Un avis unanime: « non à la violence ».

Nos libertés bafouées !

Comme chacun sait, les locaux de rédaction de l’hebdomadaire Charlie Hebdo ont été le lieu d’un attentat terroriste. «C’est ici Charlie Hebdo?» hurlait l’un des deux assaillants juste avant l’attaque ; ce qui montre que le journal n’a pas été visé au hasard. Ces deux individus ont, en ôtant la vie de grandes figures de la presse satirique, atteint la France, ainsi que ses principes et valeurs républicaines les plus chères.

En effet, cet acte aussi barbare qu’inacceptable ignore les bases même de notre démocratie, c’est-à-dire la liberté d’expression. C’est l’une des premières libertés politiques. Dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, la liberté est le premier des quatre droits de l’Homme. Elle est énumérée avec la liberté d’information et, plus spécialement, la liberté de la presse, qui est la liberté pour un journaliste (ou le propriétaire d’un journal) de dire ou de taire ce que bon lui semble dans son journal. Et ce, sous réserve d’en répondre devant les tribunaux en cas de diffamation ou calomnie.

Ces tueurs ont également ignoré l’importante  notion que représente la tolérance aux yeux des citoyens français. Cette notion représente la capacité à respecter ce que l’on désapprouve, ce que l’on n’accepterait pas instinctivement. Quiconque se doit d’être tolérant même si cela va à l’encontre de ses propres convictions.

On ne peut que constater que Saïd et Chérif Kouachi ont, une fois de plus, méprisé une des notions clés de la République française. Ils ont aussi et surtout bafoué l’une des libertés les plus personnelles qui soient, nous pensons à la liberté de penser, d’exprimer ses opinions. Ceci rejoint les aspects de la Liberté d’expression. Ces valeurs (ou notions) représentent un véritable danger pour des personnes aussi radicales, qui se cachent derrière une religion pour justifier des crimes odieux.

Ces personnes ne prennent en compte que leur point vue, terrorisent les gens, les menacent et ne laissent aucune chance à ceux qui, ne se soumettent pas à leurs lois ; ils combattent au quotidien la liberté d’expression qui demeure essentielle à toute démocratie.

La classe média

Les élèves de Montaigne s’expriment…

                Après l’attentat à Charlie Hebdo, qui a eu lieu le mercredi 7 janvier 2015, nous nous sommes demandés ce que pouvaient penser les élèves du lycée Montaigne. C’est pourquoi, nous leur avons proposé de s’exprimer et de réagir devant un tel déferlement de violence. Après un rapide rappel des faits et des circonstances, nous leur avons posé des questions simples et directes.

Que penses-tu de cet attentat ?                                                                                                          

– Je pense, comme tout le monde à peu près, que c’est extrêmement grave et que ce n’est pas seulement des morts, ce n’est pas « un attentat comme un autre » dans le sens où ici c’est notre liberté d’expression (…) qui est remise en question. Charlie Hebdo n’est pas une cible au hasard. Il incarne la liberté d’expression par excellence. En s’attaquant à Charlie Hebdo, c’est une menace contre tous et contre notre liberté d’expression à tous qui est une des libertés les plus importantes. Je pense aussi qu’il ne faut pas faire l’amalgame entre arabes et musulmans et encore moins entre musulmans et intégristes. Ce ne sont pas des musulmans qui ont fait ça. Ce sont des gens qui se revendiquent musulmans, au nom d’un dieu qu’ils ne connaissent et ne respectent pas, … .

Penses-tu que cet attentat aura une suite et provoquera une chaine de violences?

– C’est déjà une chaîne maintenant. On voit qu’il y a déjà des prises d’otages à Paris. On a entendu des fusillades partout ; alors, à mon avis, ce n’est pas quelque chose qui va s’arrêter tout de suite et il n’y a quasiment aucun moyen d’arrêter ça.

Emma N.

Que penses-tu de l’attentat ?

– Je ne suis pas d’accord avec ce qu’ils ont fait mais je ne suis pas non plus d’accord avec ce qu’a fait Charlie Hebdo. En tant que musulmane, je n’accepte pas les caricatures qu’ils ont faites. Je ne suis aussi pas d’accord car les gens disent que c’est des musulmans alors que ce ne sont pas des musulmans. Il ne faut pas faire d’amalgames. L’Islam nous interdit de faire ça. De base, l’Islam quand on se retrouve on se dit « salam ». « Salam » veut dire paix. On souhaite la paix. Pourquoi on irait tuer ? Dans le Coran, il est dit que tuer un homme, c’est comme tuer l’humanité entière. C’est illicite. Ce qu’ils ont fait, c’est barbare mais il ne faut pas rejeter la faute sur les musulmans.

Anonyme.

Es-tu Charlie ?

– Oui, je suis Charlie car je trouve ça inadmissible qu’on tue pour une image, un dessin. Si les chrétiens avaient tué, si les juifs avaient tué etc… alors tout le monde serait tué!

Anonyme.

Propos recueillis par la classe média

Une marche pour la liberté

La marche : nous sommes tous Charlie !

Le dimanche 11 janvier, les Français en masse sont descendus dans la rue pour crier haut et fort l’amour pour la liberté. Quel que soit leurs religions, leurs pensées politiques, ils ont fait front contre la barbarie et l’obscurantisme. Ils se sont regroupés dans les centres villes, se sont parlés et se sont retrouvés pour rappeler au monde leur particularisme et leur volonté de défendre la laïcité. Nous avons pris notre appareil photographique et immortalisé ce moment de fraternité et de solidarité.

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Nous sommes tous pour la liberté d’expression, de pensée et de culte.

La classe média.

Histoire tourmentée d’un journal satirique

charlie-hebdoAprès les nombreux événements récents, nous avons décidé de présenter l’historique de cet hebdomadaire satirique français.
Charlie Hebdo fut crée en 1970, par l’équipe du journal Hara-Kiri. A ses débuts, le Professeur Choron en est le directeur de publication et Cavanna le rédacteur en chef. Pourquoi Charlie Hebdo ?

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En faisait référence à un dramatique fait divers du 1er novembre 1970, l’incendie d’un dancing à Saint-Laurent-du-Pont qui fit 146 morts – pour rendre compte de la mort du général De Gaulle, Hara-Kiri Hebdo va trop loin. Le journal scandalise une partie de la classe politique et il est aussitôt interdit de parution. Une semaine après la mort d’Hara-Kiri Hebdo, un nouveau journal, Charlie Hebdo, prend la relève. « Charlie » serait un hommage à Charles De Gaulle dit-on.
En 1982, à cause de ventes insuffisantes, le journal cesse de paraître. Il sera de retour en 1992 sous la houlette de Philippe Val.
Le journal, qui ne bénéficie, par choix, d’aucune recette publicitaire, repose essentiellement sur ses ventes. Mais, au début des années 80, le nombre de lecteurs est en baisse, ce qui entraine l’arrêt de l’hebdomadaire.
En 1992, Charlie Hebdo est repris par Philipe Val et Cabu. Ils mettent en place un journal qui se fait vite remarquer et est adopté par de nombreux lecteurs. Charlie Hebdo critique la société avec humour.
En 2006, le journal crée une première polémique en publiant les caricatures de Mahomet du journal danois Jyllands-Posten.

Les publications de ces deux journaux déclenchèrent des protestations dans des pays à majorité musulmane après que des imams danois avaient fait campagne contre elles.
En 2007, Charlie Hebdo est poursuivi par la Grande Mosquée de Paris, l’Union des Organisation Islamiques de France (UOIF) et la Ligue Islamique pour la re-publication de deux des caricatures de Mahomet du jornal Jyllands-Posten ainsi que pour sa une dessinée par Cabu représentant « Mahomet débordé par les intégristes qui déclare que c’est dur d’être aimé par des cons ».

Le procès de Charlie Hebdo, qui s’est tenu au Tribunal de Grande Instance de Paris du 7 au 8 février, a abouti à la relaxe, requise par le procureur de la République, et prononcée le 22 mars.

Confronté à une diminution de ses ventes, le journal fait un appel à dons auprès de ses lecteurs via l’association ‘’Presse et Pluralité’’, début avril 2010. Le 9 juin, le prix de l’hebdomadaire, qui n’avait pas augmenté depuis 9 ans, passe à 2,50 euros au lieu de 2 euros. Selon le directeur de la publication Charb, cette augmentation de 25 % est liée à l’augmentation des charges qui pèsent sur le journal (papier, impression, électricité, etc.) et à la baisse des ventes. Le même réaffirme auprès des lecteurs la volonté d’indépendance de la rédaction de Charlie Hebdo.

Le 2 novembre 2011, l’hebdomadaire lance un numéro intitulé « Charia Hebdo » Mahomet est caricaturé par le dessinateur Luz, en train de menacer de «100 coups de fouet, si vous n’êtes pas morts de rire!». Ce titre est choisi pour ‘’fêter’’ l’arrivée au pouvoir du parti islamiste Ennahdha en Tunisie. L’hebdomadaire satirique annonce que le prophète est aussi le « rédacteur en chef exceptionnel de ce numéro » et qu’il « ne s’est pas fait prier pour accepter et nous l’en remercions ». Le journal annonce également différentes chroniques comme l’édito de Mahomet qui est rebaptisé l’apéro Halal, une double page de dessins intitulée ‘’La charia molle’’ ou encore un supplément Charia Madame, parodiant Le Figaro Madame.

Le 31 octobre 2011, deux jours avant sa parution, la Une du no 1011 de Charlie Hebdo sort dans la presse. Cette publication entrainera un incendie criminel jamais revendiqué dans les locaux de Charlie Hebdo dans la nuit du 1 au 2 novembre. Le jour de sa parution, les 110 000 exemplaires de Charia Hebdo sont vendus, la direction du journal annonce une réimpression et un réapprovisionnement des points de vente.

Le 7 janvier 2015, le siège de Charlie Hebdo est victime d’un attentat qui fait 12 victimes, à cause d’une fatwa contre Charb (directeur de la rédaction), et suite à la publication de caricatures du prophète Mahomet. Il cause la mort de Cabu, Charb, Wolinski, Tignous, Honoré, Bernard Maris, Elsa Cayat, Franck Brinsolaro, Ahmed Merabet, Frédéric Boisseau, Michel Renaud, Mustapha Ourrad (employé, dessinateurs, journalistes, policiers).

tout est pardonné (1)
Ce drame ne mettra pas fin a l’existence du journal, le mercredi 14 janvier sortira un nouveau numéro, le 1178.

La classe média