« Vous allez au musée et ils disent que c’est de l’art et des petits carrés sont accrochés au mur. Mais tout est de l’art et rien n’est de l’art. »
Andy Warhol, Newsweek, 7 décembre 1964
Voici l’exposition tant attendue d’Andy Warhol, à l’occasion de la première présentation des Shadows en Europe, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, du 2 octobre 2015 au 7 février 2016.
J’étais enchantée à l’idée de découvrir une exposition d’Andy Warhol. Et croyez-moi, je n’ai pas été déçue ! En effet, la première salle était dédiée aux boites de Campbell’s Soup, qui furent beaucoup critiquées en 1962, dénonçant l’absence d’émotion de l’artiste. Pour lui, représenter des nouvelles saveurs c’était de suivre l’évolution du graphisme de la marque.
La seconde salle était telle que les visiteurs se regroupaient autour de ces œuvres, sans s’en détacher. C’étaient des sortes de « portraits filmés », où des personnages célèbres tels que Salvator Dali, Bob Dylan ou encore Lou Reed, posaient devant la caméra et se laissaient filmer. Certains mangent des bananes, d’autres sourient. Chaque personnage fait des choses différentes. La salle qui suivra celle-ci ne sera pas comme les autres : le mur est tapissé d’un papier peint vache où est accroché un ensemble de chaises électriques.
Un film de huit heures a été réalisé par Andy Warhol, constitué d’un plan fixe sur une structure immobile : ici, c’est l’Empire State Building. Seulement, l’humain n’a pas les capacités de rester éveiller devant un film de huit heures : il ne peut pas retenir l’attention de manière soutenue. Empire State Building ne raconte pas d’histoire, n’a ni de début, ni de fin. C’est une machine à « perdre du temps », où l’on peut rêver, tout en s’intéressant au film.
Une fois arrivée dans la dernière salle, une centaine de peintures est exposée : celle des Shadows (Les Ombres). Comment la décrire ? C’est telle une image qui se répète à l’infini dans une pièce où sont exposées une série de 102 toiles se déployant sur 130 mètres. D’où venait cette inspiration hors du commun ? La réponse était sous les yeux de l’artiste : il s’est inspiré des ombres de son atelier de travail. Exposées en Europe dans leur intégralité pour la première fois, des couleurs telles que le vert, le fluo, le rose, le violet nous parviennent sur un fond à chaque fois différent.
Douze salles, une centaine de merveilles d’Andy Warhol à découvrir. Dommage qu’elle soit si courte …. Ne ratez pas une exposition comme celle-ci.
Anne Laure Warde