est sans cesse en train d’apprendre. Actuellement, elle continue de rédiger et publier des articles riches et pertinents sur les affaires judiciaires. Grâce à ses qualités d’écriture, elle fidélise les lecteurs du Monde qui attendent avec impatience la sortie de ses articles.

Pour mieux connaître Pascale Robert-Diard nous vous invitons à consulter notre blog. Nous l’avions invitée, il y a quelques mois. Elle fut marraine de la classe média durant l’année scolaire 2013-2014.

Anouk Berger, Lina Yahiaoui et la Classe Média.

Les Césars 2016

Qu’est ce que les Césars ?

Le César du cinéma est une récompense cinématographique créée en 1976 et remise annuellement à Paris, à des professionnels du 7ème art dans diverses catégories pour saluer les meilleures productions françaises. Ils sont souvent cités comme étant l’équivalent français des Oscars aux États-Unis.

La cérémonie des Césars constitue la première remise de prix d’importance en France, et la plus ancienne dans le domaine de l’audiovisuel et du spectacle.

Les différentes récompenses attribuées durant la cérémonie sont :

Meilleur film – depuis 1976

Meilleur réalisateur – depuis 1976

Meilleur acteur – depuis 1976

Meilleure actrice – depuis 1976

Meilleur acteur dans un second rôle – depuis 1976

Meilleure actrice dans un second rôle – depuis 1976

Meilleur espoir masculin – depuis 1983

Meilleur espoir féminin – depuis 1983

Meilleur scénario original – depuis 2006

Meilleur scénario original ou adaptation – de 1976 à 2005

Meilleurs décors – depuis 1976

Meilleurs costumes – depuis 1985

Meilleure photographie – depuis 1976

Meilleur montage – depuis 1976

Meilleur son – depuis 1976

Meilleure musique originale – depuis 1976

Meilleur premier film – depuis 1982

Meilleur film d’animation – depuis 2011

Meilleur film documentaire – depuis 2007

Meilleur film étranger – depuis 1976

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Statuette des Césars.

 

Les Césars 2016.

Le 26 février dernier s’est déroulée la 41ème Cérémonie des Césars au théâtre du Châtelet (Paris 1er). Comme chaque année, un certain nombre de films nommés ressortent du lot, et se retrouvent donc dans plusieurs catégories. De plus, chaque année sont nommés un(e) maître(sse) de cérémonie et un(e) président(e) du jury. Les films sont récompensés  par les membres de l’Académie des Césars (jury), souvent composée d’anciens maître(sse)s de cérémonie.

Cette année, Florence Foresti fut choisie comme maîtresse de cérémonie par  Claude Lelouch, président du jury.

lelouchFlorence Foresti présentera la 41 ème Cérémonie des César depuis le Théâtre du Chatelet

 

 

 

 

 

 

Un(e) maître(sse) de cérémonie peut être nommé(e) plusieurs années de suite.

Son rôle est de divertir le public tout en présentant différents membres du jury (composé d’acteurs, réalisateurs, etc…) qui nommeront les films concernés dans les différentes catégories et remettront le César au vainqueur.

Cette année, Florence Foresti a brillamment réussi son coup en proposant des sketchs et des mini-films dans l’unique but de divertir avec humour les spectateurs et les nommés. Il le faut bien, puisque dans ce milieu, tout le monde se déteste. De plus, elle a fait intervenir ses proches et ses amis ce qui n’avait pas été fait jusque là.

Cette année, quatre films sortent du lot :

Trois souvenirs de ma jeunesse, 8 nominations, 1 César.

Marguerite, 6 nominations, 3 Césars

Mustang, 8 nominations, 4 Césars.

La Tête haute, 5 nominations, 2 Césars.

 

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Vincent Lindon a enfin été récompensé pour sa prestation dans La Loi du Marché. Il a eu le César du Meilleur Acteur et était souvent comparé à Leonardo diCaprio du fait qu’il a toujours été nominé mais jamais récompensé.

 

 

 

Catherine_Frot_César_2016

Catherine Frot a eu le César de la meilleur actrice pour avoir interprétée Marguerite dans Marguerite. C’est l’histoire d’une chanteuse d’Opéra qui chante faux.

 

 

 

Arnaud Desplechin a remporté le César du meilleur réalisateur pour Trois souvenirs de ma jeunesse face à Jacques Audiard.

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Le César du meilleur film est revenu à Fatima de Phillipe Faucon.

 

 

 

Faire un film, c’est avant tout, un travail d’équipe et c’est ça que récompense les Césars avant tout : pour prouver que, malgré les apparences, certains films en valent d’autres, mais dans des aspects inconnus du public.

Il n’y a ni perdants ni gagnants car le fait d’être simplement nommé aux Césars est une victoire en soit. Beaucoup de films valent le coup et méritent d’entrée dans le patrimoine du 7ème Art.

 

Nicolas Boulais.

 

 

Après un quart de siècle, la réforme refait surface

téléchargement (1)Le 4 février, les réseaux sociaux et les médias se sont enflammés et des débats ont eu lieu sur la réforme de l’orthographe qui consiste à simplifier des mots (oignon/ognon, nénuphar/nénufar…) et des règles (accent circonflexe, tiret…) Certains pleuraient la disparition d’exceptions de la langue française. Tout cela a démarré à partir d’un article mis en ligne sur le site TF1 le 3 février où il était expliqué que les éditeurs « appliqueraient la réforme » pour les livres scolaires. Le ministère de l’Education nationale fut tout de suite soupçonné d’affaiblir la langue française par des hommes politiques et intellectuels comme Bayrou, Chatel, Fillon ou Wauquiez. La ministre de l’Education nationale conteste cette accusation dans Le Monde du 19 février 2016.
En réalité, cette réforme date de 1990, et est absolument facultative, c’est en fait le Conseil supérieur de la langue française – et non le ministère de l’éducation nationale – qui avait adopté les nouvelles règles, approuvées alors par l’Académie française. Règles, que l’on peut appliquer ou ne pas appliquer, au choix. De plus, contrairement aux informations de l’article du 3 février, l’application de la réforme dans les livres scolaires ne date pas de 2016, mais de 2008, année pendant laquelle une réforme du programme scolaire mentionne l’application de la « nouvelle orthographe ». Dans le cadre scolaire, cela fait donc 8 ans que la réforme est appliquée, bien que certains éditeurs de manuels aient décidé seulement cette année de rendre visible une réforme qui était déjà officielle.
Aujourd’hui, dans l’enseignement aucune des deux orthographes (ancienne ou nouvelle) ne peut être tenue comme étant « la bonne », mais il faut tout de même faire attention aux mots qui n’ont pas changé car nombreuses sont les rumeurs sur les mots.
On voit donc que rien n’était nouveau sur ce sujet depuis 2008. Alors pourquoi des centaines d’articles ont-ils été écrits ces dernières semaines ? Pourquoi tous ces reportages ont-ils été diffusés sur les chaînes et les radios ? N’aurions-nous pas assisté à un phénomène d’emballement médiatique ?
Alexis Landot